[Vendredi 6 avril à Alès] Solidarité avec B. et I. contre le fichage et la justice de classe

Les procès de B. et I., prévus initialement vendredi 6 Avril à 9h et 14h sont reportés. Le tribunal étant « débordé ».

L’ADN À FOND LA FORME !

B. et I., toutes deux précaires, sont convoquées au tribunal d’Alès ce vendredi 6 avril. A deux ans d’intervalle, Décathlon a porté plainte contre B. et I.. Ce qui amène l’une à devoir répondre des chefs d’inculpation de vol de matériel de camping et de tentative d’émission de chèque sans provision, et la seconde, de vol à l’étalage d’une paire de chaussure. Toutes les deux passent également en procès pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement ADN à l’issue de leurs auditions respectives.
Dans ces cas précis comme à quasi chaque interpellation et passage chez les flics, ces derniers tentent, par la pression et la menace, d’imposer le prélèvement ADN aux personnes auditionnées afin d’alimenter le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).

Comme beaucoup de pauvres, B. et I. sont confrontées à la logique du contrôle et du fichage. A l’occasion d’une audition ou dès l’inscription en école maternelle, nous sommes fichés, profilés, contrôlés… Pour les exploités, ces fichiers et ces moyens de contrôle, ne représentent qu’un accroissement de la domination et de l’exploitation qu’il subissent.

Le besoin de vivre malgré un pouvoir d’achat extrêmement limité, conduit logiquement les pauvres à violer les lois des riches. La classe dominante déploie un arsenal d’outils (fichage, biométrie, vidéo-surveillance, incitation à la délation, etc.), qui lui permet de défendre ses intérêts. Les flics et les magistrats utilisent ces moyens pour réprimer, isoler et individualiser les actes criminels et délictuels, qui sont l’expression des tensions sociales que génèrent le capital et la morale.

Grâce à la banalisation de ces fichiers, la justice condamne un nombre toujours plus élevé de personnes. Il est donc important de créer des solidarités pour sortir de l’isolement et du cloisonnement. Se solidariser aussi, pour développer des rapports de force collectifs et rendre possibles des résistances à la soumission imposée par le système.
Soyons nombreux à manifester notre soutien et notre opposition au fichage.

Rassemblement devant le Tribunal d’Alès,
ce vendredi 6 avril à 9h00, puis à 14h00,
pour refuser avec B. et I. le fichage et la justice de classe !

Contact : kalimerosouslesoleil [a] no-log.org

_________________________________________________

L’ADN est présenté comme une preuve irréfutable, sous couvert de « vérité scientifique ». Il est utilisé dans les tribunaux comme la reine des preuves, permettant à elle seule la condamnation.
En effet, les bouts de peau morte, les cheveux, la salive, on en laisse partout où on va, toute la journée et malheur à nous si c’est retrouvé sur le lieu d’un délit.
La clope que j’ai jetée, le cheveu que j’ai perdu et se retrouve sur la veste d’une inconnue croisée furtivement… peuvent devenir autant de preuves de ma culpabilité.

Brochures sur l’Adn : http://adn.internetdown.org

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Vendredi 6 avril à Alès] Solidarité avec B. et I. contre le fichage et la justice de classe

Hors service n°27

_____________________

Les textes du n°27 sont lisibles un à un ici.

Publié dans general, guerre sociale | Commentaires fermés sur Hors service n°27

Terreur et union nationale

C’est tous les jours que ce monde produit de l’horreur. Dans les guerres que se mènent les États entre eux, ou contre des groupes qui, s’ils ne sont pas à proprement parler des États, ne rêvent que de pouvoir et de domination sociale et politique. A coups de bombes et autres armes frappant plus largement que les seuls adversaires soi-disant visés, c’est-à-dire frappant des centaines et des milliers d’individus qui ne demandaient pas à prendre part à ces guerres, en tout cas qui ne souhaitaient pas en crever. Cette tuerie et cette mutilation permanentes s’étendent jusque dans les conséquences sociales dues au capitalisme : par son travail, son industrie, ses nuisances, les maladies qu’il provoque en pagaille. Jour, après jour, après jour.

Cette horreur diffuse devient banale, on ne l’évoque qu’en citant des chiffres : dix morts par-ci, trente morts par-là, des centaines et des milliers de blessés. Banale comme une hécatombe suite à un tsunami, un tremblement de terre, fatale comme le sont les fureurs et le déchaînement périodique de la nature. On l’évoque donc (il est parfois plus profitable pour certains d’évoquer le drame que de le taire, les larmes mêmes pouvant être productives de façon intéressante dans ce monde pourri), on la glisse dans un bulletin d’information, rapidement, car on n’a au fond rien de bien substantiel à en dire. N’oubliez-pas, citoyens, le drame est là, la mort frappe toujours à nos portes, et face à elle, combien est douce la sécurité et la stabilité que l’État et l’afflux de marchandises vous apportent ! Que le petit quotidien de la survie continue et tout ira fort bien.

Mais tout à coup, voilà qu’un fait parmi d’autres arrête le temps qui passe, qu’une horreur parmi d’autres crève l’écran, que la normalité fait une pause, voilà qu’on devrait se mettre à réfléchir, alors que le reste du temps il faut juste courir vers nulle part. Voilà qu’il ne s’agit plus de quelques « brèves de l’horreur », lointaines et insignifiantes, mais de l’Horreur, avec sa figure terrifiante, la mort terroriste juchée sur un puissant scooter et revêtue de noir, qui a la fourberie de se masquer sous un casque intégral, pour échapper aux preux chevaliers de la police judiciaire. Elle laisse sept morts derrière elle.

Revenons rapidement en arrière. Oui la mort frappe continuellement, pas la mort qui vous enlève tranquillement la vie, pas juste celle qui fait que vous vous endormez dans votre lit un soir sans vous réveiller le lendemain matin. Pas juste celle qui vient vous rappeler que, bon gré, mal gré, la vie des êtres humains ne dure que quelques décennies et qu’il y a une fin à toute chose. Non, celle qui tape brutalement, qui laisse son paquet d’estropiés et d’amputés dans son sillon, en plus des cadavres ; celle qui laisse aussi la terreur, qui cherche à l’inscrire dans le crâne de ceux qui survivent. Qui veut frapper les esprits pour mieux paralyser le corps, déposséder les individus de toute prise en main autonome et concrète de leur existence. Comme nous le disions, cette mort-là a des médiateurs, des responsables particuliers. Ils agissent toujours au nom d’une idéologie, qu’elle soit politique ; démocratique ou non, ou bien religieuse, peu importe quelle religion particulière historiquement, ou bien tout ça à la fois. La faux qui s’abat pour occire et terroriser ne tombe pas du ciel, ou si cela arrive, c’est par un avion bombardier, ou par un lance-missile à longue portée, et pas par les foudres divines. Elle ne vient pas d’une « main invisible », mais d’un bras souvent vêtu de kaki, et peu importe quel écusson y est épinglé.

Dans le cas qui amène ces réflexions, il aurait été en effet fort plausible que sous l’habit noir du « motard déséquilibré », se cache aussi le kaki, puisqu’une des premières éventualités énumérées était qu’il s’agisse d’un ancien para à tendance néo-nazie voulant épancher ses pulsions racistes sur d’anciens collègues trop basanés à son goût, et sur des personnes identifiées comme « juives ».
Ce qui, accordons-nous sur ce point, était de l’ordre du possible. Mohamed Merah, l’homme identifié et finalement exécuté par le RAID, avait par le passé tenté de s’engager dans l’armée, au sein de la Légion étrangère. Il aurait donc tout aussi bien pu tuer autrement, et ailleurs. On l’a vu il y a quelques semaines, lorsqu’un G.I. américain en poste en Afghanistan est sorti de son camp pour aller tirer dans le tas dans un village voisin, massacrant indistinctement plusieurs personnes. Et oui, l’armée française est bien active en Afghanistan -et ailleurs- sous l’égide de l’OTAN ; occupation que les États appellent « mission de sécurisation, d’assistance et de transferts des compétences en ce domaine à l’État Afghan », et que nous appelons simplement guerre et occupation militaire. Cela signifie, à moins de vouloir changer la signification des mots, bombarder, tuer, massacrer, pacifier par la force et la contrainte, contrôler, humilier, perquisitionner et au besoin exécuter. Si le « tueur de Toulouse » avait été engagé à l’époque dans l’armée, force aurait été de conclure qu’il aurait été formé à l’école même de l’État. On ne l’aurait alors pas désigné comme « tueur sanguinaire », mais comme « simple soldat ». Dans le cas de Toulouse et de Montauban, l’acte d’appuyer sur la gâchette n’a pas été donné par le commandement militaire, et les cibles n’ont pas été désignées par lui. Pas cette fois-ci, précisément. Mais dans bien d’autres situations, dans bien plus de situations, ça l’est.

Aussi quand l’État décide de rayer de la carte des villages et des villes entières, donc des milliers de vies humaines, par le napalm, la bombe thermonucléaire, les fameuses frappes chirurgicales ou toute autre joyeuseté en sa possession, c’est la raison qui parle, la civilisation, la démocratie, et même, allons-y dans le cynisme, le Progrès et la « liberté ». Il y a donc l’horreur et les massacres justifiés, les guerres justes et les guerres saintes, et puis il y a le « tueur à scooter de Toulouse ». Celui-ci est, selon une foule d’experts qui accoure la bave aux lèvres dés que le sang coule sur le trottoir, un « fou isolé », un « déséquilibré aux motivations idéologiques », un « terroriste individualiste » (sic). Soyons clairs et nets : un type comme celui-là, on ne va pas pleurer sa mort. Mais ceci dit soyons clairs et nets jusqu’au bout : qu’est-ce qui, ces derniers jours, a fait la teneur de ce que politiciens, médias et représentants communautaires ont qualifié de « drame national » ? Voilà qu’une réponse fuse, évidente : « on ne s’en prend pas aux enfants » et « s’attaquer à des personnes en fonction de leur religion, couleur de peau, ou origines supposées, c’est de la barbarie ».

De la barbarie, bien. Je ne connais pas, personnellement, de barbares, j’en suis désolé. Je ne connais que des individus devant survivre au sein de la civilisation, entre les mailles de la grande broyeuse économique (qui mange aussi des enfants), que la politique vient souvent racoler sous des fanions verts, bleus, roses, rouges, tous tricolores au final. Certains s’y accommodent assez bien, d’autres n’en peuvent plus ; les uns crient « vive la patrie ! », d’autres en ont marre et se tirent une balle dans la tête ou se pendent, en laissant un mot disant à peu près « Travail m’a tuer ». Les uns se débrouillent comme ils peuvent pour grappiller quelques miettes, quitte à faire une crasse à un autre forcé lui aussi de se débrouiller. Les uns vantent sourire aux lèvres les vertus de cette société, du labeur et de la famille, les autres (parfois ce sont les mêmes en fait) se shootent au Prozac, juste pour… continuer. Il y en a aussi qui en ont plus qu’assez de cette foutue vie de merde, mais qui avant de casser leur pipe se rebellent, mordent la main du maître, pourrissent la vie du donneur d’ordres. Certains parmi eux s’en tirent pas trop mal, d’autres (combien de millions sur cette planète murée ?) finissent derrière des barreaux. D’autres sont assassinés par les flics. D’autres tirent dans le tas, souvent en revendiquant une cause, parfois par ce qu’on appelle par défaut nihilisme.

Je vois très bien tout ça, mais je n’ai jamais vu de barbare. Barbare, barbare… ah oui, le barbare, celui qu’on définit par opposition à la civilisation. Il y a la civilisation, et il y a la barbarie. Les barbares et les civilisés. Les citoyens et les sauvages. Les uns sont courtois et polis, mangent à table et sont propres, sont sages à l’école, utiles à la société, et celle-ci leur rend hommage par une petite dalle de marbre à l’heure dernière. Les autres… Quelle horreur ! Mais là, il s’agissait d’un nouveau type de barbare, un barbare roulant en T-MAX Yamaha et équipé d’armes automatiques. Un barbare à la pointe de la technologie, et animé par une idéologie. Mettons un peu d’ordre dans tout ce merdier. Armes de guerre, puissant engin à moteur, racisme, idéologie, agissement froid et maîtrisé, art de la gâchette et même camera embarquée. Notre barbare n’était pas habillé de peaux de bêtes, il ne tenait pas de gourdin grossièrement taillé, il avait sûrement en tête tout un argumentaire bien raisonné pour expliquer pourquoi il faut méthodiquement et froidement éliminer tout ce qui est « juif » (les militaires, c’est encore autre chose) de la surface du globe. Isolé disait-on ? « Fou » ? « Terroriste » ?

Isolé. Certainement pas. Pour notre grand malheur, des personnes qui, sans peut-être appuyer sur la gâchette à tout va, sont animés par l’idéologie raciste et/ou religieuse, il y en a eu un paquet dans le passé, il y en a encore plein aujourd’hui, et ce à tous les échelons et postes de la société, « serviteurs de Dieu » aussi bien que militaires, simple quidam anonyme ou personnage d’État. Le « tueur à scooter » agissait peut-être seul, mais ce qui le mettait en branle, son idéologie rance, occupe aussi l’esprit d’un grand nombre de gens. En d’autres termes, on parle d’arbre qui cache la forêt ou de pointe visible de l’iceberg.

Fou. Comment dire… Ce terme, en fin de compte, est aussi bancal que celui désignant les fameux « barbares ». Qui est fou, qui est « sain d’esprit » et incarnation de la Raison Pure, vaste question, qui agite peut-être frénétiquement les pensées et calculs des spécialistes, sociologues, médecins, généticiens, psychologues, psychanalystes, psychiatres et autres psychothérapeutes, mais qui à vrai dire nous laisse un peu indifférents. La folie est tantôt décrite comme l’incapacité à se conformer aux normes sociales, tantôt comme résultant au contraire d’une overdose de normalité, on parle des fous d’amour, des fous à lier. L’argent, le pouvoir, l’environnement déprimant, le travail, la jalousie, la voiture comme le métro, la possession et la dépossession, l’enfermement, les médicaments mêmes, rendent les gens « fous ». La société rend « fou ». Parler de folie dans ce cas précis, c’est empêcher de mettre le doigt sur l’idéologie et la logique morbide qui est derrière l’acte.

Terroriste. Pour l’instant, on sait que le tueur a tué, et qu’il a crée une certaine terreur. Peut-être son but était simplement de tuer, peut-être voulait-il à la fois tuer et répandre la terreur. Mais on ne le sait pas. Nous pensons en avoir assez dit au début de ce texte concernant cette question du terrorisme : qu’on invoque le Führer, je ne sais quel Dieu ou prophète, ou la République démocratique, un massacre (plus ou moins discriminé, ça ne change pas grand’ chose à l’affaire) reste un massacre, et le pouvoir reste le pouvoir, la domination veut dominer, et pour cela, tuer en masse et terroriser vont de pair ; terroriser et contrôler (de façon plus ou moins violente), terroriser pour exploiter. L’État est nécessairement terroriste, c’est lui qui a crée le concept de Terreur et la réalité qui va avec.

Et c’est l’État qui prétend, pas seulement depuis ce lundi ou quatre personnes ont été abattues devant et dans une école à Toulouse, mais depuis des décennies, mener la lutte « anti-terroriste ». « La République est bien plus forte que le terrorisme », clame le chef de l’État. On lui répondrait facilement (si on avait cette idée bizarre de vouloir dialoguer avec le pouvoir) : « La République est forte comme le terrorisme, par le terrorisme ». Certes, il serait simpliste de ne voir dans la domination que la résultante de la terreur, imposée avec force. Il y a bien aussi, une forme de consensus, d’intérêt parfois partagé entre l’État et des pans de la société, d’acceptation plus ou moins teintée de dégoût. De la servitude volontaire et de la résignation, de la servilité par lâcheté ou par conviction, par peur ou par résignation. Une résignation monnayée, peu ou prou. Une soumission obtenue par la menace de crever de faim, de se retrouver à la rue. Par la carotte et par le bâton, par le salaire et par la prison.
Toujours est-il que le gouvernement en a profité pour décréter le passage au niveau « écarlate » du plan Vigipirate, soit le niveau maximum, dans la région Midi-Pyrénées et les départements limitrophes. Pas un seul des salauds politiques, adorateurs du pouvoir, ne l’a critiqué sur ce point, et ça n’étonnera que les niais. Voici, dans le verbiage chatoyant propre au langage de l’État, ce que vise le plan Vigipirate élevé à ce niveau : « prévenir le risque d’attentats majeurs (simultanés ou non), mettre en place les moyens de secours et de riposte appropriés, des mesures particulièrement contraignantes pouvant être mises en œuvre, protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale ». En deux mots comme en mille : occupation policière et militaire à chaque coin de rue, surveillance omniprésente, possibilité de contrôles à tout instant, en tout lieu et sans « justification formelle », peur diffuse. Il s’agit du dernier stade avant l’état d’urgence. La même chose qu’en temps normal, est-on tenté de dire. Oui, seulement avec l’effet d’annonce en plus, et avec un peu plus d’intensité et surtout plus de moyens. Le plan Vigipirate est activé depuis le début des années 90, au niveau « rouge » depuis les attentats de Londres en 2005. Mais la démocratie se réserve tout le temps la possibilité de resserrer et de desserrer l’étau de son contrôle social sur les populations en fonction de la situation : émeutes généralisées, situation pré-insurrectionnelle, état de guerre, catastrophe nucléaire…Les situations dites d’urgence, décrétables et multipliables à l’envie, permettent de mieux ancrer dans l’esprit et la peau de tout un chacun l’habitude d’être parqué, surveillé, déplacé, fiché, fliqué. De réaffirmer le monopole de la violence entre les seules mains de l’État, et de façon visible, démonstrative même. Il est donc vain de s’indigner face à de supposées « lois d’exception » qui seraient l’envers de la normalité démocratique. Les deux sont inséparables.

Que dire aussi de ce monde polarisé en identités imaginaires ? Lorsque le tueur assassine des personnes d’origine musulmane, on convoque les dits « représentants » de la « communauté » musulmane pour exprimer son chagrin. Puis lorsqu’il tue des personnes d’origine juive, on convoque les équivalents juifs. Comme si le chagrin causé par la mort d’un individu ne concernait que ses co-religionnaires, comme si le chagrin devait forcement appartenir à un groupe social bien défini. C’est dans cette confusion identitaire bien typique de l’époque, additionnée à ce que Dagerman appelait la « dictature du chagrin », que le voile nauséeux de l’autorité assoie la domination de ses sujets. Pourquoi le président se sent-il obliger d’aller s’expliquer avec le premier ministre israélien à chaque fois qu’un crime raciste est perpétré contre une personne désignée par ses agresseurs comme juive ? Ces personnes appartiennent elles à l’Etat israélien ? Ces personnes appartiennent elles à une quelconque communauté avant de s’appartenir à elles-mêmes ? Quand cela arrange le pouvoir, les victimes sont d’abord françaises, des « enfants de la République », et quand il faut brosser dans le sens du poil les lobbys religieux, on use du discours contraire. Quoiqu’il en soit on reste dans le culte de la charogne et les logiques politiques et électoralistes de récupération ou non, selon les opportunités.

Dans une unanimité touchante, nos écolo-socialo-souveraino-centro-frontdegaucho-facho-réacto mêlent donc leurs voix pour entonner : « Vive la République ! Vive l’Union Nationale ! ». Les quelques voix critiquant partiellement ce chantage se sont empressées de préciser qu’elles encourageaient par ailleurs le travail des enquêteurs et des forces de l’ordre, à savoir la Section Anti-Terroriste, et qu’en cas de changement de majorité au parlement, les moyens des services de renseignements seraient augmentés.
L’Union Nationale, parlons-en. Celle qui s’enthousiasmait dés le XIXe siècle pour aller porter les lumières républicaines dans les contrées lointaines à coup de canons, de sabre et de goupillon, celle qui permit la boucherie de 14-18, celle qui porta Pétain sur un trône, celle qui releva le capitalisme en 45 en larguant quelques bombes à Sétif et en laissant bien tranquilles les collabos, qui massacra, tortura et jeta allègrement dans la Seine pendant la guerre d’Algérie. Celle qui permet au pouvoir de mieux isoler, mater et éliminer les rétifs, les rebelles, les sans-patrie, les révolutionnaires, ceux qui crachent sur tous les drapeaux et tous les régimes. Qui refusent d’aller se faire trouer la peau et de trouer la peau des autres pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, qui ne le seront jamais.

Nous sommes de ces derniers, et nous comptons bien ne pas rester impuissants dans la posture du refus. Nous refusons et nous combattons à la fois le chantage de l’unité nationale, le ralliement sous la bannière républicaine, qui est toujours l’horreur étatique et capitaliste. Nous refusons tout autant de crier avec les loups avides de racket communautaire et religieux, cette autre forme de muselage universel qui, loin de s’opposer à la domestication politique et au règne de l’argent, en est leur compagnon de route historique, très efficace pour diffuser hiérarchie, fatalisme, obéissance et division entre pauvres.

Si nous autres opprimés, indésirables et révoltés dans ce monde, devons critiquer et combattre jour après jour tout ce qui fait de nous des esclaves, ça ne sera jamais en tirant dans le tas, ni pour répandre la terreur et l’horreur, mais précisément pour en finir avec tout ce qui en est la cause : l’État, le racisme et le nationalisme, l’argent, Dieu.

Pour la liberté.
La liberté pour tous et toutes.

Ni citoyens, ni flics
Ni fascisme, ni démocratie
Ni religion, ni terreur
Ni fric, ni État
Ni patrie, ni nation, ni frontières
Ni maîtres, ni esclaves.

20 mars 2012.

__________________________________

[Trouvé sur Non-Fides le vendredi 23 mars 2012]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur Terreur et union nationale

[Paris] Quelque traces de la manifestation contre les expulsions du 17 mars

[Pour mémoire] : L’appel pour cette manifestation et un récit.

[Photos trouvées à partir d’une brève d’Indymedia Paris le 20 mars 2012]

Publié dans general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Paris] Quelque traces de la manifestation contre les expulsions du 17 mars

[Paris] Récit de la manifestation du 17 mars contre les expulsions

[L’appel pour cette manifestation est ici]

Ce texte est un simple récit. Il ne prétend pas être parfait ni retranscrire l’ensemble des évènements ni leur exactitude. C’est un point de vue et les impressions du moment pour ceux et celles qui n’y étaient pas.

Arrivée à Alexandre Dumas à 13h10, une petite foule s’est déjà amassée sur le trottoir à gauche de la bouche de métro. Les gens se regardent et se saluent, commencent à discuter. Un camarade dit l’air un peu dégouté « Ah… y a pas énormément de monde ». Un autre lui répond ironiquement « Patience, c’est pas le premier mai ». Il y a un peu moins de 200 personnes.

On fignole les préparatifs. Des gens ont ramené des autocollants couleurs sur plusieurs thèmes (squat/logement, mais aussi prisons, révoltes, grève, liberté de circulation et frontières, nucléaire, etc) et des fumigènes.

Les banderoles sont hissées sur des manches en bois et le cortège qui a déjà bien grossi commence à se mettre en branle sur le boulevard de charonne.

On lit en vrac sur les banderoles : sur celle de tête « Un logement pour tous » et je ne sais plus quoi, une autre immense au milieu « la restructuration urbaine : c’est la chasse aux pauvres », une autre en blanc sur noir « si tu veux être heureux, pends ton propriétaire », une autre en français et en arabe « ni gauche, ni droite : liberté ! », et une en noir sur fond rouge « Contre toutes les expulsions : grève des loyers – occupations – autodéfense. Abolition de la propriété privée ! » avec des illustrations. Il y a maintenant autour de 450 personnes environ. La manif qui part vers 13h30 fait le tour du quartier.

L’ambiance est bien chaude, la batucada qui est lancée fait son petit effet, quoi qu’on en dise. Une petite camionnette recouverte d’affiches crache par le son de sa sono quelques slogans et notamment « les maisons sont vides : occupation ! les loyers sont trop chers : occupation ! » reprise en coeur et à quoi la manif répond « grève, grève, grève des loyers ! crève, crève, crève les huissiers ! » tout au long du parcours. On remonte la rue d’avron en direction du périph’ et les gens dans la rue sont et aux fenêtres sont souvent contents. La manif a encore grossie rejoint par quelques retardataires et passant-e-s aquis-e-s à l’ambiance.

D’autres slogans assez sympathiques et offensifs fusent : « j’y suis, j’y reste : on ne m’expulsera pas ! », « explusion = baston, nouvelle occupation ! », « des beaux quartiers, mais sans policiers » ou encore « des maisons, pas des prisons ».

Contre toute attente, les flics se font discrets quoi que présents (quelques civils qui se baladent dont un coupé citroen C5 couleur beige sombre / mativoire, en queue de manif, des flics à vélo qui se font plus ou moins refoulés en tentant de passer dans la manif à un moment, et enfin la bagnole et les motos-crottes en tête mais sans accrochage et les gens restent alertent et réactifs. Sur tout le parcours, plusieurs tags sont posés avec ou sans pochoirs sur les agences immobilières, les promoteurs (bouygues, etc…) ou encore les banques tels que « le capitalisme fait crever les peuples : crevons le capitalisme«  ou encore « contre les expulsions et le marché de l’immobilier : squattons ! ». Des affiches sont aussi systématiquement collées sur les profiteurs de misère sus-cités. Une notamment qui dit «  Spéculation immobilière, rénovation urbaine, gentrification : squat, réappropriation, grève des loyers. Ne laissons pas le quartier aux riches ». Tout le long de la manif, des pétards éclatent.

Une banderole immense en solidarité avec les inculpé-e-s de l’affaire dite de la « dépanneuse » en « anti-terroriste » (Inès, Javier, Damien, Ivan, Bruno et Franck) a été préalablemenet attachée sur un pont au dessus de la rue d’avron par des petites mains agiles : « misère, exploitation, guerre, le seule terroriste : c’est l’Etat . Propageons la révolte et nos mauvaises intentions ». [Note de cestdejatoutdesuite : sur la banderole était écrit « Police, Justice, Guerre, Le terroriste c’est l’Etat propageons la révolte et nos mauvaises intentions »]

La manif arrive enfin au rond point de la porte de montreuil et plusieurs pétards sont jetés. On danse, on crie, on chante les slogans à tue-tête. Un camarade lâche « on est plus nombreux que la manif du DAL » [note de cestdejatoutdesuite : sur le DAL  on relira ceci] et surtout quelle ambiance. Malgré un certain « calme », ça nous change des manifs de soc-dems. Un gros tag « Plutôt squatteurs que procureurs » est posé sur un mur.

On passe le périph’ et une camarade à la sono prévient « on arrive à montreuil », les slogans et la manif sont bien accueillis rue de paris, un autre slogan presque dérisoire fuse pendant quelques secondes « contre la vie chère, et le chômage : grève, pillage, et sabotage » et encore « grève des loyers » et les autres qui sont repris en boucle. Plusieurs passant-e-s applaudissent et sourient ou commencent à danser sur le rythme de la batucada et suivent. Après un « gauche, droite, même arnaque » un mec s’énerve depuis la terrasse d’un café et crie « non la gauche c’est bien et la droite c’est nul » (sic). Et la manif continue. Arrivée à croix de chavaux

Plusieurs tracts sont distribués. On en retiendra un pour l’anecdote, appelé « les 3 petits cochons » et qui n’est ni plus ni moins que la gentrification et les expulsions locatives (et quelques moyens d’y remédier) expliqués aux enfants (petits et grands) avec des loups flics et des maisons en carton. Et un autre « petites chroniques bellevilloises » avec des brèves sur le quartier du 20e arrondissement. Ou encore évidemment celui de la manif.

Les banderoles sont alignées une dernière fois sur la place de la croix de chavaux dont une contre Bachard [Note de cestdejatoutdesuite : il s’agit de Hochard et non Bachard](le chef de l’A.S.V.P, la milice montreuilloise qui expulse -entre autre-) aux sons de « squattons ! squattons : ça fait une occupation » et de quelques slogans chantés en occupant la rue pendant une petite demi-heure. La pluie a finalement sonné l’ordre de dispersion que personne n’aurait jamais donné.

Au vu du monde et de l’ambiance de la manif, on se dit que l’auto-organisation finit par payer. En effet : vivement la prochaine… et qui sait, avec plus de monde encore. Car en attendant les expulsions « reprennent » et continuent.

Contre la restructuration urbaine, la gentrification et toutes les expulsions : squats et nouvelles occupations ! Vive la grève des loyers ! Abolition de la propriété privée !

_____________________________________

[Trouvé sur Indymedia Paris le 19 mars, quelques fautes ont été corrigées et quelques ajouts ont été apportés par cestdejatoutdesuite]

Publié dans general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Paris] Récit de la manifestation du 17 mars contre les expulsions

[Montréal] Kidnapping, arrestations préventives et film hollywoodien

Montréal, le 17 mars 2012

Cela fera part d’événements qui se sont produits le 15 mars, vers midi, avant la manifestation contre la police qui fait parler les média ces jours-ci.

Le 15 mars, vers 12h, une camarade a été kidnappée par des policiers en civil alors qu’elle faisait sa course à pied matinale près de chez elle, dans Hochelaga. En sortant d’une ruelle, sa course fut interrompue par l’arrivée d’une mini-van familiale grise foncée s’étant stationnée devant la ruelle. Un homme grand et costaud sortit de la mini-van. Au même moment, une autre voiture grise est arrivée de biais, et une troisième, par derrière dans la ruelle. Notre camarade était encerclée. L’homme grand et costaud s’adressa à elle en disant : « Bonjour ***,  je suis un agent du service de police de Montréal. Vous êtes en état d’arrestation, nous avons un mandat contre vous. Vous devez nous suivre. » Et notre camarade répond : « Mais vous êtes qui vous? C’est quoi votre mandat? Pourquoi vous m’arrêtez? Vous m’amenez où? » pendant que le policier en civil lui passe les menottes en pleine rue. Notre camarade crie à tue-tête en espérant se faire entendre par les passants. Deux minutes plus tard, elle était dans la mini-van, en route vers le Centre Opérationnel Est accompagnée de deux policiers en civil qui refusaient de lui expliquer les motifs de leur mandat d’arrestation. En fait, ils les ignoraient complètement.

Arrivés au Centre Opérationnels Est, les policiers semblent être confus quant aux motifs du mandat d’arrestation. Notre amie téléphone à son avocat, qui tente d’éclaircir la situation. Elle, et son avocat sont tout deux stupéfaits puisque son dossier était à date.

Enfin, les policiers révèlent les motifs du mandat. Il s’agissait d’un mandat relevant d’une absence à la cour lors d’une comparution qui devait avoir lieu un mois et demi avant, soit le 31 janvier 2012, pour un bris de condition bidon advenu le 12 septembre 2011. Notre amie et son avocat ignoraient tous deux l’existence de ce supposé rendez-vous à la cour. C’est pourquoi elle ne s’était pas présentée. Suite à son absence à cette supposée date de cour, un mandat d’arrestation fut émis contre elle, soit le 3 février 2012. (Nous sommes désolés pour l’ambiguité des détails … notre amie désire ne pas exposer trop ouvertement son dossier judiciaire)

Un mois et demi passe et c’est le 15 mars, journée internationale contre la brutalité policière, que ce mandat sera utilisé.

C’est en rencontrant l’enquêteur en chef des opérations de répression planifiée pour contrôler la manifestation du 15 mars que notre camarade eut la confirmation que son arrestation était liée à la manif du 15 mars.

Ce dernier se nommait enquêteur D’Amour (ou L’Amour). Se ventant d’avoir 28 ans d’expérience dans la police, ce salaud disait être en charge du dossier de la manifestation du 15 mars 2012. Il confirma à notre amie que les arrestations ciblées allaient faire parti de la stratégie de répression du 15 mars de cette année. Ainsi, ces connards attendirent au 15 mars pour utiliser leur mandat contre notre amie. (Un mandat obtenu légalement, mais qui n’était absolument pas nécessaire dans le contexte et qui fut expressément utilisé dans le but d’intimider notre amie.) Le lendemain matin, le 16 mars, notre amie fut amenée à la cour municipale, ou un juge la fit libérer avec une promesse d’être présente à toutes ses dates de cour.

Selon notre compréhension, les voitures de police en civil étaient stationnées devant la demeure de notre camarade en attente qu’elle sorte depuis nous ne savons combien de temps pour la suivre ensuite. Nous savons aussi qu’il y a d’autre lieux / personnes qui se font suivre, surveiller, prendre en photos. Sans vouloir alimenter la paranoïa, nous tenons à partager cette expérience afin que chacun.e reste vigilant.e. Ces connards n’ont rien de mieux à faire que de nous épier dans notre quotidien. Qu’ils aillent se faire foutre.

Cette scène était digne d’un film d’Hollywood. À notre connaissance, il y eu d’autres arrestations visées, mais aucune dans ce genre. Il est donc extrêmement important de faire circuler cette information car cette situation est assez flippante. Ces salauds de flics doivent savoir que leur stratégie d’intimidation ne nous impressionne pas et qu’ensemble, nos cœurs solides sont plus forts que tout.

____________________________________

[Repris depuis sabotagemedia le 18 mars 2012, quelques fautes corrigées par cestdejatoutdesuite]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Montréal] Kidnapping, arrestations préventives et film hollywoodien

Nous ne voulons pas vivre dans un monde où …

Nous ne voulons pas vivre dans un monde où

on doit passer son temps à travailler pour pouvoir survivre et enrichir un-e patron-ne

on doit payer un loyer pour se loger, et enrichir les propriétaires

on est contrôlé-e en permanence par les travailleurs sociaux, pôle emploi, les caméras de vidéosurveillance, les flics… et puni-e par les tribunaux et les prisons

on vit forcément à proximité d’une centrale nucléaire (ici celle de Tricastin) ou d’une plateforme chimique ( ici celles de Jarrie et de Pont de Claix) qui empoisonnent durablement le monde, en attendant le prochain « incident ».

le progrès scientifique, la croissance économique, le développement durable sont les idéologies indiscutables qui permettent de continuer à détuire la planète en toute bonne conscience (contruction de la ligne TGV Lyon Turin, du nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, développement et application des nouvelles technologies…)

des nations, des frontières et des papiers empêchent de circuler librement

le profit, la réussite et le confort de quelques un-es se construit sur l’écrasement, la domination et l’exploitation des autres

Nous ne voulons pas laisser quelqu’un-e décider à place de ce qui est bon pour soi ou pour les autres, ni dans la famille, ni à l’école ou au boulot, ni à l’hopital, ni en votant

Et pourtant tout cela nous est imposé et structure nos vies, qu’on le veuille ou pas…

Quelle prise avons nous encore sur nos vies, sur la manière de vivre ensemble et sur le monde qui nous entoure ? Qu’est-ce qu’on décide au final dans tout ça ?

Les différent partis, président-es, ou élections ne changeront pas grand’chose dans le fond, mais proposent des manières différentes de s’en accomoder.

La démocratie donne l’illusion qu’on a tous et toutes des intérêts communs et le pouvoir utilise la participation (débats publics, élections, systèmes de co-gestion) pour nous en convaincre.

Mais dans le systeme capitaliste, une classe en exploite une autre, et nos intérêts sont confictuels, c’est pourquoi nous voulons le combattre, ici et maintenant, par nous mêmes.

Avec colère contre celles et ceux qui profitent de ce système, et solidarité avec celles et ceux qui le refusent.

______________________________________

[Publié sur Indymedia Grenoble le 18 mars 2012]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur Nous ne voulons pas vivre dans un monde où …

[Athènes] Pour le renforcement de la solidarité réciproque

Le dimanche 11 mars, à l’assemblée ouverte de ContraInfo à Athènes, ont participé plusieurs compagnon-ne-s de différents pays, et nous avons décidé de réaliser une action symbolique de solidarité internationale et de contre-information, en accrochant des banderoles, en soutien avec quatre affaires importantes, dans diverses parties du centre-ville.

Dans l’École Polytechnique, dans la rue Patission, nous avons dressé une banderole pour le compagnon Tortuga, pour le 20 mars, journée internationale d’actions en solidarité pour Luciano Pitronello, qui est menacé, par les autorités persécutrices de l’État chilien, d’une peine d’emprisonnement de 15 ans, en raison de la mise en place d’un explosif dans des bureaux de la banque Santander, le 1er juin 2011, à Santiago, au Chili. Sur la bannière, écrite en espagnol et en grec, se lisait ceci : «Liberté pour le compagnon Tortuga! Solidarité avec les prisonniers de guerre au Chili.»

Sur la place Exarchia, nous avons placé une banderole en mémoire d’Oury Jalloh, brûlé vif dans un poste de police, dans la ville de Dessau, en Allemagne, le 7 Janvier 2005. Depuis lors, famille, amis et personnes solidaires, ont porté l’affaire devant les tribunaux, exigeant la punition des auteurs de l’assassinat d’Oury, réfugié de la Sierra Leone et âgé de 36 ans. Ces jours-ci, sous une atmosphère de terreur policière, l’affaire est toujours examinée par le tribunal de Dessau. Sur la pancarte, écrite en allemand et en grec, se lisait: «Oury Jalloh a été assassiné! Oury Jalloh vie! Aucune tolérance pour les États-assassins. Solidarité avec nos compagnons en Allemagne.»

A l’entrée de la Faculté d’Economie (ASOEE), dans la rue Patission, a été suspendue une banderole pour Luca Abbà, activiste du mouvement NO TAV en Italie, qui est actuellement à l’hôpital, après avoir été grièvement blessé, lors d’une opération répressive dans le Val di Susa. La lutte contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse, entre Turin et Lyon, est menée depuis les années 1990, et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. La banderole annonçait: «PAS DE TAV, PAS D’ETAT, PAS DE CAPITAL. Solidarité avec Luca Abbà. Sabotage des voies rapides du système.»

A l’entrée de la faculté de sciences sociales et politiques (Panteion), nous avons accroché une banderole en solidarité avec 6 compagnon-ne-s anarchistes, en France, Inès, Javier, Damien, Ivan, Franck et Bruno, poursuivi-e-s depuis quatre ans, placé-e-s pendant un certain temps en détention provisoire et actuellement sous contrôle judiciaire et souffrant de l’application de la loi antiterroriste. Le début du procès se tiendra à Paris, le 14 mai. Sur la banderole, rédigée en français et en grec, se lisait: «Solidarité avec Inès, Javier, Damien, Ivan, Bruno et Franck. Bas les pattes des compagnon-ne-s en France.»

Une cinquième petite banderole, rédigée en anglais, a été suspendue à l’entrée de l’Ecole Polytechnique, rue Stournari, et affichait: «Solidarité internationale pour tous les opprimés!»

____________________________________

[Texte et photos trouvés sur ContraInfo le 17 mars 2012]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Athènes] Pour le renforcement de la solidarité réciproque

[Peyrelevade Samedi 31 mars 21h] Concert de soutien aux inculpé-e-s de Toulouse

Soutien aux inculpé-e-s de Toulouse/Labège

C’était hier…

En 2002, le projet de construction, par la loi Perben, d’Établissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM) s’était heurtée à une vive opposition de collectifs d’éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) ainsi que des opposants aux lois sécuritaires en général et à la destruction du droit des mineurs (abaissement à dix ans de la responsabilité pénale) en particulier. De nombreuses actions eurent lieu dans les villes où était prévue la construction d’un EPM.

Mais aujourd’hui…

La réalité des conditions de vie dans ces lieux n’a pas tardé à donner raison à leurs opposants : suractivité (des journées de 12 heures partagées entre des activités scolaires et d’animation imposées), temps collectifs fréquents imposés qui provoquent des tensions entre jeunes, et avec les surveillants (éducateurs et matons), éloignement de la famille aggravé souvent par des transferts punitifs dans d’autres régions, « unités strictes » correspondant au mitard des prisons d’adultes.

En conséquence, en 2008, soit un an après l’ouverture de ces établissements, on dénombrait déjà, pour 160 mômes incarcérés, 72 tentatives de suicide : dans les démocraties modernes, on ne pend plus les enfants mais on réunit toutes les conditions pour qu’ils le fassent eux-même. Les ERIS (matons cagoulés) sont intervenus plusieurs fois pour mater des début de révoltes collectives, comme celle qui eut lieu à l’EPM de Lavaur en mai dernier.

Tout est rassemblé ici pour que les mômes pètent les plombs, et d’ailleurs même les matons pourtant aguerris aux pires modes de détention, ne tiennent pas  et demandent leur mutation au bout de 6 mois.

Une drôle de grève…

Au printemps dernier, les éducateurs de la PJJ travaillant en EPM se sont mis en grève. Leurs revendications : hausse des salaires, reconnaissance de la pénibilité de leur travail, formation au suicide, condamnations des violences des jeunes incarcérés… Aucun rejet de l’enfermement des mineurs : ce qui n’a rien d’étonnant vu que, face à l’opposition des éducateurs en 2002, la PJJ en avait recruté des nouveaux, qu’elle avait formé en six mois. Difficile dans ces conditions de se solidariser avec leur lutte corporatiste, identique à celle des matons, qui fut largement relayée par les médias tandis que l’existence même des EPM n’était plus publiquement remise en cause.

Aujourd’hui comme hier, agir contre les EPM…

En juillet, à Labège, près de Toulouse, un groupe de personnes entre dans les locaux de la direction régionale de la PJJ, déverse sur les bureaux du lisier et redécore les murs avec des slogans condamnant les EPM, et en solidarité avec les jeunes mutins de Lavaur. En novembre, à Toulouse six personnes soupçonnées d’avoir participé à cette action sont arrêtées. Quatre seront incarcérées, une placée sous contrôle judiciaire et la dernière sous le statut de témoin assisté. Cette action, qu’elle ait été commise ou non par eux s’inscrit dans la lutte contre les EPM dont nous sommes solidaires.

Concert de soutien aux inculpés,
Au Croulag, Peyrelevade (19),
Samedi 31 Mars 2012, 21h

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011, solidarité | Commentaires fermés sur [Peyrelevade Samedi 31 mars 21h] Concert de soutien aux inculpé-e-s de Toulouse

Briser ses liens – Notes concernant la prison et les diverses instructions « anti-terroristes » en cours.

Enfermement et contrôle social.

« Lorsque chacun rêve à la mort de l’Etat, l’Etat rêve à la mort de tous » Nada

Ces notions semblent difficile à définir. Quand on parle d’enfermement, on pense habituellement à la séquestration, au fait d’être retenu, détenu ou enfermé dans un lieu. On pense aussi à la prison, évidemment. On pense à ses formes les plus spectaculaires dans l’histoire du 20e siècle : les complexes pénitentiaires industriels à l’américaine, les camps de détention ou de concentration, le système du goulag. Bref, à priori, lorsqu’on pense le contrôle social, on imagine d’abord un « dedans », avec la prison où tout lieux où on peut être privé de liberté (hôpitaux psychiatriques, centres de rétention) et en dehors où il y aurait, paraît il, un certain nombre de libertés reconnues (au moins dans l’esprit du droit) et des faits que la loi, la morale ou l’Etat considèrent et sanctionnent plus ou moins arbitrairement comme des crimes et des manquement, et qui peuvent conduire à l’enfermement ou au moins à un certains contrôle qui rime toujours avec menace et coercition. De là à considérer que là où il y a pouvoir, il a contrôle social, il n’y a qu’un pas qu’il peut sembler déraisonnable de ne pas franchir.

Et qu’est-ce au juste, que le contrôle : une coercition constante qui veille sur les processus de l’activité (ou sur l’activité elle-même) des individus et quadrille au plus près le temps, l’espace, et les mouvements de ces derniers. Tout ce qui autorise le contrôle minutieux des opérations du corps. Ce contrôle s’est exprimé depuis le XVIIIe siècle sous les formes générales de l’autorité et de la domination dans les casernes, les écoles, les usines ou les prisons. Il faut pour cela :

- La répartition des individus dans l’espace selon un principe de clôture (c’est le principe de l’enfermement qui est déjà commun à la rationalité de l’entreprise capitaliste comme à celle de la prison au moins depuis l’enclosure).
- L’assignation des masses mouvantes dans des endroits cernés (chacun sa place et son rang) : on peut penser aux métros, aux RER, aux galeries marchandes et les prix selon la ville, à la répartition géographique des quartiers et le déplacement rendus difficiles d’un quartier à l’autre et plus facile mais aussi plus onéreux vers le centre des villes ou de la ville vers la périphérie, etc.
- Le contrôle de l’activité (emplois du temps rationalisés. Le travail est rendu obligatoire (à l’école, en prison, dans la société en général). Par une pédagogie du mouvement, par la notation et le classement, par la surveillance hiérarchique, la société disciplinaire individualise la masse anonyme. Elle sépare. Elle atomise. Là où il y avait autre fois de la communauté ou de la société, il y a de « l’individu » comme base, comme produit fini, comme entité séparée, ou comme fragment et non comme sujet. La société s’est divisée à la fois en classes et en « individus » qui ne se retrouvent sensiblement plus ni dans l’humanité, ni même dans une condition sociale mais comme unités de leurs propres survies forcées de se prendre elles-mêmes comme autant de centres.

Non content d’un tel constat, il faut en conclure que la prison n’est pas tant un lieu qu’une fonction. Ce n’est pas tant un territoire spécifique qu’un moment où l’on se retrouve plus dépossédé encore qu’à l’habitude dans une société d’exploitation : de ses mouvements, de ses paroles, de son activité, de ses pensées, etc. Tout cela, tout le monde le sait ou le ressent, et c’est pour cela que la prison (le centre pénitencier ou quoi que ce soit qui s’y apparente) est une épée de Damoclès au dessus de la tête de ceux et celles qui se croient encore libres. Mais précisément, elle ne suffit pas à décrire ou même à définir l’enferment ou le contrôle. En fait, elle tend même à s’effacer avec le progrès technique devant la myriade d’autres méthodes de contrôle et de surveillance qui se développent pour remplir plus parfaitement et plus rationnellement encore qu’autre fois sa fonction. En effet, et principalement pour une question d’économie (même si l’essentiel des politiques, pour des contradictions liées à l’époque, en particulier en France, y préférerons encore longtemps « la bonne vieille prison »), des moyens de plus en plus modernes (et aussi plus coercitifs) se développent (tels que le bracelet électronique, les différentes formes de contrôle judiciaire, la signalisation génétique systématique -prélèvement A.D.N- , le simple fait de repousser un procès sur 4 ou 5 ans avec tout ce que ça implique, mais aussi au quotidien les caméras de surveillance, la présence policière permanente, et ses annexes -vigiles et milices de quartier) qui même dans le cadre d’une démocratie pourraient rendre, si ils étaient pleinement appliqués, la prison quasiment obsolète.

Parce que tout ce qui caractérisait autre fois la prison dans ce qu’elle a de plus essentiel s’est peu à peu appliqué et généralisé à la société : la clôture donc (à la base les entreprises et les champs, puis pour les gares, les lycées, les universités, les hôpitaux et plus particulièrement psychiatriques, les centres fermés pour mineurs, etc…), la restriction des mouvements dans un cadre géographique strict, l’individualisme de survie et l’esprit de la discipline, le clanisme (la culture du clan tant dans la politique, et l’entreprise que dans la sous-culture urbaine financée par l’industrie culturelle –) qui renforce toutes les hiérarchies, le contrôle permanent des mouvements et des activités, et bien sûr la sanction (les heures de colle ou les rapports et suppression de bourse dans l’éducation, les avertissements et les retenues sur salaire, les suppressions d’allocations sociales, etc…). Tenter d’appréhender la réalité du contrôle social et de l’enfermement (de la prison à la surveillance en général – qu’elle soit individualisée ou diffuse) en termes « d’infra- » ou de « super-structure » limite en fin de compte l’analyse à un postulat, celui que sous-tend la métaphore « verticale » : à savoir qu’il y aurait une base et des fondations sur lesquelles quelque chose de « plus important » repose. Si cette vision des choses recouvre une partie de la réalité sur des cas particuliers, les structures du pouvoir se montrent en général plus complexes et surtout inter-actives. Pour l’exemple, on peut dire que la société de classe et l’Etat (aussi bien qu’un certains nombre d’oppressions connexes) reposent sur la prison. Mais cela n’aurait pas moins de sens de dire qu’il n’y aurait probablement pas de prison sans société de classe et surtout sans Etat. En réalité, il s’agit de démontrer en quoi l’existence de ces phénomènes historiques sont liés.

La prison est politique

« Il s’agit de dialectique – comme le dirait Hegel, qui en raison d’Etat s’y connaissait – entre victoire partielle et capitulation totale. Que ceux qui ne respectent pas cet esclavage nommé démocratie y soient préparés. »

In « La quadrature du cercle ou la raison d’Etat » par La conjuration des égaux, Juin 2000

Parce que la prison existe d’abord pour remplir cette fonction de contrôle social, la prison est politique. Elle remplie une fonction dans « la vie de la cité » . Elle est le seul véritable argument du flic, et pour cause elle est ce pourquoi il est à la fois « respecté », plus souvent craint, et généralement haït. D’autre part, il est évident que si la plupart des « justiciables », des personnes condamnées et par conséquent enfermées ou suivies par des contrôles judiciaires sont de manière ultra-majoritaire des exploité-e-s, généralement issu-e-s des franges les plus paupérisées du prolétariat de la périphérie des villes ou des campagnes c’est bien que la prison joue un rôle absolument essentiel dans la domestication de classe qu’exercent à des degrés divers la bourgeoisie industrielle et les classes intermédiaires contre le prolétariat. En réalité, d’un point de vue strictement économique, la prison existe surtout pour maintenir l’existence même du prolétariat et d’autres réalités sociales oppressives plus spécifiques. Elle scelle la division de classe.

Donc, si comme les théoriciens anarchistes du 19e ou même Marx et Engels l’ont amplement démontrés, la loi est un produit de la scolastique et les droits de l’homme un code pénal pour la bourgeoisie, alors la prison et tout les contrôles qui lui sont actuellement périphériques (au sens où ils en constituent historiquement une sorte de prolongement « biopolitique » : pour l’exemple des dispositifs tel que le contrôle judiciaire ou le bracelet électronique comme « prison à la maison ») sont profondément politiques.

Et par conséquent : toutes les prisonnières, et tout les prisonnier-e-s sont politiques.

L’argument selon lequel la sphère « revendicative » des actes de protestations ou de révolte posséderait une dimension particulière qu’il faudrait « mettre en avant » est non seulement absurde (parce qu’il évacue l’aspect politique des actes non-revendiqués de rébellion, de révolte, ou de conflictualité sociale au quotidien – soit en ignorant leur existence, soit en négligeant leur importance) mais il est en fin de compte contradictoire avec les analyses généralement défendues par ses partisan-e-s. En effet, le concept de « prisonnier politique » chez les marxistes par exemple, s’assimile à bien des égards à celui de « prisonnier d’opinion » inventé par des libéraux et des socio-démocrates, et généralement défendu par eux (amnesty international pour l’exemple). Ce dernier concept se veut une définition du « soutien » apporté à des personnes emprisonnées pour leurs « opinions », mais qui n’auraient « commis aucun crime » (pas « violé la loi »), ni commis « d’actes violents », ni fait « d’appel à la haine ». Le problème que posent ces expressions conceptuelles, c’est qu’il n’existe pas deux régimes politiques ou deux codes pénaux qui les définissent de la même manière. Qu’il s’agisse de délation ou de protestations formelles ou informelles, un crime ou un délit (ou au moins un acte que la morale réprouve) à Moscou ou même à Washington peut être un « acte citoyen » ou un droit à Paris ou à Athènes, et réciproquement. La relation qu’exerce l’ambivalence du concept de « prisonnier d’opinion » avec celui de « prisonnier politique » est que ceux ou celles qui le défendent font mine de croire que c’est de positions politiques, d’opinions, de pensées ou même de paroles qu’il s’agit. Pour l’Etat, c’est toujours d’intentions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, réelles ou supposées et d’actes qu’il s’agit. Parce qu’il est bien plus facile de confondre des accusé-e-s de cette manière (et aussi de jeter la confusion chez les potentiels soutiens – on l’a vu encore récemment avec l’affaire des inculpé-e-s de Labège en fin 2011) et ainsi de les isoler, même en l’absence de preuves. Pour l’exemple, les condamnations qui ont touché les personnes inculpées suite aux émeutes de Mai 2007 dès la fin des élections présidentielles ont été d’une remarquable sévérité, d’une implacable exemplarité justement. Et cela, plutôt indépendamment des convictions politiques (réelles ou supposées) ou de l’absence affichée de convictions des personnes inculpées, mais bien plus sur une base de classe (les plus jeunes et les plus pauvres ont été les plus durement jugés), et encore sur leurs intentions (voir les rapports de procès dans le dossier du journal l’Envolée sur le sujet, et les questions posées par les procureurs) et surtout parce que ce qui est le plus insupportable pour cet Etat et sa classe dominante, ce n’est pas seulement d’exprimer le fait que les oeuvres de sa société la condamnent, mais encore qu’il existe déjà des individus qui veulent en découdre avec elle, et qu’il adviendra fatalement des bouleversements qui la dépasseront. Et qui dépasse largement aussi tout milieux « politique » ou « mouvance », qu’elle soit réelle ou supposée.

Mais les maîtres n’apprécient les vérités que lorsqu’elles ne sortent pas la bouche de leurs esclaves.

De la terrorisation démocratique à la terreur d’Etat…

« La démocratie s’arrête là où l’intérêt de l’Etat est en jeu » Charles Pasqua Ancien locataire de l’Hotel Beauveau

« Il faut terroriser les terroristes »

Tautologie policière paradoxale attribuée au poète d’Etat Michel Poniatowski. Repris par d’autres depuis.

Le problème de l’Etat, c’est qu’il procède de sa nature psycho-pathologique paranoïaque par définition. Son existence, et plus précisément sa survie impliquent le contrôle permanent, elles impliquent le fait d’épier, de museler, d’arrêter, de noter, de corriger, de suivre, de juger, d’enfermer, de torturer, de tuer même (ou au moins de « faire mourir »). Elles impliquent au minimum la surveillance permanente de millions d’individu-e-s et la violence préventive contre une bonne partie de la population qui pourrait un jour vouloir sa perte, parce qu’il sait que son existence même suscite par définition la volonté de le voir disparaître. Il sait aussi (même lorsque ses fonctionnaires le nient) que la seule véritable terreur est la sienne puisque son existence repose sur le monopole de la violence. Historiquement, le terme même de Terreur désigne la naissance douloureuse et sanglante de l’Etat tel que nous le connaissons sous sa forme moderne. « Terroriser » signifie frapper de terreur. Alors évidemment, lorsqu’un juge d’instruction qualifie de « terroriste un acte supposé de pyromanie sur une dépanneuse, un sabotage de ligne de chemin de fer ou une action scatologique symbolique contre les établissements pénitenciers pour mineurs avec à chaque fois des mois de détention préventive à la clé, on peut se dire qu’il en faut bien peu pour frapper de terreur le monstre froid.

On se dit surtout qu’à défaut de rencontrer pour l’instant une véritable menace, l’Etat se l’invente de toutes pièces.

En définitive, à défaut d’être pour l’instant réellement menacé, et par simple mesure de précaution : il terrorise.

Liberté totale pour les inculpé-e-s « de la dépanneuse », de Labège et les autres.

A bas le contrôle social et tous les enfermements.

Des anarchistes qui ne lâchent toujours pas l’affaire

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011, mauvaises intentions, solidarité | Commentaires fermés sur Briser ses liens – Notes concernant la prison et les diverses instructions « anti-terroristes » en cours.