Compte-rendu du procès de Christine, le 26 septembre 2014 à la cour d’appel de Paris

Le 26 septembre 2014, Christine est passée en procès à la cour d’appel de Paris suite à une plainte de maton pour violence (elle avait été condamnée à un mois ferme et 200 euros de dommage et intérêts par le TGI de Melun le 5 mars 2014 mais le parquet, jugeant la peine trop clémente avait fait appel ).

Comme lors de ses nombreux procès précédents, elle a tenté d’expliquer son geste en décrivant le contexte dans lequel il se place. Pour une fois, les juges lui ont laissé la possibilité de s’exprimer et ce fut donc pour Christine une occasion supplémentaire de poser des mots sur son quotidien, sur ses perspectives de plus en plus réduites par l’engrenage carcéral dans lequel elle est maintenue. Sans exprimer de regret et sans s’excuser, elle explique point par point les actes que la justice lui reproche et met les juges face à la question carcérale. Comment imaginer une quelconque insertion ou réflexion lorsque tout un quotidien est conçu pour nous isoler et nous humilié ?

Lorsque ses projets de sortie sont abordés, elle maintien son envie de retrouver son troupeau, une vie à la campagne avec ses proches et n’oublie pas de mentionner que c’est la prison qui l’a désinsérée de ce projet puisque c’est l’AP (administration pénitentiaire) qui fut la première à lui passer les menottes.

Comme lors des précédents procès, elle précise que l’AP est une administration de droit qui contient des codes et des articles de lois. Le moins qu’on puisse attendre d’elle est qu’elle applique les règles qu’elle s’est elle même fixée et ce n’est pas le cas puisque le quotidien qu’elle vit depuis qu’elle est confrontée à l’AP est régit par l’arbitraire des matons et que cela ne peut qu’attiser sa révolte.

Lorsque ses anciennes condamnations sont abordées par la proc avec la fameuse question « Que pensez vous de ces peines ? Selon vous, sont elles fondées ou toutes injustes ? » elle explique calmement qu’elle comprend que ce sont des conséquences logiques face aux loi auxquelles elles font références mais qu’en l’occurrence, elle rejette la légitimité de ces lois et donc conteste les condamnations prononcées contre elle.

Suite aux questions des différents magistrats, la proc requiert un ajournement du procès pour le mois de mars en précisant que cela pourrai avoir une influence sur le comportement de Christine et la pousser à sa seule possibilité d’amorcer un processus de sortie, une soumission à l’AP en réprimant elle même ses envies de révoltes.

Ensuite, la plaidoirie de son avocat se basa sur son doute quant à la pertinence d’un ajournement puisqu’il retarde encore une fois la date de sortie et donc la démarche de conditionnelle que Christine est en train d’amorcer. Il exprime aussi son inquiétude face à l’accumulation des peines et aux tensions que cela crée dans le quotidien de Christine et à l’impossibilité, dans la dynamique actuelle, d’imaginer une sortie si un geste n’est pas fait de la part de la justice pour désamorcer l’engrenage dans lequel Christine se trouve. Il fait donc appel à la clémence des juges dans l’espoir qu’ils comprennent que c’est la seule solution pour que la situation s’apaise et que Christine puisse retrouver un espoir de sortie.

Suite à cela, le juge a demandé à Christine si elle accepterait une peine de TIG (travaux d’intérêts général), proposition que Christine a acceptée.

 Il est toutefois bon de noter que les réquisitions de la proc furent surprenantes puisqu’elles ne faisaient pas références aux anciennes réquisitions mais que dans la plupart des situations, un ajournement entraine une carotte supplémentaire qui pousse la personne condamnée à se soumettre aux autorités auxquelles elle est confrontée.

Le 24 octobre 2014, la cours d’appel de Paris a rendu son délibéré et a condamné Christine à 140 heures de TIG à effectuer durant les 18 prochains mois.

Dans la société actuelle, il est souvent difficile d’imaginer une position cohérente puisque c’est un contexte de confrontation quasi permanent face à des institutions oppressantes. Dans une telle situation, il est difficile d’imaginer survivre sans effectuer une série de compromis, ainsi que de de rendre nos désir de révoltes et de luttes concrètes au quotidien.

En prison, cette réalité est accentuée et la moindre confrontation est souvent synonyme de représailles des matons, de durcissement du quotidien ou de procès supplémentaire. Le cas de Christine n’est malheureusement pas un cas isolé et beaucoup de personnes se trouvent dans le même engrenage et voient, jours après jours, procès après procès, leurs sortie s’éloigner. Face a l’esprit revanchard et corporatif des matons ainsi que le panel des outils juridiques qui maintient cette situation, il est difficile d’imaginer des manières de sortir d’un engrenage de la sorte. Ce qui est sur, c’est que briser l’isolement causé par l’AP peut apporter de la force à celles et ceux qui se battent entre les murs et peut être un des éléments parmi d’autres permettant de diminuer le sentiment d’impunité que les matons ressentent dans leur quotidien.

Solidarité avec Christine et les détenu.e.s en lutte !!

Et que crève l’AP !!

Le 30 septembre, Christine a été transférée au CP de Poitiers et il est possible de lui écrire à l’adresse suivante :

Christine RIBAILLY 4375 / CP-MAF / Chemin de Grolles – RN742 / 86370 VIVONNE

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Saint-Denis (93): Attaque du centre de recrutement de l’armée

Dans la nuit du 26 au 27 octobre, nous avons fracassé les vitres du centre de recrutement* de l’armée, rue Gabriel Péri.

Tous les pouvoirs sont assassins. Nous ne ferons pas leurs guerres, nous ne les laisserons pas en paix.

Guerre sociale pour la liberté!

des déserteurs belliqueux

* Le plus important d’Ile-de-France en terme de recrues.

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[Publié sur Indymedia Nantes, le 30 octobre 2014]

 

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Opération Mos Maiorum, bilan

26 octobre 2014

L’opération Mos Maiorum se termine. D’après les informations qu’on a réussi à recueillir, en France la chasse aux migrant-e-s a pris deux formes pendant ces deux dernières semaines :
– Des opérations de contrôle spécifiques à Mos Maiorum, menées par des petites patrouilles de flics, pacifiées, dont le but était uniquement la prise d’informations.
– Des rafles massives comme nous en pond régulièrement le pouvoir, Mos Maiorum ou non, afin d’arrêter et enfermer les gens. Peut-être qu’elles ont été plus fréquentes que d’habitude durant les deux semaines de l’opération, on peut imaginer que la France a raflé gratos grâce aux subventions européennes débloquées pour Mos Maiorum.

Face à ça on a assisté à une mobilisation un peu partout en Europe, au travers de manifs, diffusion de tracts, collages d’affiches, mise en place d’outils communs, échanges de contre-infos. Il est certains que les rafles ne s’arrêteront pas avec Mos Maiorum, mais espérons que les solidarités continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

Feu aux frontières !


22 octobre 2014

– Une manif contre Mos Maiorum était appelée aujourd’hui à 16h à la Gare centrale de Bruxelles.

Des affiches et des tracts contre les rafles sont sortis à Marseille dans différentes langues


21 octobre 2014

– Une opération  de contrôle massive a été déployée à l’extérieur et à l’intérieur de Gare du Nord : 5 fourgons de CRS dont un dans lequel ils faisaient monter les gens pour les contrôler et les fouiller, une patrouille flashball à la main devant la gare, des flics en civil et des petits groupes à l’intérieur.


20 octobre 2014

– 8ème jour de l’opération, des contrôles ont eu lieu autour de la gare de l’Est et ce matin à Porte de Bagnolet autour des chantiers.

En Europe : Italie, Belgique, et mise à jour, la carte des contrôles en Europe.


19 octobre 2014

– En début d’après-midi des flics de la PAF (Police aux Frontières) étaient présents en nombre à Gare du Nord sur trois quais et dans le hall.

– En fin d’après-midi des gendarmes et CRS ont effectué de nombreux contrôles à Barbès.

– A Marseille, un certain nombre de personnes arrêtées durant les trois jours précédents auraient été expulsées vers la Tunisie par bateau hier matin.


17 octobre 2014.

– De nouveaux des contrôle à Barbès, Château rouge et aussi vers Stalingrad. De nombreuses personnes sont arrivées au centre de rétention de Vincennes ces derniers jours.

– Jeudi à Hendaye plusieurs contrôles ont eu lieu à la frontière avec l’Espagne, au niveau de la gare et du pont Saint-Jaques, qui relie la France et l’Espagne.

– Mardi, à Bordeaux, des contrôles ont eu lieu place de la victoire, cours de l’Argonne et rive droite


 16 octobre 2014.

– Important contrôle de papiers dans les rues du quartier Anvers/Montmartre.

– Une nouvelle rafle a eu lieu à Barbès, plusieurs dizaines de personnes embarquées.

Hier en gare du Mans, grosse opération de contrôle au faciès, entrées de la gare et quais.

– Des contrôles ont également été signalés en gare de Portbou et Toulouse.

– Nouvelles traductions en amharique et en kurde


 15 octobre 2014.

– Cet après midi, les contrôles ont continué à Gare de l’Est entre les couloirs du métro et le hall de la gare. Les flics posaient des questions sur le parcours des gens, notaient puis les laissait repartir, comme à Gare du Nord hier et avant hier.

D’autres contrôles de papiers ont eu lieu, aux stations RER Saint Maur (+ police municipale) et Boissy-Saint-Léger, et dans le 19ème arrondissement, entre Corentin Carriou et 4 Chemins.

!! Tous ces contrôles ne sont pas forcément en lien avec l’opération Mos Maiorum, quand nous en sommes sûr nous le précisons

– Ce matin, contrôle en Gare de l’Est, métro Châtelet et peut être à la gare Montparnasse. (On n’a pas plus de précision s’il s’agit d’opération Mos Maiorum).

– Hier, une grosse opération de police à Barbès : 53 arrestations d’après la rumeur.

– Hier encore, en Gare de Nantes, des contrôles ont eu lieu. Les personnes contrôlées, toutes au faciès, ont été interrogées (Mos Maiorum) sur place puis relâchées.

– À Marseille, plusieurs contrôles dans le quartier de Noailles et enfermements au CRA du Canet.

– Des contrôles ont également eu lieu à Calais.


14 octobre 2014. 

Les contrôles ont continué aujourd’hui à Gare du Nord. Dès ce matin des groupes de CRS et de la ferroviaire patrouillaient dans le hall. Un cordon de policiers ferroviaires et de contrôleurs bloquait à nouveau l’accès au train pour Calais, tandis que des CRS étaient positionnés en bout de quai.

En fin d’après midi au métro Porte de Bagnolet des CRS et des contrôleurs étaient présents. Nous n’avons pas plus d’informations mais ils intervenaient apparemment dans le cadre de Mos Maiorum.

Les personnes arrêtées hier à Grenoble n’ont à priori pas été placées en rétention, nous n’avons pas plus de nouvelles.


13 octobre 2014. Les contrôles dans le cadre de l’opération Mos Maiorum ont commencé.

Aujourd’hui en fin de journée un contrôle a eu lieu à Gare du Nord : des groupe de flics (PAF, CRS, SNCF) ont patrouillé et contrôlé plusieurs personnes dans le hall de la gare. Ils leur ont posé des questions sur d’où ils venaient, où ils allaient, depuis quand ils étaient en france, etc., et notaient les réponses dans un calepin (pas de formulaire). Les personnes n’ont a priori pas été embarquées (du moins pas celles que les personnes présentes sur place ont vu se faire contrôler). Plusieurs flics étaient aussi postés sur la voie des trains en partance pour Calais avec barrage de contrôleurs à l’accès au train. Ils avaient une réquisition du procureur qui leur permettaient de contrôler dans la gare et aux abords jusqu’à 21h.

Ce matin plusieurs flics étaient présents à la station de RER Saint Michel mais rien ne permet de dire s’il s’agissait de Mos Maiorum, d’une rafle comme il y en a tous les jours dans les transports et les rues ou de l’occupation policière permanente de la ville.

À Grenoble ce midi une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans le quartier de la Gare, menottées puis à priori emmenées au commissariat de Grenoble. Il y a eu nombre de contrôle d’identité au faciès toujours dans la même zone, effectuées par une vingtaine de policiers avec des chiens.

OPPOSONS NOUS AUX CONTRÔLES ET AUX ARRESTATIONS

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[Publié sur sans papiers ni frontieres]

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[Solidarité Testet] Manif sauvage à Grenoble

Suite à la mort de Rémi Fraisse sur la lutte contre le barrage de Sivens, une manifestation a été organisée au départ de la place saint bruno en direction du centre ville. Rassemblant une centaine de personnes, nous avons déambulé bruyamment dans le quartier Saint Bruno, Championnet. Rencontrant la rue Lesdiguières, nous avons pris le temps de redécorer le commissariat municipal de quelques tags (« la police assassine ») et de boules de peinture. Nous nous sommes ensuite dirigés dans le centre ville où la vitrine de la boutique SNCF à Hubert Dubedout a été brisée, pour signifier que de la ZAD à la Val Susa (lutte NOTAV) c’est aussi les entreprises , comme Vinci ou la SNCF, qui au côté des états participent de la destruction des territoires et n’hésitent pas à blesser ou à tuer pour imposer leur monde. Durant toute la manifestation, un tract a été distribué pour expliquer la situation et ramener un peu de vérités au milieu du vide des dépêches AFP. La flicaille s’est faite discrète et nous avons pu terminer tranquillement jusqu’à la dispersion.

Pour celles et ceux mutilés et assassinés par la police. Ni oubli, ni pardon. Ce soir dans la rue, demain sur les barricades.

Des manifestants et manifestantes présentes ce lundi soir.

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[Publié sur Indymedia Nantes, le 27 octobre 2014]

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Un camarade tué au Testet

Pendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement contre le barrage de sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont convergé sur la zad du Testet après des mois d’attaques policières, de destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi. Elles ont été repoussées à coups de flashballs, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette mort aura des conséquences explosives.

Ce décès révoltant n’est malheureusement pas suprenant dans ce contexte. A Notre dame des landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la zad de Notre Dame des Landes, de nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de flasballs et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flashballs ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposants se sont faits délogés, notamment des cabanes qu’ils avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à ceux qui luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées, plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas seulement par la domestication minutieuse des individus et des espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat. Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec tous ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, barrage de sivens mais aussi avec tous ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons pas !

Des occupant-e-s de la zad de Notre dame des Landes

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[Publié sur Nantes Indymedia, le 27 octobre 2014]

Traductions en Grec  et en Espagnol

 

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[Bruxelles] (tract) Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs !

[Nouveau tract, octobre 2014]

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Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs !

Une maxi-prison ?
Dans le cadre du Masterplan de construction de nouvelles prisons, le pouvoir veut construire une maxi-prison à Bruxelles. Cette prison pourra alors enfermer aux moins 1200 hommes, femmes et enfants. Le terrain de cette future prison se trouve à Haren, au nord de Bruxelles. Si aujourd’hui les autorités sont encore dans la phase d’obtenir tous les permis nécessaires, elles voudraient commencer la construction en printemps 2015. Les entreprises qui vont se faire du fric sur cette construction ont été choisies, il s’agit de Denys Construction, FCC Construction, la Régie des Bâtiments, les architectes de Buro II & Archi+I, les ingénieurs de EGM et de Derveaux, les promoteurs et bureaux d’étude Marcq & Roba, Aracadis Aqumen, Ares, Typsa, MOOCON et Advisers. Le coût estimé du projet est de 300 millions d’euros.

Pourquoi s’y opposer ?
• Parce que cette nouvelle prison sera un outil de plus aux mains du pouvoir pour écraser les pauvres et les insoumis.
• Parce qu’elle se veut une des réponses répressives de l’Etat aux révoltes de prisonniers et au mécontentement : construire plus de taules pour enfermer plus de gens et pendant plus longtemps.
• Parce qu’elle va donc de pair avec le durcissement des conditions de survie, la brutalité des policiers et l’aggravation du contrôle.
• Parce qu’elle est le projet le plus emblématique de la grande offensive du pouvoir bétonnant encore plus Bruxelles à coups de projets prestigieux, commerciaux et répressifs, visant à la transformer en ville-prison taillée pour satisfaire les bourges, les puissants, les eurocrates et les capitalistes.
• Parce que tout simplement, la prison est une atrocité et les atrocités sont à détruire pas à construire.

Comment se battre ?
Par l’auto-organisation et l’action directe.

Par auto-organisation, nous entendons de s’organiser entre nous, sans interférences de politiciens ou de chefs. Cette auto-organisation est surtout l’auto-organisation de la lutte. Elle ne vise pas à rassembler un maximum de monde ou à acquérir une représentativité, mais à se donner les moyens pour lutter, pour agir. Partons donc plutôt de petits cercles de lutte. Ces cercles ou groupes naissent là où se retrouvent des gens, copains et copinnes, habitants de la même zone, élèves de la même école, qui veulent empêcher la construction de la maxi-prison. Ils discutent entre eux et réfléchissent à ce qu’ils pourraient faire : une grève sauvage d‘élèves à l’école contre la maxi-prison, une diffusion de tracts dans le quartier, une barricade dans la rue pour marquer son désaccord avec ce projet du pouvoir, une soirée de soutien à la lutte, une occupation d’un bâtiment de l’Etat,… Les cercles imaginent de façon autonome comment mener la lutte. Nous parlons ici de « cercles », mais ce nom, cette appellation, n’a aucune importance, c’est le contenu qui compte et l’action qui découle du fait de s’organiser ensemble ; la solidarité et la dignité en action.
De telles formes d’auto-organisation naissent partout où émergent des combats contre le pouvoir. Pourtant, elles ne doivent pas chercher à dialoguer avec le pouvoir, bien au contraire. Les cercles de lutte contre la maxi-prison ont comme seule vocation d’empêcher ce projet que le pouvoir veut imposer.
Ensuite, ces cercles peuvent coordonner leurs activités et imaginer ensemble des actions plus vastes. L’auto-organisation de ces cercles et leur coordination font naître des espaces de lutte autonomes contre la maxi-prison.

Par action directe, nous voulons dire l’action qui vise à rendre concrètement impossible la construction de la maxi-prison. Pour cela, il faut bien comprendre comment une prison est construite. Il y a les constructeurs qui ont des engins de chantier. Il y a les autorités responsables qui ont leurs bureaux. Il y a la résignation autour de nous qui permet au pouvoir de construire une atrocité telle que la maxi-prison. L’action directe, c’est alors s’attaquer à ces piliers-là de la construction de la maxi-prison. Elle n’a pas une seule forme, elle englobe tout ce qui jette du sable dans la machinerie du pouvoir en train de nous imposer cette maxi-prison. Notre proposition est double :
Agir contre les responsables du projet de maxi-prison : les entreprises, les architectes, les autorités, les politiciens impliqués, les ingénieurs qui collaborent, partout où on peut les débusquer. Mettons hors service leurs bagnoles et engins de chantier, démontons leurs bureaux, compliquons la vie aux responsables de ce projet morbide.
Agir dans les quartiers de Bruxelles, là où nous habitons et vivons, pour marquer clairement et nettement notre désaccord. Le pouvoir veut nous imposer cette prison, rendons les quartiers alors incontrôlables pour le pouvoir. Sabotons les chantiers de projets répressifs et commerciaux, compliquons la vie aux administrations locales, coupons la vidéo-surveillance, défendons-nous contre agression policière et capitaliste.

Et le but de tout ça ?
La construction de cette maxi-prison est un très grand et très important projet du pouvoir. Le but de cette lutte, c’est de rendre impossible la construction de la maxi-prison, de détruire ce projet. Il ne s’agit donc pas de l’aménager, de l’« humaniser », de le déplacer, de l’améliorer. Nous ne la voulons pas, cette maxi-prison, et nous allons tout faire pour empêcher qu’elle soit construite.
Cette lutte est une lutte destructrice contre la terreur répressive de l’Etat. Tenter de l’empêcher, c’est alors aussi une question de dignité pour tous ceux qui aspirent à la liberté et à la fin de l’oppression. En cela, cette lutte fait donc partie d’un combat beaucoup plus vaste et profond, d’un combat contre cette société d’argent, de pouvoir et de massacre.

Auto-organisation et action directe !
Agir contre les entreprises collabos ; agir dans les quartiers contre le pouvoir !
Pour la coordination de la lutte !


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[Repris de La cavalecontre la prison et son monde]

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Lucioles n°19 – octobre 2014

Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit.

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http://luciolesdanslanuit.blogspot.fr

Cliquer sur la première page pour télécharger Lucioles n°19.

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Les textes du n°19 sont lisibles un à un ici.

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[Paris] Quelques bâtons dans les roues

Dans la nuit du 22 au 23 octobre nous avons décidé d’emmerder un peu quelques collabos en leur crevant les pneus :

– un utilitaire Challancin (nettoyage dans les CRA)

– une voiture SNCF (collabos des expulsions)

– un utilitaire Vinci (constructeur de taules)

– une voiture Orange (qui exploite les prisonniers)

– 29 vélibs de ce batard de JC Decaux qui exploite aussi les prisonniers

Nous en profitons pour saluer les compagnons récemment condamnés pour le double braquage de Velvento, Kozani.

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[Publié sur Indymedia Nantes le vendredi 24 octobre 2014]

Note : Verdict du procès des compagnons accusés du double braquage de Velvento/Kozani

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Sortie de “Subversions” #4, revue anarchiste de critique sociale

subversionsLe n°4 de “Subversions” vient de sortir (octobre 2014). Cette revue anarchiste de critique sociale fait 52 pages, et tourne du côté des distros au prix de 2 euros l’exemplaire, 7 euros les 5 exemplaires et 12 euros les 10 exemplaires.
On peut écrire à Subversions – c/o Bibliothèque Libertad – 19 rue Burnouf – 75019 Paris pour se la procurer, ou à subversions((A))riseup.net. Pour avoir une petite idée de son contenu, voilà le sommaire. Les n°1 (septembre 2012), n°2 (avril 2013) et n°3 (septembre 2013) sont toujours disponibles.

Sommaire :

Pot-pourri
• Pour le bouleversement du monde
• Balade souterraine : flux et reflux
• Les murs de la ville
• Sur la deuxième ligne
• Par la fenêtre
• L’âge des fossoyeurs
• Je vous souhaite à tous de beaux cancers
• C’est la guerre…
• Otvet
• Pour une désobéissance incivile
• Nous vivons des temps de guerre…

Focus
• Soyons ingouvernables
• Dix coups de poignards à la politique
• A bas la politique !
• De l’autre côté du miroir
• Nous sommes le 1 %
• Pour en finir avec le sacré
• Le palier du « voisin »

Commentaires déplacés
• Consternations
• Bonnot et les évangélistes

Fil de l’histoire
• La vengeance de Sacco et Vanzetti
• Face à face avec l’ennemi
• Mourir innocents est plus rageant
• Aux révolutionnaires… chrétiens

 

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[Tract] Aliam vitam, alio mores* : du 13 au 26 octobre, grande opération policière contre les sans-papiers

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Aliam vitam, alio mores* : du 13 au 26 octobre, grande opération policière contre les sans-papiers

Pour les deux semaines du 13 au 26 octobre, l’Union Européenne a lancé une opération policière de grande envergure appelée « Mos maiorum« ** visant à lutter contre l’immigration clandestine, mobilisant 18 000 policiers et se traduisant par des contrôles d’identité accrus dirigés vers les personnes sans papiers. Le but est de réaliser une collecte massive d’informations pour mieux connaître la façon dont les sans-papiers sont arrivés là afin de mieux leur barrer la route à l’avenir en ciblant mieux les points de passages à surveiller et en démantelant les réseaux de passeurs. Pour amasser ces informations, la consigne est d’arrêter le plus possible de sans-papiers et de les interroger (âge, sexe, nationalité, date et lieu d’entrée dans l’UE, trajet et moyen de transport, prix payé, destination, éventuels faux papiers, démarches de droit d’asile…).

Tout cela n’est pas une nouveauté, car même si elles risquent d’être plus nombreuses durant cette période, les rafles et les expulsions font rage dans toute l’Europe contre ceux dont les puissants ne veulent pas ou plus. En parallèle à l’effacement relatif des frontières entre les pays de l’UE, les frontières extérieures de l’Europe se ferment de plus en plus violemment à tous ceux qui espèrent trouver ici une vie plus facile et moins dangereuse qu’ailleurs, rejoindre des proches ou fuir une situation jugée invivable.
Mais dans tous les pays (« développés » ou non ), c’est le même système de domination qui pourrit les rapports et les conditions de vie : le capitalisme et l’exploitation économique assignent chacun à un niveau de l’échelle sociale, et plus tu es pauvre, plus ils veillent à ce que tu restes à ta place, à trimer et te laisser humilier, par le patron, le contrôleur, le client, le flic, le juge, le prof…
Les politiques migratoires, en en laissant entrer certains et pas d’autres selon des critères de rentabilité économique, tentent de maîtriser les flux migratoires mais surtout de faire peur à tous par les contrôles, les expulsions ou les séjours en Centres de Rétention pour que la part de sans-papiers tolérés en Europe se tiennent à carreaux, et acculés dans la clandestinité acceptent n’importe quel travail sous-payé sans pouvoir se plaindre de quoi que ce soit. Les frontières et les absurdes identités préfabriquées qui vont avec, les nationalités, sont pour les puissants un outil pour se partager le bétail humain à gouverner, trier les indésirables, diviser les exploités et leur faire accepter des conditions de misère.

Avec cette nouvelle opération, qui a visiblement un but médiatique (faire voir aux bons citoyens que la police travaille et que les États protègent la civilisation des barbares…), la politique européenne anti-immigration va peut-être se renforcer encore, mais pas changer de fond.
Qu’est ce qui peut faire changer la donne ? Nous, les exploités, avec ou sans papiers. Parce que la chasse aux immigrés clandestins est une partie de la guerre que le pouvoir mène tous les jours contre tous les pauvres, les indésirables. Une guerre à laquelle trop souvent on ne riposte pas.
Mais on pourrait s’opposer aux rafles de sans-papiers dans la rue, ou décider de s’en prendre aux institutions, aux entreprises, aux personnes qui rendent possibles l’enfermement et les expulsions. La liste est longue : balances (RATP, banques, bureaux publics), transports utilisés pour les expulsions (SNCF, Air France), constructeurs de centres de rétention (Bouygues, Vinci, Eiffage), associations qui y travaillent et donc les cautionnent (Croix Rouge, Ordre de Malte, Cimade, France Terre d’Asile)…

Pourquoi ne pas partir à l’attaque de tous ceux qui, politiciens, patrons, flics, exploiteurs de toute sorte, font de nos vies un perpétuel esclavage, qu’on ait ou pas leurs papiers ?

À bas toutes les frontières et les nations ! Contre les politiciens, flics et collabos qui les font exister, passons à l’attaque !

* Aliam vitam, alio mores : « Autre vie, autres mœurs »
** Mos maiorum : « Mœurs de nos anciens »

[Tract trouvé dans les rues de Paris, octobre 2014.]

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Repris de la Base de données anarchistes

 

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur [Tract] Aliam vitam, alio mores* : du 13 au 26 octobre, grande opération policière contre les sans-papiers