[Lyon] Procès de Christine reporté

Une trentaine de personnes étaient présentes dans la salle pour soutenir Christine, principalement des éleveuses et des bergères mais aussi quelques lyonnaises. Par contre, Christine n’était pas présente. Et pour cause, ayant refusé qu’on lui passe les menottes pour son transport entre la maison d’arrêt de la Talaudière et le TGI de Lyon, elle a finalement été ramenée dans sa cellule.
Le procès a été reporté au 13 février prochain.

[Lu sur Rebellyon.info le 19 décembre 2012]

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[Pour mémoire] : Nouvelle incarcération de Christine et procès le 19 décembre à Lyon

Suite à une altercation avec les matons en se rendant à un parloir à la taule de Corbas, Christine passe devant le tribunal correctionnel de Lyon (TGI) le mercredi 19 décembre à 14h. Elle y comparaît notamment pour refus de prélèvement ADN, outrage, rébellion et évasion de garde à vue.

Le 8 novem­bre, elle se ren­dait à la Maison d’arrêt de Corbas pour rendre visite à un proche incar­céré. A l’entrée, elle passe sous le por­ti­que détec­teur de métaux qui ne détecte rien, mais les matons lui deman­dent pour­tant d’enle­ver sa veste. Elle refuse, consi­dé­rant que « les famil­les n’ont pas à se désha­biller sur ordre, il suffit qu’on ne fasse pas sonner le por­ti­que ! ». La direc­tion arrive et approuve la démar­che de ses matons. Christine conti­nue de contes­ter cette mesure. Trois gen­dar­mes sont alors appe­lés à la res­cousse et l’embar­quent pour outrage. Elle ne les suit pas volon­tiers : rébel­lion. Elle est alors placée en garde à vue. Là, la porte de sa cel­lule ferme mal. Elle en sort. Quand les flics revien­nent quel­ques heures après, elle n’est pas partie bien loin, elle fume une ciga­rette sur le parvis : évasion. Le len­de­main elle est escor­tée par le GIGN en taule pour y purger une vielle peine et y atten­dre aussi le procès du 19 décem­bre.

Ce n’est pas la pre­mière fois que Christine est pour­sui­vie pour avoir dénoncé les condi­tions dans les­quel­les se dérou­lent l’accès aux par­loirs pour les famil­les : fouilles arbi­trai­res, délais d’attente avant et après les par­loirs, salles d’attente exi­guës pour de nom­breu­ses famil­les, par­loirs repor­tés voire annu­lés après sou­vent des heures de route pour s’y rendre… Pour les pro­ches de déte­nus aussi la prison est syno­nyme d’humi­lia­tions et d’arbi­traire. Autant de rai­sons d’ouvrir sa gueule, et autant de rai­sons pour l’Administration Pénitentiaire de jouer la carte du chan­tage en fai­sant sauter les permis de visite ou en envoyant les flics lors­que ce chan­tage ne fonc­tionne plus.

Christine est donc aujourd’hui incar­cé­rée à la Maison d’Arrêt de la Talaudière à St Étienne. Elle y purge plu­sieurs peines de prison ferme accu­mu­lées ces der­niè­res années suite à de mul­ti­ples insou­mis­sions à l’auto­rité de dif­fé­ren­tes ins­ti­tu­tions (flics, admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire, ins­ti­tu­tion psy­chia­tri­que,…). Institutions qui, jour après jour, s’attel­lent à défen­dre les fron­tiè­res de la paix sociale en broyant ceux qui s’aven­tu­re­raient hors de celles-ci.

Parce que le rap­port dans le lequel Christine se débat n’est pas un rap­port indi­vi­duel entre elle et les ins­ti­tu­tions mais bien un rap­port social fait d’exploi­ta­tion et de domi­na­tion que nous subis­sons tous quo­ti­dien­ne­ment. Parce que ces même ins­ti­tu­tions met­tent tout en place pour nous main­te­nir divi­sés et isolés . Parce que, dans un tri­bu­nal ou dans une taule, un peu de soli­da­rité peut redon­ner du cou­rage ou appuyer un rap­port de force trop sou­vent en notre défa­veur.

Soyons nom­breux à sou­te­nir Christine face à la jus­tice et l’iso­le­ment car­cé­ral.

Pour lui écrire : Christine RIBAILLY, écrou N°35561, MA de St Étienne, rue de la sau­va­gère, BP 540, 42350 La Talaudière cedex

[Diffusé sur Rebellyon.info le 19 décembre 2012]

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