Mexique : lettre du compagnon Mario López (« Tripa ») à sa sortie de prison

Salut à tous !
Compagnons, après 6 mois à peine, j’ai pu sortir de prison, ce qui n’aurait pas été possible sans la solidarité et l’appui de vous tous. A la fin, comme cela a déjà été écrit, une loi des puissants a été modifiée, rendant le crime d’ « attaque contre l’ordre public » comme non grave, ce qui a conduit les camarades avocats du GASPA à se bouger rapidement pour solliciter ma liberté sur caution ou en conditionnelle. Au début, nous avons pensé que cela ne serait pas possible à cause de la circonstance agravante liée à l’usage de l’explosif et à la préméditation de l’attaque, mais le secrétaire du juge nous a transmis la mise en liberté conditionnelle vendredi vers 15h30. Après une longue journée d’attente, c’est finalement vers 1h du matin que j’ai franchi la porte vers la sortie de ce centre d’extermination, où m’attendaient des compagnonNES et amiEs, tout comme ma mère. A la fin, nous avons payé 70 000 pesos [4000 euros] à l’assurance, que nous sommes sur le point de récupérer.

C’est tout pour le moment, et je veux remercier sans hésitation de la manière la plus sincère tous les compagnons qui m’ont soutenu et se sont solidarisés de toutes les manières possibles, à partir de leurs positions, convictions et possibilités. Et aussi envoyer un salut plein de force à la compagnonne Felicity [toujours en clandestinité], où qu’elle se trouve, la lutte continue, parce qu’il ne s’agit pas d’une occasion particulière, d’un moment isolé de nos vies, mais de notre vie même ! Salutations et force aux incarcéréEs en Italie, aux compagnons Gabriel et Marco.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes !
L’anarchie est inévitable !

Avec amour et rage,
Mario López Hdz.
Messico d.f., 31 décembre 2012

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[ Traduit de l’italien de contrainfo par les Brèves du désordre]

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[« Affaire dite de Chambéry »] Solidarité avec Mike

Mike est un camarade qui a été condamné en mai 2012 à un an de prison, dont six mois ferme, pour « fabrication d’engin explosif ». Il est convoqué ce lundi 7 janvier 2013 à la Maison d’Arrêt de Chambéry pour y purger le restant de sa peine.

Pour mémoire :

•Solidarité aux inculpés suite à l’explosion de Chambéry

•Le 25 mai à Chambéry : un procès parmi bien d’autres

•Compte rendu et réflexions relatives au procès de Mike, R, J, et William

•Plaidoirie de Mike

•Aux journaliste$ (à certain.e.s plus que d’autres…)

•Entretien avec l’un des inculpés de Chambéry

•Rendu du procès

•Face au chantage… (vive la solidarité !)

Nous republions le texte de Mike diffusé le 22 octobre 2012 :

Semis de Liberté
Réflexions autour des aménagements de peine

Suite au verdict et aux diverses formes d’enfermement pouvant en découler, il me semble important d’essayer de mettre en mots quelques unes de mes réflexions.
En comptant les deux mois déjà passés en préventive, il me reste donc 4 mois fermes à purger et 6 mois avec sursis pour les 5 prochaines années.
Spontanément, mon premier reflex fut l’envie de fuir cette situation, mais rapidement j’ai été découragé par l’isolement, l’énergie et les moyens techniques que requiert une cavale en bonne et due forme et la peur de voir mon quotidien, mes projets et mes liens sociaux rythmés une fois de plus par la psychose de l’enfermement. Malgré ma volonté politique d’insoumission à l’AP (administration pénitentiaire) et le désir de leur rendre la tache la plus dure possible, j’ai quand même rapidement conclu que ma fuite causerait plus de dégâts sur ma vie et celle de mon entourage que les quelques mois d’enfermements prononcés contre moi.
J’ai donc essayé de me projeter dans les diverses formes que pourrait prendre mon enfermement afin d’anticiper les conséquences qu’aura cette condamnation dans mon quotidien et celui de mes proches.
Face aux différents types de détentions mis en place par l’AP pour les courtes ou fin de peines (semi-liberté, bracelet électronique), de nombreuses questions concernant ces différents aménagements de peine sont apparues et se sont affinées au fil des réflexions individuelles et collectives.
C’est donc sur la dualité entre le « choix » de l’aménagement de peine et celui de la prison ferme que va se porter la suite de ce texte.
Parce que le choix d’un aménagement de peine comme amélioration du quotidien n’est valable que dans une logique carcérale, il est donc primordial pour moi de me poser de réelles questions sur les formes que peut prendre l’enfermement durant cette période, afin que ma « décision » ne soit pas conditionnée par l’AP mais le fruit de réflexions collectives et individuelles visant à limiter les conséquences des contraintes en découlant, tout en gardant une cohérence politique.
Dans une situation ou les aménagements de peine permettent d’augmenter massivement le nombre des personnes sous contraintes carcérales tout en réduisant considérablement leurs coûts, ils introduisent quotidiennement ces contraintes au sein même des sphères publiques et privées de la population et garantissent une main d’oeuvre docile et exploitable à moindre prix grâce aux moyens de chantage et de contraintes encore plus importants que dans une situation salariale classique, il m’est impossible de ne pas être sceptique face aux pratiques judiciaires visant à étendre l’enfermement hors des murs des prisons.
Il est cependant vrai qu’un aménagement de peine peut permettre d’avoir plus de lien sociaux avec nos proches car les possibilités de rencontres et de communications ne sont plus soumises au formalisme et à l’arbitraire des parloirs, que sans l’intermédiaire et les limitations des cantines et avec la possibilité de pouvoir cuisiner, de se procurer nos aliments, de se doucher quand nous le désirons, d’entretenir une partie de sa vie sociale, affective et sexuelle… on conserve une bien plus grande autonomie dans ce qu’il reste d’un quotidien en comparaison de celui vécu entre les murs d’une prison.
Mais cela est-il vraiment représentatif de la réalité d’un aménagement de peine ?
Dans ma situation personnelle de refus de la sédentarisation et du travail salarié, aménager cette peine reviendrait inévitablement à participer à l’élaboration des formes de la sanction et par conséquent faire du partenariat avec l’AP.
Durant les quelques années vécues sous contrôle judiciaire, j’ai eu le temps et les occasions pour affiner quelques réflexions sur les contraintes carcérales hors des murs, j’ai pu constater que lorsqu’on est « enfermé dehors », nos attentes se tournent automatiquement vers notre entourage et, quels que soient les outils mis en place, les déceptions apparaissent.
Faire le choix d’un aménagement de peine reviendrait donc à avoir des frustrations vis à vis de mes proches au lieu de les diriger contre l’état qui est à la base de mes oppressions.
Vivre une réalité carcérale à l’extérieur me mettrait dans une situation d’isolement puisque je me retrouverais seul à vivre cette oppression parmi des gens avantagé.e.s sur leur liberté de mouvement. Vivre une telle situation d’isolement entrainerait obligatoirement des hiérarchies sur la répartition des tâches et des attentes affectives au sein de mes relations sociales et, même avec une réelle volonté et en y mettant une attention particulière, il me serait impossible que les conséquences ne s’incrustent pas dans mes liens sociaux et envers mes proches.
Etre enfermé dans une cellule dont la porte reste ouverte m’obligerait à refaire le choix de l’enfermement à chaque fois que je serais tenté de la franchir, cela reviendrait à m’autodisipliner continuellement de sorte à m’interdire toutes pulsions visant à mon émancipation sociale, politique et affective. Dans un mode de vie collectif cela reviendrait à partager les rôles de matons et entrainerait inévitablement des relations sociale ou la répression se mélangerait aux autres paramètres demandant une gestion quotidienne.
Dans ma période de contrôle judiciaire, j’ai aménagé mon équilibre social en créant des brèches dans les contraintes imposées et accepter un bracelet électronique reviendrait à supprimer ces espaces de liberté sans lesquelles mon équilibre social ne peut qu’être lourdement affecté.
Cependant, les réalités carcérales actuelles ne permettent pas de connaître sa date de sortie puisqu’à tout moment, une infraction commise en détention peut aboutir à une nouvelle condamnation et entrainer donc un allongement de la durée de l’incarcération.
Ayant des revendications et essayant d’avoir des pratiques anti-autoritaires dans mon quotidien, il m’est difficile d’imaginer une réalité carcérale sans conflit avec l’AP et cela reviendrait à me projeter dans une période ou je serais sans cesse tenté d’étouffer ma conscience et mes instincts de révolte dans la perspective de ne pas prendre de peine supplémentaire en cours de détention.
Faire le choix d’être incarcéré reviendrait à perdre le contrôle sur les formes que prendraient cette condamnation et laisserait la possibilité à l’AP d’organiser mon quotidien durant la période d’enfermement, de choisir le lieux d’incarcération, d’avoir un regard sur mes liens sociaux à l’extérieur via les parloirs, les courriers, etc. Ce choix entrainerait également que mes amitiés soient affectées par une séparation physique et reposeraient presque uniquement sur la confiance existante et celle pouvant être créée et entretenue par la solidarité via des actions, du courrier ou des parloirs et mon entourage physique sera très restreint et limité aux quelques personnes ayant un droit de visite. Sans une attention particulière aux ressentis de chaque personne de mon entourage, il me paraît probable qu’une certaine hiérarchisation entre mes relations soit accentuée et puisse être une source de conflit chez des personnes déjà suffisamment affectées par la situation.
Mais ce choix reviendrait également à construire de nouveaux liens sociaux dans mon quotidien sans déséquilibre puisque je le partagerais avec des personnes vivant la même réalité carcérale et que cela me pousserait à diriger mes frustrations sur les causes de mes oppressions et non contre mes proches.
Dans ma période d’incarcération préventive, j’ai le souvenir de fantasmer sur le monde extérieur, sur la force de mes relations affectives et d’avoir envie de croquer la vie à pleines dents dès ma sortie. Face aux souvenirs de déprime et de frustrations sociales ressenties lors du début de mon contrôle judiciaire et de mes difficultés à retrouver un épanouissement social et affectif, il me parait plus confortable de me projeter dans une réalité carcérale afin de me préserver de mes frustrations sociales que de me projeter dans une situation où de nombreux éléments me rappelleraient une période de ma vie particulièrement éprouvante. J’ai également conscience que le décès de Zoé m’a plongé dans une réalité où tout mon équilibre social et affectif a été modifié. Les quelques mois de détention me permirent de vivre cela isolé dans une sorte de bulle et je n’ai eu réellement conscience du vide occasionné par sa mort et de ses conséquences dans ma vie qu’une fois sorti de prison.
Ma détention préventive s’ajoutant à une situation de reconstruction physique et psychique, j’ai vécu cette période dans un mode de survie et que je n’ai laissé que peu de place à mes sentiments et frustrations, et que ceux ci n’ont pu apparaître qu’une fois sous contrôle judiciaire.
En écrivant ces quelques lignes, je me rends compte qu’il est difficile pour moi d’être rationnel dans ce que je ressens face à la dualité bracelet-prison car cela fait référence à des périodes complexes de ma vie, dont je n’ai pas encore pris suffisamment de recul pour affronter et comprendre le rôle de la répression, du deuil, des répercussions physiques de l’accident, les nombreuses autres conséquences affectives et leurs liens avec ma situation actuelle.
Parce qu’au final ce choix n’est pas le mien, et que jamais je ne ferai le choix d’être enfermé dans une prison ou sous surveillance électronique, mon choix se limite à éviter l’aménagement de peine ou la détention en régime fermé.
D’un point de vue personnel, je n’arrive toujours pas à anticiper la position que je prendrai face au JAP (juge d’application des peines), si je tenterai ou non d’aménager ma peine, et je trouve primordial d’avoir la liberté de changer d’opinion autant de fois que nécessaire. Cependant, ma conscience politique et mes pratiques de lutte anti-autoritaire font que si je cherche une cohérence, je ne peux qu’être contre les aménagements de peine et que l’option rendant la tâche la plus difficile et la plus couteuse à l’AP est celle de la détention en régime fermé. Mais il me parait indispensable d’être également attentif à mon équilibre affectif et social au moment où j’y serai confronté afin qu’un dogme politique ne soit pas le seul paramètre qui influence ma position. Le plus important à mes yeux n’est donc pas la décision finale résultant de cette situation mais les outils permettant de construire et d’affiner des réflexions autour de cette question, et faire en sorte qu’elles puissent alimenter des discussions et des pratiques, collectives comme individuelles, dans les luttes anti-carcérales et anti-autoritaires de cette société.

Force et courage à celleux qui luttent contre toutes formes d’enfermement

Mike

pour un contact, des critiques ou autre : soutien25mai [a] riseup.net

 

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Artifices en feu contre la taule d’Angers

Le 31 décembre, trois charges explosives et lumineuses ont pété aux trois coins de la taule angevine

… mais sans réussir à faire tomber ses vieux murs.
Malgré tout, le sentiment d’une brèche dans la normalité de cette société qui isole et quelques cris échangés par-dessus les murs. Un peu de lumière, un peu de bruit, un peu de fumée et beaucoup de rage…

Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons !

Pour 2013 réduisons les prisons en braises !

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 5 janvier 2013]

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Récit d’une manifestation devant la taule de Nantes-Carquefou

Le samedi 29 décembre a eu lieu à carquefou, en banlieue nantaise, une manifestation anti-carcérale en soutien aux camarades zadistes emprisonnés [Rappel de cestdejatoutdesuite : Cyril condamné à 5 mois et une autre condamné à 2 mois] mais aussi à toutes celles et ceux enfermées dans les geôles de l’État. C’est en fin d’après midi qu’un groupe de 300 (?) personnes se regroupe devant un centre commercial proche de la taule avant de partir en direction de celle-ci. Le cortège est animé, et dynamique malgré quelques moments pluvieux à la bretonne et c’est au rythme de la batucada, de la voiture sono et des différents chants entonnés par les manifestants et manifestantes que tout le monde se dirige vers la prison. Au passage des tracts et brochures (comme un chien enragé) sont distribués au passants et passantes.
À l’approche de l’objectif, le cortège constate qu’un comité d’accueil bloque l’accès routier principal. Qu’à cela ne tienne, il est alors décidé collectivement de passer à travers les bois par l’arrière de la taule. Et aux zadistes qui s’étaient faits tout beau pour venir à la ville de remettre les pieds dans la boue… Arrivé près des murs extérieurs, le groupe toujours aussi bruyant y va de plus belle pour foutre le bordel aux abords de la taule et la batucada accompagne les cris et les chants qui sortent du bois vers les barreaux des cellules. Très rapidement ça s’active à l’intérieur, les taulards se mettent aux fenêtres, crient, foutent le bordel, font du bruit avec tous ce qu’ils trouvent et jettent des rouleaux de PQ en feu comme pour souhaiter bienvenue à celles et ceux venus les soutenir. Des prises de parole au mégaphone ont lieu, quelques échanges verbaux avec les taulards, des mots de soutien, des échanges de numéro de téléphone (« appelle après la gamelle ! ») etc. Au total le groupe restera une heure à proximité des murs avant de s’en aller au soleil couchant sous quelques feux d’artifices qui viennent clôturer les échanges. Au vue de l’excitation provoquée par ce rassemblement à l’intérieur de la taule, la soirée a du être longue pour les matons…
Tous et toutes rejoignent la route et rentrent groupés jusqu’au centre commercial. Au passage, comme pour finir en beauté, les manifestants et manifestantes ont l’heureuse surprise de trouver une des portes arrière du magasin Carrefour ouverte et peuvent ainsi faire quelques courses à moindre coût… On déplorera cependant une arrestation en fin de rassemblement, a priori par la BAC. La personne interpelée serait sortie le lendemain matin sans poursuite.

Il est important de garder à l’esprit que la lutte menée sur la ZAD subit la violence d’un État qui se sent en danger et que celui-ci n’hésite pas à enfermer dès qu’il le peut. Mais lutter contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes c’est aussi lutter contre le monde qui va avec et le monde qui va avec c’est le capitalisme, l’État et ses prisons de toutes formes. Parce que la lutte anti-carcérale doit être comprise comme partie intégrante des luttes qui sont les nôtres, l’enfermement comme une technique contre-révolutionnaire, alors à l’extérieur comme à l’intérieur nous la mèneront.

Pierre par pierre et mur par mur, nous détruirons toutes les prisons,

VINCI DÉGAGE, RÉSISTANCE ET SABOTAGE !

CRÈVE LA TAULE !

Ci-dessous, l’appel au rassemblement.

Contre l’aéroport et ses prisons :

Parce que dans ce bocage, dans ces champs de gadoue, autour de ses barricades, lors de ces tambouilles gargantuesques, dans les rues de Nantes et partout en France, nous sommes toutes et tous ensemble contre leurs machines et leur monde du saccage… Rassemblons-nous devant les murs de la prison pour faire entendre notre solidarité et notre détermination à rester ensemble.

Ce projet d’aéroport, ils veulent le faire passer par la force. Ils occupent, ils essayent de contrôler et de bloquer la zone, ils fouillent, ils foutent la pression, ils tentent de manipuler, de diviser ; nous les évitons, nous les perturbons, nous continuons à vivre, à construire et à résister encore et encore.

Certain.es d’entre nous ont été condamné.es à des interdictions du territoire, de la Zad ou du département pour 1 ou 2 ans, à de la prison avec sursis, et dernièrement à des peines de prison ferme de deux et cinq mois. Lors des procès, les procureurs de la république justifient les peines prononcées comme “n’étant pas des peines contre le mouvement de contestation du projet d’aéroport, mais contre des actes délictuels”. Nous voulons affirmer que dans cette résistance contre les expulsions, nous ne nous habituerons pas à leur présence, à leur répression, et nous continuerons à lutter pour qu’ils dégagent.

Ils tentent de nous intimider, nous leur répondons que ça ne fonctionne pas ! Ils tentent de nous isoler physiquement, ça ne se passera pas comme ça !

RASSEMBLEMENT BRUYANT DEVANT LA PRISON DE NANTES/CARQUEFOU SAMEDI 29 DECEMBRE

Rendez-vous à 16H00 au parking du centre commercial Carrefour La Beaujoire du côté du Mc Donald

Pour s’y rendre depuis le périphérique de Nantes : sortie n°41 , le centre commercial est situé entre la route de paris et le boulevard de la Beaujoire.

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[Publié sur Indymedia Grenoble le 2 janvier 2003, quelques fautes corrigées par cestdejatoutdesuite]

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[Alentours de Paris] Récit de balades nocturnes contre les prisons

 Ce texte n’est qu’un récit qui en appelle d’autres. Il reflète un point de vue et ne prétend pas parler au nom des autres individuEs présentEs ce soir-là.

Dans la nuit du 31 décembre 2012 au 01 Janvier 2013, nous sommes allés rendre visite aux prisonniers à proximité de plusieurs lieux d’enfermement en Ile-de-France.

Vers 23H30 (peut-être plus), nous sommes alléEs à plusieurs dizaines au centre de rétention de Vincennes. Alors que nous traversions le bois en direction du C.R.A, nous croisons un flic seul, avec son chien, qui après nous avoir demandé ce que nous faisions (et devant l’absence de réponse ou de quelques répliques ironiques) nous a alors gratifié d’un « bonne année » étrange et plein d’angoisse (Keufs ou matons : l’année sera plus belle sans vous). Après avoir traversé le bois derrière le centre, nous avons commencé à lancer des pétards, des feux d’artifices et des fusées en criant plusieurs slogans. Dont «  Liberté pour tous, avec ou sans papier », « Liberté ! Liberté ! » ou encore « pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons toutes les prison ».

En quelques minutes, sans doute alertés à l’avance par leur pote maitre-chien (le troll de la forêt), deux voitures pleines de flics débarquent. Nous nous esquivons alors tranquillement en repartant dans la forêt en hurlant sur les flics.

On recroise alors le troll de la forêt (le flic à chien de l’allée) qui est cette fois nettement plus remonté. Il nous dit de nous arrêter (il est seul, nous sommes à plusieurs dizaines) et commence à péter les plombs en menaçant de lâcher son chien et en essayant d’agripper des camarades. Le troll en uniforme finit par se ramasser le cul dans la boue et se faire copieusement insulter (notamment un retentissant « ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! » sur un air chanté). Visiblement contenté de son premier échec de l’année, le troll de la brigade canine abandonne donc en continuant néanmoins à nous suivre de loin.

ArrivéEs sur un parking derrière le bois, les flics nous attendent avec 2 ou 3 bagnoles et commencent à descendre avec l’intention manifeste de nous attraper. Plusieurs personnes se séparent en groupes petits et grands et disparaissent dans la forêt ou aux alentours. S’en suis une petite cavalcade avec les flics qui rôdent un peu partout. Mais finalement, personne n’est arrêté.

Quelques temps plus tard…

Vers 1h30 du matin (peut être plus encore une fois) on est plusieurs à arriver vers la prison de Fresnes. Il pleut et il fait froid, mais on se promène et on crie notre solidarité aux prisonniers qui commencent à répondre un peu et à gueuler. Puis le spectacle son et lumière commence.

Plusieurs groupes lancent des feux d’artifices (type mortier), pétards et fusées tout autour de la prison. A l’intérieur ça gueule, on lance des « liberté ! » qui reviennent comme un écho. Plusieurs slogans criés. On entend des gens gueuler à l’intérieur (la plupart contents, certains autres non : on les a peut-être réveillés…). Quelques pétards et fusées continuent de claquer pendant quelques minutes, puis on s’esquive tranquillement en continuant à crier.

Une société qui a besoin d’enfermer est elle-même une prison. Et la société dans laquelle nous vivons n’en a que trop besoin.

La prison est la soupape de sécurité d’une société autoritaire, divisée en classes, qui domine et opprime.

A défaut de pouvoir abattre ces murs dans l’immédiat, nous voulions réduire la distance entre ceux et celles qui sont dedans quelle que soit la raison et nous qui sommes dehors, au moins pour quelques minutes.

Parce que la liberté n’existera pas pleinement « hors les murs » tant qu’il y aura des murs de prison.

Parce que nous ne nous laisserons pas enfermer sans broncher.

Aussi, rappelons qu’avec un peu de malice et de bonne volonté, à 30 ou à 3000, il est toujours possible d’agir.

Tous les ans, partout dans le monde le jour du 1er de l’an, des rassemblements et des manifestations contre la prison et les lieux d’enfermement se déroulent aux abords des taules de toutes sortes à l’aide de feux d’artifices, de slogans, et d’autres trucs qui font du bruit ou laissent des traces.

Cette année encore, un appel international à des actions contre la prison avait été lancé pour la nuit du réveillon.

Enfin, le reste de l’année est là pour continuer à s’en prendre à la taule (dedans ou dehors) !

Feu à toutes les prisons !

Vive la belle ! Vive les mutinEs ! Vive la liberté !

Quelques anarchistes.

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[Trouvé sur Indymedia Paris le 1er janvier 2013]

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[New-York] Pour l’anéantissement de la prison et de la société carcérale

Le 31 Décembre, au moins 60 personnes ont répondu à l’appel pour une manifestation bruyante à l’extérieur du Centre Correctionnel Métropolitain (MCC) dans le centre de Manhattan. La foule a facilement occupé la rue en face de l’établissement et un chahut sonore a envahit le secteur, à l’aide de slogans, chants et coups de klaxon…

Les chants anti-carcérales et anti-police de la foule ont accompagné la banderole « Brûlons la société carcérale. » Les rebelles dans les rues ont acclamé les engeôlés et les exclus, puisqu’ils tapaient sur leurs fenêtres, faisaient clignoter leurs lumières, et donnaient d’autres signes de vie à partir d’un bâtiment sans vie. Nous nous sommes déplacés tout autour de la taule pour être sûr que chacun puissent entendre les cris et essayé d’être aussi proche que possible de la cellule du pirate anarchiste Jeremy Hammond, étant donné que nous avons scandé son nom.

Faisons de 2013 une année terrible pour les capitalistes et les chiens de l’État du monde entier et une année plus joyeuse pour ceLLESux qui veulent le triomphe de la vie sur la mort.

NOTRE PASSION POUR LA LIBERTÉ EST PLUS FORTE QUE LEURS PRISONS

Pour l’anéantissement de la prison et de la société carcérale

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[Publié sur Anarchist News le 1er janvier 2013, et traduit de l’anglais par lechatnoiremeutier]

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[Hambourg] Deux actions contre les prisons dans les soirées des 30 et 31 décembre 2012

Dans la soirée du 31 décembre 2012 à Hambourg, vers 23h30, un groupe de 120 personnes s’est rassemblé, dont une partie était en cortège, devant la prison Holstenglacis.

Les manifestant.e.s se sont clairement fait entendre des engeôlé.e.s avec de nombreux pétards, fusées et feux d’artifice, sonos, et que la solidarité était clairement visible grâce à plusieurs banderoles contre les prisons.

Les prisonniers ont répondu par des cris et en jetant des bouts de papiers enflammés à travers les barreaux de leurs cellules.

A 01h30, l’action anti-carcérale a pris fin, sous des slogans scandés et de la musique…

La veille (30/12/2012), 30 personnes s’étaient rassemblées à l’extérieur de la prison Holstenglacis, notamment sous les cellules du secteur pour femmes, où cris et bruit (en tapant sur les murs et portes de leurs cellules) des oubliées ont répondu aux pétards et tirs de feux d’artifice de l’extérieur.

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[Publié sur Indymedia Linksunten le 1er janvier 2013, et traduit de l’allemand par lechatnoiremeutier]

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[Suisse] La nouvelle année ne nous fera pas plus aimer les murs

Action pour tou-te-s les prisonni-ère-er-s et contre toute forme d’enfermement, le 1 janvier 2013, salutation aux feux d’artifices devant 5 établissements pénitentiaires vaudois et fribourgeois

Alors que des milliards d’ignares fêtaient le passage à l’an 2013 et la non-fin du monde, quelques personnes ont choisi d’aller saluer celles et ceux qui n’ont pas la possibilité de festoyer comme les autres, enfermé-e-s contre leur gré dans les prisons de l’Etat.

Les murs des établissements pénitentiaires vaudois de la Plaine de l’Orbe et de la Croisée à Orbe, de la Tuilière à Lonay et de Bois-Mermet à Lausanne, ainsi que la prison de Bellechasse à Sugiez (FR), ont été égayés par les lumières et les explosions de feux d’artifices et autres « engins pyrotechniques ».
Ils n’ont également pas pu étouffer les cris de joie et de remerciement des prisonnière-er-s répondant de l’intérieur.

Pour tou-te-s les prisonni-ère-er-s et contre toute forme d’enfermement
Nous construirons des ponts avec les briques de leurs prisons.

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[Trouvé sur Indymedia Suisse Romande le 1er janvier 2013]

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[On voudrait nous apprendre à marcher en nous coupant les pieds] C’est bien foutu la société

C’est bien foutu la société

Ah les grand-es moralisateurices s’en donnent à cœur joie, des milliers de fugues passent inaperçues, mais l’envie de vivre autre chose de deux jeunes fait la une de l’actualité. Un peu comme pour les otages, quand il s’agit de journalistes la corporation s’en inquiète quotidiennement, mais il suffit qu’illes soient libéré-es pour que l’actualité devienne hebdomadaire pour les autres, autant dire insignifiante, il en ira de même des fugueureuses.

Dans ce cas d’ailleurs peut on parler de fugue ? Une fugue c’est une fuite, un échappatoire, la nécessité à moment donné de quitter un quotidien qui vous étouffe, qui vous opprime, pour aller ailleurs, n’importe où. Quelqu’un parmi les journalistes qui se perdent en délire collectif, s’est-il posé la question de savoir si ces jeunes n’ont pas plutôt souhaité-es faire un voyage, vivre autre chose, se laisser guider par leurs désirs ? Sans les connaître, sans les avoir croisé, j’attendrai que Camille et Geneviève précisent si pour eulles c’était une fugue ou une vogue.

En tous cas il semble que leur voyage réponde à au moins un des slogans entendu dans la lutte contre le projet d’AGO : ”en finir avec leur monde” et ce monde s’articule autour de la famille nucléaire, privant les moins âgés de libre choix, les plaçant sous la tutelle de parent-es, des jeunes jugé-es incapables de discernement pour ce qui concerne leurs envies de rencontre, d’évasion, d’éducation, etc… Sauf dans un cas, si illes commettent un délit pénal. Là c’est pas tout à fait pareil, si illes font une connerie ce ne peut être à cause de l’environnement familial, ce ne peut être à cause de leur environnement social de merde, la seule possibilité c’est qu’illes soient responsables individuellement, leur environnement pourra être une circonstance plus ou moins pénalisante, mais c’est eulles seul-es qui en seront responsables. Imaginons que Geneviève et Camille, aient plutôt choisi-es dans leur périple de vivre de chapardage, prenant à droite et à gauche dans quelques commerces de quoi subsister et qu’illes aient déjà été en contact avec la justice pour des faits identiques. Illes seraient des délinquant-es récidivistes, pénalement responsables. Illes auraient la porte du cachot ouverte et les grand-es moralisateurices du moment en appelleraient à la sévérité de la ”justice”.

Et oui chères camarades, selon eulles, vous êtes assez âgé-es pour vivre en prison mais bien trop jeunes pour vivre libre. Vous ne pouvez vous résigner à ce constat ? Si c’est le cas, tant mieux et je suis de tout cœur avec vous, mais cette lutte est encore bien plus difficile à mener que celles des zadistes, c’est une lutte permanente, totale, contre tousses et d’abord contre soi-même, contre ce qu’on veut nous inculquer ou qu’on nous a inculqué. Des prisons il y en a de toutes sortes, famille, école, usine, morale, … vouloir les détruire est un combat de toute la vie.

Si les réactions journalistiques sont si violentes, si les commentaires sur les blogs ou sites ”d’infos” sont si durs, c’est parce que Geneviève et Camille ont osé-es remettre en cause la famille et leur dépendance à l’autorité parentale, illes ont osé-es proclamer qu’illes étaient en droit de choisir ce qu’illes voulaient faire de leur vie, librement. Illes ne sont pas mineur-es, mais aptes à faire les choix qui les concernent, vitalement responsables. Les familles s’inquiètent nous dit-on, heureusement qu’illes s’inquiètent, illes ont décidés que c’est d’eulles que devait venir l’éducation apportée aux plus jeunes et illes n’ont jamais pensé-es à leur apprendre à vivre libre, illes n’ont jamais pensé-es à leur expliquer ce que pourrait être le quotidien sans eulles, illes s’inquiètent parce que ces deux jeunes ne sauraient pas (selon eulles) se débrouiller, se protéger, … Illes s’inquiètent parcequ’illes ont pris soin de ne pas leur apprendre tout ça. Pour les garder égoïstement sous leur aile, pour conserver leur pouvoir, illes les ont privé-es de ces confrontations à l’indépendance, illes leur ont appris à se prononcer en fonction des choix qu’illes leur proposent, sans jamais les avoir associé-es à la définition de ces choix, ou alors simplement sur des sujets secondaires.

Illes s’inquiètent surtout, parce que les unes et les autres se rendent compte, qu’en fait les jeunes n’ont pas besoin d’eulles, que les parent-es ne sont utiles aux jeunes que tant qu’illes n’ont pas la possibilité de se nourrir par eulles-mêmes (et encore ce pourrait être aussi un besoin assumé par la société, comme cela c’est apparemment passé pour Camille et Geneviève, nourri-es par le partage de dons de tous horizons).

Ce qui alimente la déferlante de commentaires haineux, moralistes et finalement très cons, sur la toile, c’est la peur de tousses ces ”adultes” qui voient bien que la supercherie de l’autorité parentale est ici mise au grand jour, en pleine lumière. Illes voient bien que rien ne peut empêcher une personne quel que soit son âge de partir. Pourquoi faut-il ”ne pas laisser les enfants sans surveillance” ? Parce que sinon illes se rendraient compte de l’inutilité de la famille, illes se rendraient compte qu’illes peuvent se laisser guider par leurs désirs. Le problème étant que personne aujourd’hui ne les a éduqué à mesurer les risques, à faire attention, à évaluer une situation ”hors cadre familial”, … L’éducation se borne à apprendre à respecter l’autorité, à travailler, à apprendre des choses dont la plupart d’entre nous n’ont que faire. Rares sont les adultes qui préparent les enfants à l’indépendance, illes sont éduqué-es à être autonome dans une société de juges, de patron-nes, de représentant-es, … une société de flics.

On nous parlera sans doute bientôt de risque d’acte pédophile auxquels les deux ami-es se sont exposé-es, sans jamais remettre en cause le pouvoir que se donnent les ”adultes” sur les ”enfants” ou les ”hommes” sur les ”femmes”, comme partie responsable de ces actes, sans jamais se poser la question de savoir si l’éducation au respect total des choix de chaque personne petite ou grande, ne serait pas la meilleure protection à toutes les violences auxquelles sont exposées les individu-es jugé-es plus faibles.

Vous le savez aussi Geneviève et Camille, tout le monde a accès à toute la pornographie possible sur internet ou à la télé, illes mettent le sexe au centre de toutes relations, mais c’est votre choix de route qui va être jugé irresponsable. Que voulez-vous, la pornographie leur rapporte beaucoup de fric, votre liberté zéro. Vous n’avez pas le droit d’avoir des envies, des désirs qui sortent de ce qu’illes estiment de ”bonne morale” si ça ne leur rapporte rien, le flirt hétéronormé à la limite, mais pas plus, vous verrez les moralistes réactionnaires, vont vous le rappeler très bientôt, avant d’aller se branler devant la dernière vidéo XXX, ou de retrouver leur amant-e hors de leur ”famille”, noyau familial sacré quand ça les arrange (certain-es même y accompliront des fantasmes bi ou homosexuel à deux ou plus, soyez-en sûr-es).

On pourrait discourir encore longtemps sur ce que Geneviève et Camille, parmi tant d’autres mettent en lumière par leur choix et la façon dont illes ont mené-es leur périple, tous ce que leur expérience met en lumière comme carences dans ”la bonne éducation”, comme carences dans la société, mais pour moi un fait est certain, cette vogue* autonome et autant que je puisse en juger organisée, est une pierre (et pas la moindre), de la fin de leur monde !!

Merci les copaines ; – ) kmilles sabords

*si il s’agit bien d’une vogue (?)

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[Trouvé sur zad.nadir.org le 31 décembre 2012]

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[Rennes] Nique la taule

Salpètre et chlorate

Vers minuit, on se promenaient, fin sobres, en longeant les murs pour échapper à l’hypocrite élan socialisant annuel des passants, le sourire aux lèvres rouges avinées et de bave gluante dans les yeux (ceux qui fêtent la nouvelle année en fait). Derrière les ombres immobiles des murs de la taule de meufs à Rennes, nous aperçumes plusieurs groupes de gen-te-s qui, en hurlant des trucs sympas, firent exploser (non pas les murs mais) des bidules pyrotechniques, pas bien dang’reux mais assez spectaculaires. Les entaulées étaient nombreuses à répondre, à crier et à faire du bruit contre les barreaux.
Gardons l’espoir qu’un jour, on fera péter les murs !!!

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 1er janvier 2013]

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