[Nantes-Notre Dame des Landes] Tentative de recruter une taupe dans le bocage contre un téléphone et des cacahuètes

Deux personnes à vélo se font contrôler dans la banlieue nantaise (à une quinzaine de km en direction de la ZAD) par une voiture « gendarmerie » et une banalisée, fin octobre. C’est le jour de la « visite » des bureaux de Vinci par une cinquantaine de personnes et les flics affirment dès le début qu’il-es sont des squatteur-euse-s qui reviennent de l’action. Les camarades donnent leurs noms mais ne répondent pas aux autres questions, ni quand les flics leur demandent d’indiquer leurs domiciles sur une carte IGN de la zone occupée. Après la prise d’identité, la personne qui comprend le français est entièrement « prise en charge » par un des flics de la bagnole banalisée (c-a-d dans la voiture et au poste), et les deux sont emmené-es séparément à la gendarmerie de Sautron.

Dans le bureau le flic « spécial » (RG classique du coin qui bosse sur la ZAD ? Membre d’une équipe qui viendrait d’ailleurs et bosserait sur des faits précis?) continue à poser des questions qui semblent anodines, histoire de créer un climat de pseudo confiance, d’amorcer une conversation plus que d’obtenir des informations précises. Florilège : « depuis combien de temps t’es ici ? T’habites où ? Est-ce que tes parents savent que tu es là ? ». Une gendarme entre et interrompt son monologue pour s’adresser à la camarade en lui disant « qu’on sait que tu es sur la ZAD depuis mai ». Et le flic pas comme les autres essaye de la faire réagir, de lui mettre la pression en la menaçant. « T’étais à cette manif’ », « tu pourrais être poursuivie pour les délits du groupe », « si jeune, ça pourrait détruire ta vie », ou encore « si tu coopères pas je te laisse avec les gendarmes » (tu sortiras moins vite). Il sous-entend qu’il pourrait l’aider à sortir de la galère (matérielle et juridique) si elle se montrait coopérante. Juste au moment de la sortie du commissariat (à la fin des quatre heures de contrôle d’identité) et avant de remonter en voiture pour la raccompagner aux vélos, le super keuf donne un numéro de téléphone et un créneau horaire où appeler le lendemain en re-disant que si elle donne des informations, ils lui donneront un téléphone et de l’argent. (« comme ça tu pourras me joindre si tu as besoin de nous ») Dans la bagnole, il s’assure qu’elle a assez d’argent pour le rappeler et tente un dernier coup de pression «si tu le fais pas, je te pourrirais la vie et ça sera plus possible pour toi de vivre sur la ZAD ». (sans suites ni du côté de la camarade qui n’a pas rappellé ni des keufs…)

Un des éléments qui est utilisé par les flics pour avoir ce qu’ils veulent dans ce contrôle d’identité, c’est le fait qu’ils affirment qu’ils savent qu’elle est là depuis plusieurs mois, alors qu’elle n’avait pas été contrôlée avant. (laisser entendre qu’ils la connaissent, qu’ils ont des informations sur elle…) . C’est bon de se préparer à ce genre de coup de pression parce que les flics prennent régulièrement des photos sur la ZAD (voitures banalisées/hélicoptère…*) et qu’un trombinoscope de personnes liées à cette lutte existe depuis plusieurs années (photos et noms, renseignés au moins par les rg de la région et par les contrôles d’identités successifs). Ce trombinoscope a été vu dans les gendarmeries alentour et pendant certaines grosses opérations sur la ZAD (forages…). A la gendarmerie de Sautron, d’autres camarades, ont été confronté-es à une gendarme « physionomiste » qui semblait être formée pour retenir les gueules, les noms et les cv des personnes relatives à cette lutte. Le fait de relier à des photos du trombinoscope des personnes contrôlées ensemble, ou repérées à un endroit leur permettant, à postériori, de retrouver toutes les fois où l’on a déjà eu affaire à une personne que l’on ait ou non pu mettre la main sur son identité.

Localement ça n’est pas la seule histoire qui traîne et dans les autres cas, les keufs ont semblé également s’intéresser à des personnes plutôt jeunes ou en embrouilles juridiques. Qu’on soit ou non réellement en embrouilles juridiques, les flics disent souvent qu’on est dans la merde pour foutre la pression, et forcer à lâcher des éléments qui vont vraiment jouer contre nous ou d’autres. Dans tous les cas, il n’y a pas de conversations anodines avec eux. Une des façons les plus sûres de ne pas les aider dans leur boulot, de ne pas leur donner d’éléments sur soi ou d’autres, c’est de ne pas répondre à leurs questions, que ce soit dans le cadre d’une garde à vue ou d’une convocation en tant que « témoin ». Se rendre à une convocation au commissariat, qu’elle soit transmise de manière orale (téléphone/tiers) ou écrite n’est pas obligatoire. Au pire les flics viennent nous chercher, au mieux ils lâchent l’affaire. Dans certains contextes, cette décision prise collectivement a déjà facilité la vie à des personnes qui se sentaient en danger ou qui avaient peur de ce qu’il- es pourraient lâcher, à celles et ceux qui ne voulaient pas filer leur ADN ni tailler le bout de gras avec les condés. Si on ne se sent pas de refuser leur « invitation » à se rendre au commissariat, ce qui peut arriver, ou qu’on préfère savoir ce qu’ils nous veulent, c’est important de se préparer avec d’autres, d’anticiper leurs coups de pressions (et nottament un placement en garde à vue) pour ne pas y céder.

Ici et ailleurs, les flics sont tentés de recruter des indics pour y voir plus clair. C’est valable dans plusieurs « milieux », qu’il s’agisse d’activisme politique ou de trafics divers et variés… Cette nouvelle tentative ressemble à celle décrite à Lyon (« 22 V’la la SDAT ») qui ressemble à celle décrites à Paris (« Quand la brigade criminelle cherche à acheter un camarade », « la police tombe sur un os »), qui ressemble à celle décrite à Bruxelles (« ils cherchent des mouchards, ils n’auront que des mollards »)… Ce problème va au delà des indics recrutés à l’intérieur… Comme documenté récemment des infiltré-es d’état et d’entreprises** (dont la mission va parfois plus loin qu’un territoire national, ou qu’une lutte ‘locale’) on été découvert-es à travers l’europe et c’est probable que certain-es soient encore présent-es dans ces groupes d’individu-es ou luttes.

L’intérêt de placer des personnes à « l’intérieur » se situant à long terme, dans le fait de mieux comprendre des tendances/groupes à l’intérieur d’une masse d’individu-es pour pouvoir être à l’occasion capable de faire très rapidement des hypothèses sur la ou les auteur-e-s d’une attaque qui les énerverait particulièrement mais aussi d’élaborer au fur et à mesure, et dans une échelle assez large, une vision plus fine d’un qui-fait-quoi.

Sans céder à la paranoïa, et malgré le fait qu’on puisse à des périodes se sentir moins directement visées par la répression dans nos pratiques quotidiennes, c’est indispensable pour préserver nos espaces de luttes et nos amitiés de prendre des habitudes qui rende leur boulot de renseignement moins efficace. Parce qu’on n’est jamais tout à fait sûres qu’iles ne sont pas présent-es, physiquement ou à l’aide de gadgets (micros, caméras, gps…) et qu’on ne leur donne pas, malgré nous, d’informations qui leurs rendraient service. Compliquer leur boulot, en rendant publiques leurs tentatives échouées (ou non) de recruter des indics, en ne partageant pas d’information au delà de ce qui est nécessaire, en prenant l’habitude de ne pas discuter n’importe où (lieux surveillés potentiellement, téléphones) ni n’importe comment de ce qui peut attirer leur attention (écrits ou actions….) que cela nous concerne ou pire, en impliquant d’autres personnes, et en étant attentives à ce qui peut ce dire autours de nous… Tout en sachant que cela ne dépend pas que de nous, et que ces précautions ne suffiront jamais tout-à-fait.

Renversons l’existant !

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Texte diffusé sur Indymedia Nantes

 

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Rien à demander, tout à exproprier

Parfois c’est l’ennemi même qui donne des bons conseils. Selon les associations qui défendent les intérêts du commerce, un nouveau phénomène s’est récemment rajouté au simple vol à l’étalage. Vu les nouveaux dispositifs mis en place pour contrer les vols dans les magasins (alarmes, portiques, détectives, caméras, vigiles), certaines personnes ont eu la lumineuse idée d’y aller avec un peu plus de force que d’habitude. En groupe, ils rentrent dans un magasin de leur choix, se servent et sortent tous ensemble, s’en fichant des systèmes antivol et en débordant les vigiles. Même si le vol individuel restera toujours un important instrument à disposition de ceux qui ont autre chose à faire dans leur vie que compter les sous et qui veulent échapper à l’obligation de vendre son énergie pour enrichir un patron, un commerçant, un propriétaire etc., il nous semble que cette gentille pratique du pillage pourrait refaire basculer un peu le rapport de force avec les vigiles souvent trop zélés.

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Extrait de Hors service n°22

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[Pour mémoire] Une « gauche de gauche » au-dessus de tout soupçon

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Texte qui circulait en 2004 …

[Note de cestdejatoutdesuite : Depuis, le spécialiste-de-la-critique-radicale-des-medias Serge Halimi est devenu patron de l’entreprise commerciale Le Monde Diplomatique -membre du « Syndicat professionnel de la presse magazine et d’opinion »-… et vend toujours son mensuel une fois par mois chez Daniel Mermet.]

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Lorsque les travailleurs intellectuels – ceux, qui, comme le rappel Georges Sorel  » font profession de penser [et, perçoivent pour cette  » noble  » tâche] un, [voire deux] salaires aristocratiques  » [1] – tentent de se mettre au service des classes populaires, on assiste une fois encore, à un triste retour de l’histoire. Au FSE, un véritable aréopage de théoriciens s’affichaient sinon comme les détenteurs d’une vérité historique, à tout le moins comme des intellectuels dont la mission serait de dicter aux militants les types d’action qu’ils devraient mettre en œuvre. Ainsi, lors du séminaire du 14 novembre 2003, Claude Poliak [2] , après avoir disserté sur la désaffection des classes populaires à l’égard de la politique – lieu commun pour les militants mais élevé au rang des découvertes scientifiques par les  » experts  » -, se demandait comment gagner les majorités aux idées du mouvement altermondialiste ? Son discours, invitant à  » réhabiliter les mécanismes de délégation  » (sic), finit de la ridiculiser, lorsque, cherchant à se dédouaner d’opter pour un choix si peu démocratique, elle cita le défunt autocrate [3] Pierre Bourdieu :  » il faut toujours risquer l’aliénation politique pour échapper à l’aliénation politique « . Pirouette rhétorique qui permettait au vieux chef [4] d’inviter ses adeptes à voter tout en les mettant en garde contre les illusions du vote. L’esprit libertaire hostile à toutes les formes de représentation politique ne saurait s’y laisser prendre :  » la lutte pour atteindre ces objectifs [une société « sans classes, sans Etat, sans appareils de médiation politiques »] exclut l’utilisation des moyens qui sont ceux de l’Etat, et elle est seule en mesure de contrecarrer ces tendances totalitaires partout à l’œuvre dans les partis et les institutions politiques qui se proclament défenseurs des valeurs démocratiques  » [5] .

Ils ont beau prétendre avoir rompu avec la conception léniniste de l’avant-garde, leurs discours montrent qu’ils restent fidèles à l’élitisme qui l’inspirait. Ainsi en témoigne la conclusion de cette chercheuse :  » le mouvement altermondialiste [doit] se donner les moyens d’être présent dans les banlieues ou les cités les plus démunies  » remplaçant au passage la lutte des classes par la lutte des places.

Partant, une première question se pose. Qui est censé aller dans les cités ? Claude Poliak ou les militants [6] ? Si, au lieu de pérorer dans les postes qu’elle occupe, cette  » conseillère scientifique  » se rendait dans les cités, sans doute s’apercevrait-elle des aberrations qu’elle professe. Pourquoi faire appel aux  » citoyens  » pour se joindre à un combat que l’on prétend commun (rappelons que l’objectif d’Attac et consorts est que se constitue un parti de masse et que ses militants votent pour celui-ci [7] ), alors que n’occupant pas les mêmes places dans les rapports de production leurs intérêts sont divergents. Les uns produisent – quand ils ne chôment pas – de la plus-value ; les autres vivent grassement de sa rétrocession.

Ensuite, cette idéologue nous parle de politisation des masses – tâche que se donne la  » petite bourgeoisie intellectuelle  » – et non d’émancipation humaine – tâche qui revient au prolétariat – qui mettrait en lumière les contradictions de la  » petite bourgeoisie intellectuelle  » qui profite largement du système qu’elle critique. Cela amène donc une autre question : celle de la préservation de ses privilèges. Ce qui confirme ce que l’on savait déjà : les ambitions critiques de la petite bourgeoisie intellectuelle à l’égard de l’ordre établi ne peuvent aller au-delà des possibilités historiques que cet ordre offre à cette fraction de classe.

Un autre exemple de cet élitisme citoyenniste nous est donné avec les théoriciens d’Acrimed [8] , qui, avec les représentants de l’Observatoire français des médias [9] étaient seuls autorisés à tenir séance au FSE pour parler des médias. Rien de révolutionnaire dans la critique d’Acrimed totalement déconnecter d’une analyse des médias en terme de classe.  » L’objet de leur « critique » n’est pas le monde tel qu’il est, mais le monde tel qu’on le fait apparaître, c’est-à-dire l’ »image » que les médias en donnent […] En outre, elle est, pour certains intellectuels, une filière ou plutôt un filon gratifiant sinon lucratif qui leur permet de se tailler ou de consolider une réputation de non-conformistes, tout en les dispensant de devoir afficher un esprit de rébellion suranné  » [10]. Quant à l’Observatoire français des médias, diplomatiquement correct, présenté comme une  » force civique morale « , il serait inconvenant, selon Ignacio Ramonet, que cet observatoire lutte contre ce qu’il appelle :  » la nouvelle coalition des dominants  » [11].

L’œil rivé sur le  » journalisme de marché « , l’  » univers des connivences « , Acrimed oublie de balayer devant sa porte. En fin de compte, Acrimed n’échappe pas, elle-même, comme le reste de la profession, aux  » réseaux d’amitiés et d’intérêts  » [12] tant dénoncés par Serge Halimi. Pourtant, il reconnaît lui-même avoir beaucoup de chance au regard d’autres journalistes. Certes, Serge Halimi n’est pas un précaire. Autrement dit, c’est un nanti [13]. Dès lors, taire [14], comme il le fait, depuis des années, le comportement tyrannique de Daniel Mermet à l’égard de ses collaborateurs, est inacceptable [15]. En date du 27 novembre 2003, alors que depuis plusieurs jours, une lettre de Joëlle Levert dénonçant le harcèlement de Daniel Mermet à son endroit circulait sur le net, il devenait impossible à Acrimed de ne pas parler de l’affaire. Tirant la couverture à eux, Acrimed feint de découvrir le pot aux roses :  » la place particulière occupée dans le paysage médiatique par l’émission « Là-bas si j’y suis » […] ne justifie pas que l’on passe sous silence […]  » (sic).

La réponse [16] du  » Teinardier  » est irrésistible tant elle est cousue de fil blanc. Sa justification reflète tout le narcissisme et le mépris du bonhomme. Faute de pouvoir s’appuyer sur des faits réels qui viendraient contredire le témoignage de Joëlle Levert, ce potentat tente de lui imputer :  » une fragilité psychologique « ,  » des problèmes personnels « , son incapacité à assumer les tâches qui lui sont confiées, etc. Bref, le coup classique ! Le diffuseur radiophonique des justes causes entame ensuite une logorrhée sans intérêt qui l’amène à la conclusion suivante :  » curieux cas de servitude volontaire « . Daniel Mermet semble oublier une chose fondamentale : la servitude volontaire n’enlève rien au fait qu’il soit, pour reprendre sa propre expression,  » un salaud de patron « . Enfin, laisser entendre, comme il le fait, qu’à l’émission  » Là-bas si j’y suis  » les relations de travail peuvent se vivre comme  » une histoire d’amour  » relève, ni plus ni moins, de la schizophrénie.

Au bout du compte, et quoi qu’en dise l’irrévérencieux Daniel Mermet, la colère, lorsqu’elle est justifiée, comme c’est le cas ici, est une bonne chose. Elle mène souvent à la révolte, au moins à l’insoumission et au refus de se taire. En conséquence, nous ne pouvons que saluer la courageuse démarche de Joëlle Levert. Face à cette intelligentsia, une évidence s’impose : nous n’avons ni les mêmes valeurs, ni les mêmes objectifs. Il faut bien le dire : nous n’appartenons pas tout à fait au même monde.

Valérie Minerve Marin

Notes :

1. G. Sorel, Réflexions sur la violence, Paris, 1908, cité par Alexandre Skirda in J.W. Makhaïski, Le socialisme des intellectuels, Les Editions de Paris, 2001, p. 7.

2. Claude Poliak est chercheuse au Centre de sociologie européenne (CSE), chercheuse au CNRS, membre du conseil scientifique d’Attac, membre de l’association Raison d’Agir.

3. Les enjeux de luttes dans le champ sociologique et de la recherche sont tels, que Pierre Bourdieu se conduisait en mandarin. Il justifiait au nom de la recherche scientifique, le fait qu’un directeur d’étude puisse imposer à son étudiant ce que bon lui semble (séminaire du mois de novembre 2001). C’est ainsi, pour satisfaire les intérêts de Patrick Champagne, alors que ma recherche portait sur Charlie Hebdo, que j’aurais dû mener des entretiens sur Marianne, puis sur Politis. Un étudiant nous rapporta le témoignage suivant :  » J’avais une copine à l’EHESS, elle travaillait sur Le Monde et était suivie par Patrick Champagne en DEA. Elle ne m’en disait pas que du bien. Il se servait d’elle pour récupérer ses entretiens et aussi ses observations  » (mail du vendredi 10 janvier 2003). Patrick Champagne a également récupéré mes entretiens et observations sur Charlie Hebdo. Pour autant, je n’ai eu droit à aucune aide. C’est le sociologue, chercheur au CNRS, Jean-Pierre Garnier qui a suivit mon travail.

4. Seul la vénération de chefs persistent après leur mort in Robert Michels, Les partis politiques, Champs Flammarion, 1971. Un énième hommage à Pierre Bourdieu est organisé par le CSE du 23 au 25 janvier 2004.

5. Louis Janover, Les intellectuels face à l’histoire, Galilée, 1980, p. 135-136.

6. Au moment des grèves du printemps 2003 sur la décentralisation, l’école et les retraites, les chercheurs du Centre de sociologie européenne, comme l’ensemble de la communauté universitaire, sont restés de manière symptomatique dans l’enfermement académique, témoignant par-là de leur conception de l’intellectuel engagé et de la division du travail militant.

7. Propos tenus par le président d’Attac, Jacques Nikonoff, lors d’un débat de Génération République, le samedi 11 octobre 2003.

8. Action Critique Média dont les représentants sont : Patrick Champagne, Serge Halimi, Henri Malher.

9. L’Observatoire des médias doit faire office de  » cinquième pouvoir « . Comme pour l’Acrimed, ses membres sont le plus souvent : chercheurs, universitaires et/ou journalistes.

10. Jean-Pierre Garnier, Louis Janover,  » La Pensée aveugle. Quand les intellectuels ont des visions « , Spengler, 1993, p. 142.

11. Le Monde diplomatique, octobre 2003.

12. Serge Halimi, Les Nouveaux chiens de garde, Raison d’Agir, 1997.

13. Non content d’être né bourgeois, il a cumulé comme la majorité des journalistes du Monde diplomatique, deux salaires pendant plusieurs années : Universitaire à Paris VIII puis à l’Institut d’études européennes tout en exerçant sa fonction de journaliste au Monde diplomatique.

14. Olivier Cyran du CQFD, ancien de Charlie Hebdo passé par PLPL a travaillé quelques temps pour Mermet. Il raconte, comme tant d’autres, l’exploitation par son ancien boss. La rédaction du CQFD dénonce les  » invités à répétition qui savent ce qui se passe et n’ont jamais moufté « . Un petit tour sur le site de l’émission Là-bas si j’y suis, nous apprend que parmi les  » invités à répétition « , le journaliste et critique des médias Serge Halimi n’est pas mal loti. CQFD n° 7, décembre 2003, on peut lire aussi le témoignage de Joëlle Levert sur leur site : http://www.cequilfautdetruire.org

15. Rappelons qu’en début de chaque mois, l’émission est consacrée à la présentation du Monde diplomatique. Sans aucun scrupule, étaient présents à la dernière émission en date du 4 décembre 2003 : Dominique Vidal, Serge Halimi, Ignacio Ramonet. On retrouve régulièrement à cette émission, le réseau de connivence composé : d’Acrimed, du Monde diplomatique, PLPL, Agone, Pierre Carles, Raison d’Agir, etc.

16. Réponse de Daniel Mermet : http://acrimed.samizdat.net

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We are fucking angry

Quand les keufs viendront te chercher chez toi, pour t’enfermer, car tu n’as pas les papiers qui rendent légale ta présence du « mauvais coté » d’une ligne imaginaire que l’on appelle frontière. Comment réagiras tu ? Viendras tu te traîner en chialant devant les juges et le procureur. Exhiberas tu fièrement ton travail, ta famille et ton désir de patrie ; montrer patte blanche et lever au dessus de ta tête les chaînes que tu portes déjà pour les offrir à l’état ? Ou feras tu face tête haute armé de ta rage, de ta joie et de ton désir de vivre comme tu l’entends. Leur cracheras tu au visage en disant que tu ne reconnais ni les frontières ni les états et que ton cœur et ta vie t’ont menés ici comme tu aurais pu aller ailleurs et que ton choix ne saurait tolérer leur refus car c’est le tien.

L’essence de ce choix s’offre tout les jours, à chacun. Dans des contextes qui diffèrent en fonction des situations personnelles. Car dans une société qui repose sur l’assimilation des normes et l’auto-asservissement, c’est chacun qui se passe les chaînes que lui tendent l’état et le capital et qui les défend bec et ongles. C’est la soumission de la majorité qui fait tenir ce monde qui nous empêche tous de vivre. C’est tout les jours que ce soit au travail, dans la rue, dans les administrations, à l’école, au lycée, à la fac, au cinéma ou dans ton hall d’immeuble que tu es contrôlé, filmé, que tes gestes te sont dictés que ton temps t’est volé et que tu dois être « citoyen » ; c’est à dire donner tes papiers aux keufs, ouvrir ton sac devant le vigile du magasin ou obéir aux lois, à ton patron et même à la pub et tout ça sans te poser trop de questions. Pour ceux qui ne se laissent pas faire il reste la taule, les hôpitaux psychiatriques et les balles des porcs.
Quand on parle de travail et de papiers c’est de ça qu’il s’agit. Ce sont avant tout des outils de contrôle parmi d’autres pour te soumettre et annihiler en toi tout esprit de rébellion. Le but c’est l’ordre en vue de l’accumulation du capital qui n’a plus d’autres fins que lui même. L’existence de chacun n’est envisagée que dans la mesure où elle est l’outil de ce dessein.

Les papiers c’est l’identification d’une personne en fonction de son sexe, de son age, de son lieu d’habitation, de ses signes distinctifs, etc… C’est l’attribution d’un numéro qui rendra cette identification plus efficace. L’état en tant que structure matérielle mise en place en vue d’exercer le contrôle sur la population d’un territoire donné et d’assurer la bonne marche du capitalisme, fiche les gens pour transformer les informations qu’il recueille sur chacun en un pouvoir capable de contraindre chaque personne le plus efficacement possible ; il classe et crée des grilles de lectures uniformisantes de la population qui permettent le contrôle des masses, et l’optimisation maximale de l’intensité des forces répressives sur le plus grand nombre d’individus possible. Les papiers c’est juste une manière pour l’état de garder l’œil sur tout le monde.
Au delà de sa conception comme activité productive le travail c’est surtout une idée qui guide les hommes, c’est ce qui permet d’exister socialement dans une société où les images remplacent la réalité et où la réalité n’est qu’une succession d’images. C’est ce qui différencie ceux qui participent à la construction de leur cage et les profiteurs ( les profiteurs ne sont pas comme on pourrait le croire ceux qui paient leurs salariés une misère et empochent la plus-value produite par ceux-ci. Mais tout ceux qui essaient de subsister sans avoir de comptes à rendre à personne ). Heureusement l’état veille au grain et se charge de remettre les déviants dans le droit chemin quoi que ces derniers en disent. Le travail laisse le travailleur dans un état de fatigue physique et morale qui le rend inapte à la révolte ; il n’est là que pour occuper chacun, pour que surtout tu ne t’occupes pas de ton chef. La preuve en est avec le zèle déployé pour soumettre les demandeurs d’emploi ( et aussi ceux qui ne demandent rien) à toutes sorte de rendez-vous, de stages, de bilans , de formations car au final ce qui compte ce n’est pas que l’on soit utile à un quelconque appareil productif dont le produit serait nécessaire à la survie de tous. Mais bien que chacun intègre la discipline nécessaire au salarié comme au « citoyen » dans la vie de tout les jours, que chacun soit occupé dans des occupations qui ne remettent pas en cause l’ordre dominant. Car comme on le sait la paresse est mère de tout les vices, et l’insoumission, l’envie de jouissance n’ont pas leur place dans la tête des citoyens zélés.

Ta vie ne se résume pourtant pas aux informations qu’ont accumulé sur toi les institutions ou les grandes entreprises, à ton travail, ton bulletin de vote ou à ce que tu consommes. Je, Tu, chacun d’entre nous tentent de vivre à travers ses rêves et ses fantasmes, tentant de réaliser les uns et tirant un plaisir certain de la seule contemplation des autres. Nous sommes nos actes, nos choix, ce que nous ressentons et certainement bien d’autres choses, et il est des parts de notre être que tout les fichages et toutes les prisons ne réussiront jamais à enfermer. De cette façon personne n’a le droit de nous dire comment nous devons vivre et encore moins si le seul mode de vie que l’on nous propose c’est la survie. Car tu vis pour contribuer à l’accumulation du capital sans autre fin que lui même, tu es condamné à alterner travail et consommation pendant toute ton existence. Et au final peu importent les bavures et les accidents du travail, ceux qui crèvent de faim ou de froid, des pauvres il y en aura toujours suffisamment pour remplacer ceux qui sont cassés.

De ce monde rien n’est à conserver, tout est à cramer. Espérer réformer ce système pour le rendre viable c’est comme pisser dans un violon. En effet avec l’autorité et le capitalisme vont de paire la servitude et les inégalités. Tant qu’il y aura des riches il y aura des pauvres, tant qu’il y aura des lois il y aura des criminels, tant qu’il y aura des bergers il y aura des troupeaux de moutons pour les suivre, et des chiens tout autour pour les garder. C’est pour cela que la révolution ne peut être qu’un projet total qui modifiera en profondeur la structure de l’existant. Et qu’il est absurde de lutter pour obtenir des concessions de la part d’autorités illégitimes et dont on ne peut souhaiter que la disparition, ou de séparer ceux qui luttent selon les catégories du contrôle, entre les sans papiers et ceux qui en ont, les chômeurs et les travailleurs, les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes. Cela permet de prendre des postures d’oppositions de donner à montrer une fausse contestation qui s’intègre à la totalité du spectacle sans le remettre en cause.

Nous ne voulons pas des papiers pour tous mais que personne n’ait plus jamais besoin de papiers, que toutes les frontières soient abolies et tout les états mis à bas. Que toutes les prisons, les casernes, les comicos, les pôle-emplois et les supermarchés tombent sous les coups de ceux que l’on a enfermé dedans et que plus rien n’entrave notre rage et notre joie de vivre.

Nous ne voulons pas un travail pour tous mais que personne ne soit plus jamais obligé de s’abaisser à de telles infamies pour survivre. Que la survie ne soit plus conditionnée par l’obligation de travailler mais que chacun puisse vivre et avoir une activité productive s’il le souhaite sans que l’on ne le dépossède du fruit de cette activité. Que les choses n’aient plus de valeur qu’en fonction de l’utilité de chacun en a.

Le travail c’est de la merde, les papiers c’est pour s’essuyer
État, police, justice, capital, religion, spectacle, techno-scientisme.
Tire la chasse pour en finir.

 

Quelques anarchistes…

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[Athènes] Expropriation d’un autre supermarché

[Note de cestdejatoutdesuite : rectification !
Au départ, et dans la précipitation (…!), nous avions diffusé la simple traduction du communiqué publiée sur contrainfo … qui au vu des versions italienne et anglaise diffère beaucoup de l’original.
Nous publions la traduction réalisée par Les Brèves du désordre, et reprenons leur très juste note introductive.]

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Athènes : expropriation d’un autre supermarché

Traduction du texte distribué pendant l’action [à partir de la version italienne recoupée avec la version anglaise directe tirée de la grecque, et pas celle de contrainfo déjà diffusée partout, qui diffère à tel point sur le contenu que l’une ou l’autre pourrait sembler un faux de la première… Sans plus d’infos, il n’est pas étonnant que ce soit la version plus marxiste qui ait été postée sur les indymédias, et celle plus libertaire que nous reproduisons ici. Nous avons introduit quelques notes pour faire voir ces différences notables moins que négligeables. De façon générale, cet exemple nous appelle à rester plus que vigilants à tout ce que nous voyons sur Indymédia, en vérifiant par exemple les versions au plus près de l’original (quand elles sont citées), plutôt que de consommer béatement de l’info radicale derrière un écran ou de copier/coller dans l’urgence du flux virtuel de beaux textes exotiques…]

 

Aujourd’hui, jeudi 3 novembre, des compagnons ont pillé un supermarché de Zografou dans la banlieue d’Athènes, et ont distribué les marchandises sur un marché populaire en plein air (laiki).

Vous dites « unité nationale »,
nous disons « pillage »

Ne nous trompons pas. Derrière la rhétorique facilement digérable sur les arnaqueurs et les golden boys, les méchants Allemands et – plus généralement et abstraitement – les marchés sans pitié, se cachent notre exploitation sans fin et le pillage de la production de biens par la clique des patrons. Il est clair que tant qu’ils domineront nos vies, ils continueront à nous abaisser et à nous exterminer afin de maintenir leurs profits. Et les coups conséquents qu’on est en train de se prendre, peu importe comment ils se présentent, servent tous leurs intérêts de classe unifiée. En même temps, ils propagent la peur pour préserver leur autorité : augmentation du flicage, chasse aux immigrés, suppression de « l’asile » [universitaire], fomentation du racisme et du patriotisme.

Fini la passivité. Reprenons nos vies en mains.

La perspective de la classe des réprimés n’est ni dans la lutte pour la survie, ni dans une position de soumission et d’appauvrissement. Cette perspective doit se réaliser ici et maintenant, dans les petits et les grands moments de refus et dans nos luttes. À chaque confrontation quotidienne avec les patrons et dans les grèves générales ; dans les manifs, les assemblées populaires et les structures d’entraide ; dans les occupations de bâtiments publics, les écoles et les universités ; dans la rage contre les flics et la solidarité contre la répression ; dans les actions agressives contre les cibles liées aux capitalistes et à l’Etat (1) ; dans les mouvements de refus de payer, des factures d’électricité aux péages d’autoroutes ; dans les pillages collectifs de marchandises dans les supermarchés, et leur redistribution publique.

Saisissons notre force collective.
Tissons notre projet d’émancipation sociale et individuelle (2).
Guerre à la guerre des patrons (3).

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Notes : (1) et pas « de l’État capitaliste » (2) et pas « émancipation sociale et collective » (3) et pas avec un ajout en plus, et assez obscur : « Tous aux grèves générales ! »

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Publié par Les Brèves du désordre le 4 novembre 2011

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Hors service n°22

Pleurer… ou attaquer ?

L’air s’humidifie de larmes. Des larmes versées pour un emploi perdu, pour une allocation menacée par les mesures d’austérité, pour une survie toujours plus difficile, pour un loyer devenu impayable, pour une existence rapidement en train de se détériorer. Plus personne n’en doute: le monde qu’on a connu et tel que le pouvoir nous l’a présenté, est en rapide transformation, ou, si on veut, en décomposition. Les certitudes d’il y a quelques années ne sont plus, les illusions d’obtenir quelques miettes en échange d’une résignation et d’une acceptation du monde tel quel s’évaporent, la concertation sociale qui nous tenait peut-être à l’abri d’une existence trop rude et d’une conflictualité plus ouverte exhale son dernier souffle de vie.

Beaucoup de raisons donc pour pleurer, comme trop d’exploités et d’opprimés ont fait au cours de l’histoire. Beaucoup de raisons pour s’attacher quand-même, malgré tout et peut-être sans trop y croire, à la politique, à faire confiance à la démocratie, aux institutions et ainsi assurer au pouvoir la perpétuation qu’il veut à tout prix. Beaucoup de raisons pour une fois de plus, adhérer aux syndicats afin qu’ils négocient quelque chose en notre faveur en échange de beaucoup en leur faveur; se joindre aux mouvements de contestations citoyens, pacifiés et policés comme par exemple ces fameux « indignés »; ou encore se replier dans une quelconque identité préfabriqué dans les laboratoires de la servitude pour se tenir à l’abri de la tempête. Beaucoup de raisons pour se laisser enrégimenter et accompagner, sans jamais changer quoi que se soit, sans jamais remettre en question les fondements de ce monde, les transformations mises en œuvre par le pouvoir et le capital.

Il y en aura beaucoup qui se mettront à pleurer. Cependant, notre lutte ne vise pas à venir à leur secours pour les consoler, mais se déploie carrément sur un autre terrain: le terrain de l’offensive et de l’attaque, peut-être brutal et violent, mais subversif, dans le sens où nous voulons toucher aux fondements de ce monde et les changer radicalement. Que ceux qui ne veulent plus entendre parler de la politique, des syndicats, des partis, des associations citoyennes, de défilés pacifiques, de grèves dirigées d’en haut, se retrouvent, se reconnaissent réciproquement dans les révoltes en cours. Pas pour s’unir, pas pour devenir une armée ou une structure disciplinée, mais pour se soutenir les uns les autres, continuer les attaques diffuses et disparates contre le système, en choisissant, chacun et chacune, ses armes et les terrains où frapper la domination. Incontrôlables comme tous ceux qui désirent la vraie liberté et pas celle des droits et des devoirs; qui désirent la vraie vie et pas une existence réduite à la survie, au travail et à la consommation de merde; qui portent un nouveau monde dans leurs cœurs et ne seront jamais prêts à céder le moindre pas là-dessus, ni face aux flics, ni face aux juges, ni face aux citoyens, ni face aux technocrates, ni face à l’appât du gain.

Dans la tempête sociale à venir, nous serons l’ombre qui est partout et qui dans la nuit des temps allumera les torches de la liberté, contre toute autorité, contre tout pouvoir.

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Les textes du n°22 sont lisibles un à un ici.

 

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[Genève] Transports publics : imposons la gratuité !

[Note de cestdejatoutdesuite : on se souvient de pratiques similaires à Nantes en 2003.]

Une affiche apparue dans quelques arrêts des Transports Publics Genevois-TPG.

Les déplacements quotidiens sont rarement pour notre propre épanouissement. Nos « voyages » sont généralement faits pour aller travailler ou consommer. Les vrais seuls profiteurs de nos allées et venues sont les patrons et les grosses entreprises pour lesquels on travaille, pour lesquels on consomme. Sʼil y avait un peu de logique ça serait à eux de nous payer le ticket !

Mais pendant que certains roulent en Mercedes, nous, on se serre dans les transports publics. Le bétail peut être acheminé dʼun point A à un point B tout en étant constamment surveillé par des caméras dernier cri 360°. La sécurité, à différence du billet, ça nʼa pas de prix !
Le prix du ticket, lui, grimpe gentiment et la direction des TPG sʼamuse avec de nouveaux concepts bidons : « Carton Jaune » (120 frs dʼamende) et « Carton Rouge » (240 frs, en cas de récidive).

Le resquilleur est pointé du doigt comme le nouveau profiteur de la collectivité. A partir du mois dʼoctobre les grands moyens sont déployés par les TPG pour attraper ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer un billet chaque fois quʼils prennent le tram. Ainsi ils nous volent encore une fois notre liberté de mouvement : pas de moyen de transport individuel ni collectif si tu nʼas pas dʼargent. Policiers et gardes frontières sont désormais aux côtés des contrôleurs pour chasser les indésirables des transports en commun et pour nous fliquer encore un peu plus.

Nous voulons dénoncer ces nouvelles mesures qui affecteront surtout nous autres : les jeunes, les étudiant(e)s, les apprenti(e)s, les précaires, et les chômeurs(ses) ! Si nous écrivons ceci ce nʼest pas pour pleurnicher, mais pour tenter de réagir à ces nouvelles attaques dans cette guerre contre les pauvres que la ville de Genève a résolument décidé dʼengager par les expulsion, la politique du logement et la criminalisation des couches populaires.

Organisons-nous avec des petits gestes de résistance et de solidarité quotidienne parmi les usagers des Transports Public Genevois ! Voici quelques idées pour enrayer la machine à presser les citrons. Dʼautres actions existent surement, à nous dʼélaborer et de juger les quelles peuvent être efficaces :

1) LE TICKET SOLIDAIRE Si tu nʼas plus besoin de ton ticket donne-le à quelquʼun à l’arrêt.

2) SOLIDARITE AVEC LES SANS-TICKETS Si tu as un abonnement ou que tu payes ton ticket, lors dʼun contrôle essayez de retenir le plus longtemps possible les contrôleurs en faisant semblant de ne pas trouver ton titre de transport. Tu peux travailler tes talents dʼacteurs !

3) CAISSE DE SOLIDARITE Regroupez vos amis, proches et voisins pour cotiser tous les mois une cagnotte pour ceux qui se font serrer. Il est important dʼavoir assez de cotisants pour que la caisse fonctionne.

4) PATROUILLES DʼECLAIREURS A vélo ou à pied des éclaireurs repèrent les contrôleurs et alertent par SMS le trajectoire aux amis, proches et voisins. Lʼinfo peut se répandre comme une traînée de poudre. Attention toutefois à ne pas crier au loup !

5) SABOTAGE ET VANDALISME DES DISTRIBUTEURS Mousse expansible, vernis, glue, peinture, masse/marteau, tournevis…utilise ton imagination !

PLUTOT CHOMEUR QUE CONTROLEUR !
DES BILLETS POUR TOUS OU PAS DE BILLETS DU TOUT !

Des autonomes en mouvement

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Trouvé sur le reveil.ch

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Le tourisme militant, stade suprême …

[Note de cestdejatoudesuite : On était passé à côté de l’article « Tourisme militant? ».
Dans son numéro 84 -daté juillet-août 2011- le journal du réseau No Pasaran (récemment va-t-en guerre ) tente de répondre à certaines critiques sur la participation aux contre-sommets (du type de celui en cours à Nice) et autres « villages autogérés » en été. Si les termes utilisés par la ridicule « devinette » de la fin du texte sont au moins dignes d’un rapport de la DCRI : « (…)Un autonome insurrectionnel [!!!!!!] et un militant associatif sont dans un bateau. Ils se disputent, l’autonome [bien sûr] pousse l’autre à l’eau (…) », ils témoignent d’un oubli sur quelques réelles balances altermondaines associatives …]

 

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On pourra relire : Le militantisme, stade suprême de l’aliénation, ici et

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[Pour mémoire] Change de taf !

[Note de cestdejatoutdesuite : comme des syndicats de Police-Emploi invitent à une grève le 14 novembre 2011 -voir texte d’appel du SNU-PôleEmploi– , on se rappelle cette réponse d’il y a un an qui refuse d’être solidaire de son inquisiteur]

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Près de 2500 salariés de Pôle Emploi venus de toute la France ont manifesté mardi 9 novembre 2010 devant le siège de leur direction générale qui se trouve à la Porte des Lilas. Ils protestaient officiellement contre la suppression de 1800 postes avant fin 2011 (principalement des CDD et des départs non renouvelés) et la dégradation de leurs conditions de travail. Il s’agit de la plus forte mobilisation depuis la fusion ANPE-Assedic.
Autant dire que les suppressions de poste et les problèmes d’argent des salariés de cette véritable machine à humilier, à mettre les individus en concurrence, à punir les réfractaires au turbin, à gérer et à contrôler la misère, on en a rien à péter. Vous crèverez la gueule ouverte avant de susciter la sympathie de ceux sur qui vous vous livrez au chantage du travail et devant qui aujourd’hui, vous n’assumez pas vos responsabilités. Quoi de plus plaisant d’ailleurs, que lorsqu’une CAF, une agence de Pôle Emploi ou d’intérim se fait défoncer ses vitres, que lorsque ses agents se font démolir par des allocataires à bout de nerfs ?

Pôle Emploi n’est qu’une boite dont l’utilité réside à la fois dans le contrôle des chômeurs et la pérennisation d’un chômage sous contrôle. Alors vos conditions de travail ? Comment ne pas rire…

Changez de taf, ou arrêtez définitivement de travailler, après on pourra discuter.

changedetaf

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Texte paru dans LUCIOLES n°1 (novembre/décembre 2010), disponible aussi ici.

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Pas de sushi, l’Etat geiger !

Revue anarchiste antinucléaire de Caen

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