Communiqué : Le bruit de la rue #1
Si on nous demandait comment nous voudrions que le monde fonctionne, nous pourrions probablement affirmer qu’il nous plairait que l’appui mutuel, la collaboration, la collectivisation et l’autogestion soient les méthodes utilisées, mais nous pensons qu’aujourd’hui un changement progressif est impossible et n’arrivera pas tout seul. On doit créer une situation qui favorise le changement. Certains continuent de balbutier « on a du mal à y croire », alors qu’on voit dans les rues comment la police, payée avec les impôts des contribuables et déjà militarisée, torture et tue nos compagnons. Nous avons décidé il y a un certain temps d’élargir notre éventail de tactiques à l’utilisation de l’action directe comme le sabotage, l’expropriation, l’usage de la force si nécessaire pour nous défendre. Nous ne considérons pas ce chemin comme le seul possible, mais que de cette manière s’agrandit de beaucoup notre possibilité de créer une situation de changement.
Nous voyons fleurir quelques groupes d’affinité dans notre ville qui illuminent nos yeux, tentatives de récupération des vieilles Fédérations et des discussions sur la meilleure manière de s’organiser.
Lorsque le matin nous voyons un directeur d’agence bancaire qui s’arrache les cheveux en se plaignant que quelqu’un a tagué les vitres et brisé l’écran du distributeur de billets, lorsqu’à un coin de rue nous voyons à l’aube comment ils éteignent le reste d’un feu, lorsque nous voyons comment ils effacent avec une rapidité miraculeuse des milliers de tags sur les murs de toute la région ou lorsque nous contemplons avec un sourire une voiture en feu en sachant que, pour une nuit, juste pour une nuit, un des doigts de la main qui est responsable de l’oppression qui ne nous laisse pas dormir en paix fera aussi des cauchemars… Petit à petit augmente l’explosion d’actions et de personnes qui commencent à utiliser ce chemin comme une possibilité et une nécessité.
Nous proposons l’action même comme forme de communication et d’expression, même si son organisation est difficile vue la répression actuelle, et espérons une diversification des actions jusqu’à ce que viennent des jours meilleurs. Nous pensons qu’elles se déchaîneront petit à petit comme un degré supplémentaire d’expression de la lutte. Même si les critiques sont inévitables, espérons que le fond et le message de l’attaque sont clairs.
Nous n’avons plus peur.
Avec ce communiqué, nous souhaitons informer des sabotages suivants :
– Plus d’une centaine de distributeurs de billets dans les quartiers de Barcelone et des alentours au cours des mois de juin, juillet et août en brisant leurs écrans ou en brûlant des objets à l’intérieur des halls.
– tags contre les sièges de partis politiques et les Hôtels de luxe.
D’ici, un salut aux compagnon-ne-s en lutte : Lobos Negros, Anarquistas Nihilistas de Barcelona, Las Nadie [groupes qui ont revendiqué des attaques à Barcelone en 2012. Les Loups noirs ont revendiqué en mai et juin des incendies de véhicules d’entreprise de sécurité et entre juillet et août 50 DAB détruits].
Le poing levé,
la Milicia Negra
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[Publié par liberaciontotal le 9 septembre 2012, traduit de l’espagnol par les brèves du désordre]