[Nouveau tract, octobre 2014]
Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs !
Une maxi-prison ?
Dans le cadre du Masterplan de construction de nouvelles prisons, le pouvoir veut construire une maxi-prison à Bruxelles. Cette prison pourra alors enfermer aux moins 1200 hommes, femmes et enfants. Le terrain de cette future prison se trouve à Haren, au nord de Bruxelles. Si aujourd’hui les autorités sont encore dans la phase d’obtenir tous les permis nécessaires, elles voudraient commencer la construction en printemps 2015. Les entreprises qui vont se faire du fric sur cette construction ont été choisies, il s’agit de Denys Construction, FCC Construction, la Régie des Bâtiments, les architectes de Buro II & Archi+I, les ingénieurs de EGM et de Derveaux, les promoteurs et bureaux d’étude Marcq & Roba, Aracadis Aqumen, Ares, Typsa, MOOCON et Advisers. Le coût estimé du projet est de 300 millions d’euros.
Pourquoi s’y opposer ?
• Parce que cette nouvelle prison sera un outil de plus aux mains du pouvoir pour écraser les pauvres et les insoumis.
• Parce qu’elle se veut une des réponses répressives de l’Etat aux révoltes de prisonniers et au mécontentement : construire plus de taules pour enfermer plus de gens et pendant plus longtemps.
• Parce qu’elle va donc de pair avec le durcissement des conditions de survie, la brutalité des policiers et l’aggravation du contrôle.
• Parce qu’elle est le projet le plus emblématique de la grande offensive du pouvoir bétonnant encore plus Bruxelles à coups de projets prestigieux, commerciaux et répressifs, visant à la transformer en ville-prison taillée pour satisfaire les bourges, les puissants, les eurocrates et les capitalistes.
• Parce que tout simplement, la prison est une atrocité et les atrocités sont à détruire pas à construire.
Comment se battre ?
Par l’auto-organisation et l’action directe.
Par auto-organisation, nous entendons de s’organiser entre nous, sans interférences de politiciens ou de chefs. Cette auto-organisation est surtout l’auto-organisation de la lutte. Elle ne vise pas à rassembler un maximum de monde ou à acquérir une représentativité, mais à se donner les moyens pour lutter, pour agir. Partons donc plutôt de petits cercles de lutte. Ces cercles ou groupes naissent là où se retrouvent des gens, copains et copinnes, habitants de la même zone, élèves de la même école, qui veulent empêcher la construction de la maxi-prison. Ils discutent entre eux et réfléchissent à ce qu’ils pourraient faire : une grève sauvage d‘élèves à l’école contre la maxi-prison, une diffusion de tracts dans le quartier, une barricade dans la rue pour marquer son désaccord avec ce projet du pouvoir, une soirée de soutien à la lutte, une occupation d’un bâtiment de l’Etat,… Les cercles imaginent de façon autonome comment mener la lutte. Nous parlons ici de « cercles », mais ce nom, cette appellation, n’a aucune importance, c’est le contenu qui compte et l’action qui découle du fait de s’organiser ensemble ; la solidarité et la dignité en action.
De telles formes d’auto-organisation naissent partout où émergent des combats contre le pouvoir. Pourtant, elles ne doivent pas chercher à dialoguer avec le pouvoir, bien au contraire. Les cercles de lutte contre la maxi-prison ont comme seule vocation d’empêcher ce projet que le pouvoir veut imposer.
Ensuite, ces cercles peuvent coordonner leurs activités et imaginer ensemble des actions plus vastes. L’auto-organisation de ces cercles et leur coordination font naître des espaces de lutte autonomes contre la maxi-prison.
Par action directe, nous voulons dire l’action qui vise à rendre concrètement impossible la construction de la maxi-prison. Pour cela, il faut bien comprendre comment une prison est construite. Il y a les constructeurs qui ont des engins de chantier. Il y a les autorités responsables qui ont leurs bureaux. Il y a la résignation autour de nous qui permet au pouvoir de construire une atrocité telle que la maxi-prison. L’action directe, c’est alors s’attaquer à ces piliers-là de la construction de la maxi-prison. Elle n’a pas une seule forme, elle englobe tout ce qui jette du sable dans la machinerie du pouvoir en train de nous imposer cette maxi-prison. Notre proposition est double :
• Agir contre les responsables du projet de maxi-prison : les entreprises, les architectes, les autorités, les politiciens impliqués, les ingénieurs qui collaborent, partout où on peut les débusquer. Mettons hors service leurs bagnoles et engins de chantier, démontons leurs bureaux, compliquons la vie aux responsables de ce projet morbide.
• Agir dans les quartiers de Bruxelles, là où nous habitons et vivons, pour marquer clairement et nettement notre désaccord. Le pouvoir veut nous imposer cette prison, rendons les quartiers alors incontrôlables pour le pouvoir. Sabotons les chantiers de projets répressifs et commerciaux, compliquons la vie aux administrations locales, coupons la vidéo-surveillance, défendons-nous contre agression policière et capitaliste.
Et le but de tout ça ?
La construction de cette maxi-prison est un très grand et très important projet du pouvoir. Le but de cette lutte, c’est de rendre impossible la construction de la maxi-prison, de détruire ce projet. Il ne s’agit donc pas de l’aménager, de l’« humaniser », de le déplacer, de l’améliorer. Nous ne la voulons pas, cette maxi-prison, et nous allons tout faire pour empêcher qu’elle soit construite.
Cette lutte est une lutte destructrice contre la terreur répressive de l’Etat. Tenter de l’empêcher, c’est alors aussi une question de dignité pour tous ceux qui aspirent à la liberté et à la fin de l’oppression. En cela, cette lutte fait donc partie d’un combat beaucoup plus vaste et profond, d’un combat contre cette société d’argent, de pouvoir et de massacre.
Auto-organisation et action directe !
Agir contre les entreprises collabos ; agir dans les quartiers contre le pouvoir !
Pour la coordination de la lutte !
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[Repris de La cavale – contre la prison et son monde]