[Besançon] Quelques coups contre la gentrification…

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2013, quelques actions contre la gentrification ont été menées dans Besançon: la soirée a débuté par le sabotage d’un engin de chantier du tramway (il est certain que le réservoir est Hors-Service), puis de nombreux slogans contre la gentrification sont venus redécorés les murs encore frais des logements neufs de la ville.

Dans la rue Luc Breton en plein centre-ville, alors que le panneau ‘Decaux’ de la station de Vélocité tombait en miettes, le bureau d’Eiffage immobilier a été attaqué à coups de pierres, laissant un gros trou au milieu d’une des vitres (malheureusement rapidement remplacée). Ce local d’Eiffage immobilier est promoteur des appartements « loft & luxueux » des Passages pasteur toujours en chantier: ces appartements pour bourgeois entoureront un centre-commercial avec parking souterrain d’ici peu.

Les agents de la gentrification sont partout vulnérables, les pourritures d’architectes, d’urbanistes et promoteurs ont pignon sur rue… (on peut citer, concernant leur même projet, les cabinets d’architectes ‘Chapman & Taylor’ pour le centre-commercial; ‘Laffly-Morel’ pour les logements, dont leur bureau est situé à Besançon…)

Parce que la révolte permanente contre ce monde passe par la destruction de leurs infrastructures…

Soyons imprévisibles et incontrôlables !

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[Publié sur Indymedia Nantes le 3 novembre 2013]

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[Bruxelles] La Ruina – Un recueil des textes et tracts issus de la lutte contre la maxi-prison.

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Trouvé sur La CavaleContre la prison et son monde

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[Marseille] Attaquons la ville-surveillance

ville_surveillanceAttaquons la ville-surveillance … et le monde qui la (re)produit !

Depuis quelques années, la mairie installe des caméras de vidéo-surveillance. Noailles, La Plaine, Belsunce. Tout le centre ville. Des milliers de caméras. Elles arrivent et elles sont mal acompagnées. Précédées par leur lot de chantiers, de flics, de fric, d’expulsions, de hausses des loyers, d’artistes et de touristes. Euromed 1 et 2, 2013 capitale de la culture, ANRU…

Aménagement du territoire, rénovation urbaine, tout ça pour ne pas dire: expulser les indésirables, détruire les espaces ingouvernables, étendre le contrôle, engendrer des milliards (Mairie, État et Entreprises privées main dans la main) : ILS CONSTRUISENT LA VILLE SUR NOS VIES.

Face à ces offensives, il est difficile de s’opposer frontalement. Tant ces machines de guerre semblent démesurées et inaccessibles, se projetant sur des dizaines d’années. Mais, en même temps, de part son omniprésence, la restructuration de la ville nous offre une multitude d’angles d’attaques. En certains endroits, la machine prend forme. Elle est là, vulnérable, à portée de mains : mobilier urbain, installations d’artistes, stations de Vélos, agences immobilières, panneaux de pub, caméras… Libre cours à notre imagination. Autant de cibles que l’on peut attaquer, simplement…

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[Repris de Marseille Infos Autonomes le 21 octobre 2013]

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Lucioles n°12 – octobre 2013

Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit.

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Lucioles est un bulletin apériodique, on pourra y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. Nous y parlerons des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

http://luciolesdanslanuit.blogspot.fr

Cliquer sur la première page pour télécharger Lucioles n°12.

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[Pantin – 93] Crève la taule

Vinci bâtit des taules. Eiffage bâtit des taules.

Les deux sont des importants rouages de cette société carcérale.

Jeudi 3 octobre, au petit matin, on a mis le feu à une voiture Vinci et à une camionnette Eiffage, rue du 8 mai 1945, à Pantin.

Crève la taule et son monde !

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[Publié sur Indymedia Nantes le 6 octobre 2013]

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Sans relâche – A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge

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Sans relâche

A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge

Petit rappel des faits

Depuis plusieurs années, différents coups de pression contre des anarchistes et des antiautoritaires sur le territoire belge se sont succédés. Les perquisitions qui ont eu lieu en septembre 2013 dans cinq domiciles à Bruxelles, Gand et Louvain en sont le dernier épisode. Fin mai, trois autres domiciles et la bibliothèque anarchiste Acrata avaient déjà été perquisitionnés. Ces initiatives de la juge d’instruction Isabelle Panou se situent dans le cadre d’une enquête pour « organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendies volontaires », ouverte en 2008. Mais les forces répressives ne se sont pas limitées à ces perquisitions. A plusieurs reprises, elles ont cherché à recruter des mouchards pour espionner les activités d’anarchistes et d’anti-autoritaires. Elles ont eu recours aux « méthodes d’enquête extraordinaires », cachant notamment une caméra de vidéo-surveillance à l’intérieur de l’appartement de deux anarchistes bruxellois. Elles effectuent également des surveillances, dressent des rapports sur « la menace anarchiste », organisent des tracasseries administratives pour compliquer la vie des compagnons, passent des informations sur des individus à d’autres polices dans le monde, lancent des convocations pour des interrogatoires, publient de calomnies dans la presse etc. Plusieurs compagnons ont aussi fait de courts séjours de quelques semaines derrière les barreaux. Bref, en plaçant tous ces faits dans un cadre plus large, on comprend aisément que la répression cherche par plusieurs biais à freiner ou paralyser les pensées et les actes qui visent à détruire ce monde d’autorité. Cela ne nous amène néanmoins pas à parler d’un lourd climat répressif comme ce qu’on peut voir dans d’autres pays. Soyons clair sur ce point : c’est loin d’être le cas. De toute façon, il n’y a rien d’étonnant ou de particulier au fait que les forces de l’ordre aient des intentions malveillantes vis-à-vis des ennemis de l’autorité.

L’enquête vise vraisemblablement un certain nombre de luttes, d’agitations et d’initiatives, de plus ou moins forte intensité : la lutte contre la prison et la solidarité avec les mutineries dedans ; celle contre la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et la machine à expulser ; les initiatives et attaques contre les veines de la ville-prison (construction de nouvelles lignes de train rapide RER autour de Bruxelles et transports en commun en général) ; l’agitation contre les huissiers, contre l’OTAN et sa présence à Bruxelles, contre les institutions européennes et les eurocrates ; ou encore la lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles…

Où-en sommes nous ?

Si on peut se triturer les neurones pour analyser les manœuvres répressives de l’État, cela nous intéresse davantage de continuer à porter notre attention sur ce que nous pensons, ce que nous voulons et comptons faire pour critiquer ce monde de marchandises et de pouvoir, pour encourager la remise en question et le refus, pour diffuser la révolte contre tout ce qui nous opprime. En effet, au long de ces années, des luttes ont vu le jour, même si elles ont souvent été menées dans des conditions pas nécessairement très favorables et entourées par les marasmes de la résignation. Des idées corrosives ont été diffusées, discutées et partagées, des centaines d’actions, d’attaques et de sabotages – de toute forme, mais toujours hostile au pouvoir – ont parsemé des parcours de lutte et de révoltes. Des complicités ont été nouées, des solidarités se sont exprimées, des affinités se sont approfondies et à quelques reprises, on a pu voir le béton de l’oppression et de la soumission se fissurer.

Il va de soi que l’approfondissement et l’affûtage des idées anarchistes dans ces contrées n’ont pas échappé à l’attention des chiens de garde. La critique de la fixation quantitative et du fétichisme de l’organisation formelle, le refus de toute médiation et de toute représentation politique ont contribué à faire naître des espaces informels, affinitaires et autonomes, où les idées cherchent à aller main dans la main avec la pratique et l’offensive. C’est ainsi que des compagnons ont commencé à frayer, chacun et chacune, leur propre chemin pour affronter la domination, combattant les logiques politiciennes, refusant la paralysie de l’attente et armant leurs cerveaux et leurs mains pour détruire ce qui est juste intolérable. C’est la liaison passionnelle et individuelle entre idées et volontés, entre désirs et critiques qui les pousse à agir pour frapper les structures et les hommes de la domination au moment et de la manière qui leur semblent justes et opportuns, prônant en même temps le sabotage et l’attaque comme des moyens à la portée de toutes et de tous qui veulent se battre pour la liberté. Parfois ces compagnons ont rencontré, dans les rues ou dans des révoltes partagées, d’autres rebelles, d’autres réfractaires qui se battent à leur manière contre ce qui les opprime. Si le pouvoir pourrait bien avoir peur de quelque chose, c’est sans doute de la possibilité d’une contamination toujours plus vaste, d’idées et de pratiques ; de la reconnaissance réciproque entre rebelles et révoltés ; de la rencontre entre les différentes rébellions (dans les prisons, dans les quartiers, dans les camps de travail, dans les centres fermés, dans les camps d’éducation, dans les camps de récréation,…) qui perturbent encore de temps en temps le cauchemar d’une vie passée à bosser, consommer, subir et dormir.

Où en-sont eux ?

Il serait absurde de ne pas replacer les pressions contre les anarchistes et les antiautoritaires, contre leurs idées et leurs agitations, dans un cadre plus vaste. Si on se penche sur l’exemple de Bruxelles, capitale de l’Union européenne et carrefour de relations internationales, on voit clairement comment l’État et le capital sont en train d’intensifier leurs efforts et mettre le paquet pour perpétuer les rapports sociaux d’exploitation et d’oppression en adaptant l’environnement aux besoins du capital et du pouvoir, transformant la ville en prison à ciel ouvert pour contenir les révoltes et le dégoût d’une vie de galère. Les projets de construction de la plus grande taule de Belgique sur le territoire bruxellois ou du siège de l’OTAN, les extensions de la vidéo-surveillance et du tissu répressif (nouveaux commissariats, plus d’uniformes de toute sorte dans la rue, militarisation des transports en commun, opérations coups de poings dans les quartiers pauvres) vont main dans la main avec une politique réfléchie et planifiée d’enclavement ou de gentrification des quartiers populaires, de réaménagement de la ville à coups de grands projets immobiliers et commerciaux, d’extension de la zone européenne et des services pour eurocrates, diplomates et capitalistes, de construction de nouveaux axes de transport comme le RER afin d’huiler la circulation de la marchandise et de l’homme-marchandise. Il ne serait pas exagérer de parler d’une intensification de la guerre que mène le pouvoir depuis toujours contre les basses couches de la population.

Malgré son arrogance, le pouvoir se rend bien compte que tout cela comporte aussi des risques de tensions et de révoltes, voire d’explosions incontrôlables comme on a pu les voir dans d’autres pays ces dernières années. Malgré toute la propagande étatique et la drogue marchande, malgré l’intoxication technologique et l’abrutissement rampant, le spectre de l’insurrection n’est plus simplement une vieille chose appartenant à un passé révolu, il pointe à nouveau timidement son nez dans les cœurs et les cerveaux de ceux qui sont las de subir. C’est bien pour cela que l’État cible ceux qui parlent d’insurrection, ici comme ailleurs, et qui s’obstinent à penser et à agir à la première personne pour saper l’édifice pourri de la société autoritaire. C’est bien pour cela que l’Etat cherche à réduire au silence ceux qui parlent de révolte et de liberté, de solidarité et de révolution, c’est pour cela que l’Etat pourrait considérer utile de mettre à l’écart quelques révoltés, d’un côté pour limiter leur capacités de nuire en mots et en actes, de l’autre pour effrayer aussi tous les autres.

Jamais innocents

Face à ces coups de pression, nos pensées s’envolent immédiatement vers les nombreux compagnons ailleurs dans le monde qui se trouvent derrière les barreaux, aux révoltés assassinés par le pouvoir, aux rebelles qui affrontent au quotidien le monstre étatique et capitaliste, aux réfractaires des règles de cette société pourrie qui restent debout, dans les cachots des geôles comme dans les couloirs des villes-prison. Cela nous aide à comprendre que jamais il ne pourra y avoir d’entente ou de trêve entre ceux qui se battent contre la réduction de nos vies à celles d’esclaves de la marchandise, de l’autorité, du travail, des bagnes et ceux qui sont au pouvoir aidés de tous leurs défenseurs. En ce sens-là, nous ne pourrons jamais être innocents.

Si la menace de la prison est à affronter, il s’agit également de rejeter obstinément les sollicitations du pouvoir, même et voire de façon encore plus déterminée, quand nos luttes et idées attirent l’attention malveillante des défenseurs de l’ordre. Pour nous, affronter la répression fait partie de nos révoltes et de nos luttes et nous savons que le compromis ou l’acceptation (fût-elle temporaire ou circonstancielle) des médiations ou des pragmatismes politiques neutraliseraient la charge subversive de nos idées et de nos pratiques. Il ne s’agit pas là d’une attitude de sacrifice ou de martyre, mais d’une recherche de cohérence entre la pensée et les actes à laquelle personne ne saurait nous faire renoncer.

Comme le disaient récemment des compagnons uruguayens confrontés à la répression ces derniers temps dans un texte, les défenseurs de l’ordre sont toujours à la recherche d’eux-mêmes. Là où il y a tension subversive, affinité, solidarité, individualité, ils cherchent organisation structurée, hiérarchies, chefs et stratégies politiques. Là où il y a sabotage et refus, violence révolutionnaire et révoltes enragés, auto-organisation et initiative individuelle, ils parlent de terrorisme, de menaces à contenir et d’association de malfaiteurs, tandis qu’en vérité, ce sont eux qui terrorisent les exploités et les opprimés, ce sont eux qui menacent les gens au quotidien pour les forcer à rester dans le rang, ce sont eux qui sacrifient tant de vies sur l’autel du profit et du pouvoir. Au fond, ils sont incapables de comprendre quoi que ce soit des idées antiautoritaires, car pour comprendre les pensées et les désirs de quelqu’un, il faut au moins les avoir effleurés, ressentis ou imaginés soi-même. Comme leur horizon n’est que pouvoir, loi et autorité, ils seront toujours à peu près aveugles dans les contrées de l’anarchie et de la subversion. Face aux refus des compagnons de collaborer de quelque manière que ce soit à leur œuvre répressive, face à l’attitude de mépris envers ceux qui protègent l’ordre établi, les chiens de garde restent en effet bien seuls dans leur univers répressif. Cela ne les empêche certainement pas de réaliser quelques coups, mais ils devront marcher à tâtons dans des contrées hostiles où personne ne cherchera à communiquer avec eux, tandis que le dialogue sera ouvert avec les révoltes et les potentiels complices dans la bataille contre toute autorité.

On ne lâchera rien

Si les coups de pression peuvent aussi amener leur lot de découragements ou de craintes, nous souhaiterions plutôt tendre vers une affirmation de nos idées et de nos pratiques. Nous sommes là et on ne lâchera rien. Si nous restons muets face au pouvoir, nous adressons par contre quelques mots d’encouragement et de solidarité à tous les compagnons et révoltés. Restons sur la voie du conflit, persistons dans notre choix pour la révolte et l’attaque, continuons à arracher le masque de chimère de la paix sociale. Si le pouvoir compte transformer tout en cimetière social, on continuera à brûler dans l’ombre des rapports aliénés et autoritaires, à se griser en perturbant la monotonie que le pouvoir voudrait imposer, à répandre le virus de la révolte et la volonté de vivre dans ce monde mortifère.

Entre s’écraser devant le pouvoir ou succomber au cannibalisme social et lutter à corps perdu pour ce qui enflamme nos cœurs, il n’y a pas de doute sur les chemins que nous continuerons à parcourir.

Des individualités anarchistes Bruxelles, octobre 2013

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Pour mémoire :

[Bruxelles] “Opération Cendres” – perquisitions chez des compagnons

[Bruxelles – “Opération Cendres”] Quelques bribes de réflexion

Foutons le feu au monde autoritaire…

[Belgique] Deuxième vague de perquisitions dans le cadre de « l’opération cendres »

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[Lampedusa] Les frontières assassines de l’Europe

Jeudi 3 octobre une fois de plus une embarcation de migrant-e-s a chaviré : il y avait 450 à 500 personnes à bord, 130 corps ont été retrouvés, 150 survivant-e-s et plus de 200 disparu-e-s. Les dirigeants italiens et de toute l’Europe s’indignent, même le pape s’y met, et les journaux font leur Une morbide exhibant les photos des cadavres repêchés qui s’entassent sur le port de Lampedusa. Une journée de deuil national est prévue pour aujourd’hui en Italie.

Mais depuis 1998, ce sont près de 20 000 migrant-e-s qui sont mort-e-s en mer méditerranée, leurs embarcations ayant chaviré ou ayant été coulées par des gardes côtes à coups de balles dans les pneumatiques ou de collisions. Tous les moyens sont bons pour le pouvoir afin d’empêcher des migrant-e-s de franchir les frontières. Récemment plusieurs pêcheurs ont été condamnés par des tribunaux italiens pour avoir porté secours à des migrant-e-s.

Aux déclarations de compassion “face à ce drame humain” s’ensuivent les annonces de nouvelles mesures pour renforcer encore plus la surveillance des frontières méditerranéennes de l’Europe. Depuis des années se multiplient patrouilles de flics et de militaires conjointes entre les pays européens et africains, et outils de surveillance technologique ultra-sophistiqués : radars, caméras thermiques, et plus récemment des drones. Le tout rendant toujours plus difficile et dangereux le passage. Le 7 octobre prochain, une réunion européenne est prévue au Luxembourg afin de renforcer le système eurosur destiné à la collaboration en matière de lutte contre l’immigration clandestine entre les États membres de l’UE et avec l’agence de surveillance des frontières Frontex : partage de données (par exemple les empreintes) et d’informations en temps réel entre diverses autorités et outils de surveillance, tels que les satellites ou les systèmes de comptes rendus des navires, par le biais d’un réseau de communication protégé. Mardi dernier à Tripoli en Libye (là d’où est parti le bateau) les chefs d’état-major des armées libyenne et italienne se sont entretenus dans le cadre des accords de coopération entre les deux pays, sur les moyens de renforcer leurs relations militaires, notamment en matière de lutte contre l’immigration et de protection des frontières.

On a appris il y a quelques heures qu’un supposé passeur aurait été arrêté parmi les survivants. Pour légitimer un peu plus leur discours les dirigeants aidés de leurs amis journalistes, mettent l’accent sur “les mafias de passeurs” et “les réseaux terroristes” qui favorisent l’immigration clandestine et les trafics de drogue. Le mec arrêté serait un tunisien, enregistré à Lampedusa il y a quelques mois et qui venait de se faire expulser.

Ceux qui parlent à l’heure actuelle d’un drame humain et prétendent agir sont les mêmes qui tuent en renforçant toujours plus le contrôle et la répression aux frontières de l’Europe.

Il faut en finir avec les frontières et les États, pour la liberté !

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[Lu sur sanspapiersnifrontieres, le 4 octobre 2013]

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Christine – quelques bribes choisies de l’audience du 19 septembre à arras

Jeudi 19 septembre, faisant suite aux accusations de dégradations et de menaces et violences sur la matonnerie, a eu lieu le procès de Christine au Tribunal d’Arras.
Connaissant les longues plaidoiries de Christine qui avait été entendue sur les mêmes faits le 4 juillet, le juge a bien préparé et orchestré ce procès, à coup d’infantilisations et d’humiliations.
« Ce procès ne sera pas une tribune pour vous Mme Ribailly  » annonce le Juge ; pas de contextualisation, à peine le droit à la parole, Christine doit répondre par « oui ou non » aux questions tendues telles des pièges par un président de séance qui a déjà pris le parti de sa culpabilité. En effet, la séance s’ouvre sur cette considération du juge : le parcours judiciaire de la prévenue montrerait qu’elle n’est « animée dans la vie que par son désir de se rebeller contre l’autorité des institutions  ».
Main dans la main, le juge et l’avocat de l’Administration Pénitentiaire (AP) s’attellent donc à redorer le travail « difficile et courageux » des matons, réaffirmer leur autorité et notre devoir d’obéissance. Le juge lit le rapport d’un expert psy qui, après avoir dépeint le comportement de Christine comme paranoïaque, conseille de la poursuivre pénalement et qu’elle soit sanctionnée pour « ponctuer son parcours et qu’elle devienne actrice de sa vie ».
Résistant quotidiennement à ce qu’elle nomme les abus de pouvoir, faisant toujours valoir ses droits, Christine s’est retrouvée une fois de plus face un mur. Face à Christine la Justice ne s’est pas même encombrée des apparats de l’équité, trop soucieuse de réaffirmer l’autorité de l’Etat et ses chiens de garde dont elle fait partie.
Ironisant sur la « chance » du prévenu d’avoir toujours le dernier mot, le juge a donc mené à la baguette son interrogatoire : « Pensez-vous que votre attitude contribue à apaiser la situation ? Répondez par oui ou par non ? ». « Ne pouvez-vous pas passer comme les autres votre détention…tranquille ?! » dira l’avocat de l’AP.
Tranquille ?! L’audience en tout cas ne l’était pas. La tension était palpable dans la salle, qui comptait une vingtaine de copains et camarades venus soutenir Christine, et une dizaine de matons (dont Mickaël Bocquet) et la dirlo de Bapaume venus soutenir leurs collègues.
Tandis que la Procureur réclame la peine plancher, 1 an de prison ferme supplémentaire pour Christine, son avocat plaide, une heure durant, sa relaxe. Il met notamment en avant la violence institutionnelle en dépeignant la réalité des conditions carcérales, démontrant que structurellement c’est le système carcéral qui crée la violence à l’intérieur de ses propre murs.

Délibéré rendu le 21 novembre.

Aujourd’hui Christine est de nouveau au mitard pour 30 jours et devrait être transférée au Centre de Détention de Réau (région parisienne) dans le courant du mois d’octobre.
Ci-dessous un extrait de courrier une semaine après le procès :


Séquedin, jeudi 26 septembre 2013

[…]
Après l’audience, comme à chaque fois, les gendarmes sont un peu dépités de s’être fait prendre au jeu de ma prétendue dangerosité. Alors, ils sont plus cool : plus de menottage systématique, pause clope, tutoiement respectueux…pour se différencier de leurs collègues précédents. Là, dans la cours ou on clopait avant de remonter dans le fourgon sans pot d’échappement [?], l’un d’eux m’a dit : « tu sais, je vais bientôt venir te voir au parloir : Bocquet a déposé plainte pour diffamation… ». Ça explique le délire de son baveux sur ma manipulation par les méchants anars pas polis qui domicilient leurs sites à l’étranger…
Mais l’acharnement ne s’arrête pas là. Demain je passe au prétoire pour 4 CRI (Comptes Rendus d’Incident) chopé à mon arrivée ici pour des revendications qui ont abouties après la grève de la faim.
Je risque à nouveau 30 jours, 2 mois plus tard. Heureusement mon avocat a dit qu’il serait là pour m’assister.
Tu crois que là ça suffit ? Petit joueur ! J’ai aussi vu la semaine dernière un maton enquêteur pour le CRI rédigé le 25 juillet à Bapaume à propos de la « prise d’otage ».
Je suis à peu près sure que c’est illégal de passer à Séquedin en commission de discipline sur ça, le prétoire n’étant qu’une mesure interne et disciplinaire, pas un jugement. J’espère que mon avocat pourra le démontrer.
Mais c’est toujours pas fini ! En lisant ce dossier disciplinaire, j’ai vu une lettre de la direction de Bapaume au parquet, à la DI, au JAP et à la gendarmerie à propos de cette « prise d’otage » et d’une matonne qui a été blessée par ses collègues lors de ma réintégration de cellule. Pour l’instant, je n’ai pas vu les gendarmes à ce sujet, mais ça m’étonnerai que ça soit classé sans suite. La procureur y avait d’ailleurs fait allusion à l’audience du 19 septembre (…).
Pour faire bonne mesure, on peut y ajouter une plainte déposée par les matons de Séquedin le 31 juillet, alors qu’ils me tapaient sur la gueule. Là aussi deux d’entre eux ont été blessés dans la [mêlée], dont un assez gravement au genou (évacuation par les pompiers). Pour ça, j’ai vu un expert psy (encore un !) le 17 août (un samedi !), mais avant même d’avoir vu les gendarmes. Depuis je demande en vain des infos au greffe.
Voila la démonstration est faite : l’AP fabrique du récidiviste. Voila comment la provo de Bocquet amène à 30 jours, qui amènent à 30 jours, qui en ramènent eux même à 30 jours. A ça, il faut ajouter un procès qui en amène un autre et deux autres encore par les mêmes plaignants. Bien sur il ne faut pas oublier d’ajouter les CRP [Crédits de Réduction de Peine] qui vont faire sauter les prochains aménagements de peine. Du grand art ! Je suis moi même époustouflée par cet acharnement : il n’y a vraiment rien qui les arrête puisque, malheureusement, le ridicule ne tue pas !

Christine

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[Mesnil Amelot] Évasion du centre de rétention – 1er octobre 2013

Vive la belle au Mesnil-Amelot !

Dans la nuit de lundi à mardi un sans papiers s’est fait la belle du centre de rétention du Mesnil-Amelot en escaladant les grilles à l’aide d’un drap et en déjouant les caméras et autres détecteurs automatiques de mouvement. Un vol pour l’expulser était prévu le lendemain.

Bonne chance à lui !

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[Lu sur sanspapiersnifrontieres, le 2 octobre 2013]

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[Belgique] Deuxième vague de perquisitions dans le cadre de « l’opération cendres »

Pour rappel, le 22 mai 2013 au matin, la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire a mené une première vague de perquisitions aux domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que à la bibliothèque anarchiste Acrata. Les onze personnes présentes furent arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale avant d’être relâchées sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Dans le cadre de cette enquête dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou, et baptisée « opération cendres » les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s).
Lors des auditions, il est apparu que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Ce mercredi 25 septembre 2013, la juge a remis le paquet en ordonnant la perquisition de 5 domiciles entre Bruxelles, Louvain et Gand. Vers 6h du matin, la section antiterroriste de la police fédérale a saisi du matériel informatique (portables, disques durs, clés USB), des carnets d’adresses, des brochures, des tracts, des affiches et des documents personnels. Dans trois des cinq domiciles, les personnes concernées par le mandat de perquisition et d’amener étaient absentes ; trois autres personnes ont été emmenées pour interrogatoire et relâchées au bout de quelques heures après avoir refusé de collaborer aux auditions.

Samedi 28 septembre 2013

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[Publié sur Indymedia Bruxelles le 28 septembre 2013]

Pour mémoire :

[Bruxelles] “Opération Cendres” – perquisitions chez des compagnons

[Bruxelles – “Opération Cendres”] Quelques bribes de réflexion

Foutons le feu au monde autoritaire…

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