[Tours – Solidarité avec F.] Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[Rappel de cestdejatoutdesuite sur cette affaire :

Le 21 mai 2011 à Tours, la GayPride s’est déroulée sous tension entre flics et groupe d’extrême-droite.
La préfecture a menacé jusqu’au dernier moment d’interdire le défilé. Et un groupe de contre-manifestants d’extrême-droite s’est rassemblé derrière une banderole ouvertement homophobe sur le chemin du cortège autorisé par les flics.
Aux abords d’un bar très fréquenté par le groupe d’extrême-droite, une personne du cortège de la GayPride exige qu’un journaliste cesse de le photographier, créant une altercation banale.
Mais deux autres manifestants se font projeter par terre par des BACeux déguisés en civils.
F. tente de relever un des deux copains et reste accrochée à lui. Un flic de la BAC (non identifiable) lui assène des coups de matraque sur la cuisse, puis un flic en bleu la jette par terre en lui mettant un coup de canon de flash ball au visage et la traîne à terre.
La fin de cortège se fera bousculer, frapper, menacer, gazer de lacrymogène, certain-e-s brûlé-e-s par les gaz. Un participant se fera plaquer à terre sous les coups, et emmener au commissariat avec les deux premiers.
F., elle, n’est pas arrêtée, ni contrôlée, rien. Elle rejoint le cortège, la cuisse explosée d’ecchymoses et la bouche en sang (elle a eu 8 jours d’ITT)
Mais un mois après les faits, F. est convoquée au commissariat de Tours. Elle est accusée de …“violence sur agent”.

F. est passée en procès au tribunal de Tours le jeudi 8 mars 2012.

Le jeudi 15 Mars 2012, le tribunal rendait son jugement.

F. a été condamnée pour « violences sur agent » et les juges ont ajouté « la rébellion » (demande du Procureur en cours d’audience du 8 mars) à propos de 2 supposés « coups de tête ». Les peines ont été de 3 mois de prison avec sursis, auxquels se sont ajoutés 800€ à verser à Cédric Darchy le flic civil matraqueur au front immaculé, plus 500€ en remboursement de l’avocate de celui-ci.

7 mois après cette condamnation, F. a été convoquée le 30 Octobre 2012 pour « prélèvement de matériel biologique ». Le Procureur de la République « l’invitait » à donner son ADN à la police pour l’intégrer au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).
F. a refusé le prélèvement Adn.
Ce choix la conduira devant le tribunal de Tours le 17 juin 2013.

Le procès de F. pour refus de prélèvement ADN est à 13h30 le lundi 17 juin 2013  au TGI de Tours.

Solidarité avec F.]

arton718

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Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[…]*

Écrire sur le refus

Ce texte est écrit en soutien à notre compagnonne qui passe en procès pour refus de prélèvement ADN. Ce refus fait suite à un premier procès, perdu, pour violences et rébellion, vis à vis d’un flic de la BAC de Tours.

Nous aurions pu écrire sur les dangers du fichage, sur le business et le lien entre la société de contrôle et le capitalisme, sur cette pseudo certitude scientifique qu’est la « preuve par l’ADN » et sur la sacralisation de la science et de la biotechnologie en général… Mais nous avons choisi d’écrire sur le sens du refus de se soumettre au pouvoir, parce qu’il nous paraît être un des fondements de notre participation à
différentes luttes.

Une insoumission ponctuelle peut paraître banale, pourtant elle peut aussi déclencher des luttes et des révoltes qui amènent à se libérer. Dans tous les espaces, l’insoumission est un acte fort : en taule, en famille, dans la rue patriarcale, au travail, en centre de rétention administrative…

La répression est inhérente à nos luttes

Ne pas comprendre le refus du fichage comme une insoumission, nécessitant la solidarité, c’est avoir déjà intégré la répression au fond de soi, la trouver légitime. Se révolter tout le temps face à l’oppression permet de ne pas laisser s’installer la répression dans nos têtes, même si nous savons le prix à payer : encore plus de répression…

Refuser de donner son ADN peut paraître un acte individuel

Lorsqu’on nous demande notre ADN, on est seul face à un ou plusieurs flics dans un commissariat. Pourtant nous pensons que ce refus a forcément une dimension, un sens collectif.

Refuser de donner son ADN, c’est refuser le fichage de notre famille, si on a décidé d’en avoir une [!?!]*, puisque les empruntes génétiques sont gardées plusieurs dizaines d’années.

Refuser de donner son ADN, c’est ne pas permettre à la police et à la justice de mettre une pression supplémentaire sur les personnes qui refuseront à leur tour : les flics et les juges ne se gênent pas pour dire « si les autres l’ont fait, alors pourquoi pas toi ? »…

Refuser de donner son ADN, c’est être solidaire de ceux qui ont refusé, de celles qui refusent et refuseront.

Dans la solitude d’un commissariat et sous la pression qui s’y exerce, des copains et des copines ont donné leurs empruntes génétiques : il ne s’agira jamais de les culpabiliser ou de les moraliser, la culpabilité et la morale sont les armes du pouvoir.

« elle est pas là F. ? dommage, elle aurait dégusté ! »

La police-justice nous harcèle à travers cette affaire jusque dans nos quotidiens. Être reconnue coupable lors d’un premier procès ne suffit pas, il faut s’acharner pour nous faire taire. Des menaces constantes envers la même camarade, ont été constatées, lors de contrôles d’identité d’autres compagnons encore, contrôles au cours desquels le même flic de la BAC de Tours déclare : «  elle est pas là F ? dommage, elle aurait dégusté ! »

Ce genre de personnage se croit protégé par son uniforme, que ce soit le képi ou la robe noire : il se trompe. Que notre Amie soit quand à elle soit certaine de notre soutien et de notre solidarité irrépressible.

Nous appelons à être présent.e.s le 17 juin à 12h30 place Jean Jaurès à Tours, pour exprimer cette solidarité avec F. d’une façon ou d’une autre, cette solidarité avec tous les copains et les copines Insoumis.e.s.

Les AmiEs du mardi

[Diffusé sur Indymedia Nantes le 10 juin 2013]

Note de cestdejatoutdesuite :

[…]* nous n’avons pas repris le début du texte

[!?!]* rajouté par nous

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Pour mémoire :

[Tours 8 mars] Procès d’une camarade

[Tours] Refus ADN

[Tours] Contre le fichage ADN. Solidarité avec une camarade

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