Jeudi 19 janvier 2017, Damien, incarcéré depuis le 8 décembre et accusé de dégradations commises lors de la manif sauvage et saccageuse du 14 avril passait en procès à Paris.
Une quarantaine de personnes solidaires était présente. Contexte de comparutions immédiates essentiellement des affaires de survie et de petite économie parallèle. Une jeune proc au vocabulaire indigeste requérant du ferme à tour de bras avec la banalité dont je saute portiques de métros, la notion d’obstacle en moins. Un juge paternaliste qui en plus des sentences, se permet de distribuer diagnostiques psy sans gène aucune.
Une ambiance. Et pas pour dire qu’il y en a des biens dans ces métiers de chiens.
Au moment de la lecture des accusations ça s’agite dans la salle. Il s’agit de vitres pétées, Pôle Emploi, Chambre du Commerce, Jaguar, Franprix. Chaque cible énoncée est suivie d’une salve d’applaudissements. Le chef en toge demande à Damien s’il reconnait les faits. Ce dernier s’exprime clairement, déclare qu’il ne reconnait ni les catégories d’innocent et coupable ni la légitimité du juge ni la justice en général. La salle entonne des slogans « à bas l’état, les flics et les patrons » ! » « nik la bac », « et les juges », « et les procs ». En réponse il crie « nik la justice », les perturbateurs d’audiences se font sortir, lui y compris.
Finalement réintroduit dans le box, le procès se tiendra à huis clos. La proc demande 8 mois fermes, il en prendra 10, avec maintient en détention et 14000 euros de dommages et intérêts. On pourra évoquer au passage le marasme des représentants de pôle emploi exprimant l’espoir que Damien trouve un taf à sa sortie (c’est bien connu, si leurs antennes se font attaquer dans toute la France c’est bien dans l’espoir de les voir plus efficaces) et le désespoir contenu de ceux de Jaguar vis à vis du refus d’une compensation supplémentaire pour préjudice Moral qu’ils estiment à 2000 boules.
Après le verdict, rebelote, on se crie des mots doux. « Vive l’anarchie » crie le compagnon avant d’être emmené. « Liberté », « A bas l’état, les juges et les matons » peut-on notamment entendre dans la salle.
Ne laissons pas l’Etat et ses sbires faire leur sale besogne tranquilles.
Nik la justice, Vive la révolte!
[Publié sur Indymedia Nantes, le 21 janvier 2017]