[Revue autour de Valognes et du Chefresne] « Antinucléaire Mix-Texte » vol.0

[Textes choisis autour de la lutte antinucléaire dans le Nord Ouest, d’Octobre 2011 à septembre 2012]

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[Paris] Affiche et tract Manifestation Vincennes 16 novembre 18h

Les centres de rétention comme les autres lieux d’enfermement sont un des moyens répressifs pour l’Etat d’asseoir son pouvoir et d’étendre le contrôle sur la société. Ils sont banalisés et admis comme faisant partie d’un système qui fonctionne du mieux qu’il peut. De toute évidence, la machine rodée de la politique migratoire fait face à des individus qui ne veulent pas subir leur exploitation et leur enfermement. Des révoltes ont lieu dans les prisons pour étrangers en Europe et ailleurs. Il y a un an, à Marseille, le centre de rétention du Canet a brûlé. Depuis sa réouverture les actes de résistance n’ont cessé. Cet été des retenus ont refusé d’embarquer et se sont révoltés contre les tabassages quotidiens des flics. Certains ont essayé de mettre le feu au centre. Des personnes se sont solidarisées avec eux.
Ces dernières années l’État a cherché à casser les luttes à l’intérieur comme à l’extérieur en utilisant de nombreux outils de son appareil répressif y compris l’antiterrorisme. Ce sont pourtant ces révoltes et ces solidarités qui s’attaquent à la résignation. S’organiser pour lutter contre les centres de rétention et les frontières, c’est aussi s’opposer
aux outils de contrôle et de répression qui vont avec.

Nous refusons de nous laisser contrôler et enfermer dans des prisons et des frontières.
Attaquons les lieux d’enfermement et le système qui les produit.

Manifestation nocturne et sonore vers le centre de rétention de Vincennes, Vendredi 16 novembre 2012 à 18 heures

Rendez-vous dans le hall de la gare RER de Joinville-Le-Pont (RER A – direction Boissy-Saint-Léger).

[le texte du tract est ici]

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[Tours] Contre le fichage ADN. Solidarité avec une camarade

Rassemblement de solidarité avec F. compagnonne convoquée au commissariat de Tours pour un prélèvement suite à une condamnation.

Mardi 30 octobre 2012 à 16h30, devant le palais de Justice de Tours (place Jean Jaurès).

[Pour mémoire : c’est ici et ]

Contre le fichage ADN, Brochure d’information et de soutien.

“Ouvrez la bouche”, dit le policier. Deux textes sur l’usage de l’ADN dans la machine judiciaire.

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L’ennemi intérieur au Val Di Susa

[Texte critique sur l’organisation au sein du mouvement No Tav. Il ne s’agit pas ici de faire le procès d’un mouvement dans son ensemble mais simplement de témoigner sur ce que nous avons vu et vécu.]

Cela fait maintenant plus de 20 ans que les habitants du Val di Susa se battent contre le projet de ligne TGV, ou TAV en italien, devant relier Turin à Lyon. On ne reviendra pas sur l’inutilité d’une telle liaison au cout pharaonique, désastreux pour l’environnement (présence d’uranium et d’amiante dans les montagnes), qui défigurerait un peu plus des vallées déjà bien abimées par l’autoroute et par une autre ligne de chemin de fer. Le propos est ici de savoir comment et par quels moyens lutter contre ce monstre moderne.

Certaines personnes de notre collectif sont restées plusieurs semaines au camp No Tav, d’autres n’ont fait que passer. Nous étions venus une première fois durant l’été 2011 avant et après l’expulsion par la police du « presidio* » de la Maddalena le 27 juin. Nous avions trouvé des collectifs anti-autoritaires de toute l’Italie. Plusieurs cuisines vendaient de la bouffe à prix libre pour financer les luttes anti-carcérales ou anti-répression, d’autres étaient venus avec des infokioskes, les grands-mères de la vallée cuisinaient végétarien parce que « on commence à vous connaitre, vous les militants », les assemblées étaient prévues à l’avance et étaient bien suivies par rapport au nombre de personnes sur le camp, des ateliers « fabrication de boucliers » se succédaient aux échanges de savoir. Et si pas mal de gens appelaient à la non-violence active, personnes ne se permettaient de faire la morale à ceux qui avaient choisi une autre stratégie de lutte. En cet été 2011, une vraie hargne, une réelle envie de se battre contre le TAV était perceptible sur le camp.

Selon certains témoignages, le mois de juillet 2012 fut pareillement combatif. Mais la donne était toute différente en ce mois d’aout 2012. A part quelques individuEs isoléEs, il n’y avait pas de groupe se revendiquant comme anarchiste ou anti-autoritaire. Le camp était tenu par les membres de l’Askatasuna, un « centro sociale » de Turin occupé par des autonomes marxistes-léninistes. Plus aucune trace des cantines autogérées, la viande et le poisson sont réapparus au menu de la cuisine à prix libre « minimum un euro ». Il n’y avait aucune rotation des tâches, si l’on était accueillit à bras ouvert pour nettoyer les chiottes, il fallait presque insister pour participer au bar. Les assemblées étaient animées par l’Askatasuna et leurs amiEs, elles se faisaient chaque jour à des horaires différents, parfois à une heure autre que celle annoncée. Il n’y avait aucun appel au mégaphone, c’est par hasard ou en tournant continuellement dans le camp que l’on pouvait avoir l’occasion d’y assister. Hasard ou pas, ces assemblées avaient une importance capitale aux yeux des organisateurs du camp. Sans oublier qu’elles se déroulaient uniquement en italien et sans traduction. Si les groupes étrangers n’avaient pas la chance de compter parmi eux des individus parlant italiens, ils étaient automatiquement exclus du débat. Ce qui, de fait, assurait aux tenants de l’assemblée le monopole des actions et donc de la lutte.

Ainsi la veille du 15 aout 2012, l’assemblée avait décidé de faire plusieurs grands feux festifs autour du camp de flics qui protège les travaux. Cette action devait être pacifique. Nous avons donc quitté le camp No Tav sans aucun masque à gaz ni équipement particulier. La seule action consistait à taper sur les grilles en fer du mur d’enceinte du camp de flics. Quelques incontrôlables ont tout de même fait un joli trou dans le mur et lancé des caillasses sur les véhicules de police. Les flics n’ont pas eu à intervenir, des léninistes du camp ont fait la police eux/elles-mêmes, à coup de « arrêtez, nous n’avons pas de masque à gaz », « le 31 aout oui mais pas aujourd’hui, ça n’était pas prévu », « le 31, nous attaquerons massivement les flics mais pas maintenant ». A croire que la rage et la révolte doivent s’organiser selon un agenda ordonné et prévu des semaines à l’avance. De retour au camp No Tav, et après quelques nouvelles provocations, les flics ont sorti le canon à eau. Des pierres ont volé et rebelote, les léninistes expertEs en révolution sont venuEs calmer les ardeurs, de manière plus agressive cette fois-ci. Le rapport de force n’étant pas en faveur de ceux qui voulaient en découdre, les actions contre le camp de flics se sont arrêtées là. Par le passé les communistes autoritaires n’ont pas hésité à frapper et mettre à terre ceux qui ne respectaient pas leurs consignes. Les insultes « schiavi, servi » (esclave, serf) jusque là réservées aux flics ont aussi fusé vers les communistes. Et pour le plus grand plaisir des flics et des stals (c’est en tout cas comme ça que nous les appelions), le reste de la nuit fut calme.

Rendez-vous était donc donné pour le 31 aout pour attaquer le camp du Tav. Environ 200 personnes équipées ont quitté le village No Tav vers 21H30, pour une interminable marche à travers les sentiers de montagne qui ne s’est terminée que vers 3H du matin. De fait, vers 22H une dizaine de flics bloquaient les sentiers qui mènent à leur camp. Une « assemblée » spontanée s’est réunit pour décider de la marche à suivre. Celle-ci consistait à venir prendre les consignes auprès des chefs plus qu’à décider de manière collective ce qu’il fallait faire. On a donc fait marche arrière pour se faire balader encore 2H dans les montagnes dans d’inutiles détours et allers-retours pour finalement revenir au point de départ. Une attaque du camp de flic s’est enfin mise en place et a permis de faire tomber une quinzaine de mètres de barrières, de caillasser et de mettre le feu à deux blindés canons à eau. Au bout de 20 min, alors que les flics reculaient, on ne sait trop qui a déclaré que l’action était finie et qu’il fallait repartir. Le chant de retrait (« on vient ensemble, on repart ensemble ») a été entonné, tout le monde a alors quitté la zone de front pour reprendre la randonnée nocturne. Pourquoi être parti au bout de seulement 20 min ? D’habitude les affrontements pouvaient durer plusieurs heures. Tout porte à croire que les communistes ont eu peur de ce qu’ils/elles n’avaient pas prévu, de ce qu’ils/elles ne contrôlaient pas et ont de ce fait précipité le retrait du cortège. Un goût amer nous restait en travers de la gorge en revenant au camp. D’autant que l’on apprendra plus tard qu’il y avait parmi nous, sans que personne ne le fasse savoir, un ou une journaliste professionnelle travaillant pour le compte de « Il fatto quotidiano » un journal de centre-gauche italien. Celui/celle-ci a pu filmer une partie de l’action et la publier sur le site du journal sans que cela ne soit discuté. Finalement cette attaque s’apparentait aux méthodes des « tutte bianche » des années 90 ou des « disobeddienti » italiens pour qui la lutte consiste à se frotter aux forces de l’ordre, le temps de prendre quelques photos et quelques vidéos afin de montrer aux médias que l’on se bouge mais repartir aussitôt que les choses dégénèrent pour de vrai, comme ce fut le cas ici après l’incendie des deux canons à eau.

A l’assemblée du lendemain de l’action, qui devait se tenir à 18H mais qui eut lieu à 15H pour des raisons inconnues, les chefs des communistes autoritaires se sont félicités de la balade en forêt : « c’est très positif, nous avons exploré de nouveaux sentiers » (sic), par contre, tous se sont indignés de voir les blindés de la police en feu. Comme cela n’avait pas été décidé en assemblée, cela n’aurait pas du avoir lieu. Il ne leur est pas venu à l’idée que personne ne peut pas parler en publique d’actions qui peuvent mener à plusieurs années de prisons. D’autres communistes sont allés jusqu’à condamner les actions de la même nuit à Turin où plusieurs banques impliquées dans la construction du TAV se sont fait défoncés. Selon eux, toute action signée No Tav réalisée en Italie ou ailleurs devrait être discutée et décidée en assemblée au camp No Tav et nulle part ailleurs. A noter que le « gourou stal » (c’est ainsi que nous l’appelions) a ajouté que s’il avait été là pendant l’action, « ça ne se serait pas passé comme ça », sous-entendant qu’il aurait repris les choses en main. Au milieu des affrontements, grande gueule ou pas, il se serait vite fait remettre à sa place.

Evidemment tout ne fut pas négatif. Mais les rencontres intéressantes et les bons moments ne doivent pas faire oublier la réalité politique du camp.

Les leçons de cette histoire ? Rien que l’on n’ignorait jusque là. A savoir qu’il ne faut jamais croire les autoritaires, ne jamais leur faire confiance, s’ils n’ont plus le contrôle ils feront tout pour le retrouver, au détriment du mouvement, au détriment de toute initiative individuelle. Au Val Di Susa comme ailleurs, plus que par la lutte, les communistes autoritaires sont d’abord intéressés par le contrôle de la lutte.

Quelques anarchistes francophones.

La vidéo : http://tv.ilfattoquotidiano.it/2012/09/01/notte-scontri-chiomonte/204153/

*Presidio : difficilement traduisible en français, un presidio est un rassemblement ou une occupation active et illégale avec souvent casques, bars de fer et compagnie au cas où la police viendrait créer des problèmes.

La lutte No Tav continue, rendez-vous le 3 décembre 2012 à Lyon contre la venue de Mario Monti et François Hollande et contre la construction de la LGV Lyon-Turin.

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[Trouvé sur Indymedia Paris le 26 octobre 2012]

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[Beaulieu-sur-Oudon (Mayenne)] Je vois clair dans tout ce brouillard

Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2012, dans tout ce brouillard, on y voyait clair au chantier du pylône 575 grâce aux flammes d’une grue incendiée !

Alors que tous les pylônes sont en cours de câblage et que la répression travaille a nous bâillonner, la lutte et les sabotages continuent

Déjà que la Mayenne est aménagée par cette ligne THT, dans cette zone de Beaulieu sur Oudon, les machines fourmillent et creusent l’énorme et sinistre tranchée de la future Ligne Grande Vitesse

Entre la THT, la LGV et le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, nos flammes n’ont que l’embarras du choix

S’ils se prennent pour César (nom donné à l’opération policière d’expulsion de la ZAD), qu’ils n’oublient pas qu’une poignée d’irréductibles résistent encore et toujours à l’envahisseur

Ils sont fous ces capitalistes !!!

Des petites mains, Zadix et Antinux

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[Lu sur Indymedia Nantes le 26 octobre 2012,
quelques fautes ont été corrigées par cestdejatoutdesuite]

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[Chili] Parce qu’en votant tu deviens esclave…

Si tu votes tu acceptes volontairement de participer à ce système de domination en élisant tous les 4 ans celui qui sera le dominateur de service de la commune, du pays et de ta vie. Que ce soit à droite, à gauche ou indépendant, en votant tu ne fais que maintenir et reproduire les conditions de misère et d’exploitation dans lesquelles tu vis.

Si tu votes tu crois illusoirement que la réalité se changera d’un simple trait sur le papier et qu’un candidat stupide résoudra tes problèmes.

NE SOIS PLUS UN PION DE PLUS DANS LEUR JEU D’ÉCHEC. DÉTRUIS TES CHAÎNES, LIBÈRE-TOI !

Toi seul es capable de changer ta réalité de façon autonome, en rompant avec tout système électoral, démocratique et toute autorité.
Parce que la fête des élections c’est bon pour les esclaves. Il n’y a rien à célébrer.

RÉCUPÉRONS NOS VIES POUR LA LIBÉRATION TOTALE.
PEU IMPORTE QUI GOUVERNE, NOUS SERONS TOUJOURS INGOUVERNABLES !

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[Trouvé sur liberacion total le 23 octobre 2012, traduit de l’espagnol par contra info]

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[Paris/NDDL] Quelques gestes solidaires

« Face à ce type d’agissements, nous ne nous laisserons ni intimider, ni détourner du chemin qui est le nôtre : celui du combat pour nos idées et nos valeurs. »
Fanélie Carrey-Conte, 22 octobre 2012.

[Note de cestdejatoutdesuite : Fanélie Carrey-Conte est la députée PS du 15 eme arrondissement de Paris]

Ces derniers jours à Paris, quelques gestes de solidarité avec ceux qui ne se laissent pas bouffer par l’expansion du capital, à Notre Dame des Landes comme ailleurs.

– Machine élévatrice de Loxam (qui loue les engins de destruction de la ZAD): fils d’alimentation du boitier commandeur détruits à l’aide de pinces coupantes, rue Jean Pierre Timbaud (11e).

– Stations Velib’ (vélos installés par la mairie socialiste de Paris pour les bobos): 108 Velibs ont leurs pneus crevés

– Voiture de Vinci (constructeur de l’aéroport): pneus crevés et encre noire déversée sur pare-brise et capot, inscription « Notre Dame des Landes » sur le capot, rue de Belleville (20e).

– Permanence de Patrick Bloche, maire sécuritaire PS du 11e : façade vitrée constellée d’étoiles vengeresses par des marteaux fous et vengeurs, rue François de Neufchâteau (11e).

– Divers Collabos ont leurs pneus crevés dans les 20e, 11e et 10e arrondissements:
* Un utilitaire de Fondasol (entreprise mandatée pour l’expertise des sols à NDDL)
* Deux camionnettes et deux camions de la Mairie (PS) de Paris
* Une voiture Vinci (plusieurs fois en plusieurs jours)
* Un camion de la SNCF (déporte des indésirables et pourrit nos vies de Paris au Val de Suse)
* Un utilitaire de la RATP ainsi qu’une camionnette (en pleine intervention des sbires qui l’occupaient à l’intérieur du métro)
* Une voiture Orange (exploite les prisonniers)
* Un camion de chantier de Suez (Prison/nucléaire etc.)
* Un camion Eiffage (construit des taules etc.)

Dans ce vieux monde morbide, nous ne voyons rien à défendre, pas même une quelconque zone, par contre il y a tant à détruire, dans la joie et l’espièglerie de nos passions destructrice..

Détruisons.

Quelques amant/es de la lune.

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[Trouvé sur Indymedia Nantes le 24 octobre 2012]

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[Grenoble] Action de solidarité avec la ZAD

[Mis à jour le 23 octobre 2012]

Depuis bientôt une semaine, la ZAD résiste à la militarisation de son territoire et aux tentatives d’expulsion de nombreuses maisons, cabanes, ou terrains, parfois avec succès.

A Grenoble ce lundi matin, les milliers de personnes entrant dans l’agglomération ont pu voir des banderoles déroulées dans 2 des principales entrées de ville.

Sur l’une était écrit « Non à Vinci et ses projets pourris »
Sur l’autre « Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes – Contre les expulsions »

Parce que la lutte contre cet aéroport et contre les expulsions en cours nous concerne tou-tes, et que Vinci et le PS sont présents sur tout le territoire…

Courage aux personnes sur place !

Contre toutes les expulsions,
Contre les logiques d’aménagement mégalo du territoire, sur la ZAD, à Grenoble ou en Val de Suse.

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Une autre action

Dans la nuit du 17 octobre les sales bouches dévoreuses de fric (beurk) de plus de 20 parcmètres Vinci Park de la ville de Grenoble ont été obstruées avec des allumettes et de pâte à sel, pour ne pas nourrir ce qui nous donne envie de vomir, et transformer la tristesse en colère.

La section art plastique de la classe maternelle du coin.

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[Trouvé sur Indymedia Grenoble le 22 octobre 2012]

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[« Affaire de Chambery »] Nouvelles de Mike, condamné suite à l’explosion de chambéry

Nouvelles de Mike, condamné suite à l’explosion du 1er mai 2009 à Chambéry

Le 16 octobre 2012, j’ai été convoqué chez une JAP (juge d’application des peines) pour discuter des formes que prendra la condamnation à une année de prison dont 6 mois avec sursis simple prononcée contre moi au procès du 25 mai 2012 en relation avec l’explosion du 1er mai 2009 à Cognin (73).
Après de longues et nombreuses réflexions, je suis finalement resté dans une ligne politique proche de la rupture face aux autorités juridiques tout en plaçant cette rupture dans un profond conflit avec le concept même d’autorité et les dérives carcérales et étatiques qui en découlent.
J’ai également refusé d’entrer dans les cases de la sédentarisation et du travail salarié, confirmant ainsi ma détermination à ne pas m’intégrer dans leur misère sociale.
Les conséquences de ma position, et ma volonté de ne pas entrer dans un dialogue et une pacification du conflit nous opposant ont fait que la question même des aménagements de peines n’ont pas été abordés par l’AP (administration pénitentiaire) et que je suis convoqué le 7 janvier 2013 à la M.A. (maison d’arrêt) de Chambery pour y purger le restant de cette peine (4 mois fermes, 2,5 mois en comptant les hypothétiques remises de peines).
Contrairement à ce que prétend la justice, qui essaya en vain de me le faire signer, ce n’est pas une détention volontaire, c’est la visibilisation d’un rapport de force où les armes sont inégales et leur pouvoir de nuisance sur ma vie est tel que j’ai décidé (en gardant la possibilité de changer d’avis) de me rendre en prison. Malgré ce rapport de force, mon désir d’un monde sans domination n’en est que renforcé et ma détermination à lutter contre toutes les formes d’autorité ne peut qu’être de plus en plus grande.
J’en profite également pour remercier les divers groupes et individus ayant partagé les discussions et les réflexions qui m’ont aidé à aboutir à mes prises de positions actuelles.
Lors de ma mise en détention, mon adresse ainsi que mon numéro d’écrou seront diffusés et les courriers seront les bienvenus.
Parce qu’ici et ailleurs, nos existences et nos espaces de vies ne sont pas aménageables, détruisons ce qui nous détruit et finissons-en du concept d’autorité et de domination.

Que crève ce monde de merde !!!

Mike

p.s. J’ai écrit le texte suivant peu avant de recevoir la convocation au JAP et il aborde quelques réflexions et questions concernant les aménagements de peines.

Semis de Liberté
Réflexions autour des aménagements de peine

Suite au verdict et aux diverses formes d’enfermement pouvant en découler, il me semble important d’essayer de mettre en mots quelques unes de mes réflexions.
En comptant les deux mois déjà passés en préventive, il me reste donc 4 mois fermes à purger et 6 mois avec sursis pour les 5 prochaines années.
Spontanément, mon premier reflex fut l’envie de fuir cette situation, mais rapidement j’ai été découragé par l’isolement, l’énergie et les moyens techniques que requiert une cavale en bonne et due forme et la peur de voir mon quotidien, mes projets et mes liens sociaux rythmés une fois de plus par la psychose de l’enfermement. Malgré ma volonté politique d’insoumission à l’AP (administration pénitentiaire) et le désir de leur rendre la tache la plus dure possible, j’ai quand même rapidement conclu que ma fuite causerait plus de dégâts sur ma vie et celle de mon entourage que les quelques mois d’enfermements prononcés contre moi.
J’ai donc essayé de me projeter dans les diverses formes que pourrait prendre mon enfermement afin d’anticiper les conséquences qu’aura cette condamnation dans mon quotidien et celui de mes proches.
Face aux différents types de détentions mis en place par l’AP pour les courtes ou fin de peines (semi-liberté, bracelet électronique), de nombreuses questions concernant ces différents aménagements de peine sont apparues et se sont affinées au fil des réflexions individuelles et collectives.
C’est donc sur la dualité entre le « choix » de l’aménagement de peine et celui de la prison ferme que va se porter la suite de ce texte.
Parce que le choix d’un aménagement de peine comme amélioration du quotidien n’est valable que dans une logique carcérale, il est donc primordial pour moi de me poser de réelles questions sur les formes que peut prendre l’enfermement durant cette période, afin que ma « décision » ne soit pas conditionnée par l’AP mais le fruit de réflexions collectives et individuelles visant à limiter les conséquences des contraintes en découlant, tout en gardant une cohérence politique.
Dans une situation ou les aménagements de peine permettent d’augmenter massivement le nombre des personnes sous contraintes carcérales tout en réduisant considérablement leurs coûts, ils introduisent quotidiennement ces contraintes au sein même des sphères publiques et privées de la population et garantissent une main d’oeuvre docile et exploitable à moindre prix grâce aux moyens de chantage et de contraintes encore plus importants que dans une situation salariale classique, il m’est impossible de ne pas être sceptique face aux pratiques judiciaires visant à étendre l’enfermement hors des murs des prisons.
Il est cependant vrai qu’un aménagement de peine peut permettre d’avoir plus de lien sociaux avec nos proches car les possibilités de rencontres et de communications ne sont plus soumises au formalisme et à l’arbitraire des parloirs, que sans l’intermédiaire et les limitations des cantines et avec la possibilité de pouvoir cuisiner, de se procurer nos aliments, de se doucher quand nous le désirons, d’entretenir une partie de sa vie sociale, affective et sexuelle… on conserve une bien plus grande autonomie dans ce qu’il reste d’un quotidien en comparaison de celui vécu entre les murs d’une prison.
Mais cela est-il vraiment représentatif de la réalité d’un aménagement de peine ?
Dans ma situation personnelle de refus de la sédentarisation et du travail salarié, aménager cette peine reviendrait inévitablement à participer à l’élaboration des formes de la sanction et par conséquent faire du partenariat avec l’AP.
Durant les quelques années vécues sous contrôle judiciaire, j’ai eu le temps et les occasions pour affiner quelques réflexions sur les contraintes carcérales hors des murs, j’ai pu constater que lorsqu’on est « enfermé dehors », nos attentes se tournent automatiquement vers notre entourage et, quels que soient les outils mis en place, les déceptions apparaissent.
Faire le choix d’un aménagement de peine reviendrait donc à avoir des frustrations vis à vis de mes proches au lieu de les diriger contre l’état qui est à la base de mes oppressions.
Vivre une réalité carcérale à l’extérieur me mettrait dans une situation d’isolement puisque je me retrouverais seul à vivre cette oppression parmi des gens avantagé.e.s sur leur liberté de mouvement. Vivre une telle situation d’isolement entrainerait obligatoirement des hiérarchies sur la répartition des tâches et des attentes affectives au sein de mes relations sociales et, même avec une réelle volonté et en y mettant une attention particulière, il me serait impossible que les conséquences ne s’incrustent pas dans mes liens sociaux et envers mes proches.
Etre enfermé dans une cellule dont la porte reste ouverte m’obligerait à refaire le choix de l’enfermement à chaque fois que je serais tenté de la franchir, cela reviendrait à m’autodisipliner continuellement de sorte à m’interdire toutes pulsions visant à mon émancipation sociale, politique et affective. Dans un mode de vie collectif cela reviendrait à partager les rôles de matons et entrainerait inévitablement des relations sociale ou la répression se mélangerait aux autres paramètres demandant une gestion quotidienne.
Dans ma période de contrôle judiciaire, j’ai aménagé mon équilibre social en créant des brèches dans les contraintes imposées et accepter un bracelet électronique reviendrait à supprimer ces espaces de liberté sans lesquelles mon équilibre social ne peut qu’être lourdement affecté.
Cependant, les réalités carcérales actuelles ne permettent pas de connaître sa date de sortie puisqu’à tout moment, une infraction commise en détention peut aboutir à une nouvelle condamnation et entrainer donc un allongement de la durée de l’incarcération.
Ayant des revendications et essayant d’avoir des pratiques anti-autoritaires dans mon quotidien, il m’est difficile d’imaginer une réalité carcérale sans conflit avec l’AP et cela reviendrait à me projeter dans une période ou je serais sans cesse tenté d’étouffer ma conscience et mes instincts de révolte dans la perspective de ne pas prendre de peine supplémentaire en cours de détention.
Faire le choix d’être incarcéré reviendrait à perdre le contrôle sur les formes que prendraient cette condamnation et laisserait la possibilité à l’AP d’organiser mon quotidien durant la période d’enfermement, de choisir le lieux d’incarcération, d’avoir un regard sur mes liens sociaux à l’extérieur via les parloirs, les courriers, etc. Ce choix entrainerait également que mes amitiés soient affectées par une séparation physique et reposeraient presque uniquement sur la confiance existante et celle pouvant être créée et entretenue par la solidarité via des actions, du courrier ou des parloirs et mon entourage physique sera très restreint et limité aux quelques personnes ayant un droit de visite. Sans une attention particulière aux ressentis de chaque personne de mon entourage, il me paraît probable qu’une certaine hiérarchisation entre mes relations soit accentuée et puisse être une source de conflit chez des personnes déjà suffisamment affectées par la situation.
Mais ce choix reviendrait également à construire de nouveaux liens sociaux dans mon quotidien sans déséquilibre puisque je le partagerais avec des personnes vivant la même réalité carcérale et que cela me pousserait à diriger mes frustrations sur les causes de mes oppressions et non contre mes proches.
Dans ma période d’incarcération préventive, j’ai le souvenir de fantasmer sur le monde extérieur, sur la force de mes relations affectives et d’avoir envie de croquer la vie à pleines dents dès ma sortie. Face aux souvenirs de déprime et de frustrations sociales ressenties lors du début de mon contrôle judiciaire et de mes difficultés à retrouver un épanouissement social et affectif, il me parait plus confortable de me projeter dans une réalité carcérale afin de me préserver de mes frustrations sociales que de me projeter dans une situation où de nombreux éléments me rappelleraient une période de ma vie particulièrement éprouvante. J’ai également conscience que le décès de Zoé m’a plongé dans une réalité où tout mon équilibre social et affectif a été modifié. Les quelques mois de détention me permirent de vivre cela isolé dans une sorte de bulle et je n’ai eu réellement conscience du vide occasionné par sa mort et de ses conséquences dans ma vie qu’une fois sorti de prison.
Ma détention préventive s’ajoutant à une situation de reconstruction physique et psychique, j’ai vécu cette période dans un mode de survie et que je n’ai laissé que peu de place à mes sentiments et frustrations, et que ceux ci n’ont pu apparaître qu’une fois sous contrôle judiciaire.
En écrivant ces quelques lignes, je me rends compte qu’il est difficile pour moi d’être rationnel dans ce que je ressens face à la dualité bracelet-prison car cela fait référence à des périodes complexes de ma vie, dont je n’ai pas encore pris suffisamment de recul pour affronter et comprendre le rôle de la répression, du deuil, des répercussions physiques de l’accident, les nombreuses autres conséquences affectives et leurs liens avec ma situation actuelle.
Parce qu’au final ce choix n’est pas le mien, et que jamais je ne ferai le choix d’être enfermé dans une prison ou sous surveillance électronique, mon choix se limite à éviter l’aménagement de peine ou la détention en régime fermé.
D’un point de vue personnel, je n’arrive toujours pas à anticiper la position que je prendrai face au JAP (juge d’application des peines), si je tenterai ou non d’aménager ma peine, et je trouve primordial d’avoir la liberté de changer d’opinion autant de fois que nécessaire. Cependant, ma conscience politique et mes pratiques de lutte anti-autoritaire font que si je cherche une cohérence, je ne peux qu’être contre les aménagements de peine et que l’option rendant la tâche la plus difficile et la plus couteuse à l’AP est celle de la détention en régime fermé. Mais il me parait indispensable d’être également attentif à mon équilibre affectif et social au moment où j’y serai confronté afin qu’un dogme politique ne soit pas le seul paramètre qui influence ma position. Le plus important à mes yeux n’est donc pas la décision finale résultant de cette situation mais les outils permettant de construire et d’affiner des réflexions autour de cette question, et faire en sorte qu’elles puissent alimenter des discussions et des pratiques, collectives comme individuelles, dans les luttes anti-carcérales et anti-autoritaires de cette société.

Force et courage à celleux qui luttent contre toutes formes d’enfermement

Mike

pour un contact, des critiques ou autre : soutien25mai [a] riseup.net

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[Diffusé sur Indymedia Grenoble le 22 octobre 2012,
quelques fautes ont été corrigées par cestdejatoutdesuite]

[Pour mémoire sur « l’affaire dite de Chambery » : Solidarité aux inculpés suite à l’explosion de chamberyCompte rendu et reflexions relatives au procès de Mike, R, J, et Wiliam, Plaidoirie de Mike, Aux journaliste$ (à certain.e.s plus que d’autres…), Entretien avec l’un des inculpés de Chambéry, et Rendu du procès]

[Voir aussi sur le dossier sur infokiosques.net]

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[Couëron] La ZAD est partout

[voir la brève policière parue le 21 octobre 2012 : ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Des-inscriptions-anti-expulsions-sur-la-mairie-de-Coueron_-2125105——44047-ald_actu.Htm]

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