[Solidarité ZAD] Rassemblement contre l’enfermement – Jeudi 20 décembre 18h place du Bouffay à Nantes

QUAND ILS ENFERMENT, ON SORT DANS LA RUE !

Depuis ces deux mois d’expulsions, c’est 80 situations d’interpellations qui ont été répertoriées. Les premières semaines avaient ce goût étrange de la guerre douce avec des sourires de flics, le moins de vagues possible. Cette dernière semaine, des arrestations ont lieu chaque jour. Les blessé-e-s ne se comptent plus, les comparutions immédiates s’enchainent, les condamnations tombent de plus en plus lourdes. Les flics ne cessent de faire des faux témoignages pour condamner les personnes qu’ils arrêtent. La stratégie « mains propres » façon PS-EELV a foiré [note de cestdejatoutdesuite : on relira “Complice des destructions à NDDL. PS, EELV même merde” et « Tactique vs contenus »], le projet d’aéroport montre son vrai visage.

La stratégie du pouvoir est de créer une situation insupportable sur la ZAD : présence policière permanente, occupation et blocage du carrefour central, contrôles de papiers et fouilles de coffres de véhicules. Pour une fois, les flics ne font pas de distinction entre habitant-e-s « légaux et illégaux » [guillemets de cestdejatoutdesuite], tout le monde peut être empêché de sortir et de rentrer chez soi. Ça fout la colère, qu’on soit là depuis des années, quelques semaines, ou juste en visite.

Ce soir, quelqu’un se retrouve en taule, arrestation avant-hier à minuit – garde à vue – prolongation – comparution immédiate – mandat de dépôt – cellule ! [note de cestdejatoutdesuite : il s’agit d’une personne interpellée dans la nuit de lundi à mardi dernier, jugée et condamnée ce mercredi soir, à Nantes, à huit mois de prison dont deux fermes, écrouée dès la fin de l’audience du tribunal correctionnel, « reconnue coupable de violences, d’outrage et de rébellion »] On ne peut pas compter les personnes emprisonnées pour préserver l’ordre établi, mais dans cette lutte c’est déjà la deuxième. Quelques mois de prison par ci, quelques semaines d’hôpital par là, « bof y a pas mort d’homme », ça reste acceptable pour les porteurs de ce projet.

Casser des individus pour affaiblir le mouvement, c’est tout ce qui leur reste. Face à ça, notre meilleure arme c’est la solidarité.

RASSEMBLEMENT JEUDI 20 DECEMBRE À 18H
PLACE DU BOUFFAY À NANTES

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[Repris de zad.nadir.org le 20 décembre 2012]

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Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

Depuis plusieurs semaines, les actes de résistance individuels et collectifs dans le centre de rétention de Vincennes, comme à l’extérieur, se sont multipliés. Petite chronologie non-exhaustive de ce qui s’est passé ces dernières semaines.

Le 15 novembre, à la veille d’une manifestation organisée vers le centre de rétention de Vincennes, une révolte éclate dans le bâtiment 2. Un retenu a tenté de se suicider suite à des maltraitances policières, ce qui anime la colère des autres. Ils cassent alors des néons, des caméras, des portes, et des feux sont allumés.

Le 16 novembre, une manifestation nocturne a lieu aux alentours du centre de rétention de Vincennes. Le cortège, d’environ 80 personnes, ne peut pas s’approcher aussi près du centre qu’il le souhaite, car les keufs sont deux fois plus nombreux et bien équipés. Bloqués devant l’hippodrome, les manifestants ont quand même pu être entendus des retenus du centre 1 à force de pétards, feux d’artifices et cris de liberté. « On entendait la manif’ mais vite fait, on est loin, on est loin t’as vu, mais on l’entend quand même. »
À l’intérieur les retenus réagissent. Ils mettent le feu à des poubelles, et tentent de sauter les grilles. Sans succès. Les crs débarquent alors en force dans le centre : « […] ils étaient 60 ou 70 personnes quand même, tu peux rien faire. » Heureusement, il n’y a eu aucune interpellation à l’intérieur comme à l’extérieur.

Le 21 novembre, on découvre que les grilles du centre ne sont pas si épaisses que ça.
La nuit précédente, sept retenus du bâtiment 3 se sont en effet échappés en passant par une porte à l’arrière du centre. Ils ont traversé l’autoroute pour ensuite prendre le RER.
Un retenu revient sur les évasions :
« C’était trop facile de s’évader ! Ils ont ouvert une porte, ils ont couru, moi j’ai vu la porte ouverte mais j’ai pas voulu courir parce que moi ils connaissent toute ma vie […]En fait l’alarme elle fait semblant, ici ils sont en mort d’effectifs en fait, le soir ils sont même pas dix, ils sont même pas dix dans tout le centre !
Ça veut dire là quand y’a eu l’alarme, les mecs ils mettent au moins 3-4 minutes pour réagir, même plus ! Ça veut dire 3-4 minutes t’es déjà dans le RER, tu cours vite là et t’es dans le RER. »
À ce jour, aucun n’a été rattrapé, on leur souhaite bonne chance pour la suite !

La semaine du 10 décembre, plusieurs retenus tentent de se suicider. L’un d’entre eux avale des lames de rasoir, les flics mettent du temps à réagir. « Ils l’ont laissé en chien pendant une heure, ils attendaient. Ils ont appelé le samu, après une heure y’a qui qui vient ? L’infirmière, elle sait à peine faire des piqûres, elle va pas soigner quelqu’un qui a des lames dans son estomac ! »
Suite à cela, les retenus commencent à se plaindre, à boucher toute les caméras, à mettre le feu à du mobilier. « [les flics] ils sont montés, ils ont calmé le jeu. Et le lendemain vers 4h du matin ils ont mis l’alarme, comme quoi y’avait des gens qui fumaient dans les chambre mais c’était comme ça, pour nous faire chier ! »

Dimanche 16 décembre au soir, au centre de rétention de Palaiseau (91), 4 sans-papiers se sont évadés. Après avoir pris son badge magnétique a un flic pour ouvrir les portes, ils ont escaladé les grillages et disparu. Malheureusement un autre retenu accusé d’avoir aidé à l’évasion a été mis en garde-à-vue.

Liberté pour toutes et tous avec ou sans papiers !

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[Trouvé sur sanspapiersnifrontieres le 19 décembre 2012]

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[Palaiseau] 4 évasions du centre de rétention – 16 décembre 2012

Dimanche soir (16 décembre), 4 sans papiers se sont évadés du centre de rétention de Palaiseau (Essonne). Selon la presse, vers 19h30, un retenu a appelé un flic dans la salle de télévision. Il aurait alors été maîtrisé au sol par 5 personnes qui lui aurait pris son badge magnétique pour ouvrir les différentes portes. Alors qu’un continuait de maintenir le flic, les 4 autres se seraient dirigés vers la zone de livraison du centre afin de s’échapper en escaladant un grillage.

Quand au retenu qui a aidé à l’évasion, il serait actuellement en garde-à-vue.

La passion pour la liberté est plus forte que tous leurs grillages, détecteurs de mouvements et caméras de surveillances !

Bonne route aux évadés !

Solidarité avec la personne en garde-à-vue !

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[Lu sur sanspapiersnifrontieres le 17 décembre 2012]

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[Nantes] Récit d’une garde à vue ordinaire

Jeudi 13 décembre. J’étais à Nantes, dans le tramway. Je suis monté à l’arrêt 50 otages vers 15h30. Au terminus Gare de Pont Rousseau, nous n’étions plus que deux dans le tramway, moi et un autre homme à qui je n’avais pas prêté attention. Alors que je m’apprêtais à descendre du tram, il est arrivé derrière moi et m’a attrapé le bras. En même temps, il se mettait un brassard « police ». Il était en civil. Il m’a demandé mes papiers. J’ai refusé. Il a appelé des renforts sur son talkie. Je crois qu’il les avait déjà appelés avant et qu’il leur disait simplement qu’on était à Gare de Pont Rousseau en leur demandant de se dépêcher. Il m’a demandé si j’étais bien monsieur Untel. Je ne lui ai pas répondu.

Cinq policiers nationaux en uniforme sont arrivés en courant et m’ont menotté. Le policier en civil leur a dit qu’il me suivait depuis Commerce. Il m’a reconnu d’après une photo qui était dans son bureau et qui disait que j’étais recherché. J’ai été emmené au commissariat sans savoir ce qu’ils me voulaient.

Arrivé au commissariat, j’ai fini par savoir que j’étais suspecté d’outrages sur des flics lors d’une manifestation contre l’aéroport trois semaines plus tôt. Alors que des faits de cette nature ne donnent généralement lieu à des suites que lorsqu’on se fait choper en flagrant délit, je suis poursuivi dans le cadre d’une enquête préliminaire.
Je me suis retrouvé au service du Quart, entouré de sept flics qui me demandaient mon identité en brandissant une fiche qui disait que j’étais bien monsieur Untel. Ils me demandaient si je réalisais la gravité de ce que j’avais fait. Insulter des flics ! Ils m’ont demandé si ça me ferait plaisir que des flics m’insultent. J’ai trouvé ça dur et humiliant. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient nier que les flics nous faisaient subir au quotidien des choses bien pires que quelques insultes, des mutilations, occupations, blessures, expulsions, destructions de ce qu’on a construit, humiliations, et enfermements. A ce moment, j’aurais vraiment aimé que les flics m’insultent de tous les noms et me laissent rentrer chez moi.

Je suis resté enfermé tout le reste de l’après-midi, la soirée, la nuit, et toute la matinée. J’en avais vraiment marre, mais je ne pouvais rien faire pour arrêter de subir cette situation. Face à l’arbitraire de la répression, on se sent complètement impuissant.e.s. Je n’ai rien pu faire d’autre qu’attendre que les flics veuillent bien me libérer. Ils ne m’ont fait aucune audition et m’ont laissé partir avec une convocation pour un procès en février. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ne pas que cette situation se reproduise. Il n’y a pas un bout de terre sur la planète qui ne soit pas contrôlé par un Etat répressif et le capitalisme impose son ordre partout. Je ne peux pas non plus me résoudre à baisser la tête et à regarder les flics tout détruire autour de moi sans broncher. De toute façon, même une telle attitude ne me garantirait pas en retour de ne plus subir de répression.

Même s’il est peut-être possible pour certaines personnes de se mettre un peu à l’abri, c’est sûr que ce n’est pas possible pour tout le monde. Quand on n’a pas les bons papiers, ou seulement pas la bonne couleur de peau, ça ne sert à rien de renoncer à la révolte, de renoncer aux petits moyens de débrouille. Même en cherchant à s’intégrer [!?], même en travaillant dur [!?], même en renonçant à son identité [!?] on finit toujours par se retrouver plaqué.e sur le capot d’une voiture de la Bac pour subir une fouille au corps et un contrôle d’identité.

La seule option qui nous reste, c’est de continuer à nous battre. En sortant de garde à vue, je me suis rendu à la manif contre la répression et j’ai insulté les flics comme je ne l’avais encore jamais fait. Advienne que pourra …

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[Trouvé sur Indymedia Nantes le 16 décembre 2012, quelques fautes d’orthographe ont été corrigées par cestdejatoutdesuite, nous avons aussi rajouté [!?] derrière 3 expressions…]

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[Solidarité ZAD] 14 décembre 2012 procès d’une personne interpellée

Une personne interpellée le 7 novembre 2102 sur la ZAD passait ce vendredi  14 décembre 2012 devant le tribunal correctionnel de Nantes pour une participation à un « attroupement avec arme ».
La procureur a réclamé une condamnation pour « violences et participation à un attroupement avec arme » : 3 mois avec sursis, 1 an d’interdiction en Loire-Atlantique.
L’avocat a demandé la relaxe pour « violences » (on a une vidéo illisible) et une requalification en « attroupement sans armes » (la fronde n’a pas été retrouvée). De plus, les sommations ne respectaient pas les délais de latence, le gendarme qui l’a interpellée était inconnu et n’a pas été auditionné. L’inculpée a déclaré que c’était une arrestation « programmée ».
Après délibéré : « violences maintenues, 3 mois avec sursis pendant 5 ans« . Mais requalification en « attroupement sans armes » et interdiction de séjour pendant 1 an  sur les communes de la ZAD : NDDL, Vigneux, Fay, Grandchamps, Malville et Treillères.

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Paris : Perturbation de l’inauguration du Tramway

En solidarité avec la ZAD, contre le Grand Paris et son monde

Ce samedi 15 décembre aux alentours de midi, des chaussettes remplies de riz ou de sable se sont retrouvées enroulées aux catenaires du tramway T3 en deux points du parcours. Des tracts volants ont aussi apparu à divers endroits sur le boulevard.

L’efficacité de cette technique n’étant pas avérée, à chacun-e de faire preuve d’imagination la prochaine fois.

Ci joint, le tract :

Le tram-tram quotidien arrive (encore !) à paris,
il transporte avec lui son lot de contrôle et de répression

Avec l’inauguration de ce tronçon de tramway, un nouveau pas vers le projet mégalo du grand paris est franchi. Quand la métropole change de décor, ça s’appelle la rénovation urbaine. Des logements « sociaux » pour riches sont construits, les campements sauvages sous le périph’ sont démolis et les habitant.es pourchassé.es ou expulsé.es, les prostituées sont harcelées et refoulées vers des zones sans cesse plus hostiles, les dispositifs anti-SDF et anti-biffins se multiplient… les indésirables sont repoussé.e.s toujours plus loin des centres-villes, voire raflé.e.s et déporté.e.s.
Cette traque s’accompagne d’un contrôle accentué des faits et déplacements de chacun.e par le biais des caméras de vidéo-surveillances, puces rfid dans les cartes de transports, et autres milices privées (RATP sûreté, GPSR, GPIS, sécurité de la Mairie de Paris). Le tram renforce ainsi les frontières existantes dans la ville.

Ce processus s’inscrit dans la volonté d’aseptisation de la vie, de normalisation du quotidien. La délimitation des déplacements conforte chacun.e dans un ensemble de gestes voués à assurer le transit entre les différents lieux consacrés. Du travail à la préfecture, du nouveau cinéma au fond de son lit, du centre commercial à la taule. Le territoire se voit quadrillé d’arrêts, les lieux autres ne sont que passage : circulez, c’est la fin du voyage ! Les transports en commun sont autant de check-points qui traquent, fichent et contiennent des individus réduits à l’état de flux rentables, mobiles et efficaces. Ils révèlent ce qu’est, de fait, la ville : une prison à ciel ouvert.

Le tramway ne peut donc être dissocié de l’ordre social qu’il impose, des centrales nucléaires nécessaires à son fonctionnement, des entreprises qui exploitent pour son élaboration (Colas du groupe Bouygues pour les rails, Alstom pour les Trams). C’est également Alstom qui construit les TGV pour la ligne Lyon-Turin, un autre projet au service du profit, du contrôle et du pouvoir.
Des projets comme ça il y en a des tas : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le tram-traim Nantes-St-Nazaire, les nouvelles centrales nucléaires, les nouvelles prisons… Ces projets participent au parfait fonctionnement du meilleur des mondes, ils y sont utiles. Simultanément, celles et ceux qui refusent l’exploitation et le contrôle s’organisent un peu partout pour lutter contre ces aménagements. De l’occupation de la ZAD contre l’aéroport et son monde, aux sabotages, actions et manifestations offensives dans le Val di Susa contre le TGV. Sans oublier les travailleurs sans papiers qui ont tenu un piquet de grève de plus de 100 jours sur le chantier du tram à Porte des Lilas pour obtenir leur régularisation. Des histoires qui ne seront certainement pas à l’ordre du jour de l’inauguration…

Chaque perturbation, peu importe son ampleur, a des effets immédiats sur cette routine quotidienne qui, clairement, est celle du travail, de l’économie, du contrôle et du pouvoir.

Par ce geste, il s’agit d’attaquer ce monde ainsi que ses grands et petits projets, d’être un grain de sable qui enraye la machine, poussant vers son déraillement.

Solidarité avec la ZAD, contre le grand paris et son monde

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[Publié sur Indymedia Nantes le 15 décembre 2012]

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[Brochure] La Croix-Rouge collabore aux expulsions. Autour de quelques vautours de la machine à expulser #1

Partout s’érigent des frontières qui font le tri entre celles et ceux qui seront chassés et les autres : lors des contrôles dans les transports, lors des rafles policières dans les rues, aux guichets d’agences d’intérim ou de banques qui les balancent aux flics. Partout se dressent des entreprises qui s’enrichissent sur ces expulsions : des compagnies aériennes transportent les sans-papiers retenus, des hôtels servent de prison, des associations aident les flics à gérer proprement les expulsions dans les centres de rétention, des entreprises fournissent la bouffe, des multinationales du BTP construisent et modernisent ces camps.

Cette brochure – la première d’une série autour de quelques vautours de la machine à expulser – se veut une petite contribution à la lutte contre les frontières et l’enfermement.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

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[Lire le texte sur Infokiosques.net]

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[Roanne] Faire tâche d’huile…

À Roanne, début décembre, une camionette eiffage (constructeur de taules) est partie en fumée.
Quelques jours après, des litres d’huile pour moteur ont été déversées au travers de la seule route qui mène au centre de détention, avant l’heure de la première relève des matons… De l’huile en quantité sur la chaussée doit être nettoyée et bloque la circulation pendant la durée des opérations_ On suppose que ceux qui rentraient chez eux n’ont pas pu le faire comme à leur habitude, et que ceux qui se rendaient à leur boulot de merde ont été retardés.

Solidarités avec toutes celles et ceux qui ne se résignent pas.

Ce monde est une prison. Qu’il crève.

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[Trouvé sur Indymedia Nantes le 13 décembre 2012]

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[Solidarité ZAD] Bruxelles : Contribution solidaire contre ce monde et son aéroport

L’attaque contre Vinci et le monde qu’il aménage ne connait pas de trêve.
Des mines d’uranium aux centres de rétention en passant par l’aménagement de chaque quartier de nos vies, il y a mille raisons de s’attaquer à eux, partout.
Ces derniers jours, à Bruxelles, les machines d’un chantier Eurovia de Vinci ont été sabotées.
Solidarité avec les individuEs en lutte sur la ZAD (près de Nantes) contre ce monde et son aéroport!

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[Trouvé sur Indymedia Bruxelles le 13 décembre 2012]

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Le vent se lève… Sabotons la machine à expulser

Le vent se lève…
Sabotons la machine à expulser

On entend beaucoup parler ces derniers temps des centres de rétention et des politiques migratoires, essentiellement à travers la rhétorique du scandale : mise en avant de l’image de la famille innocente et bien intégrée, qui travaille ici, dont les enfants sont scolarisés, insistant sur l’ignominie qu’il y a à les enfermer dans des camps. Toute une rhétorique employée pour mobiliser l’indignation citoyenne, pour crier au racisme en se vivant comme des résistants, pour lancer de vains appels à réformer la gestion de la machine à expulser, à améliorer les conditions d’enfermement, à trier les « bons » des « mauvais » sans-papiers.

N’y allons pas par quatre chemins : nous ne souhaitons pas ajouter nos larmes à ce bal des pleureuses, nous ne luttons pas contre la machine à expulser par empathie et encore moins par pitié, ni dans le but de la rendre plus humaine, mais pour la détruire. De la même façon, nous ne partons pas du principe que les personnes enfermées dans ces camps seraient des victimes à secourir, ou qu’il faudrait assister leur intégration (ou leur réintégration) dans cette société que nous voulons désintégrer totalement. Les logiques syndicales, humanitaires et réformistes ont depuis longtemps démontré leur rôle de cogestion des logiques d’exploitation, de contrôle et d’enfermement, en bref de domination.

Les sans-papiers, comme tous les autres exploités, n’ont jamais eu besoin de souteneurs ou de chevaliers vaillants pour se révolter, beaucoup n’ont jamais attendu le feu vert de quelconques militants et politiciens. En témoigne, parmi une multitude d’actes individuels et collectifs, des plus quotidiens aux plus spectaculaires, l’incendie de la plus grande prison pour étrangers d’Europe, le centre de rétention de Vincennes en juin 2008.

Le centre de rétention n’est qu’un seul des rouages de la machine à expulser qui n’est elle-même qu’un seul des rouages de la machine infâme qu’est ce monde de barbelés et de domination. De fait, elle n’est pas un concept à discuter sur les bancs douillets d’une université, elle s’incarne dans une foultitude de responsabilités concrètes : des associations humanitaires comme la CIMADE, France Terre d’Asile, l’Ordre de Malte, Forum Réfugiés et la Croix-Rouge qui co-gèrent les centres et les zones d’attente en bonne entente financière avec l’Etat ; RATP, Air France, Carlson Wagon-Lit, Royal Air Maroc et SNCF  : tous déportent, et certains ajoutent leurs contrôles à ceux des flics ; le groupe Accor qui dépanne l’Etat de quelques places de prison dans ses hôtels ; les institutions qui organisent les rafles en guet-apens comme Pôle Emploi, CAF, la Sécu… ; les entreprises qui organisent la logistique à l’intérieur des taules comme Sodexo, Avenance, GDF-SUEZ, Veolia, Eurest… ; les constructeurs comme Bouygues, Vinci, Eiffage ; les suceurs de sang et de sueur des boîtes d’intérim comme Randstad, Adecco, Manpower ; les syndicats qui négocient les critères d’expulsion à la table de l’Etat comme la CGT, CFDT, SUD, UNSA, FO et tous les partis politiques qui font leur beurre électoral sur la question des migrants…
Toute une maxi-brochette de collabos sans lesquels l’Etat, ses flics, ses juges et ses gendarmes ne pourraient pas gérer cette machine de déportation. Les motivations de ces charognards n’ont rien de bien raciste, car l’argent n’a pas de couleur, et c’est pour la manne financière dont ils profitent qu’ils prêtent tout leur concours à ce système de merde.

Pointer les responsabilités claires de ces collaborateurs ne signifie pas les réduire à la seule question des expulsions et des frontières. On retrouve tous ces vautours dans la gestion quotidienne de l’exploitation, de l’enferment, de la domination, car nous sommes tous, avec ou sans-papiers, du gibier à frontières, à matons, à patrons, à humanistes.

Ils ont des noms et des adresses, chacun peut leur renvoyer un peu de leurs responsabilités à la gueule de la façon qu’il estime la plus pertinente.

Dans cette guerre sociale sans trêve, il est toujours temps d’exprimer notre haine sans concession, et d’attaquer sans médiations tout ce qui nous rend esclaves.

Centres de rétention, papiers, prisons, frontières, gestionnaires et co-gestionnaires de la domination :
Autant en emporte le vent de la liberté !

[Tract trouvé dans les rues de Paris, décembre 2012]

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[Repris par la Base de données anarchistes le 11 décembre 2012]

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