Laissez-les faire leur austérité ! Nous, nous assaillirons !

Notre société, où l’argent sonne la cloche, aussi bien maintenant qu’avant la crise. Dont l’argent est la colonne vertébrale. La guerre constante entre ceux qui en ont beaucoup et ceux qui n’en ont que peu ou pas. Où on ne peut monter qu’à condition de pousser d’autres vers le bas. On nous prépare ces derniers temps de plus en plus un climat social où les gens seront encore plus systématiquement enfoncés sous l’eau. Aussi bien par le gouvernement dont ils pensent qu’il défend leurs intérêts que par l’élite de ce monde.

Les classes moyennes, malgré le fait que les temps augurent qu’elles seront décimées, semblent avoir encore plein de choses à perdre et continuent à jouer leur rôle de protecteur de la paix entre les riches et les pauvres. Il y a quelques semaines, je devais encore voir dans le journal les visages des gens qui sont partisans des mesures d’austérité. Comme exemple pour les autres, voilà des gens travailleurs qui appellent à la discipline, à la rigueur, à travailler dur et à accepter les mesures d’austérité. Parce que tout le monde doit contribuer de sa petite pierre dans la situation actuelle, c’est le mieux pour l’intérêt économique et national. En face, des syndicats qui hurlent fort qu’ils n’accepteront pas ces mesures et qui promettent des actions. Ah bien, mais dans quel but ? Pour le maintien et la sauvegarde du présent ? Pour continuer à convoiter le buffet des riches? Pour chérir les quelques miettes qui volent dans notre direction et huer quand il ne reste plus rien?

Peu importe ce qu’ils nous disent, nous ne vivons qu’une seule fois. Ou du moins, c’est la seule chose dont je suis sûr. Cependant, il semble que la majorité des gens attendent toute leur vie… ce qu’ils attendent n’est pas très clair, la mort peut-être ?

Nous ne prêtons pas l’oreille aux lamentations concernant les mesures d’austérité. Cependant, ils provoquent d’avantage de rage en moi. Voici un couteau qui tranche de tous bords : d’un côté la vie se durcit une fois de plus, d’un autre côté, il semble que les gens l’avalent toujours mieux. La capacité à s’adapter semble en général bien grande, et fait que les gens veulent toujours plus augmenter leurs propres chances de survie et ne reculent pas quand ceci implique de passer par-dessus d’autres. « C’est bien l’économie, n’est-ce pas ? »

Les syndicats ont dit qu’ils ne peuvent plus garantir la paix sociale et qu’il est possible que leurs bases dépasseront leurs structures organisationnelles. Surpris que le syndicat ne cherche pas à camoufler sa fonction, c’est-à-dire, le maintien de la paix entre pauvres et riches ?

Nous puisons notre enthousiasme d’initiatives qui sortent de l’encadrement syndical. Loin de tout exercice économique, plutôt un saut dans l’inconnu. Pas de calculs mathématiques comme si la vie se résumerait à une somme. Loin de tout dogme des organisations de masse qui, aux moments décisifs, ne donnent d’importance qu’à leur propre survie. A bas le brain fuck qui prétend qu’il n’y a rien à faire. En toute honnêteté : on voit peu de choses autour de nous qu’on voudrait sauvegarder. Les maisons moisies dans lesquelles nous habitons, les queues déprimantes aux caisses, l’indifférence avec laquelle nous vivons l’un à côté de l’autre. Si, je vois la limite si on ne parle que de ce qui doit partir. Mais je ne peux pas construire une nouvelle maison tant que la veille est encore solidement ancrée dans le sol par ses fondements.

Nous, mes lecteurs, nous ne pouvons pas accepter ces mesures d’austérité. Tout comme nous ne pouvons pas accepter nos actuels environnement et société. Nous vivons MAINTENANT, je ne veux pas gaspiller mon temps à passer ma vie courbé, sous l’œil omniscient des maîtres. Je ne veux pas regarder vers le sol afin d’éviter à tout prix de marcher sur les pieds de quelqu’un, afin de mettre à l’abri mes revenus. Je ne désire pas étaler ma vie au maximum à tout prix. Ma peur de mourir est moins grande que ma peur de ne pas avoir vécu ; Je veux une vie qui soit pleine, où je puisse me développer à l’infini, seul et ensemble avec d’autres.

Je ne peux pas aboutir à une autre conclusion que celle-ci : cette société doit être détruite. Nous, nous-mêmes, sans le déléguer à qui ou quoi que ce soit, devrons entrer en lutte avec nos maîtres, l’Etat, les riches (bref, les exploiteurs en général). Personne ne peut le faire à notre place. Ni un syndicat, ni un parti politique, ni un service social. Nous devrons nous-mêmes identifier nos ennemis. Nous devrons prendre l’initiative, car nous ne pouvons pas attendre jusqu’à ce que quelqu’un d’autre le fasse. Par nous, cette société disparaîtra et laissera la place à quelque chose de différent. Qu’à ce moment, il y aura l’espace pour expérimenter librement avec toutes nos possibilités.

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[Extrait de Hors Service n°25]

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