« (…)Ce monde est en train de nous empoisonner, il nous contraint à des activités inutiles et nocives, il nous impose d’avoir besoin d’argent et nous prive de rapports passionnants. On est en train de vieillir parmi des hommes et des femmes sans rêves, étrangers à un présent qui ne laisse pas d’espace à nos élans les plus généreux. Nous ne sommes partisans d’aucune abnégation. Simplement, ce que cette société peut offrir de meilleur (une carrière, une réputation, un gros lot gagné à l’improviste, l’« amour ») ne nous intéresse pas. Commander nous répugne autant qu’obéir. Nous sommes des exploités comme les autres et nous voulons en finir, tout de suite, avec l’exploitation. La révolte n’a pas besoin pour nous d’autres justifications.
Notre vie nous échappe et tout discours de classe qui ne part pas de cela n’est que mensonge. Nous ne voulons ni diriger ni soutenir des mouvements sociaux, mais participer à ceux qui existent dans la mesure où nous y reconnaissons des exigences communes. Dans une perspective démesurée de libération, il n’y a pas de formes de lutte supérieures. La révolte a besoin de tout, de journaux et de livres, d’armes et d’explosifs, de réflexions et de blasphèmes, de poisons, de poignards et d’incendies. Le seul problème intéressant est comment les mélanger.(…) »
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