Hors service n°32

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[Paris] Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie

Ce dimanche 13 janvier, une dizaine de personnes se sont rendues au musée du Quai Branly, dans le 7e arrondissement, où se tenait une exposition d’art aborigène.

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Le tract ci-dessous [L’Australie, ses plages, ses cages…] y a été distribué et une banderole déployée sur laquelle était écrit « L’Australie traque et enferme / Vive la révolte / à Nauru comme ailleurs », entravant pendant un moment l’accès au musée.

Par ailleurs, au 5e étage d’un des bâtiments du musée, l’entrée du restaurant « Les Ombres » (cf. tract) ainsi que l’ascenseur y menant ont été pourris par des jets de mixture pestilentielle (sur la belle moquette !) et tout un arsenal de boules puantes.

Les personnes présentes exprimaient ainsi leur solidarité avec une révolte qui a éclaté le 30 septembre dernier dans le camp d’enfermement de l’île de Nauru, suite à laquelle des personnes devaient passer en procès en Australie le 14 janvier.

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L’Australie, ses plages, ses cages…

L’Australie est bien connue pour ses plages à surfeurs, ses kangourous, le folklore aborigène. Ce que l’on oublie souvent c’est que les Aborigènes ont été massacréEs par les colons et subissent encore une oppression permanente, parquéEs dans des prisons à ciel ouvert : les « réserves ». Ce que l’on oublie aussi, c’est la traque et l’enfermement qu’y subissent aujourd’hui les migrantEs. La chasse aux indésirables, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, se perpétue sans relâche à travers les siècles.

En août 2012, le gouvernement australien a décidé de réouvrir un camp d’enfermement pour étrangers dans l’État de Nauru, petite île située à 2800 kilomètres des côtes australiennes, moyennant des contre-parties financières et du travail dans le camp pour les Nauruans.
Un PDG d’une entreprise locale s’en est d’ailleurs félicité : « ça va créer des emplois.[…] Quand le centre était encore ouvert, les Nauruans étaient employés comme agents de sécurité, mais aussi aux cuisines. Ce qui a permis à pas mal de Nauruans d’apprendre un métier. » En gros, apprendre à manier la matraque et à la fermer…
Le centre est également cogéré par l’Armée du Salut qui sous prétexte humanitaire collabore à l’enfermement, le cautionne, et se remplit ainsi les poches.

Depuis la réouverture, révoltes, grèves de la faim et manifestations se sont multipliées à l’intérieur du camp, pour exiger la liberté et pour protester contre les conditions de vie particulièrement dures et l’enfermement dont la durée est illimitée. Comment envisager la possibilité de s’évader d’une île, surtout quand presque tous les habitantEs pensent tirer profit de la situation ?

Le week-end du 12 au 13 octobre 2012, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le camp de Nauru ainsi que dans celui de Christmas Island contre la durée de traitement des dossiers de demandes d’asile et l’enfermement dans les îles du Pacifique.
Plusieurs actions de solidarité avaient eu lieu, dont une manifestation de 200 personnes sous les murs d’un autre camp australien quelques jours auparavant.

Le 30 septembre 2012, plusieurs détenus ont détruit des tentes, des équipements électriques et une partie de la cuisine à Nauru. Suite à cette révolte, 16 d’entre-eux ont été inculpés au mois de novembre, accusés d’avoir causé 24 000 $ de dégâts. Le 10 décembre 2012, ils sont passés devant le tribunal (sauf deux d’entre eux qui ont été expulsés entre-temps) pour une deuxième audience. Lors de la première, ils avaient refusé de sortir des bus lorsqu’ils avaient appris qu’ils seraient défendus par un avocat qu’ils n’avaient jamais rencontré. La prochaine audience aura lieu le 14 janvier 2013 et, cette fois, ils seront tenus de comparaître. D’ici là ils sont toujours enfermés.

Nous sommes solidaires de ces révoltes, qu’elles aient lieu ici où là-bas, car l’enfermement des étrangerEs ne peut être dissocié du monde qui le génère. Les frontières sont les garantes de la bonne marche de l’exploitation, de nombreuses entreprises s’enrichissent ; tandis que les Etats déversent leurs discours racistes et sécuritaires.

Il fait sens pour nous de rendre cela visible, ici au Quai Branly, dans ce cimetière colonial où chacunE vient admirer les restes des populations pillées et massacrées, et où le groupe d’entreprises Elior fait son beurre dans le resto Les Ombres comme dans les centres de rétention de Metz et de Perpignan où il fournit les repas. Parce qu’en France comme ailleurs, la traque, le tri, l’enfermement, l’expulsion des migrantEs et autres indésirables vont bon train (ou avion) et que plein d’entreprises en tirent profit.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre les frontières et les prisons qui vont avec !
Sabotons les rouages de l’enfermement et de l’expulsion !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 15 janvier 2013]

Pour mémoire sur sanspapiersnifrontieres :

[Australie] émeute et manifestation contre les camps péninsulaires – 30 septembre 2012
[Australie] Manifestations et protestations dans les camps – 12 & 13 octobre 2012
[Australie] Grève de la faim à Nauru – 7 novembre 2012
[Australie] Trois sur le toit de Villawood – 15 novembre 2012
[Australie] Affiche en solidarité avec les prisonniers de Nauru
[Nauru] 15 demandeurs s’asile inculpés suite à la révolte du 30 septembre – 18 novembre 2012
[Nauru] Procès des 15 inculpés suite à la révolte du 30 septembre 2012 – 20 novembre 2012
Audience pour les demandeurs d’asile inculpés de destruction sur l’île de nauru… Armée du salut et charité bien ordonnée – 10 décembre 2012

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Feux d’artifice à la taule de Varces

Le 31 décembre au soir, à la Maison d’Arrêt de Varces, nous avons tire des feux d’artifice et crie quelques slogans anticarceraux et messages de solidarité à l’adresse des prisonniers enfermes la.

Parce qu’en prison comme dehors, on a la rage contre ce monde qui réprime et enferme les personnes qui ne rentrent pas dans le moule.

Solidarité avec tou.tes les prisonnier.es en lutte,
Nique la taule !

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[Diffusé sur Indymedia Grenoble le 14 janvier 2013]

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[Pour mémoire] Parlons de prise d’otage…

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Parlons de prise d’otage…

En moins de trois mois, quatre évasions ont eu lieu en prenant en otage un gardien pour obliger ses collègues à ouvrir les portes. Presque toutes ces évasions ont réussi, même si quelques évadés ont été repris plus tard. Il n’y a pas de doute qu’une méthode fructueuse inspire et se diffuse rapidement. Il n’en était pas autrement avec la série relativement récente d’incendies de cellules.

Peut-être il y aura des personnes pour qui plein de choses sont acceptables, mais pour qui des prises d’otage dépassent les bornes. Et comme on s’en fout de leur opinion, il ne s’agit pas des journalistes, des politiciens et des patrons qui ont peut-être peur d’être ciblés par une prise d’otage à leur tour. Il est vrai qu’il serait peu scrupuleux de prétendre qu’une prise d’otage en soi ne serait pas un acte, disons, désagréable. En plus, il y a peu de gens qui ont soutenu qu’il serait facile de pointer une arme contre la tête de quelqu’un — peu importe s’il s’agit d’une prise d’otage, d’un braquage ou même de la défense de sa propre vie. Et ce scrupule n’est pas honteux, au contraire, nous ne sommes heureusement pas des soldats entraînés pour trouver ces choses normales.

Dans chaque action ou acte, il est important d’éclaircir les responsabilités spécifiques de ceux qui subiront des dégâts. Nous avons déjà souvent parlé du rôle des gardiens et trop de fois l’argument contraire était que les gardiens eux-mêmes ne seraient que des pauvres bougres. Ça pourrait être vrai, mais beaucoup de misère dans sa vie ne peut jamais devenir une excuse pour quoi que ce soit. Ce n’est pas parce que notre père nous donnait des gifles que nous avons une « excuse » pour massacrer nos enfants. Ce n’est pas parce qu’on est né dans la pauvreté qu’on a une excuse pour aller dénoncer, arrêter, enfermer, déporter d’autres pauvres. Depuis trop longtemps ces mirages d’excuses sociologiques ont masqué la collaboration réelle qui contribue à maintenir le système tout autant que la matraque du flic. La fonction du gardien laisse peu d’espace pour des abstractions : jour après jour, il rend possible que d’autres soient privés de leur liberté de mouvement. Dans ce sens, le gardien en personne, en tant qu’être humain, fait partie de l’infrastructure de la prison. Celui qui choisit d’attaquer la prison (quelles que soient ses raisons, comme essayer de reconquérir sa liberté va déjà très bien, non ?) trouvera certainement aussi les gardiens comme des obstacles sur son chemin. À chacun de découvrir comment il ou elle peut vaincre ces obstacles. Pour nous anarchistes, l’affaire n’est pas close là : dans l’attaque et dans la lutte nous voulons, au milieu de toutes les contradictions que nous ne pouvons pas abstraire, que les fins et les moyens coïncident. Seulement en agissant ainsi, nous pouvons éviter de tomber dans une logique de guerre de deux armées opposées (ce qui ferait de nous de simples soldats) qui ne fera que reproduire l’autorité dans ses rangs… Donc, nous ne pouvons pas considérer la question de la prise d’otage d’une manière négligente. Car un pilote d’hélicoptère ou un passant accidentel n’auront jamais la même responsabilité dans la privation de liberté qu’un gardien. Et alors il nous semble convenable de laisser de côté dans des situations pareilles l’apologie politique tout comme la condamnation moraliste. Ceci n’est pas un signe de faiblesse, mais bien au contraire un signe d’une conscience forte qu’il y a certaines contradictions qu’il vaut mieux assumer en tant que telles au lieu d’essayer de les légitimer en se servant des tours acrobatiques de la rhétorique et de la politique.

Il est sûr que certains changements dans les structures du pouvoir et du contrôle amènent de plus en plus vers le choix d’une prise d’otage. Si les banques sont tellement bien sécurisées qu’il devient impossible de les braquer « à l’ancienne », il n’y a rien de plus logique que les directeurs reçoivent des visites à domicile. Si les directions des entreprises se cachent derrière tout un rideau de fumée de « lois objectives du marché », de « décisions d’actionnaires », et d’un « je voudrais bien, mais on ne peut pas faire autrement », il n’y a rien de plus normal à ce que des ouvriers et des employés les séquestrent pour leur montrer le miroir de leurs responsabilités. Si on voit chaque jour venir « l’agent pénitentiaire » pour tourner les clés dans la serrure de la cellule, il surprendra même peu de gardiens quand ils sont utilisés comme billon pour s’évader.

Donc, que personne ne fasse semblant de tomber du ciel à crier au scandale !
L’indignation des bourgeois suivis par leurs honnêtes serfs à propos des actes de révolte qui ne les gardent plus hors d’atteinte ne sert qu’à nous faire avaler sa morale de pacification. Les fabricants professionnels d’opinions et de valeurs n’ont qu’un but : maintenir la domination et nous rendre incapables de faire nos propres choix en tant qu’individus conscients qui ne suivent ni le code légal, ni la morale de la résignation et de la soumission. À nous de préserver, dans les contradictions du présent, une éthique de liberté qui nous permet de nous battre dans la lutte telle que nous la voulons.

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[Paru dans La Cavale n°15 bis mai 2009 , correspondance de la lutte contre la prison]

Le texte avait été lu dans l’émission #22 (du 24 juin 2009) de Basse Intensité.

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[Bruxelles] Terre brulée

L’air que l’on respire devient chaque jour plus poussiéreux. La ville entière semble être en chantier. Des grues s’élèvent au-dessus de nos têtes, de grandes constructions sont entamées, de vieilles bâtisses sont transformées en lofts. Le visage de Bruxelles va changer, le pouvoir en a décidé ainsi. Ils parlent de progrès, de durabilité, d’améliorations, de sécurité. Des mots qui, tous, veulent dire la même chose : de l’ordre, de l’ordre et encore de l’ordre.

Tout projet de rénovation, toute nouvelle construction, tout chantier respire l’ancien rêve des puissants : transformer l’environnement pour transformer les êtres. Selon eux, un prisonnier enfermé dans une cage dorée ne se rebellera pas aussi vite que lorsque il se retrouve dans un cachot sale. Pour nous autres anarchistes, la question n’a jamais été la couleur et la dimension des cages, mais leur existence même. C’est pour cela que nous percevons derrière tout projet de réaménagement des quartiers la volonté des directeurs de prisons qui gouvernent ce monde.

Certains projets sont quelque part plus faciles à démasquer que d’autres. Les lofts et les « habitations écologiques » qu’ils construisent actuellement le long du canal ne sont rien d’autre qu’un mur autour d’une zone molenbeekoise moins contrôlable. Et les tours en construction à l’entrée de Cureghem, à côté de la gare du Midi, rien d’autre que les miradors, les forteresses qui marquent la séparation entre le centre-ville (qu’on voudrait riche, accueillant, respectueux de l’ordre) et le quartier anderlechtois (qu’on sait pauvre, méfiant et hostile à l’ordre).

D’autre part, il y a par exemple tout ces fameux « contrats de quartier », ces mélanges urbanistiques entre des mesures soi-disant sociales et la répression. On y parle aussi bien d’installer (ou d’enlever) quelques bancs et d’ouvrir une crèche que de l’installation d’un commissariat de proximité, d’une antenne de vigilance, de rénovation de bâtiments pour faire venir les couches plus aisées de la population, d’installation de caméras. Ce n’est pas un hasard que le pouvoir y mélange volontiers des aspects soi-disant sociaux et répressifs. Selon nous, il ne s’agit pas de rejeter une partie pour en accepter une autre : l’entièreté de ces plans doit être combattue.

Vous les avez déjà vu – tous ces gens bienveillants, ces gentils artistes-architectes avec leurs ordinateurs portables, ces créatifs académiciens qui prétendent rendre le quartier « plus agréable » ! On les voit s’installer au coin de la rue dans des bureaux bien confortables à l’air quelque peu alternatif ; de derrière leurs ordinateurs ils dessinent les plans de la ville future. Ils parlent de « transformer la ville », mais en effet, leur mission c’est de « transformer les habitants ». Ils prêtent main forte au pouvoir. Si le dernier envoie toujours plus de flics, d’uniformes et des caméras, eux, jouent la carte douce de l’oppression. Leur but est exactement le même et la gentillesse de notre part ne leur fera pas changer d’avis.

Le côté perfide de tout cela, c’est que toute critique timide, tout reste d’ouverture encore au « dialogue » avec tous ces dessinateurs de plans, ces développeurs de projets, ces types au panier bio-démocratie locale-tri sélectif-animation de quartier, sera incorporé aux projets mêmes. Tant qu’on est disposé à en discuter avec le pouvoir, il réussira toujours à nous donner une petite place quelque part tout en maintenant son rêve répressif. Il nous invitera à participer à notre propre oppression, à notre propre asservissement. La démocratie urbanistique n’a jamais été autre chose que la possibilité de décider la couleur de sa cage.

Il faut donc se décider. Soit on continue à accepter que le pouvoir dessine les contours de nos vies, érigeant ces bâtiments, creusant ses tunnels, imposant ses sbires, envoyant son armée d’architectes alternatifs et écologiques. Soit on décide de se battre, non pas pour sauvegarder quoi que ce soit, ni même pour « nous défendre », mais pour mettre des bâtons dans les roues du pouvoir. Et pour cela, pas besoin de grands tours de force. Un bidon d’essence et quelques allumettes suffiront.

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[Paru dans Hors service n°31]

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De l’ombre des villes… aux lueurs de l’insurrection

 affinco

[Reçu par mail]

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Hors service n°31

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[Solidarité avec Mike] Le coeur en cage, la rage au coeur…

Quelques nouvelles depuis la maison d’arrêt de Chambéry

Depuis le 7 janvier, je purge une peine de 4 mois suite à la fabrication d’un engin explosif en 2009 ayant entrainé une explosion accidentelle dans laquelle ma compagnonne Zoé décéda et où je fus grièvement blessé.

Je ne veux pas que vous vous apitoyez sur mon sort. Je ne suis pas une victime innocente face à une justice disproportionnée mais un individu parmi d’autres qui n’a pas voulu entrer dans la triste réalité que la société lui réserve et que l’état enferme pour accroître son contrôle et tenter de maintenir son autorité.

Je ne suis pas une avant-garde révolutionnaire montrant l’exemple à suivre et qui cherche à souffrir pour attiser la révolte des camarades, je ne suis qu’un individu qui cherche une émancipation collective par une destruction des structures sociales et des normes profitant à l’état et au capital.

Tout en ayant des désirs révolutionnaires, je refuse la séparation entre prisonniers.ères « sociaux » et « politiques » et me considère « prisonnier politique » au même titre que toutes les personnes enfermées.

Je ne suis qu’un être humain ayant soif de liberté et qui essaie de vivre et de lutter selon son éthique anti-autoritaire dans une société construite sur l’oppression et la domination et qui subit logiquement les conséquences de ses choix.

Si ma situation provoque de la colère, libre à chacun.e de la cultiver et de lui donner la forme qu’il ou elle désire.

Pour que la rage ne s’efface pas sous la peur, que vivent les révoltes !!! Crève la taule et ce monde bétonné de merde, liberté pour toutes et tous !!!

mike

P.S. Durant ces quelques mois d’enfermement, voici mon contact où il est possible de m’écrire :

Michaël Dupanloup,
numéro d’écrou 23 007
M.A de Chambéry,
151 rue Belledonne,
73011 Chambéry (France).

Pour celles et ceux qui ne savent jamais quoi écrire à des personnes enfermées, vous pouvez également participer au grand concours de cartes postales qui ne craint même pas le ridicule…

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[Montréal] Compte rendu de la manif de bruit anti-carcérale du nouvel an

Plus de 50 personnes se sont réunies à Montréal pour poursuivre la tradition des manifs de bruit anti-carcérales devant les prisons pour le nouvel an. La manif s’est rassemblée au lieu de rencontre désigné et a pris la rue derrière une bannière lisant «Pour un monde sans patrons, ni flics, ni prisons» et une importante présence policière essayant en vain de contrôler la circulation. Certain.es parmi la foule ont distribués des tracts expliquant l’action et détaillant les récentes modifications législatives que le gouvernement a conçu pour remplir les 22 nouvelles prisons qu’il fait construire.

Lorsque nous sommes arrivés à notre première destination, Tanguay, la prison pour femmes, la foule est entrée en scandant par un stationnement alors que les porcs étaient retenus à l’entrée. Autour de l’entrée arrière de nombreux discours furent donnés sur un haut-parleur destinés aux prisonnières, dans l’espoir qu’elles entendent les paroles de solidarité en français et en anglais. Des éclats de trompettes, de chants et de feux d’artifice ont été utilisés pour attirer l’attention de nos amies à l’intérieur. Assez vite nous avons entendu des réponses par les fenêtres, «Bonne année!» qui a fait éclater encore plus de bruit et d’amour de la foule. La foule a passé 20 minutes à scander des chants de solidarité et de bons voeux pour les femmes avant de promettre de revenir et de continuer vers notre prochaine cible.

Un autre 15 minutes de marche nous a amenés à Bordeaux, la prison pour hommes, qui est la plus grande prison de la province de Québec. Cette fois, la foule a dû esquiver une barrière et faire face à une forteresse beaucoup plus grande avec ses murs de 30 pieds qui l’entourent. Les feux d’artifice ont annoncé notre présence et des discours ont été rendus de nouveau exprimant notre désir d’abolir les prisons et toute autorité. Après beaucoup de bruit et ensuite de l’écoute, des réponses provenaient des hommes à l’intérieur. Encore une fois «Bonne année» a été entendu fort et clair, nous avons répondu par «Solidarité avec les prisonniers!». De nombreuses voix ont criés ensemble venant d’au-delà des murs et de chaque coin de l’édifice monstrueux. La foule est devenue autant plus enthousiasmé jusqu’à décharger le reste de l’arsenal de feu d’artifice. L’occasion fut présentée pour que quiconque prenne le micro pour donner un message personnel également diffusé sur une radio locale puisque l’événement était enregistré par des camarades d’un média indépendant. En sortant nous avons de nouveau pris la rue à quatre voies scandant «police partout, justice nulle part» et «our passion for freedom is stronger than their prisons» [notre passion pour la liberté est plus forte que leurs prisons]. La manif s’est dispersée sans ingérence des porcs à la station de métro où elle avait commencé.

[Traduit de l’anglais par sabotagemedia, publié le 8 janvier 2013]

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Un enregistrement audio édité de la manif [Lien direct vers le fichier audio]

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Texte du tract bilingue distribué durant la manif :

Manif anti-carcérale du Nouvel An… ou, pourquoi nous haïssons les prisons

Les manifestations de bruit devant les prisons et les centres de détention de l’immigration prennent part à une tradition en cours dans plusieurs régions du monde de ne pas oublier celles et ceux qui sont détenu.es par l’État. C’est une manière de démontrer de la solidarité avec les personnes emprisonnées à l’intérieur. Les prisons ont été créées pour isoler les gens de leurs communautés. Ces manifestations sont un des moyens de nous rassembler pour lutter contre la répression et de briser cet isolement.

Les prisons existent pour affermir l’autorité du pouvoir en place. Il ne peut y avoir ni mesures d’austérité, ni capitalisme, sans prisons pour mettre celles et ceux qui ne peuvent, ou choisissent de ne pas correspondre aux normes de ce système. En fait, l’agrandissement des prisons et la mise en place de mesures d’austérité marchent main dans la main. Alors que le gouvernement réduit le budget alloué aux services sociaux, étendre le système carcéral est une de ses priorités. Tout en adoptant de nouvelles lois comme les projets de loi C-10 et C-38, qui visent à mettre plus de gens en prison pour plus longtemps et assurer la détention obligatoire des réfugiés, l’État dépense présentement un budget de 4 millions de dollars pour construire 22 nouvelles prisons et agrandir plusieurs établissements déjà existants à travers le pays. Cela donne une plus grande marge de manoeuvre à l’État pour emprisonner à la fois celles et ceux qui le combattent activement, comme les personnes emprisonnées dans le contexte de la grève étudiante du printemps derniers ou dans celui des manifestations contre le G20 à Toronto en 2010, ainsi que celles et ceux qui contestent ses lois simplement pour survivre. Les gens sont arrachés de leurs communautés et une fois à en-dedans, ils et elles deviennent un réservoir de main d’oeuvre esclave pour l’industrie.Faisons savoir à celles et ceux qui sont enfermées, qu’elles et ils ne sont pas oublié.es. Nous pouvons partager notre opposition aux barreaux, aux gardes ainsi qu’au monde de misère et d’exploitation qui en a besoin. Parce que personne n’est libre jusqu’à ce que nous le soyons tous. Endedans comme à dehors, révoltons-nous !

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Hors service n°30

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