Le 19 septembre Christine été jugée par le tribunal d’ Arras pour des faits survenus au Centre de Détention (CD) de Bapaume : refus de donner ses empreintes ; « violences » pour s’être débattue sous les coups des matons ; « menaces » pour avoir crié à un mastodonte qu’elle allait lui péter la gueule ; « dégradations » pour avoir gravé sur les murs de la cour « Mur par mur, pierre par pierre, nous détruirons toutes les prisons ! » et foutu le feu dans les différentes cellules dans lesquelles elle est passée. La procureur réclamait la peine plancher, soit 1 an de prison ferme supplémentaire pour Christine (Voir ici un compte-rendu de ce procès et ici sur les événements précédents).
Jeudi 26 novembre, le délibéré est tombé. Le tribunal a suivi de près le parquet en donnant 1 an ferme dont 6 mois en sursis mise à l’épreuve, il ajoute également une amende de plusieurs centaines d’euros pour dommages et intérêts aux matons qui avaient porté plainte après avoir cogné Christine (200€ pour Bocquet, 300€ pour Coret et encore 200€ pour un troisième). Les conditions du sursis mise à l’épreuve sont l’obligation d’indemniser les « victimes » et une obligation de travail. Beau chantage, arrondir une fin de mois à la matonnerie ou prendre 6 mois de plus !
Sans surprise la justice a défendu ses chiens de garde et rallongé considérablement le peine de Christine. Avec cette nouvelle peine son hypothétique date de libération passe à fin 2015. À cela s’ajoutera encore un procès en appel à Lyon dont il manque toujours la date.
Aujourd’hui et depuis mi-octobre, Christine est incarcérée au CD de Réau en banlieue parisienne. Elle est toujours en régime « portes fermées » [1] mais a pour l’instant à peu près évité la case mitard/isolement. Elle est donc de nouveau en contact avec d’autres détenues. Ce qui n’était plus le cas depuis le mois de juillet (enchaînement de mitard/isolement à Bapaume puis à Séquedin).
Pour lui écrire à Réau : Christine RIBAILLY (écrou 3373) CPSF – le Plessis Picard – Réau 77558 MOISSY CRAMAYEL Cedex
[1] Contrairement aux Maisons d’Arrêt, les Centres de Détention (CD) et les Maisons Centrales (MC) permettent une détention en régime de « portes ouvertes ». Les portes des cellules y sont ouvertes en journée et fermées par les matons seulement la nuit. En journée les détenu(e)s peuvent entrer et sortir sans restrictions, donc être dans le couloir de l’aile et passer d’une cellule à une autre. Le temps de promenade possible y est plus grand, l’accès aux différentes activités moins limité et l’accompagnent par des matons lors des mouvements n’y est pas systématique. De tels « avantages » implique la possibilité du retrait de ces même « avantages ». Ce retrait s’appelle régime de « portes fermées ». C’est un équivalent du régime général en Maisons d’Arrêt. Officiellement, le placement en régime de « portes fermées » n’est pas une mesure disciplinaire mais administrative. Dans la pratique, cela fait partie du même panel répressif que les Quartier d’Isolement et Quartier Disciplinaire. Carotte ou bâton, on y voit plus très clair.