Paix aux chaumières, guerre aux Palais
C’est la fin de la trêve hivernale ; l’État, les flics et les huissiers vont pouvoir reprendre les expulsions locatives laissées en suspens. Mais, c’est sans oublier que trêve ou pas, le ballet des expulsions s’est poursuivi tout l’hiver pour les squatteurs/euses, les occupant-e-s de terrain, les sans abris du métro.
Des « mal-logé-e-s » il y en a de plus en plus. Les fins de mois sont de plus en plus dures, avec des logements toujours plus chers, toujours plus petits et toujours plus loin. Forcément des fois on n’arrive pas à payer et on se retrouve vite avec les huissiers sur le dos ou assigné au tribunal pour rembourser les dettes sous la menace permanente de se retrouver à la rue.
Alors oui, l’État nous parle de réquisitions de bâtiments vides, de construction de logements sociaux, mais c’est toujours ceux et celles qui n’ont pas les thunes, le bon dossier, les bons papiers qui au final trinquent au quotidien et galèrent à trouver quelques billets pour survivre. Et quand on arrive à gratter quelques miettes, un logement social, un relogement, on a vite fait de se retrouver en zone 5 du RER ou dans un centre d’hébergement où on n’a aucune liberté. À Paris et en proche banlieue, l’État, les promoteurs et les urbanistes prônent la « mixité sociale », c’est-à-dire chassent les pauvres, en construisant du standing de luxe, des éco quartiers et des logements sociaux pour la petite bourgeoisie.
Cette politique du logement s’inscrit dans un processus plus général de rentabilisation, d’optimisation et de pacification de l’espace urbain. Cela s’exprime par le développement des transports en commun (tramway), la prolifération des caméras de vidéo-surveillance, la rénovation des voiries, la destruction de certains quartiers, la création de pôles économiques et commerciaux. Autant de projets qui servent les logiques du profit et du contrôle, qui rendent toujours plus forts les propriétaires de ce monde et leurs flics, et confirment l’exploitation et la domination qu’ils nous infligent.
Contre toute cette merde, nombreux/ses sont celles et ceux qui s’entraident, s’organisent pour occuper des bâtiments vides, lutter contre les rénovations de leurs quartiers, sortir de l’isolement face aux galères du quotidien… … Jusqu’à ce que disparaissent la propriété privée, l’État et le capitalisme.
Des participant-e-s du squat le Transfo. 57 avenue de la république, Bagnolet.
https://transfo.squat.net/
[Ce tract a notamment été diffusé lors de la manif du samedi 16 mars 2013, organisée par une très réformiste « plate forme logement des mouvements sociaux » [note de cestdejatoutdesuite : voir un appel ici et là], partie de la place de la République à Paris pour « exiger » entre autres l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers et des charges, le respect de différents droits, la création d’un service public du logement et divers aménagements étatiques… Il a aussi été diffusé massivement le même jour devant l’entrée/sortie du métro Gallieni, à Bagnolet. Le tract du Transfo reste diffusable et téléchargeable en PDF.]
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[Lu sur les pages du Transfo le 23 mars 2013]