[Belgique] Une grève molle… on ne peut pas en rester là

Molle. Voilà la seule expression appropriée pour qualifier la grève générale du 30 janvier dernier. A part des débrayages bien suivis dans l’industrie lourde, quelques piquets bloquant l’accès à des zonings industriels et la paralysie des transports en commun, l’ordre économique et social n’était en rien perturbé ce jour-là. Evidemment, tout avait été mis en œuvre pour décourager les gens à faire grève (dans les médias, par les organisations patronales et tous les partis politiques). Pareil d’ailleurs pour les centrales syndicales, qui en fin de compte, ont préféré organiser un semblant de grève, une mise-en-scène par leurs délégués les plus loyaux envers la hiérarchie, plutôt que de risquer qu’un mouvement de grogne s’exprime ce jour-là.

Loin de nous l’idée d’accuser les syndicats d’avoir trahi leur base. Ils remplissent tout simplement leur fonction intrinsèque : étouffer la conflictualité sociale sur les lieux de travail et parmi les salariés, leur enlever toute possibilité d’action autonome et auto-organisée, leur inculquer la mentalité syndicaliste, c’est-à-dire à former un « pouvoir », respectueux envers les employeurs et l’économie, défenseur des intérêts des salariés tout en restant toujours à l’intérieur du système en place. Et oui, enfin, – car il y en a (et peut-être sont-ils plus nombreux qu’on pense) – que ceux qui se trouvent encore au sein des syndicats mais se battent contre l’économie, renoncent ou les abandonnent. Dans les combats à venir, les syndicats seront des freins, comme ils l’ont démontré une fois de plus ce 30 janvier.

Mais comment faire alors pour s’opposer aux mesures d’austérité? Une chose primordiale s’impose avant de chercher à y répondre. Dans les transformations en cours des structures économiques et politiques, dans le durcissement programmé des conditions de travail et de survie qui se dessine, dans l’appauvrissement qui s’étend, ça n’a (plus) aucun sens d’espérer de pouvoir gratter quelques miettes, ni de croire pouvoir arrêter la marche forcée vers l’austérité. L’Etat social, la « protection » par l’Etat des travailleurs en échange de leur musellement (la fameuse « concertation sociale »), Papa-Etat qui prend quelque peu soin des malades, des handicapés, des vieux,…, tout ça, c’est en train d’être rayé de la carte européenne. L’avenir, c’est le conflit ouvert, sans médiation, entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui ont peu… ou, ce qui se dessine et est encouragé par le pouvoir, le conflit sans merci entre tous ceux qui n’ont presque rien. Se défaire de toute illusion sur un possible aménagement, c’est le premier pas à faire afin de descendre dans l’arène du combat social.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de former un bloc (politique ou syndical) contre le pouvoir et les mesures d’austérité, mais de saper ces structures. Diffuser le refus du travail ; inventer des formes auto-organisées d’autodéfense et de solidarité contre l’Etat, les huissiers qui livrent la chasse aux pauvres, les vigiles qui protègent les richesses,… ; saboter les engrenages de l’économie ; couper court au contrôle social ; attaquer partout où c’est possible les riches. Trop radical, impossible, vous dites ? Mais alors, soyez prêts à embrasser votre destin de mener une vie de merde et de mourir comme un chien, un déchet usé par l’économie et le pouvoir ! Si les esclaves préfèrent rester esclaves, qu’ils ne viennent pas se lamenter!

Comment commencer à agir ? C’est fort simple. A ceux qui ont les yeux ouverts, les occasions ne tardent jamais à se présenter. Commençons tout bêtement par agir là où nous nous trouvons, contre ce à quoi nous nous heurtons. Que ce soit un patron, l’ONEM, le CPAS, les huissiers, les vigiles dans les supermarchés, les pacificateurs de la rage dans les quartiers, les banques, les agences d’emploi et d’intérim,… Mille-et-un modes existent pour les perturber, leur rendre des coups, les attaquer, les dé… parce qu’il n’y a pas d’aménagement possible. Auto-organisons-nous à quelques-uns ou à plus nombreux, c’est-à-dire sans parti ni syndicat, afin d’intensifier ou d’entamer les hostilités. Jouons, c’est le mieux qu’il y a à faire. La seule chose que nous risquons, c’est de ne pas mourir esclaves.

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[Paru dans Hors service n°26]

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[Inculpé-e-s de Labège] La 4eme personne libérée

Et de quatre

Ce jeudi 16 février, la dernière des mises en examen encore incarcérée a été remise en « liberté », elle aussi, sous contrôle judiciaire !!!

[Lu sur le Blog de soutien aux inculpé-e-s,17 février 2012]

 

La dernière inculpée de Toulouse libérée !

La dernière personne encore en prison dans l’affaire du « jet de caca » dans les locaux de la PJJ de Labège a été libérée hier sous contrôle judiciaire. Tout le monde est dehors et la lutte continue !

[Lu sur Indymedia Grenoble,17 février 2012]

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[Pour mémoire]
Une première personne a été libérée le 20 janvier 2012
Deux autres personnes ont été libérées le 8 février 2012

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[Genève] Sabotage de distributeurs des Transports Publics Genevois


Selon la presse bourgeoise, 160 des 650 (25%) distributeurs de billets des Transports Publics Genevois ont été sabotés durant la nuit du dimanche 12 au lundi 13 février 2012. De la colle et des bouts de bois auraient été utilisés pour obstruer les machines. Des inscriptions telles que « Sabotez le monde pour la gratuité » ou « Cassé = gratuit » auraient été écrites sur les machines en question. Les TPG auraient perdu des dizaines de milliers de francs suite à cette opération.

[Lu sur Le réveil, le 15 février 2012]

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Articles de la presse bourgeoise :

[Tribune de Genève] 160 automates TPG vandalisés en une nuit

Les Transports publics genevois (TPG) sont en état d’alerte. Lundi, la régie publique a réalisé que 160 de ses 650 distributeurs de billets avaient été vandalisés dans la nuit, comme l’a annoncé mardi 20minutes.ch. «Il s’agit d’une attaque organisée et soigneusement préparée», déplore Philippe Anhorn, chargé de communication des TPG. Jamais la régie publique n’avait connu d’attaque aussi ciblée et systématique.

Armés de colle, de feutres et de pièces de bois de la taille d’une carte de crédit, les vandales ont visé les automates longeant, principalement, les ligne de trams. 130 anciens appareils et 30 nouveaux ont été mis hors service et ornés de slogans pour la gratuité des transports collectifs.

Les TPG refusent d’y voir un acte d’usagers en colère contre le nouveau réseau ou une action des mouvements d’extrême gauche, partisans de la gratuité. «On sent que c’est quelque chose qui va plus loin que la simple mauvaise humeur des usagers ou des revendications politiques», analyse Philippe Anhorn, qui compare ces méthodes à celles des black blocks lors des manifestations.

La régie publique s’avoue déstabilisée et impuissante. Elle craint de nouveaux agissements. «En novembre, des tracts anonymes avaient été déposés aux arrêts TPG. Ils renvoyaient à un site appelant à commettre ce genre d’actes», relève Philippe Anhorn.

Pour l’heure, son service juridique a déposé plusieurs plaintes et ses techniciens s’attèlent à réparer du matériel. Certaines machines pourront être retapées sur place, mais d’autres devront être enlevées temporairement. La régie publique estime que 70 heures de travail seront nécessaires. Des pièces devront également être changées. Le prix de ces réparations n’est pas encore clair. En revanche, les TPG estiment la baisse de leur chiffre d’affaire à 40 000 francs par jour.

tdg.ch/geneve/actu-genevoise/160-automates-tpg-vandalises-nuit/story/16646566

 

[20 minutes.ch] Des « terroristes de distributeurs » sévissent

Les usagers des Transports publics genevois (TPG) ont une nouvelle fois fait la grimace hier. Mais, cette fois, le nouvel horaire des TPG n’y est absolument pour rien. La raison de leur courroux? L’impossibilité d’acheter un billet valide auprès des distributeurs. En effet, 160 des 650 machines du réseau ont été mises hors service dans la nuit de dimanche à lundi par des actes de vandalisme.

«Vu l’organisation, il s’agit d’une véritable opération commando. Nous avons été victimes de terroristes de distributeurs», fulmine Philippe Anhorn, porte-parole de la régie publique. Les distributeurs ont été rendus inutilisables avec de la colle. Des plaques de bois taillées au format carte de crédit ont même été enfoncées dans certains d’entre eux.

«Sabotez le monde pour la gratuité!»

Mardi, certaines machines n’étaient toujours pas exploitables et portaient les stigmates de l’attaque. «Cassé. Gratuit», peut-on lire sur l’une d’entre elles à Plainpalais. Deux arrêts plus loin, aux Augustins, le texte est plus éloquent. Le distributeur porte l’inscription «Sabotez le monde pour la gratuité!»

Ces actes de rébellion ne sont pas signés. Mais les TPG ne désespèrent pas de mettre la main sur les voyous. «Nous allons déposer plainte, lance Philippe Anhorn. Il faudra 70 heures de travail et environ 5000 francs de fournitures pour assurer un retour à la normale.» La perte sur le chiffre d’affaires est également évaluée à 40’000 francs par jour. En revanche, les usagers qui n’auront pas pu valider leur ticket à cause de cet incident pourront compter sur la souplesse des contrôleurs, promet le transporteur.

20min.ch/ro/news/geneve/story/Des–terroristes-de-distributeurs–sevissent-11238276

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Grèce : Résumé chronologique des événements du 12 février

Des dizaines de banques et d’autres bâtiments brûlent à travers la Grèce après les manifestations d’aujourd’hui. Il y a aussi d’énormes émeutes à Thessalonique et Patra. La situation semble partir de plus en plus hors de contrôle. Nous allons essayer de résumer les développements clés pendant la nuit, ci-dessous :

Toutes les heures sont GMT+2

01.06 Le nouveau mémorandum vient juste d’être voté par le Parlement.

01.03 Déclaration de la Faculté de Droit (original en grec):

Il a été décidé par l’assemblée la Faculté de Droit occupée de continuer l’occupation.
Nous appelons tout les gens à prendre les rues, à continuer le combat !
Rien n’est fini, tout commence maintenant.
La Faculté de droit est un centre de lutte et continuera à l’être !

00.42 Dans le Parlement, le processus de vote a commencé il y a quelques minutes pour le nouveau mémorandum. Il semble très probable qu’il sera voté de suite.

00.22 Des manifestants enragés ont complétement détruit l’office des députés “socialistes” Gerekou et Dendias (ex-ministre de la justice) il y a quelques heures dans la ville de Corfou.

00.20 L’hôtel de ville de Volos brûle. Plus tôt des gens ont détruit le poste local des impôts, détruisant pleins de documents en-dedans.

00.14 Une manifestation vient juste de démarrer à Athènes, des gens vagabondent dans les rues de la ville et les flics sont planqués dans les rues transversales.

00:07 Des manifestants ont attaqués le commissariat d’Exarchia il y a quelques minutes.

23:45 La fumée provenant des gaz lacrymogènes et des bâtiments en flammes a couvert le centre d’Athènes. Des affrontements se poursuivent toujours et les rues sont pleines de gens. Plus tôt, des gens ont tenté d’attaquer la maison de l’ancien premier ministre Costas Simitis dans le quartier huppé de Kolonaki (rue Anagnostopoulou), ils se sont affrontés aux unités de police qui gardaient la maison.

Un groupe de manifestants a essayé d’envahir le commissariat de l’Acropole un peu plus tôt. Les officiers de police ont réussi à protéger le commissariat mais plusieurs d’entre eux ont été blessé pendant que des véhicules de police brulaient en face de la station.

Plus tôt dans l’après-midi une unité des voltigeurs DELTA a été piégée par des manifestants : les gens ont tendu une corde en travers de la rue mettant à terre les motos rapides.

23.10 C’est impossible d’estimer le nombre de personnes qui ont prise les rues à Athènes ce soir. Ils sont définitivement des centaines de milliers – il y a juste des gens partout.

23.07 Le bâtiment de la Marfin Bank (le même où trois employés de banque sont morts le 5 mai 2010) a été complétement brûlé.

23.05 Une armurie a été pillé à Omonia, à Athènes.

23.02 Les informations à propos de l’occupation prétendue occupation de l’hôtel de ville est confirmée : un groupe de personnes est entrée dedans, pour en être expulsé par la police anti-émeute quelques minutes plus tard.

22.42 L’hôtel de ville d’Athènes serait occupé.

22.40 Les flics attaquent et bloquent les gens dans la Faculté de Droit. Au moins 200 personnes sont piégées dedans.

22.30 Au moins 20 manifestants et 30 flics ont été blessé pendant les affrontements d’aujourd’hui.

21:00 Des milliers de personnes dans la rue Amalias. La police utilise des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se défendent avec tout les moyens disponibles à porté de main et restent face au Parlement mais aussi dans le reste des rues du centre. Plusieurs bâtiments sont en flamme, une branche d’Euro-Bank dans la rue Korai, un café Costa, et le premier étage de l’Office des Comptes de l’État.

Plus tôt la police a tiré des balles en caoutchouc contre les manifestants devant la Faculté de Droit.

20.23 Les affrontements devant la Faculté de Droit continuent. Les gens ont repoussé la plice qui a essayé d’attaquer par vagues le bâtiment. Des milliers et des milliers de personnes sont toujours devant le Parlement, malgré les affrontements qui se déroulent dans la partie basse de la place.

19:50 Quelques manifestants blessés. Sur la Propylea de l’Université d’Athènes se déroulent en ce moment de féroces combat, les gens rapportent des affrontements au corps à corps. L’occupation de la Faculté de Droit s’est défendue contre toutes les attaques de la police et il reste maintenant peut-être environ plus de 500 personnes dans l’école. L’occupation appelle les médecins de la Croix Rouge à aller vers l’école avec du matériel de premier secours car il y a des manifestants blessés dans la Faculté.

19.40 Au moins cinq fronts ouverts dans la rue Fillelinon, sur Othonos, la place Syntagma, Stadiou et derrière le ministère de la Finance. Affrontement face à face devant la Faculté de Droit. Les choses se calment temporairement devant le Parlement.

19:07 Un bloc de manifestants au croisement d’Othonos & Amalias, offensive de la police bloquée sur la place Syndagma et une foule importante s’y rassemble et bouge graduellement vers la Maison du Parlement. Quelques minutes plus tôt des unités de police ont joint leurs forces et attaqué ce groupe.

18.57 Les gens dans la Faculté de Droit se retirent du bâtiment après les attaques consécutives des flics.

18.49 Nouvelles de l’intérieur de la Faculté de Droit : les attaques consécutives de la police contre le bâtiment ont été repoussée par les gens de dedans. Il semble que maintenant la police va essayer d’emporter d’assaut le bâtiment universitaire.

18:29 La rue Ermou est pleine de manifestants qui affrontent des unités de police, en un effort de retourner sur la place. Les occupants de la Faculté de Droit appellent à ce que plus de gens se rassemblent et marchent tous ensemble vers Syndagma.

18:25 Les gens se rassemblent à nouveau devant la Parlement, alors que dans tout le centre des groupes dispersés de manifestants affrontent plusieurs unités de police anti-émeute dispersées.

18:22 Des affrontements autour du King George Hotel et dans la rue Fillelinon, beaucoup de cocktails molotov, alors que l’occupation de la Faculté de Droit appellent les gens à y aller. Plusieurs manifestants sévèrement blessés à Syndagma.

18:00 Des affrontements à grande échelle en face du Parlement. La police a attaqué pour disperser la foule, les manifestants gazés ont bougés vers la partie basse de Syndagma alors que plusieurs centaines de personnes confrontent la police en jetant des pierres. Les occupants de la Faculté de Droit ont été attaqués par les flics, une partie de leur bloc est allé vers Syndagma et l’autre est retournée vers la Faculté. Des feux brûlent pour minimiser les effets des gaz lacrymogènes et des barricades ont été érigés autour de Syndagma.

17:39 Premiers gaz lacrymogènes devant le Parlement.

17:33 Tensions avec la police devant le Monument au Soldat Inconnu (bas de la Maison du Parlement), mais les gens restent.

17:32 Environ 50.000 personnes face au Parlement, les gens arrivent sans cesse, les bus et les lignes de métro pour le centre sont pleins. Tensions devant la Faculté de Droit, la police anti-émeute tente d’empêcher les occupants de la Faculté de Droit de former une marche vers la place Syndagma.

17.10 Plus de 10.000 personnes déjà rassemblées à Syndagma, la place se remplie très vite.

17.03 Environ 200 manifestants sont piégés dans la Faculté de Droit, encerclée par de fortes forces de police.

17.01 Le bloc de l’assemblée populaire de Cholargos-Papagou va vers le parc Korai pour y rencontrer les blocs d’autres assemblés populaires.

16.31 Ilioupoli, Athènes : environ 100 personnes se pré-rassemblent. Une petite manif va suivre dans les rues de Ilioupoli et après les gens iront à Syndagma.

16.27 Environ 1.000 manifestants dans la place Monastiraki.

16.18 Environ 1.000 personnes sont déjà rassemblées à Syndagma.

16.07 Pagrati, Athènes : une manifestation va commencer dans 15 minutes, vers la place Syndagma.

16.04 Syndagma : un double cordon de flics devant le Monument au Soldat Inconnu.

16.03 Dernières infos de la Faculté de Droit occupée : il y besoin de renforts alors que les forces de police sont partout dans la zone. L’accès au bâtiment n’est plus facile dorénavant.

15.52 Environ 400 manifestants à Syndagma. Ils viennent de prendre et de fermer la rue Amalias.

15.39 Les gens se rassemblent à la Faculté de Droit. D’après ce qu’à rapporté un camarade sur 98 FM, une unité de police anti-émeute se tient dans la rue pédestre entre Propylaea et la Faculté de Droit.

15.26 Thessalonique : deux unité de police sont déjà dans la place Aristotelous.

13.59 Chania, Crête : l’occupation de la Préfecture continue. Des anarchiste/anti-autoritaires ont fait plusieurs actions de contre-information dans les quartier de la ville.

13.36 Il existe un accès facile à la Faculté de Droit. Une assemblée populaire est annoncée pour 14.00.

Approx.13.00 Il y a des retours d’arrestations préventives de personnes en lutte dans leurs maisons. L’initiative “Un bateau pour Gaza” a publié un communiqué où elle informe sur la détention d’un de leur membre.

12.18 Une unité de la police anti-émeute de tient dans la rue Othonos, près de la station de métro de Syndagma.

10.30 Un groupe d’employés du Métro ainsi que des personnes solidaires tentent de mettre la pression sur la direction du Métro pour rouvrir la station Syndagma. Les autorités ont aussi décidé de fermer la station Panepistimio, à Propylaea, après 14.00.

Résumé des événements du 12 février à Volos.

A 17h les gens ont commencé à se rassembler devant l’université (Tholos). Plus de 4.500 personnes ont commencé à marcher en criant des slogans, dans une atmosphère de rage : des gens ont attaqué l’agence locale du PASOK, brisant toutes ces vitres. Les vitres de deux supermarchés du centre, Carrefour et Vassilopoulos ont aussi été brisées. La succursale de Eurobank dans la rue Iasonos a été attaquée puis entièrement brûlée! Beaucoup de gens ont occupé l’hôtel de ville local, y tenant une assemblée populaire. Plusieurs centaines de gens ont aussi attaqué le bureau des impôts, détruisant tout à l’intérieur. Pendant que des gens détruisaientt le bureau des impôts, et que plusieurs autres étaient dans l’hôtel de ville occupé, d’une façon “étrange”, de la fumée a commencé à sortir de la cave. Des gens là ont dit avoir vu des personnes – pas des manifestants – aller à la cave puis partir, assurément une tentative de la part des autorités de provoquer cet effort. Alors que la banque brûlait, des émeutes impliquaient plus de 1.000 personnes affrontant les flics, et les chargeant plusieurs fois. Des flics de Larissa sont venus en renfort des flics locaux, et ils ont pourchassé les gens qui sont allés dans l’université (faculté d’architecture) pendant plusieurs heures. Quand les gens ont quitté la Faculté d’architecture, ils ont rencontré deux bus de police sur leur chemin, les flics en sont sortis et ont commencé à poursuivre les camarades, en arrêtant un – qui fut relâché plus tard – et ont deux ont même sautés dans la mer.

Il y a eu un total de 26 arrestations, 6 d’entre elles se sont transformées en mises en détention. Tous vont être jugés, à commencer par les trois premiers (pas le mineur) ce jeudi matin.

SOLIDARITÉ AVEC CEUX EN JUGEMENT. LUTTE JUSQU’À LA VICTOIRE !

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[Publié par Contra Info le 13 février 2012, d’après témoignages et traduction depuis Occupied London]

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[Pour mémoire] « Nous ne revendiquons aucun minimum »

[Note de cestdejatoutdesuite : Cette lettre datée de novembre 1984 répondait à un dit « comité de chômeurs ». Elle fut reprise dans le n°1 de la revue Os Cangaceiros, janvier 1985. Le choix du/d’un titre « Nous ne revendiquons aucun minimum » est de cestdejatoutdesuite, reprenant un passage du texte.]

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Il se trouve à présent des gens qui bien qu’ils ne soient pas professionnels de l’assistance sociale, s’emploient bénévolement à relayer les institutions de l’État dans la tâche de contrôler les chômeurs, de les assister.
Ces imbéciles quelques fois eux-mêmes chômeurs sont tellement persuadés que la misère des chômeurs est le résultat d’une catastrophe naturelle, la trop fameuse crise économique, qu’ils s’acharnent à proposer des secours dits « de première nécessité » comme s’ils s’adressaient à des naufragés ou à des victimes d’un tremblement de terre.
Quelques personnes ayant reçu le texte du programme d’un de ces comités de chômeurs y ont répondu – Voici la lettre.

Paris, le 9/11/84, en réponse à ceux qui appellent à la réunion du 16/11/84.

À la réception de ce courrier, la première idée qui nous vient c’est que vous prenez les pauvres pour des cons.
Comme les Leclerc et autres abbés Pierre, vous vous proposez d’organiser la charité Vous prenez les pauvres pour des imbéciles qui ne vivraient que dans l’attente de quelque aumône. Rien que d’entendre parler de soupe populaire ça nous donne envie de gerber.
Vous dites : «  il faut pouvoir préserver la dignité des pauvres, en leur donnant de quoi manger, se vêtir, etc. » Les pauvres vous emmerdent, ils se foutent de la dignité. Les pauvres sont indignes et ils le savent. Ceux qui voudraient nous convaincre qu’il y aurait de la dignité à rester pauvres sont des menteurs et des salauds qui espèrent simplement faire oublier aux pauvres l’indignité réelle de leur sort, les détourner de toute idée de vengeance.
Nous crachons à la gueule de ceux qui voudraient nous distribuer des aumônes en nous les présentant comme notre dignité retrouvée.
Entendons-nous bien, s’il existe quelque part dans le monde quelque chose d’aussi répugnant que des pauvres qui s’abandonneraient à leur misère, des pauvres qui ramperaient en attendant la charité, bref des pauvres cons, alors tant pis pour ceux-là, qu’ils crèvent !
Nous ne parlons qu’à des pauvres qui se révoltent, s’indignent pratiquement, à des pauvres qui refusent violemment de rester pauvres. Les autres peuvent crever, malheur aux vaincus !
Vous ne semblez voir dans le monde qu’une masse d’indigents sans pensée. C’est à des bêtes seulement préoccupées de pommes de terre, de chauffage pour l’hiver que vous vous adressez.
Qui d’autre qu’un gauchiste ou qu’un homme d’État peut dire que la misère de centaines de millions d’africains et des dizaines de millions d’européens, consiste dans le fait qu’ils vivent en dessous d’un minimum vital ?
Il y aurait un minimum au-dessous duquel on serait dans la misère et au dessus duquel on vivrait !
La différence entre le gauchiste et d’État, c’est que l’homme d’État décide de ce minimum qu’il octroie aux pauvres et que le gauchiste en est le propagandiste, son projeté étant seulement de l’augmenter quantitativement.
Avec votre programme revendicatif, vous coïncidez parfaitement avec la définition étatique de « nouveaux pauvres ». C’est exactement ce que l’État espère des chômeurs : qu’ils définissent eux-mêmes leur statut de « nouveaux pauvres », qu’ils se soumettent à l’idée d’un minimum vital.
Ce projet s’inscrit dans l’appel à la « solidarité nationale » fait récemment par les responsables de l’État. La malheureuse communauté des « nouveaux pauvres » va-t-elle survivre à l’hiver qui se prépare ? Il lui faudra des patates, du beurre, du chauffage, etc.
C’est présentement ce que l’État se propose de fournir en redistribuant les stocks d’invendus.
L’État doit convaincre de l’existence objective d’un minimum vital. Pour cela, il montre inlassablement des foules d’indigents écrasés par leur sort (soupes populaires, queues de chômeurs et autres affamés du Sahel). Ce spectacle terroriste est là pour justifier l’idée que le maximum auquel peuvent prétendre les pauvres est d’accéder au minimum vital, justifier l’aide apportée aux pauvres, et par là justifier l’existence même de l’État.
Nous ne revendiquons aucun minimum, nous nous servons le plus largement possible comme le font de plus en plus de prolétaires Tant pis pour ceux qui s’identifient à leur sort de pauvres !
Vous vous proposez de faire bénévolement le travail pour lequel l’État paye en général des animateurs, des Éducateurs. « Élaborer des dossiers… faire des réunions pour mieux se connaître… » c’est exactement ce que font les charognes d’animateurs pour occuper le temps des pauvres, pour qu’ils se tiennent tranquilles. Pendant ce temps-là au moins ils ne vont pas voler. Et en plus ce travail vous le faites bénévolement.
C’est vraiment merveilleux. Le maire de —— doit être content, il n’espérait sans doute pas de tels alliés.
La seule innovation là-dedans c’est que ceux qui font ce sale boulot sont « élus et révocables à tout instant ». À quand les Élections démocratiques des îlotiers (« élus et révocables à tout instant » eux aussi) ?
Un mot encore.
Ce n’est pas « pour cause de misère » que des gens vont en prison, mais parce qu’ils ne sont pas soumis à l’idée du minimum vital. La simple idée de calculer ce que coûte ou ne coûterait pas un prisonnier nous fait frémir. Nous pensions qu’il n’y avait que les fonctionnaires du ministère de la justice pour se livrer à de tels calculs.
Ce qui est scandaleux, ce n’est pas que des incarcérations pourraient être évitées par un programme d’assistance sociale, comme vous le dites, mais simplement que les prisons, les flics, les juges, les avocats existent, et qu’il y ait des militants pour réclamer qu’il y ait de tout cela mais un peu moins !
Et en plus vous êtes parfaitement hypocrites quand vous glissez qu’on pourrait travailler moins et qu’ensuite, vous insinuez que cette revendication ne suffit pas. Une nouvelle fois vous prenez vos lecteurs pour des cons. Et ceci jusqu’à la fin puisque, comme tous les militants, vous vous autorisez d’un mandat fictif en signant : « les pauvres et les chômeurs de ——»
En conclusion, votre déclaration selon laquelle : « Ce qui est construit sur la base de la misère sera toujours récupéré par la misère et servira les garants de la misère » qualifie très exactement votre entreprise.

Des pauvres.

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« Commander nous répugne autant qu’obéir »

« (…)Ce monde est en train de nous empoisonner, il nous contraint à des activités inutiles et nocives, il nous impose d’avoir besoin d’argent et nous prive de rapports passionnants. On est en train de vieillir parmi des hommes et des femmes sans rêves, étrangers à un présent qui ne laisse pas d’espace à nos élans les plus généreux. Nous ne sommes partisans d’aucune abnégation. Simplement, ce que cette société peut offrir de meilleur (une carrière, une réputation, un gros lot gagné à l’improviste, l’« amour ») ne nous intéresse pas. Commander nous répugne autant qu’obéir. Nous sommes des exploités comme les autres et nous voulons en finir, tout de suite, avec l’exploitation. La révolte n’a pas besoin pour nous d’autres justifications.

Notre vie nous échappe et tout discours de classe qui ne part pas de cela n’est que mensonge. Nous ne voulons ni diriger ni soutenir des mouvements sociaux, mais participer à ceux qui existent dans la mesure où nous y reconnaissons des exigences communes. Dans une perspective démesurée de libération, il n’y a pas de formes de lutte supérieures. La révolte a besoin de tout, de journaux et de livres, d’armes et d’explosifs, de réflexions et de blasphèmes, de poisons, de poignards et d’incendies. Le seul problème intéressant est comment les mélanger.(…) »

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[Extraits de A couteaux tirés avec l’Existant, co-édité par Mutines Séditions et Typemachine]
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Suite manif vincennes : repas à la rotisserie en solidarité avec les inculpés

Suite à la manifestation contre les centres de rétention le 14 janvier 2012, trois personnes sont poursuivies par la justice et passeront en procès le 27 février 2012 à 13h30.

REPAS DE SOUTIEN Jeudi 16 février 2012 à partir de 19h à la Rotisserie, 4 rue Sainte-Marthe (métros Belleville, Colonel Fabien, ou Goncourt)

Le samedi 14 janvier 2012, environ 150 personnes se sont retrouvées à Vincennes pour aller manifester contre les centres de rétention. Cette manifestation voulait une nouvelle fois crier sa solidarité avec les enfermés. Trois personnes ont été arrêtées. Deux d’entre-elles passeront en procès le 27 février.

LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES AVEC OU SANS PAPIERS !
NON AUX CENTRES DE RÉTENTION !
BRULONS LES FRONTIÈRES !

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[Lu sur Indymedia Paris]

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[Inculpé-e-s de Labège] 2 personnes libérées

[Note de cestdejatoutdesuite : une première personne a été libérée le 20 janvier 2012, 3 sur 4 sont donc « libres » sous contrôle judiciaire]


Et hop ! Deux libérations de plus ce 8 février
…sous contrôles judiciaires

il en reste une dedans…

LIBERTE INCONDITIONNELLE POUR TOUTES ET TOUS
ARRET DES POURSUITES
CREVE LA TAULE

[Lu sur le blog de soutien aux inculpé-e-s, 8 février 2012]

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toulouse, libération de deux inculpÉes de labège!!

Mercredi 8 février

Aujourd’hui en fin d’après-midi, deux potes incarcérÉes depuis le 15 novembre à la maison d’arrêt de Seysses (Toulouse) ont été libérÉes sous contrôle judiciaire. Illes sont accusÉes d’avoir participé au saccage de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Labège.

Une copine enfermée en même temps qu’elle_eux dort ce soir encore dans sa cage….un méga big up à elle et à tous_tes les engeôlÉes !!

Crève la taule et ce monde

[Lu sur Indymedia Nantes, le 9 février 2012]

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« Civilisation » m’était contée…

Faux pas surjoué, faux débats et plates indignations. Par-dessus le marché (d’ailleurs en hausse) : un cours d’ethnologie radiophonique dispensé par M. Jean-Pierre Raffarin*… Voilà qui est à la pensée ce que les croûtons trempés dans la pisse sont à l’érotisme (je viens d’émettre un jugement de valeur ; inutile de vous ruiner en messages d’alerte).

*Raffarin J.-P. Politicien français, ancien Premier ministre ; incarne la persistance du type bourgeois provincial (en littérature, voir Flaubert).


Je ne suis pas certain d’avoir bien compris ce que tant de belles âmes reprochent à M. Guéant. À strictement parler, la formule « toutes les civilisations ne se valent pas » est dépourvue de sens. C’est d’ailleurs évidemment dans cette absence de sens que M. Guéant attend que s’engouffrent ses amis politiques (approbation sur le mode « il déconne tout haut ce que d’autres rôtent discrètement »), et ses ennemis (pour promotion de sa fausse gaffe).

Voyons quel genre de raffarinades nous réserve le petit Robert à l’entrée « civilisation » (j’abrège).

« Avancement, évolution, progrès. La civilisation progressive des peuplades d’Océanie. » Donc : pagnes et eau bénite ; sabre et peloton pour les réfractaires.

« Ensemble des caractères communs aux vastes sociétés les plus évoluées (opposé à nature, barbarie). » Évoluées. Se mesure comment ? Hauteur des flèches de cathédrales ? Profondeur des tombeaux (des divans ?) ? Merde de taureau ! (écris-je aux fins de préservationnement de la francophonie).

« Ensemble de phénomènes sociaux (religieux, moraux, esthétiques, scientifiques, techniques) communs à une grande [pour les pbs de taille, cf. supra] société ou à un groupe de sociétés ».

Et donc, comme ça, il serait malséant de vomir tel ensemble de phénomènes religieux, moraux, scientifiques, et j’en passe ? Et pourquoi ? Parce que le Guéant juge plaisant d’utiliser cet ectoplasme idéologique au profit de ses petite cochoncetées électoralistes…

Je sens venir le respect obligatoire de l’excision (dont le refus vous met au ban de certaines sociétés). Et le système des castes ? Un pittoresque particularisme culturel ? Et l’Inquisition ? Une page d’histoire comme une autre, indéfectiblement attachée à nos racines chrétiennes…

Je chie sur la « civilisation » de M. Guéant, et sur pas mal d’autres… Les religions, par exemple ! Judéophobe, islamophobe, christophobe, paslamacompatible : bref antithéiste. Ça heurte des convictions ? Je m’en flatte.

M. Guéant, ses flics, ses cars de rafle, ses prisons pour étrangers, mérite une (petite) palme du mérite de notre côté de la « civilisation ». Il a des complices, il a eu des prédécesseurs, il aura hélas des émules. Rien qui justifie de prendre ça comme étalon de la pensée.

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[Texte de Claude Guillon, 6 février 2012]

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Ca sent le brûlé : Chronologie de révoltes et évasions dans les prisons pour étrangers

Tandis que les frontières tuent chaque jour d’avantage, comme récemment au large de la Grèce et de la Libye, révoltes, évasions collectives ou individuelles et émeutes se sont multipliées dans les centres de rétention, en France, en Italie ou ailleurs encore.

Au centre de rétention de Vincennes (Paris – France), dans la nuit du 5 au 6 décembre 2011, une vingtaine de personnes s’enferment dans une chambre pendant plusieurs heures pour empêcher l’expulsion de deux d’entre elles. Condamnés à 3 mois de prisons avec sursis et 3 ans d’interdiction du territoire français, l’une sera expulsée quelques jours plus tard et l’autre libérée. Le 4 novembre déjà un incendie avait brûlé une partie d’un bâtiment.

Malgré la répression, la situation reste conflictuelle dans de nombreux centres. À Turin (Italie) entre le 19 et le 20 décembre 2011, un retenu passe 48 heures sur le toit du centre d’identification et d’expulsion (CIE) pour résister à son expulsion. Pendant ce temps, la solidarité s’exprime dedans comme dehors.

Le 22 décembre, un incendie ravage totalement le local de rétention de Bastia. Un sans papiers qui y était alors enfermé est condamné à 6 mois de prison ferme. Il est actuellement au centre de détention de Borgos.

24 & 25 décembre 2011 : à Bologne (Italie) plusieurs personnes tentent de s’évader du CIE, mais une seule y arrivera, tandis qu’à Turin elles sont une vingtaine à y parvenir. Certaines seront malheureusement rattrapées. À Rennes, un sans papiers se fait aussi la belle du centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Toujours à Turin, une émeute éclate et 6 personnes parviennent à s’évader du CIE la nuit du 31 décembre. Une est reprise par la police.

En cette nouvelle année le monde reste à changer : des feux d’artifices et des rassemblements devant les taules expriment la rage et le rejet des prisons dans des villes du monde entier.

Le 6 janvier 2012, en Ukraine, une soixantaine de personne enfermées commencent une grève de la faim pour demander leur liberté.
Quelques jours avant, un sans papiers meurt dans la prison pour étranger de Barcelone (Espagne).

Le 13 janvier, les juges de la cour d’appel de Paris condamnent six personnes sans-papiers à des peines allant de 6 à 30 mois de prison ferme suite à la révolte, qui, le 22 juin 2008, a abouti à la destruction du centre de rétention de Vincennes. Le lendemain 150 personnes manifestent devant le centre aux cris de « Liberté ! ».

À Milan (Italie), une émeute éclate le 15 janvier dans le CIE et une aile entière est détruite par le feu. 27 personnes qui y étaient enfermées sont arrêtées et emprisonnées en attente d’un procès.

Une semaine plus tard, à Turin la justice condamne à des peines allant de 5 à 10 mois fermes les 10 harragas arrêtés suite à la révolte qui avait éclaté le 22 septembre 2011 dans le CIE et permis à une vingtaine de personnes de se faire la belle.

Le 20 janvier, plusieurs centaines de personnes manifestent à Barcelone contre ces prisons.

Enfin, dans la nuit du 21 au 22 janvier, au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, un incendie se propage en en détruisant une partie de la prison tandis que plusieurs personnes tentent de s’évader sans y parvenir. 4 personnes seront poursuivies et 3 condamnées à 5 et 2 mois de prisons ferme et 5 ans d’interdiction du territoire français.

Dans les centres, la durée de l’enfermement varie selon les pays : 45 jours en France, 18 mois en Italie… Le maintient de l’ordre se fait entre autre à grand renfort de tranquillisant et médicaments.
Quel que soit le nom qu’elles portent (Centre de rétention administrative en France, Centre d’identification et d’expulsion en Italie, Centre d’internement pour étrangers en Espagne), ces prisons pour étrangers sont un des rouages de la machine à expulser. De lois en décrets, celle-ci ne cesse de se perfectionner, visant à nous soumette tous toujours un peu plus aux exploiteurs et aux chefs de tout poil.

Pour nous, il ne s’agit pas de demander des conditions d’enfermement plus justes. Parce qu’un jour passé en prison est toujours un jour de trop, nous ne voulons pas une durée d’enfermement plus courte : nous voulons que ces lieux disparaissent.

Parce que l’État cherchera toujours à entraver la liberté et la révolte, la critique de l’enfermement ne peut se détacher d’une attaque globale de ce monde pétri d’exploitation et d’oppression, quadrillé de frontières et de nations.

Solidarité avec les révoltés, les incendiaires, et toutes les personnes enfermées !
Liberté pour tous & toutes, avec ou sans papiers !

[Texte d’un tract qui tourne depuis quelque temps, distribué à Belleville (Paris)]

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[Repris depuis Les Brèves du Désordre, 7 février 2012]

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