Précisions sur la mutinerie au centre de détention de Bourg en Bresse le 1er aout.
D’après des infos données par des personnes détenues au CD de Bourg en Bresse
Il y a eu plusieurs choses qui ont fait que c’est parti, des gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase et un ras le bol général.
Il y a un juge, le juge d’application des peines, tout le monde s’en plaint depuis des mois. Le juge SANTOURIAN. (Il a aussi des collègues, mesdames PERRIN et BERTETTOT).
Il n’accorde jamais ni aménagement de peines ni conditionnelle, ni permission de sortie.
Il y a environ deux mois il y a une pétition signée par pas mal de détenus qui a été remise à la direction par rapport à ça. Il y a un détenu qui a pris la haine parce que ce jour là sa permission de sortie a été refusée. Comme elles le sont régulièrement pour d’autres. Par exemple, il y a un détenu qui devait sortir dans un mois, et lors de sa dernière permission il est arrivé en retard. L’administration pénitentiaire a décidé, avec le juge, sans même le faire passer en commission disciplinaire, de retarder d’un mois supplémentaire sa date de sortie. Comme ça.
Autre exemple, dans les journaux ils ont parlé au printemps d’un prisonnier de bourg qui a pris 6 mois fermes parce qu’il avait menacé de prendre en otage sa SPIP, Madame GBA DAMASSI qui ne foutait rien et bloquait ses possibilités de sortie. Les nerfs contre elle il a menacé de la prendre en otage, en demandant s’il fallait aller jusque là pour qu’elle se bouge. Il est passé en jugement au tribunal pour ça et il a pris 6 mois supplémentaires.
Bref, plein de gens sont remontés contre les services sociaux et les juges qui les laissent croupir ici à des moments où il y aurait des possibilités de sortie.
Et ce jour là encore en plus il y a eu cette histoire. La surveillante monitrice de sport, une vraie teigne, elle se fait appeler DIAMS son prénom c’est Marine. Elle cherche toujours les problèmes avec les détenus, personne peut la voir. Pourtant elle s’est déjà fait éclater par un prisonnier là où elle était avant.
Elle vient chercher des détenus pour partir au sport, et refuse qu’on sorte avec nos short, malgré la chaleur étouffante qu’il a fait. C’était la goutte de trop, et ça a été le bordel dans l’étage. Il y a eu des graffitis et des tags sur les murs, avec le nom du juge et l’inscription « hitler » à côté. Il y avait aussi le nom d’une surveillante. Des machines à laver ont été arrachées ce qui a provoqué des inondations jusqu’à l’étage du dessous. Des caméras de vidéo surveillance ont été détruite, des lampes arrachées… il y a eu pas mal de casse.
Puis ils ont fait intervenir les ERIS Il y a plusieurs personnes qui ont été mises au mitard, mais ils sont ressortis deux jours après. Trois personnes qui ont été transférés. Là ils n’ont toujours pas fini de tout réparer.
On a entendu dire qu’il y avait eu un blocage en solidarité à la maison d’arrêt de la Talaudière, ça fait plaisir.
……………….détruisons toutes les prisons
[Publié sur Indymedia Grenoble le 15 août 2013]
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Mouvement de protestation des prisonniers de Bourg en Bresse…des nouvelles ?
Divers médias rapportent que le jeudi 1er août, de 20 à 30 prisonniers du centre de détention de Bourg-En-Bresse se seraient retranchés dans une aile du bâtiment et auraient détruit du mobilier, des appareils de vidéo-surveillance, etc. Comme la plupart du temps, les syndicats, la préfecture et l’administration pénitentiaire ont eu le monopole de la parole dans les médias.
Selon eux, le motif de cette révolte serait l’interdiction du port du short en sport, malgré les fortes chaleurs. « Une bricole » selon la préfecture, un « malentendu » selon des surveillants. Europe 1 rapporte vite fait cependant que « les détenus protestaient essentiellement contre les décisions d’un juge d’application des peines, qu’ils estiment trop « sévère » ou « restrictif « . » D’autres sources affirment que le climat était tendu dans la prison depuis quelques jours.
Evidemment, les autorités tentent de minimiser les raisons de la révolte et sa portée. Ce que nous savons, c’est qu’il y a de nombreuses raisons d’être à bout de nerf en détention. Souvent, les motifs de colère s’accumulent et un jour, une goutte d’eau fait déborder le vase. Ce que nous savons, c’est qu’au CD de Bourg-En-Bresse, comme dans toutes les prisons, l’enfermement est insupportable au quotidien, et que les surveillants et l’administration peuvent user de leur pouvoir pour vous pourrir la vie. Un prisonnier de Bourg-En-Bresse le racontait déjà en mars sur divers sites internet. Voir par exemple : http://rebellyon.info/recit d-un-prisonnier-du-centre-de.html).
Nous pensons qu’il serait très important de rendre publique la version de prisonniers protestataires eux-mêmes.
Ce que nous savons aussi, c’est que toute protestation est difficile et risquée en prison, la répression est extrêmement sévère. Suite à ce mouvement à Bourg-En-Bresse, un représentant syndical déclare que quatre prisonniers ont été placés au mitard (quartier disciplinaire) et que d’autres devraient être transférés.
Alors… Nous saluons cette révolte même si nous n’en savons pas grand chose. Nous envoyons un message de solidarité aux prisonniers concernés, en espérant que ce message leur parviendra. Et pour ne pas se contenter de ce message, nous proposons que toute personne ayant des infos provenant des prisonniers eux-mêmes les relaient. Et que ceux-ci puissent écrire pour raconter ce qu’il s’est passé, ce qu’il se passe, et trouver un peu de soutien, ne pas rester seuls face à la vengeance de l’AP et des surveillants… Faites tourner ce message !
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[Publié sur L’envolée le 9 août 2013]