Mardi 28 juin au petit matin, cinq personnes ont été arrêtées à leur domicile par des flics de la police judiciaire et placées en garde-à-vue dans le cadre d’une enquête pour les faits de (à peu près) : participation à une manifestation malgré interdiction administrative, participation avec ou sans arme à un attroupement avec dissimulation du visage, participation à un groupement formé en vue de commettre des violences contre des personnes ou des destructions de biens, et association de malfaiteurs.
À mon domicile, les keufs m’ont présenté un papier à signer pour que j’autorise une perquisition, ce que j’ai refusé, il n’y a donc pas eu de perquisition. Par contre mon téléphone portable a été mis sous scellé. Chez d’autres, il y aurait eu des perquisitions (matériel informatique, vêtements…).
Les gardes-à-vue (qui ont duré 30 heures) ont eu lieu dans les locaux de la 2e DPJ dans le 12e arrondissement ou au commissariat rue Louis Blanc dans le 10e arrondissement. Les empreintes et l’ADN ont été demandés mais les refus pas notifiés dans un PV. Lors des auditions, les questions portaient en gros sur la participation à diverses manifestations à Paris entre le 22 novembre 2015 et le 1er mai 2016 : manifestation en solidarité avec les migrant-es interdite dans le cadre de l’état d’urgence, manifestation contre l’interdiction de manifester, manifestation contre la COP21, manifestation contre l’état d’urgence, manifestation en solidarité avec la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et, le gros du dossier, manifestations contre la loi Travail.
« Vous avez été vu/identifié à telle manifestation lors de laquelle de nombreuses violences ont été constatées / lors de laquelle de nombreuses dégradations de biens ont été commises, qu’avez-vous à déclarer ? ». Jamais la manière d’identification n’a été donnée (caméras, civils…) mis à part quelques fois où il était spécifié que les téléphones portables ont été géolocalisés.
D’autres questions portaient sur la « mouvance ultra-gauche », sur l’envoi de SMS groupés et sur l’utilisation d’applications de messagerie instantanée (telegram, snapchat…). Dans mon cas je n’ai vu aucune photo, aucun document mis à part un trombinoscope que j’ai aperçu très furtivement.
La garde-à-vue a été renouvelée le soir-même et le lendemain une seconde audition a été menée pour confirmer les non-déclarations faites la veille. Les gardes-à-vue ont été levées vers 12h30 sans convocation. Sur le procès verbal de fin de garde-à-vue il était inscrit que le dossier allait être re-transmis a un procureur. Il semble que pour le moment il s’agisse d’une enquête de police, qu’il n’y a pas à ce stade d’instruction judiciaire (ni d’inculpation du coup).
Ces histoires ne doivent pas rester « en-coulisse » mais être partagées collectivement, pour ne pas rester isolé-es face à la répression et parce que nous sommes tou-tes concerné-es.
À suivre donc mais dans tous les cas ce petit coup de pression de doit pas nous intimider. Face à l’État et au capitalisme, on continue la lutte !
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[Publié sur Paris-luttes.info le 4 juillet 2016]