[Montréal] Manif de bruit du nouvel an

Quand : Le 31 décembre 2012 à 14h
Où : Métro Henri-Bourassa, coin Lajeunesse et Henri-Bourassa

Le 31 décembre 2012, à la veille du nouvel an, nous marcherons jusqu’aux prisons de Tanguay et Bordeaux, dans le nord de l’ile de Montréal, à partir du métro Henri-Bourassa. En poursuivant la tradition, nous irons souhaiter la bonne année à celle et ceux qui sont enfermés derrière les barreaux.

Les prisons ont été créées pour isoler les gens de leurs communautés. Les manifestations de bruit aux prisons sont les preuves matérielles de la lutte contre la répression et l’isolement. Elle permet la création de liens entre les prisonnier.es et les personnes « en liberté », qui partagent tous deux leurs oppositions féroces aux barreaux, aux gardes et au monde qui en a besoin. Durant ces dernières années, les contextes de la grève étudiante et du G-20 nous on rapproché un peu plus de cette réalité. Pendant la grève, certain.es de nos ami.es ont passé du temps entre les murs des prisons de Tanguay et de Rivière-des-Prairies avant d’être libérés avec des conditions extrêmes de couvre-feu, de non-association et d’exiles en attente de leurs procès. Dans le contexte du G-20, plusieurs ami.es accusé.es de conspiration, de méfaits ou autres, ont aussi passé plusieurs mois en prison. Plusieurs procès restent à venir.

Au cours des dernières années, le gouvernement s’est chargé d’élargir le système carcéral. Un budget estimé à 4 millions de dollars est présentement dépensé dans la construction de 22 nouvelles prisons et dans l’agrandissement d’établissements carcéraux déjà existants à travers le pays. Le projet équivaut à environ 9500 nouveaux lits pour les détenu.es. Dans la même ligné, de nouveaux projets de loi ont été adoptés, tels les projets de lois C-10 et C-38. Alors que l’objectif global du projet de loi C-10 vise à mettre plus de gens en prison pour plus longtemps, le projet de loi C-31 assure la détention obligatoire, la perte du droit de demander la résidence permanente pendant au moins 5 ans et la perte du droit de parrainer sa famille pour les réfugié.es qui sont accusé.es d’avoir « traversé la frontière illégalement ». Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour aller crier aux murs des prisons.

Venez nous rejoindre lundi le 31 décembre à 14h, au métro Henri-Bourassa, au coin des rues Lajeunesse et boul. Henri-Bourassa. Habillez-vous chaudement, amenez de quoi faire du bruit, des sifflets, des bannières, des feux d’artifices. Nous irons visiter à pied la prison provinciale pour femme de Tanguay et la prison provinciale pour homme de Bordeaux.

Parce que personne n’est libre jusqu’à ce que nous le soyons toutes et tous. Dedans comme dehors, révoltons-nous!

[Lu sur Sabotagemedia le 24 décembre 2012]

_________________________________

Et aussi :

[Allemagne/partout ailleurs ] manifs bruyantes anti-carcérales pour le réveillon

Une affiche anti-carcérale a été collée dans plusieurs villes en Allemagne.

Le réveillon devant les prisons !
Partout, depuis les centres de rétention jusqu’aux institutions pénales !

Les manifs bruyantes devant les prisons pendant le réveillon sont une tradition courante dans plusieurs endroits du monde pour se souvenir de ceux qui sont détenus par l’État; une façon d’exprimer sa solidarité avec les personnes emprisonnées.

Si nos manifs se tiennent en dehors des prisons ou des centres de rétention – où les prisonniers font face à la déportation parce qu’ils n’ont pas les bons papiers voir pas du tout de papiers – nous voulons venir ensemble pour casser la solitude et l’isolement.

Le système carcéral n’est pas réformable, parce qu’il est pourri depuis sa racine, ici et partout. Ça ne rend pas les gens meilleurs ni ne contribue à résoudre les conflits sociaux. La coexistence en vigueur, basée sur l’esprit de compétition et l’injustice, met sous les verrous ou déporte des gens, d’une part pour être débarrassée de tout ce qui est considéré comme problématique, d’une autre pour intimider et faire des exemples de ceux qui cherchent désespérément la liberté.

Que les gens soient incarcérés parce qu’ils ont probablement volé ou détruit la propriété, ou même resquillé, ou qu’ils soient en prison parce qu’ils ont fui leur pays d’origine à cause d’un manque de perspective ou de la peur d’être poursuivi en justice – tout cela repose sur le même fait : l’existence de normes prédominantes qui déterminent ce qui est bien ou mal, ce qui doit être protégé et ce qui doit être sanctionné. Les lois et les règles sont décidées par une poignée, et à leur tour d’autres doivent se soumettre à celles-ci. Nous devons en finir avec cette logique de la sanction et son confinement qui en résulte. C’est pourquoi, pour nous, l’abolition de chaque institution coercitive est seulement possible au sein d’un processus qui voudrait renverser l’existence actuelle dans sa totalité, afin de rendre possible un monde sans exploitation et oppression.

Quel que soit l’endroit où vous êtes, rencontrez-vous pour le réveillon devant les prisons, faites du bruit et prenez les rues pour exprimer l’idée d’un monde sans domination et coercition. Nous voulons utiliser notre solidarité et entraide pour abattre tous ces murs pierre par pierre.

Nous voulons un monde sans murs ni frontières.
Nous nous battrons ensemble : JUSQU’À CE QUE CHACUN-E SOIT LIBRE !

Des individus/groupes anarchistes et autonomes

[Repris de Contra Info le 9 décembre 2012]

Ce contenu a été publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.