[Italie] NoTav Perquisitions et incarcérations pour « activité à visée terroriste »

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Italie – ValSusa – Turin – Milan : Perquisitions et incarcérations pour « activité à visée terroriste »

Le 9 décembre à 5 heures, la DIGOS (police politique italienne) a perquisitionné l’Asilo Occupato et l’occupation de Via Lanino à Turin, ainsi que l’appartement d’un compagnon à Milan. Ils recherchaient trois personnes accusées d’avoir participé à une attaque contre le chantier du TAV en Val Susa dans la nuit du 13 au 14 mai dernier. Les trois personnes ont été incarcérées à la prison des Vallette à Turin, où se trouvait déjà Niccolo’, quatrième personne mise en cause dans cette histoire. Tous les quatre sont accusés selon la presse «d’activité à visée terroriste». Des nouvelles bientôt.

Leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti

c/o Casa Circondariale « Lorusso e Cutugno »
Via Maria Adelaide Aglietta 35
10149 Torino
Italie

LBERTÉ POUR TOU-TE-S

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credenza

COMMUNIQUÉ DE SOLIDARITÉ

Que souffle encore le vent de la délivrance
Solidarité avec Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio

Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, une trentaine d’anonymes no tav a attaqué le chantier de la Grande Vitesse en Val Susa, endommageant des équipements. Une action rapide et précise qui avait démontré, une fois de plus, que le camp retranché de la Clarea n’est pas inviolable, en faisant flotter de nouveau le doux vent de la délivrance. L’action a été défendue publiquement, dans une assemblée populaire à Bussoleno, par le mouvement
no tav.
Aujourd’hui, 9 décembre, la police politique, sur ordre des parquets de Turin et Milan, a incarcéré quatre compagnons (il y aurait trois autres inculpés) pour « attentat à finalité de terrorisme », accusés d’avoir pris part à l’action de mai. Tout cela huit ans après l’invasion et les dégradations de masse du chantier de Venaus.
Comme c’est arrivé tant d’autres fois (y compris en Val Susa il y a quelques mois), l’État accuse de « terrorisme » ceux qui résistent à ses projets dévastateurs, à ses chantiers militarisés, à ses gaz, à son fil barbelé, à ses « zones rouges », à ces matraques. Nous nous fichons de savoir si Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio ont participé ou non à l’action contre le chantier de Chiomonte.
Ce que nous savons c’est qu’à l’annonce de l’attaque nous avons exulté comme tant d’autres, dans la Vallée et pas seulement.
Ce que nous savons c’est que les châtaigniers centenaires abattus par les bulldozers à la Clarea sont une blessure ouverte, qui brûle.
Ce que nous savons c’est que le terroriste est celui qui affame, exploite, dévaste et bombarde et certainement pas celui qui s’oppose au massacre environnemental, qui se bat pour un monde sans profit et sans pouvoir.
Ce que nous savons c’est que Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio sont nos amis et compagnons, généreux et combatifs toujours en première ligne dans les luttes, à Turin, à Milan, en Val Susa et partout où leur tête et leur cœur les appellent.
Ce que nous savons c’est que nous les voulons libre tout de suite, dans les rues et sur les sentiers avec nous.
Ce que nous savons c’est que ces arrestations n’arrêteront pas la lutte contre la grande vitesse et le système qu’elle incorpore et défend. Dans et autour du mouvement no tav est née et s’est diffusée une solidarité qui a toujours su répondre aux manœuvres répressives (chaque fois préparées par la machine de guerre médiatique), généralisant ses propres raisons et ses propres pratiques. Ni innocents, ni coupables. Qu’aucun chantier de l’injustice – avec ses mille excroissances – ne se sente à l’abri. « Nous préférerons vous fâcher ».
Troupes d’occupations, politiciens et journalistes : les terroristes c’est vous !
Liberté pour Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio !

Anarchistes de Rovereto et de Trento

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[Reçus par mail]

Voir sur Informa-Azione

 

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Avalanche n°0, bulletin international de correspondance anarchiste

Cliquer sur la couverture pour télécharger Avalanche n°0

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« Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir. »

Le PDF du n°0 (60 p., décembre 2013), est disponible en anglais et en français sur le blog : http://avalanche.noblogs.org/

Edito du n°0

Ceci est le point zéro d’un nouveau projet.

Depuis les premières imprimeries clandestines et les brochures qui passaient sous le manteau de main en main jusqu’aux tables de presse aux sorties de métro ou dans des locaux avec des activités anarchistes : les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

D’autres projets qui se sont hasardés sur un chemin semblable ont sans doute existé. Mais nous avons souvent eu l’impression de nous trouver face à des informations fragmentaires et des « nouvelles ». Bref, ils nous ont laissés sur notre faim, sans nous donner suffisamment de matière pour affiner des méthodes, approfondir des idées, élaborer des perspectives ou aiguiser des affinités.

Une publication régulière qui passe de main en main crée des possibilités de confrontation critique et de débat. Une publication sur papier paraissant à quelques mois d’intervalle laisse suffisamment de temps pour approfondir tel aspect. C’est peut-être une goutte d’eau dans la mer, mais c’est le pari que nous voulons faire.

Il semble que ces dernières années, dans de nombreux coins du monde, se multiplient à nouveau des tentatives de mener des publications anarchistes : des feuilles orientées vers l’agitation, de petits journaux servant de torches dans l’obscurité de la résignation ; comme quelques tentatives de s’aventurer dans l’approfondissement nécessaire des idées anarchistes, dans l’analyse critique des rapports sociaux et des progrès de la domination. C’est alors avec un certain enthousiasme que nous jetons ce projet de correspondances internationales dans cette mêlée multiple. Multiple, au sens où la force de l’anarchisme a peut-être toujours été le refus de l’unité idéologique et de la soumission à une discipline de parti, une force qui réside dans la multiplicité et la richesse des convictions et des sentiers individuels qui s’inspirent, s’encouragent et se poussent à travers la critique réciproque.

Les articles repris dans ce numéro zéro ont généralement déjà été publiés ailleurs, même si ce n’est que rarement sur papier, mais pour les prochains numéros, nous invitons chaleureusement les compagnons à envoyer des contributions qui correspondent aux desseins de cette publication. Nous voudrions le souligner – le but étant de contribuer à des correspondances entre anarchistes au-delà des frontières – le numéro que vous avez entre les mains est un numéro zéro, une première invitation. Il est devenu plus gros que prévu, probablement parce qu’une sorte de mouvement de dépassement s’imposait. Cela ne veut cependant pas dire que ce numéro est complet, il manque certainement beaucoup de choses et cela sera encore le cas dans les prochains numéros. Ce projet ne sera jamais représentatif, car alors il devrait se prétendre la représentation de quelque chose de bien délimitée, d’un terrain jalonné de limites que nous n’avons nullement l’intention de respecter. La représentation, c’est le coup mortel pour la vie, pour l’individualité et pour la révolte qui cherche à se défaire de toutes ses chaînes. Des mécanismes de représentation ou de politique ne sont malheureusement pas étrangers aux anarchistes et compliquent les pollinisations croisées, les approfondissements affinitaires et la confrontation (parfois nécessairement dure) d’idées et de perspectives. Nous osons espérer que cette publication sera une des nombreuses contributions pour mettre ces mécanismes en pièces.

Au cours de son histoire tumultueuse, l’anarchisme a produit pas mal de fantômes. Des organisations formelles ont souvent, voire systématiquement, étouffé la révolte individuelle et la perspective de l’attaque directe et immédiate contre l’autorité. Des illusions quantitatives ont travesti la lutte contre tout pouvoir en la présentant comme la construction d’un contre-pouvoir capable un jour, de contrebalancer la domination. Des mentalités politiques et opportunistes ont bassement dépouillé l’anarchisme de son essence même. Cependant, il y a toujours aussi eu des anarchistes qui ne se sont pas laissés duper par de telles sirènes. Des anarchistes qui ont, sans attendre, engagé la lutte contre l’autorité sous toutes ses formes, qui ont cherché et trouvé leurs compagnons et complices sur la base de l’affinité, qui n’ont pas mis de côté ou camouflé leurs idées en échange d’applaudissements ou d’un peu de confort provisoire et qui, parcourant ces chemins, ont développé des perspectives et des méthodes révolutionnaires et insurrectionnelles qui continuent à vivre jusqu’à ce jour. Cet anarchisme informel ou autonome – pour autant que le terme anarchisme sans plus d’adjectifs ne suffise pas – reste vivant encore aujourd’hui, et a, selon nous, besoin de tout ce qui peut en approfondir et aiguiser les idées : des expériences de combat comme des considérations critiques, des correspondances entre compagnons comme des explorations de perspectives subversives, des pratiques d’attaque contre des réalisations de la domination comme des agitations contre la résignation et l’acceptation qui sont autant de piliers qui maintiennent la domination.

Nous saluons tous les traducteurs et traductrices dont nous utilisons ici sans gêne les efforts (Contrainfo, Non Fides, Act for Freedom Now, Brèves du Désordre et des anonymes). Et nous nous excusons auprès de ceux qui s’incommoderont peut-être de traductions avec des incorrections ; notre but est de rendre disponible une traduction de bonne qualité et compréhensible, mais une traduction parfaite n’est pas à notre portée. Pour finir, profitons de l’occasion pour saluer tous les anarchistes qui partout dans le monde se battent contre l’autorité et approfondissent leurs idées sur les sentiers de la subversion.

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[Belgique] 127 BOUM !

Dimanche après-midi [le 8 décembre 2013] , une bande de joyeux lurons s’est pointée devant le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Après quelques mots échangés avec les détenu.e.s qui étaient dans la cour, les gardien.ne.s ont rapidement fait rentrer les prisonnier.e.s à l’intérieur pour éviter tout contact…. Les maton.ne.s sont rentré.e.s sous des « Dégage connasse, démissionne !!! » et « FLIC, MATONS, DANS L’AVION ! »

Même si le centre n’a pas brûlé ce jour là et qu’aucune évasion n’a eu lieu, la rage s’est exprimée un peu face à ces prisons avec des pétards, fumigènes et feux d’artifices, le tout accompagné d’un joyeux tintamarre.

L’envie de cette balade était de montrer la solidarité avec les sans-papiers et de gueuler la colère concernant l’existence des centres et la mort d’un détenu cette semaine au centre fermé de Bruges.

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[Publié sur Indymedia Bruxelles le 9 décembre 2013]

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Ibrahim libéré aujourd’hui 9 décembre 2013

Ibrahim a été libéré devant le JLD cet après midi sur un vice de procédure. Merci pour tout-e-s celles et ceux qui ont apporté leur solidarité !

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers

libertePour mémoire :

D’une prison à l’autre, Solidarité avec Ibrahim El Louar – RDV pour l’audience devant le JLD, lundi 9 décembre 2013 à 14h au tribunal annexe de Meaux

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16-22 décembre : Semaine de solidarité internationale avec les 5 anarchistes arrêté-es à Barcelone

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16-22 décembre : Semaine de solidarité internationale avec les 5 compagnon-nes arrêté-es le 13 novembre à Barcelone

Le 13/11/13 la Police Nationale arrête 5 compagnonnes sous la Loi Antiterroriste. Deux d’entre eux se trouvent en prison préventive (en régime FIES) et les trois autres ont été libérés mais avec des charges. Cette attaque du Ministère de l’Interieur fait partie d’un coup destiné à frapper une partie du mouvement anarchiste et d’un contexte où les politiques prévoient des soulèvements sociaux et des actions en réponse à la misère dans laquelle ils nous maintiennent pour alimenter leurs affaires et leur pouvoir. L’Etat n’hésite pas à réprimer celles et ceux qui remettent en question et attaquent ce qui nous opprime ; la presse n’hésite pas à diffuser et à participer à l’appareil répressif de la police ; pour notre part, nous n’hésitons pas à nous solidariser avec nos frères et soeurs, nous n’hésitons pas à nous opposer à quelque ordre que ce soit qui cherche à nous imposer sa volonté,

MANIFESTATION LE 21 DECEMBRE, A 18H AU FORAT DE LA VERGONYA (BARCELONE)


APPEL A LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE DU 16 AU 22 DECEMBRE

Le 13 novembre 2013, cinq compagnon-nes anarchistes ont été arrêté-es à Barcelone, accusées de faire partie d’une “organisation terroriste” et d’avoir placé un engin explosif à la basilique del Pilar. Après le transfert devant l’Audiencia Nacional, trois d’entre eux ont été relaché-es avec charges cinq jours plus tard, tandis que les deux autres compagnonNes étaient mis en détention. Ils sont tous et toutes sous le coup d’accusations d’“appartenance à une organisation terroriste”, de “destruction accomplie« , et de “conspiration en vue de destruction”. Les compagnon-nes incarcérés, Francisco et Mónica, se trouvent actuellement en régime FIES 2 dans les prisons madrilènes de Navalcarnero et Estremera. Ils sont en forme et plein-es de force.

L’ensemble de cette opération policière a été entourée d’un grand sensationalisme médiatique, la presse insistant sur la dangerosité des personnes arrêtées (en publiant même leurs photos, bien que ce soit interdit par leur propre code déontologique), sur leur appartenance à une organisation terroriste affublée d’un nom plus long que le titre d’un film d’Almodóvar, à caractère international, et surtout extrêmement dangereuse, pâle copie d’Al-qaeda. La presse a clairement relayé ce que les hautes sphères policières lui disaient de publier. Remplissant sa fonction, elle a tenté de créer un climat alarmiste de peur dans une population dont les préoccupations sont bien moins le sort d’une église ou la crainte de mourir au cours d’un attentat anarchiste, que les conséquences quotidiennes des plus crues de la spoliation capitaliste et des agressions de l’Etat.
Si est terroriste ce qui inspire la terreur, les mass media disputent le titre à’Al-qaeda.

Que dire face à cette situation ? Simplement que la tradition anarchiste a toujours été fertile en attaques et en défenses contre le pouvoir, en mots et en actes, par les explosifs, oui, mais aussi à travers les grèves, les athénées ou les publications. Elle a toujours désiré construire un monde sans gouvernants ni gouvernés, sans exploitation ni oppression, et par conséquent a toujours voulu détruire ce monde d’autorité, de misère et d’infamie, en ce qu’il est complètement incompatible avec la liberté.

En dépit de tout ce que peuvent dire l’Etat et la presse, malgré les règles de conduite et la pacification sociales appliquées par le citoyennisme et autres ignominies anesthésiantes pour que la population travaille, consomme et se taise, la lutte contre la domination continue avec les moyens nécessaires, qui, aussi violents et durs qu’ils puissent être, ne rivaliseront jamais avec l’ultraviolence systématique de l’Etat et du capitalisme. En effet, ce sont des milliers de millions de personnes que ces derniers condamnent à l’exploitation, à la faim et à la mort.

Que dire de l’Eglise catholique ? Responsable de milliers de morts, d’endoctriner et de terroriser dès l’enfance des millions d’esprits, de dicter ses idées aberrantes à des millions de corps, de faire du business sur la pauvreté et la souffrance. Une organisation hiérarchique de la terreur et de la répression telle que l’Eglise (de n’importe quelle sorte) ne provoque aucune pitié en nous lorsqu’elle est attaquée.

Que dire de la monarchie ? Institution parasitaire qui, comme l’Eglise, vit à nos dépens et assure la cohésion de l’Etat et de l’armée, des appareils répressifs et de l’autorité. Nous n’allons surement pas pleurer sur les petits malheurs de la maison royale.

Que dire des banques, des entreprises, des politiques… ? Nous ne pourrions accueillir leur destruction qu’avec un sourire de satisfaction.

Cependant, on n’entend guère parler du visage injuste et cruel inhérent à nos ennemis. L’ordre doit nécessairement être maintenu, et pour cela on isole et on combat les facteurs de désordre. Rien de plus logique de la part de l’Etat, du capitalisme et de leurs laquais. C’est leur devoir. Le nôtre, celui que nous nous donnons à nous-mêmes, consiste à soutenir nos compagnon-nes et à continuer à lutter jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une pierre à l’édifice de l’autorité, jusqu’à ce qu’aucune prison ne subsiste, jusqu’à ce que plus personne ne dise à l’autre ce qu’il doit faire.

Toute notre solidarité avec les arrêté-es de Barcelone, ainsi qu’avec tou-tes les compagnon-nes poursuivi-es, incarcéré-es, réprimé-es sur l’ensemble du globe terrestre.

Mort à l’Etat et Vive l’anarchie !

Des anarchistes de Barcelone

Pour écrire aux compagnons :
Mónica Andrea Caballero Sepúlveda
CP Madrid VII Estremera
Crta. M-241 km 5,750
28595 Madrid

Francisco Javier Solar Domínguez
CP Madrid IV Navalcarnero
Crta. N-V km 27,7
28600 Madrid

[Publié sur Contra Info le 30 Novembre 2013, traduit de l’espagnol par les Brèves du désordre]

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Pour mémoire :

Espagne : quelques mots de Francisco Solar depuis la prison de Navalcarnero (Madrid)

Espagne : Francisco et Monica transférés dans deux prisons différentes de Madrid

Espagne : A bas les murs de l’Etat

Barcelone : prison préventive pour deux compagnons, contrôle judiciaire pour les autres

Mise à jour sur les arrestations d’anarchistes à Barcelone

Chili/Espagne : Étendre les liens de solidarité

Espagne : Cinq anarchistes arrêtés à Barcelone

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« A Gênes, les jours sont tous égaux »

« A Gênes, les jours sont tous égaux » (1)

En effet, il semblerait que ce soit le cas. Dans la capitale de la Ligurie, une cour de justice a récemment condamné deux anarchistes à une dizaine d’années de prison pour avoir jambisé en mai 2012 un administrateur de l’industrie nucléaire.

A Gênes encore, il y a quelques années, une cour de justice a condamné plusieurs rebelles (certains anarchistes, d’autres pas, cela n’a pas d’importance) à une dizaine d’années de prison pour avoir participé en juillet 2001 aux émeutes contre le G8. Contre les seconds, la « déesse aux yeux bandés munie d’une épée » s’est acharnée un peu plus, mais à la différence des premiers, ces derniers n’ont pas bénéficié des réductions de peine prévues par le choix d’un procès raccourci [rito abbreviato]. Quoi qu’il en soit, tous comptes faits, il n’y a pas de différence flagrante.

L’Etat ne fait pas de différences lorsqu’il s’agit de ses ennemis déclarés. Qu’ils brisent des vitres de banques au milieu de beaucoup d’autres manifestants et lancent des pierres contre les forces de l’ordre, ou qu’ils fassent feu tous seuls contre un manager de l’atome, pour lui cela revient au même. Ils sont de toute façon coupables de révolte, du refus de se soumettre. Et surtout, ils sont retenus coupables de l’avoir fait volontairement, de ne pas s’être retrouvés là par hasard -masqués et avec quelque outil à la main-, devant le domicile d’un ennemi ou dans de petites ruelles blindées.

Incroyable ? Qui sait si la répression réussira là où des années d’absence de débats internes au sein du mouvement ont échoué. Si elle réussira à instiller quelque doute chez ceux qui pensent pouvoir établir un classement au mérite des actes de révolte, chez ceux qui pensent pouvoir décréter une distinction entre révolte collective et révolte individuelle, uniquement à partir du montant du prix à payer. Que ceux-là réfléchissent aux deux verdicts de Gênes. Puis, s’ils veulent continuer à défendre qu’il faut beaucoup plus de courage pour agir à quelques uns plutôt qu’à beaucoup, qu’ils changent au moins d’argument.

Espérons également n’avoir pas à attendre la répression pour être débarrassés d’un autre lieu commun néfaste, identique au premier : ce mérite existerait au sein de la révolte, cette distinction serait sensée, mais elle devrait aller de conserve avec la quantité de ses protagonistes. Comme si la guerre à la société ne devait pas permettre la libre expression de chaque aptitude et inclinaison individuelle, comme si en son sein chacun ne pouvait pas choisir la position qui lui convient le mieux.

Promenades de nuit ou marches à la lumière du soleil, mouvements solitaires ou descentes en groupe… ce n’est qu’une question de goût, d’inclinaisons, d’aptitudes. Qui plus est, ces derniers sont immuables ou alternent selon mille influences et circonstances. La seule chose qui fait la différence à nos yeux est la perspective, parce que c’est le point de vue qui donne la sensation du volume, de la profondeur, de la distance, de la pertinence de ce que nous percevons.

Rien d’autre.

1. NdT : Référence à la chanson de Paolo Conte, Genova per noi (1975)

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[Publié sur finimondo le  6 décembre 2013, traduit de l’italien les Brèves du désordre]

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Attaque

Comme un compagnon le résumait plutôt bien, il faut deux choses pour agir : des idées et des moyens.

Développer et comprendre ses idées, critiquer les préjugés et les lieux-communs, saisir le sens de son hostilité contre le monde qui nous entoure. Conquérir l’espace et le temps pour réfléchir, une chose qui devient toujours plus difficile dans ce monde ; discuter et approfondir avec quelques compagnons. Ne pas céder à la facilité et à la superficialité ; ne pas reculer devant les efforts qu’exigent la réflexion et l’approfondissement. Faire les choses vite ne va souvent pas de pair avec faire les choses bien. Découvrir les affinités ; vivre les ruptures inévitables ; tourner le dos à l’intégration, sa tromperie et ses promesses. Être cohérent et vaillant avec ses idées, avoir confiance en soi-même pour être capable de faire confiance à d’autres compagnons. Et ensuite, se décider à agir : composer la mosaïque de la compréhension et de la volonté pour passer à l’attaque.

A partir de là, il faut affronter des questions plus pratiques. Où puis-je assaillir et attaquer l’ennemi par surprise ? Où se trouve cet ennemi aujourd’hui, comment ne pas tomber dans le piège des fantômes et des images que le pouvoir exhibe autour de soi ? Pour frapper bien, il faut comprendre à travers quel temps et quel espace l’on se meut. Il faut être à l’affût pour saisir l’occasion en plein vol, mais sans attendre. L’attaque est une chose très sérieuse, mais elle est un jeu. Un jeu où les règles sont déterminées par la compréhension et la volonté des assaillants. On ne peut pas espérer que tout tombe du ciel d’un coup, il faut faire les efforts nécessaires pour étudier les moyens d’attaque à notre disposition, les aspects techniques de l’objectif à détruire, les pratiques pour détourner la surveillance. L’ennemi ne fait pas de cadeaux, l’attaque est une question d’intelligence rebelle et de volonté insurgée.

Rester encore sur la défensive signifie enterrer un peu plus la possibilité d’une transformation révolutionnaire, chaque jour pendant lequel la domination se maintient. Il s’agit de prendre l’initiative et de passer à l’assaut. Non pas pour prouver quoi que ce soit au pouvoir, ni pour attirer les projecteurs des metteurs-en-scène de la politique et de la représentation sur soi, mais pour frapper et détruire les structures et les hommes qui incarnent l’autorité. Comme un courant souterrain qui sape les édifices millénaires de la domination.

Si organisation il y a besoin, ce n’est qu’une simple question technique, une organisation des tâches pratiques. Les groupes d’attaque sont autonomes et indépendants, une garantie à ce que la créativité subversive ne puisse être réduite à un schéma unilatéral et figé, meilleure défense aussi contre les tentacules de la répression, meilleure situation imaginable pour rester agiles et imprévisibles. Uniquement à partir d’une telle autonomie, la coordination informelle et agissante est imaginable et souhaitable ; une coordination qui coïncide avec des perspectives et des projets partagés. Les petits groupes de feu ne sont pas séparés dans l’ensemble des activités révolutionnaires, ils en font partie. Ils nagent comme des poissons dans l’océan de la conflictualité sociale. L’archipel des groupes de combat autonomes livre une guerre diffuse qui échappe à tout contrôle, représentation et encerclement par la domination.

Personne ne peut croire que la révolution sociale et la subversion seraient uniquement l’œuvre des groupes d’action. Ils ne sont ni plus, ni moins que ce qu’ils sont et ce qu’ils sont capables de faire : un peu de levure dans la fermentation sociale, un peu de courage et de détermination face à la résignation et la collaboration, quelques suggestions par rapport à l’identification de l’ennemi et des destructeurs acharnés et passionnés. Mais individuellement, c’est la grande aventure d’une vie conçue comme révolte, le doux sentiment de palper parfois la cohérence entre ce que nous pensons et ce que nous faisons. La révolte, c’est la vie.

[Texte extrait de Salto, subversion & anarchie, n° 3 juillet 2013]

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D’une prison à l’autre, Solidarité avec Ibrahim El Louar

RDV pour l’audience devant le JLD, lundi 9 décembre 2013 à 14h au tribunal annexe de Meaux, qui jouxte le centre de rétention du Mesnil Amelot

D’UNE PRISON À L’AUTRE

Solidarité avec Ibrahim El Louar

 Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne, Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en préventive à Fleury-Mérogis. En centre de rétention, l’évasion n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur d’autres chefs d’inculpation.

Le 2 avril 2013, les juges de la cour d’appel de Paris l’ont condamné à 1 an de prison ferme pour les violences aggravées sur agents dépositaires de l’autorité publique en état de récidive légale. En première instance, sans avocat et sans interprète, il avait été condamné à 2 ans. Quand on est isolé, étranger et qu’on ne parle pas français, sans avocat, la justice écrase d’autant plus.

Mercredi 4 décembre il arrivait en fin de peine et devait être libéré. Malheureusement ce ne sont pas ses proches qui l’ont accueillit à la sortie, mais une escorte de la PAF qui l’a transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot.

À Fleury Mérogis, une brigade spéciale de flics est chargée de veiller à ce que les sans papiers incarcérés soient expulsés ou enfermés en centre de rétention à l’issue de leur peine.

Lundi il devrait passer devant le JLD, situé dans la nouvelle cité judiciaire qui jouxte le centre du Mesnil Amelot, dans l’anonymat de la zone aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle

D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt, du centre de détention au centre de rétention, le chemin est tout tracé. Le pouvoir profitera toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et l’expulsion.

Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se répètent : en 2012, 58 personnes ont réussi à se faire la belle des centres de rétention. À Hendaye (sud-ouest) le 1er novembre 2013, deux personnes se sont évadées. Une a été rattrapée et condamnée à 1 mois de prison tandis que l’autre court toujours.

A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à la prison pour étranger du Canet. Après des mois d’instruction, de prison et de contrôle judiciaire, deux anciens retenus ont été condamnés le 26 novembre 2013 à un an de prison ferme.

Pour Ibrahim comme pour les autres, il est important d’être solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.

À BAS TOUTES LES PRISONS

evasionpalaiseau [a] riseup.net

[Repris de Sans papiers ni frontières le 8 décembre 2013]

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Délibéré d’Arras et d’autres nouvelles de Christine

Le 19 septembre Christine été jugée par le tribunal d’ Arras pour des faits survenus au Centre de Détention (CD) de Bapaume : refus de donner ses empreintes ; « violences » pour s’être débattue sous les coups des matons ; « menaces » pour avoir crié à un mastodonte qu’elle allait lui péter la gueule ; « dégradations » pour avoir gravé sur les murs de la cour « Mur par mur, pierre par pierre, nous détruirons toutes les prisons ! » et foutu le feu dans les différentes cellules dans lesquelles elle est passée. La procureur réclamait la peine plancher, soit 1 an de prison ferme supplémentaire pour Christine (Voir ici un compte-rendu de ce procès et ici sur les événements précédents).

Jeudi 26 novembre, le délibéré est tombé. Le tribunal a suivi de près le parquet en donnant 1 an ferme dont 6 mois en sursis mise à l’épreuve, il ajoute également une amende de plusieurs centaines d’euros pour dommages et intérêts aux matons qui avaient porté plainte après avoir cogné Christine (200€ pour Bocquet, 300€ pour Coret et encore 200€ pour un troisième). Les conditions du sursis mise à l’épreuve sont l’obligation d’indemniser les « victimes » et une obligation de travail. Beau chantage, arrondir une fin de mois à la matonnerie ou prendre 6 mois de plus !

Sans surprise la justice a défendu ses chiens de garde et rallongé considérablement le peine de Christine. Avec cette nouvelle peine son hypothétique date de libération passe à fin 2015. À cela s’ajoutera encore un procès en appel à Lyon dont il manque toujours la date.

Aujourd’hui et depuis mi-octobre, Christine est incarcérée au CD de Réau en banlieue parisienne. Elle est toujours en régime « portes fermées » [1] mais a pour l’instant à peu près évité la case mitard/isolement. Elle est donc de nouveau en contact avec d’autres détenues. Ce qui n’était plus le cas depuis le mois de juillet (enchaînement de mitard/isolement à Bapaume puis à Séquedin).

Pour lui écrire à Réau : Christine RIBAILLY (écrou 3373) CPSF – le Plessis Picard – Réau 77558 MOISSY CRAMAYEL Cedex

[1] Contrairement aux Maisons d’Arrêt, les Centres de Détention (CD) et les Maisons Centrales (MC) permettent une détention en régime de « portes ouvertes ». Les portes des cellules y sont ouvertes en journée et fermées par les matons seulement la nuit. En journée les détenu(e)s peuvent entrer et sortir sans restrictions, donc être dans le couloir de l’aile et passer d’une cellule à une autre. Le temps de promenade possible y est plus grand, l’accès aux différentes activités moins limité et l’accompagnent par des matons lors des mouvements n’y est pas systématique. De tels « avantages » implique la possibilité du retrait de ces même « avantages ». Ce retrait s’appelle régime de « portes fermées ». C’est un équivalent du régime général en Maisons d’Arrêt. Officiellement, le placement en régime de « portes fermées » n’est pas une mesure disciplinaire mais administrative. Dans la pratique, cela fait partie du même panel répressif que les Quartier d’Isolement et Quartier Disciplinaire. Carotte ou bâton, on y voit plus très clair.

Trois de ses dernières lettres sont retranscrites.

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Ibrahim, retour à la case départ

Incarcéré suite à l’évasion du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012, Ibrahim avait été condamné à 1 an de prison ferme par la cour d’appel de Paris le 2 avril 2013. Aujourd’hui, mercredi 4 décembre il arrivait en fin de peine et devait être libéré.

Malheureusement il n’est pas sorti seul de la prison de Fleury Mérogis, mais sous escorte de la PAF pour être transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot. Il avait déjà été condamné à une Interdiction du Territoire Français de trois ans le 5 novembre 2012.
À Fleury Mérogis, une brigade spéciale de flics est chargée de veiller à ce que les sans papiers incarcérés soient expulsés ou enfermés en centre de rétention à l’issue de leur peine.

Lundi il devrait passer devant le JLD, situé dans la nouvelle cité judiciaire qui jouxte le centre du Mesnil Amelot, dans l’anonymat de la zone aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle. Soyons nombreux et nombreuses pour le soutenir.

[Heure de l’audience de lundi à venir…]

Reçu par mail

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