[Montréal] Kidnapping, arrestations préventives et film hollywoodien

Montréal, le 17 mars 2012

Cela fera part d’événements qui se sont produits le 15 mars, vers midi, avant la manifestation contre la police qui fait parler les média ces jours-ci.

Le 15 mars, vers 12h, une camarade a été kidnappée par des policiers en civil alors qu’elle faisait sa course à pied matinale près de chez elle, dans Hochelaga. En sortant d’une ruelle, sa course fut interrompue par l’arrivée d’une mini-van familiale grise foncée s’étant stationnée devant la ruelle. Un homme grand et costaud sortit de la mini-van. Au même moment, une autre voiture grise est arrivée de biais, et une troisième, par derrière dans la ruelle. Notre camarade était encerclée. L’homme grand et costaud s’adressa à elle en disant : « Bonjour ***,  je suis un agent du service de police de Montréal. Vous êtes en état d’arrestation, nous avons un mandat contre vous. Vous devez nous suivre. » Et notre camarade répond : « Mais vous êtes qui vous? C’est quoi votre mandat? Pourquoi vous m’arrêtez? Vous m’amenez où? » pendant que le policier en civil lui passe les menottes en pleine rue. Notre camarade crie à tue-tête en espérant se faire entendre par les passants. Deux minutes plus tard, elle était dans la mini-van, en route vers le Centre Opérationnel Est accompagnée de deux policiers en civil qui refusaient de lui expliquer les motifs de leur mandat d’arrestation. En fait, ils les ignoraient complètement.

Arrivés au Centre Opérationnels Est, les policiers semblent être confus quant aux motifs du mandat d’arrestation. Notre amie téléphone à son avocat, qui tente d’éclaircir la situation. Elle, et son avocat sont tout deux stupéfaits puisque son dossier était à date.

Enfin, les policiers révèlent les motifs du mandat. Il s’agissait d’un mandat relevant d’une absence à la cour lors d’une comparution qui devait avoir lieu un mois et demi avant, soit le 31 janvier 2012, pour un bris de condition bidon advenu le 12 septembre 2011. Notre amie et son avocat ignoraient tous deux l’existence de ce supposé rendez-vous à la cour. C’est pourquoi elle ne s’était pas présentée. Suite à son absence à cette supposée date de cour, un mandat d’arrestation fut émis contre elle, soit le 3 février 2012. (Nous sommes désolés pour l’ambiguité des détails … notre amie désire ne pas exposer trop ouvertement son dossier judiciaire)

Un mois et demi passe et c’est le 15 mars, journée internationale contre la brutalité policière, que ce mandat sera utilisé.

C’est en rencontrant l’enquêteur en chef des opérations de répression planifiée pour contrôler la manifestation du 15 mars que notre camarade eut la confirmation que son arrestation était liée à la manif du 15 mars.

Ce dernier se nommait enquêteur D’Amour (ou L’Amour). Se ventant d’avoir 28 ans d’expérience dans la police, ce salaud disait être en charge du dossier de la manifestation du 15 mars 2012. Il confirma à notre amie que les arrestations ciblées allaient faire parti de la stratégie de répression du 15 mars de cette année. Ainsi, ces connards attendirent au 15 mars pour utiliser leur mandat contre notre amie. (Un mandat obtenu légalement, mais qui n’était absolument pas nécessaire dans le contexte et qui fut expressément utilisé dans le but d’intimider notre amie.) Le lendemain matin, le 16 mars, notre amie fut amenée à la cour municipale, ou un juge la fit libérer avec une promesse d’être présente à toutes ses dates de cour.

Selon notre compréhension, les voitures de police en civil étaient stationnées devant la demeure de notre camarade en attente qu’elle sorte depuis nous ne savons combien de temps pour la suivre ensuite. Nous savons aussi qu’il y a d’autre lieux / personnes qui se font suivre, surveiller, prendre en photos. Sans vouloir alimenter la paranoïa, nous tenons à partager cette expérience afin que chacun.e reste vigilant.e. Ces connards n’ont rien de mieux à faire que de nous épier dans notre quotidien. Qu’ils aillent se faire foutre.

Cette scène était digne d’un film d’Hollywood. À notre connaissance, il y eu d’autres arrestations visées, mais aucune dans ce genre. Il est donc extrêmement important de faire circuler cette information car cette situation est assez flippante. Ces salauds de flics doivent savoir que leur stratégie d’intimidation ne nous impressionne pas et qu’ensemble, nos cœurs solides sont plus forts que tout.

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[Repris depuis sabotagemedia le 18 mars 2012, quelques fautes corrigées par cestdejatoutdesuite]

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