Le samedi 29 décembre a eu lieu à carquefou, en banlieue nantaise, une manifestation anti-carcérale en soutien aux camarades zadistes emprisonnés [Rappel de cestdejatoutdesuite : Cyril condamné à 5 mois et une autre condamné à 2 mois] mais aussi à toutes celles et ceux enfermées dans les geôles de l’État. C’est en fin d’après midi qu’un groupe de 300 (?) personnes se regroupe devant un centre commercial proche de la taule avant de partir en direction de celle-ci. Le cortège est animé, et dynamique malgré quelques moments pluvieux à la bretonne et c’est au rythme de la batucada, de la voiture sono et des différents chants entonnés par les manifestants et manifestantes que tout le monde se dirige vers la prison. Au passage des tracts et brochures (comme un chien enragé) sont distribués au passants et passantes.
À l’approche de l’objectif, le cortège constate qu’un comité d’accueil bloque l’accès routier principal. Qu’à cela ne tienne, il est alors décidé collectivement de passer à travers les bois par l’arrière de la taule. Et aux zadistes qui s’étaient faits tout beau pour venir à la ville de remettre les pieds dans la boue… Arrivé près des murs extérieurs, le groupe toujours aussi bruyant y va de plus belle pour foutre le bordel aux abords de la taule et la batucada accompagne les cris et les chants qui sortent du bois vers les barreaux des cellules. Très rapidement ça s’active à l’intérieur, les taulards se mettent aux fenêtres, crient, foutent le bordel, font du bruit avec tous ce qu’ils trouvent et jettent des rouleaux de PQ en feu comme pour souhaiter bienvenue à celles et ceux venus les soutenir. Des prises de parole au mégaphone ont lieu, quelques échanges verbaux avec les taulards, des mots de soutien, des échanges de numéro de téléphone (« appelle après la gamelle ! ») etc. Au total le groupe restera une heure à proximité des murs avant de s’en aller au soleil couchant sous quelques feux d’artifices qui viennent clôturer les échanges. Au vue de l’excitation provoquée par ce rassemblement à l’intérieur de la taule, la soirée a du être longue pour les matons…
Tous et toutes rejoignent la route et rentrent groupés jusqu’au centre commercial. Au passage, comme pour finir en beauté, les manifestants et manifestantes ont l’heureuse surprise de trouver une des portes arrière du magasin Carrefour ouverte et peuvent ainsi faire quelques courses à moindre coût… On déplorera cependant une arrestation en fin de rassemblement, a priori par la BAC. La personne interpelée serait sortie le lendemain matin sans poursuite.
Il est important de garder à l’esprit que la lutte menée sur la ZAD subit la violence d’un État qui se sent en danger et que celui-ci n’hésite pas à enfermer dès qu’il le peut. Mais lutter contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes c’est aussi lutter contre le monde qui va avec et le monde qui va avec c’est le capitalisme, l’État et ses prisons de toutes formes. Parce que la lutte anti-carcérale doit être comprise comme partie intégrante des luttes qui sont les nôtres, l’enfermement comme une technique contre-révolutionnaire, alors à l’extérieur comme à l’intérieur nous la mèneront.
Pierre par pierre et mur par mur, nous détruirons toutes les prisons,
VINCI DÉGAGE, RÉSISTANCE ET SABOTAGE !
CRÈVE LA TAULE !
Ci-dessous, l’appel au rassemblement.
Contre l’aéroport et ses prisons :
Parce que dans ce bocage, dans ces champs de gadoue, autour de ses barricades, lors de ces tambouilles gargantuesques, dans les rues de Nantes et partout en France, nous sommes toutes et tous ensemble contre leurs machines et leur monde du saccage… Rassemblons-nous devant les murs de la prison pour faire entendre notre solidarité et notre détermination à rester ensemble.
Ce projet d’aéroport, ils veulent le faire passer par la force. Ils occupent, ils essayent de contrôler et de bloquer la zone, ils fouillent, ils foutent la pression, ils tentent de manipuler, de diviser ; nous les évitons, nous les perturbons, nous continuons à vivre, à construire et à résister encore et encore.
Certain.es d’entre nous ont été condamné.es à des interdictions du territoire, de la Zad ou du département pour 1 ou 2 ans, à de la prison avec sursis, et dernièrement à des peines de prison ferme de deux et cinq mois. Lors des procès, les procureurs de la république justifient les peines prononcées comme “n’étant pas des peines contre le mouvement de contestation du projet d’aéroport, mais contre des actes délictuels”. Nous voulons affirmer que dans cette résistance contre les expulsions, nous ne nous habituerons pas à leur présence, à leur répression, et nous continuerons à lutter pour qu’ils dégagent.
Ils tentent de nous intimider, nous leur répondons que ça ne fonctionne pas ! Ils tentent de nous isoler physiquement, ça ne se passera pas comme ça !
RASSEMBLEMENT BRUYANT DEVANT LA PRISON DE NANTES/CARQUEFOU SAMEDI 29 DECEMBRE
Rendez-vous à 16H00 au parking du centre commercial Carrefour La Beaujoire du côté du Mc Donald
Pour s’y rendre depuis le périphérique de Nantes : sortie n°41 , le centre commercial est situé entre la route de paris et le boulevard de la Beaujoire.
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[Publié sur Indymedia Grenoble le 2 janvier 2003, quelques fautes corrigées par cestdejatoutdesuite]