Hors service n°25

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Les textes du n°25 sont lisibles un à un ici.

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[Grèce] Yiannis Dimitrakis est dehors !

L’anarchiste Iannis Dimitrakis avait été arrêté et gravement blessé par balles (policières) le 16 janvier 2006, suite au braquage de la Banque Nationale de la rue Solonos à Athènes.
Une tempête de désinformation fut systématiquement lancée par la police puis diffusée par la presse, notamment après son incarcération, sur une supposée bande de « gang des bandits en noir ». Alors qu’il se trouvait encore à l’hôpital en unité de soins intensifs, le fameux procureur antiterroriste Diotis tenta de l’interroger. Les accusations de terrorisme furent ajoutées au braquage, ainsi que d’autres braquages non résolus. Iannis revendiqua le braquage particulier sur lequel il était tombé, comme un choix personnel face au chantage au travail et comme critique à la fonction des banques.
Durant toute son incarcération, et depuis le début, il participa activement aux révoltes à l’intérieur et maintint à travers ses textes un contact pour qu’elles se développent à l’extérieur.
A partir du braquage de Dimitrakis, l’Etat a inclut trois autres anarchistes : Simos et Marios Seisidis et Grigoris Tsironis, jusqu’à offrir une prime de 600 000 euros pour leur capture en octobre 2009. Simos Seisidis a été acquitté aussi bien pour cette histoire de « gang en noir », que pour la tentative d’assassinat du flic qui lui a tiré dans la jambe lors de son arrestation en mai 2001, conduisant à son amputation (du coup, il a pris 18 mois le 12 octobre 2011 pour le seul « port d’arme » !). Simos est actuellement à l’hôpital de la prison de Korydallos, attendant un dernier jugement en préventive, tandis que Marios Seisidis et Grigoris Tsironis n’ont jamais été retrouvés.

En juillet 2007, Iannis Dimitrakis avait été condamné à 35 ans de prison pour le braquage. En décembre 2010 en appel, il prendra finalement 12 ans et demi. Après 6 années d’incarcération, il vient donc de sortir en liberté conditionnelle.

Liberté pour tous !

[Traduit de l’anglais en s’inspirant de contrainfo par les Brèves du Désordre]

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Des lettres de Yiannis Dimitrakis ont été reproduites dans Cette Semaine n°92, mai 2007, pp.28-31

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[Paris : en vue du procès de mai prochain] Extraits de la procédure antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF)

[Des dates ont déjà été réservées, le procès devrait donc probablement se dérouler durant cinq après-midi les 14, 15, 16, 21 et 22 mai 2012 devant la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.]

Ce document veut rendre public des éléments de la procédure judiciaire qui vise 6 camarades suite à une instruction antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF). Pour rappel, voir le site http://infokiosques.net/mauvaises_intentions

Attention, les extraits qui suivent sont les paroles de magistrats dans le cadre d’une instruction. Leurs mots et leurs logiques ne sont pas les nôtres mais ceux d’ennemis. C’est pourquoi il faut les prendre avec des pincettes. Il ne s’agit pas de révéler leurs mensonges, de faire éclater la vérité, ou de dénoncer les dérives de la Justice. Ce n’est pas non plus la matière à une contre-enquête. Si nous avons choisi ces extraits, c’est parce qu’ils montrent comment le juge et le procureur argumentent dans le sens de l’association de malfaiteurs et du caractère terroriste des faits reprochés. Cette affaire est la première depuis de nombreuses années où l’État fait le choix de poursuivre des camarades sous la qualification de terrorisme pour des faits de sabotage. Depuis, l’État n’a pas toujours fait le choix de la juridiction antiterroriste, mais d’autres camarades ont été mis en examen pour association de malfaiteurs pour leur participation à des luttes politiques. C’est ainsi, par exemple, que certains ont été poursuivis pour dégradations, tags, balades. (voir entre autre http://grenoble.indymedia.org/2010-02-27-Sur-les-arrestations-du-15-fevrier) Ces documents rendent compte de cette logique policière. Celle-ci pourrait s’appliquer à bon nombre de situations où des gens se retrouvent pour tenter de s’organiser hors des chemins balisés de la militance institutionnelle. En cela, ils concernent plus largement que les seuls mis en examen.

Les extraits sont issus de deux sources différentes : le Réquisitoire du Parquet, et l’Ordonnance du Juge d’Instruction. A la fin de l’instruction, le Parquet (Procureur) remet au juge d’instruction un Réquisitoire où il donne son avis sur les qualifications des faits et les charges à retenir contre chacun des mis en examen. Après avoir reçu les observations écrites de la défense (avocats ou mis en examen eux-mêmes), le Juge d’Instruction établit une Ordonnance dans laquelle il rend ses conclusions (non-lieu éventuel, qualifications retenues, renvoi devant la juridiction compétente pour le procès).

Extrait du réquisitoire, partie intitulée :

Les liens avec la procédure d’information judiciaire ouverte au TGI de Créteil à l’encontre de D., Iv. et B.

(visant à justifier le rapprochement en une seule et même instruction des deux affaires, fumigènes et Vierzon )

L’ensemble des mis en examen des procédures ouvertes à Paris et Créteil, étaient tous présents ou s’apprêtaient à rejoindre la manifestation du 19 janvier 2008 devant le centre de rétention de Vincennes et qu’ils appartenaient tous à des groupes qui avaient multiplié, depuis plusieurs mois, en région parisienne et en province, des actions violentes dirigées contre l’État, ses institutions et ses représentants, notamment les forces de l’ordre.

Partie du réquisitoire intitulée : L’entente terroriste et les qualifications pénales retenues à l’encontre des mis en cause :

Il ressort de l’ensemble de ces éléments que les faits décrits ci avant et reprochés aux mis en cause dans la présente information judiciaire le sont bien dans le cadre d’une association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme des articles 421-1 et suivants.

L’entente :

En effet, les six prévenus de ce dossier ont bien participé à un groupement formé ou une entente établie, relativement structurée, ayant une permanence certaine et un nombre important de membres.

Ainsi, dans le cadre de cette procédure, l’entente est-elle tout d’abord démontrée par les liens pérennes qu’ont développé les prévenus de ce dossier entre eux depuis de nombreuses années, liens qui vont au delà, comme ils veulent le laisser à penser, de la simple « militance » et de rencontres lors de manifestations.

En effet, dès la fin de l’année 2005 et le début de l’année 2006, des relations d’amitié sont établies, dans le cadre de cette procédure, entre In., J. et Iv. lors d’un séjour commun dans la ferme du ****. Lors de ce séjour, un Mac Donald’s, symbole du capital américain, sera incendié à quelques kilomètres de là, incendie dont Iv. se félicitera dans un courrier retrouvé dans l’ordinateur de D..

Courant 2007, F., J., Iv., In., D. et B. seront interpellés au cours des mêmes manifestations regroupant suffisamment peu de personnes pour créer des liens individualisés.

Des contacts téléphoniques réguliers seront relevés entre Iv. , son amie et l’amie de J., Mlle ****, au cours des années 2007 et 2008.

En mai 2007, In., J. et D. sont visiblement en relation pour laisser leurs empreintes génétiques sur le même engin incendiaire servant à commettre la tentative d’attentat contre le camion d’enlèvement de la Préfecture de Paris.

En août 2007, F. est au **** [ferme] avec In. et J. pendant au moins un mois, comme le démontre l’exploitation de sa téléphonie.

En janvier 2008, In., F., Iv., D. et B. sont tous prêts à participer à la manifestation devant le centre de rétention de Vincennes. L’interpellation des derniers entraînera le périple des autres en possession, comme eux, d’éléments entrant dans la composition d’engins explosifs ou incendiaires.

Liens pérennes donc qui constituent le premier maillon de 1’ entente qui se place aussi sur le plan des idées. Car l’entente dans ce dossier est aussi caractérisée par des idées communes à tous les mis en examen qui revendiquent les mêmes convictions contre les institutions et les pouvoirs régaliens de l’État : politiques carcérales, législation antiterroriste, centres de rétention et expulsions, enfermement des mineurs, fichage génétique ou papillaire, actions des forces de l’ordre.

Ces idées, elles sont véhiculées par des médias qui leur sont spécifiques : Indymedia [1], recueil Mauvaises Intentions [2], au cours de semaines. d’actions contestataires thématiques [3] : semaine de solidarité avec les personnes interpellées, avec les expulsés, anti-carcérale auxquels ils participent pour certains.

Ces idées sur lesquelles ils s’entendent, ne sont évidemment ni contestables, dans le cadre de l’exercice des libertés publiques et des droits fondamentaux garantis par l’État ni répréhensibles pénalement sauf lorsqu’elles visent à déstabiliser l’État et ses institutions en devenant le vecteur d’actions violentes pour les soutenir, ce qui sera le cas, au cours des années 2006 et 2007 et notamment dans le présent dossier.

Car cette entente, qui n’avait jusqu’à présent rien de répréhensible, est caractérisée aussi, dans la présente information, par le fait d’utiliser, de manière clandestine, ensemble, des moyens violents, intimidants, terrorisants qui sont au delà de la simple contestation politique, pour extérioriser ces convictions : ce sera le cas au printemps 2006 alors que J. participe avec d’autres à des actions contre les voies ferrées, en mai 2007, lorsque In., son frère et D. co-agissent dans l’attentat contre le véhicule de police puis en 2008, lorsque In., F., D., Iv. et B. sont interpellés en possession de produits pouvant entrer dans la composition d’engins explosifs ou incendiaires ainsi que d’ouvrages permettant de les fabriquer. Les faits matériels de l’entente :

Une résolution d’agir en commun est donc objectivée dans le présent dossier, l’ensemble des personnes mises en examen étant lié et planifiant, préméditant ensemble, de manière clandestine, des actions violentes au cours d’une période de trois années pour certains, notamment In. et J., démontrant la dynamique pérenne de violence dans laquelle ils se trouvent et qui ne s’arrêtera qu’avec les interpellations.

Ces actions, elles sont bien caractérisées par plusieurs faits matériels, s’agissant notamment d’infractions de tentatives de dégradations de biens publics appartenant à la SNCF, aux forces de l’ordre et de fabrication et détention de produits entrant dans la composition d’engins explosifs, faits matériels objectivés par la découverte de l’ADN de certains sur les engins mais également par les textes radicaux, découverts en perquisition, sur des organisations terroristes avérées et/ou liés à la contestation violente, un soutien à des militants de mouvements terroristes reconnus (Action Directe), la découverte de livres permettant la fabrication d’engins explosifs démontrant un réel ancrage dans la violence.

Pour commettre des actes de terrorisme :

Ces actions, d’atteintes aux biens, sont prévues par l’article 421-1 du code pénal comme étant constitutives d’actes de terrorisme lorsqu’elles le sont d’une part, dans le but de troubler gravement l’ordre public et d’autre part, par l’intimidation ou la terreur.

En effet, la commission ou la préparation concertée d’actions violentes, ciblées et clandestines en différents sites de Paris et de la région parisienne au préjudice de l’État et de ses institutions et notamment d’attaques des moyens de communication menées, courant 2006, par le biais de dégradations sur le réseau SNCF, d’actions contre des biens des forces de l’ordre en 2007, ou de détention de produits pouvant entrer dans la composition d’explosifs en 2008 alors que les mis en examen sont en possession de plans d’un établissement pénitentiaire ou aux abords d’un centre de rétention, pour imposer, par l’intimidation et la violence, leur conception de l’organisation sociale dans le cadre d’une idéologie visant à déstabiliser l’État, est contraire à l’ordre public.

Ces cibles elles ne sont pas prises au hasard, elles sont bien en lien avec la conviction profonde de contestation qu’ont les mis en cause pour l’État, ce qu’il représente, ces réseaux ferrés, ces forces de l’ordre, ces établissements pénitentiaires. Ces agissements sont au delà de l’expression publique d’une contestation politique, ils ont pour but d’intimider, de terroriser pour faire valoir des idées revendiquées, diffusées.

Ces agissements démontrent non la volonté de participer à une manifestation de protestation mais constituent un prétexte pour mener une action délibérément violente contre les forces de l’ordre ou les biens de l’État et éclairent d’ailleurs sur la capacité d’organisation du groupe et son choix de la violence et de la commission d’infractions, comme mode d’expression.

Ainsi, une tentative de dégradations, commise concomitamment à d’autres, de manière préméditée, organisée contre les biens de la SNCF en 2006 est susceptible d’intimider. Elle a en effet tout d’abord pour but de frapper les esprits, les attaques contre les biens SNCF pouvant rappeler aux usagers les attentats sanglants de 1995, dans des RER, biens appartenant à la SNCF. Elle a aussi pour but d’entraîner de nombreux blocages préjudiciables pour l’État et ses usagers, dans la mesure où elle est réalisée et d’ailleurs revendiquée sur le site internet Indymedia, dans le but de contraindre un gouvernement à accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte quelconque, à l’époque du contesté « contrat première embauche ».

Le transport d’éléments entrant dans la composition d’engins explosifs mais surtout la pose d’un engin incendiaire, sous une voiture de police, à 7 heures du matin, en plein Paris, avec des conséquences qui auraient pu être dramatiques, incendie du camion, propagation à d’autres véhicules dans la rue, le cas échéant à des immeubles, terrorise nécessairement ceux ou celles qui auraient pu être les victimes innocentes d’une haine contre les forces régaliennes de l’État, au nom d’idées radicales.

Et la dangerosité d’une telle action est d’ailleurs implicitement démontrée dans la récupération qu’a tenté d’en faire le FLNC, mouvement terroriste non contesté, qui a semblé revendiqué cette tentative, un temps.

Contrairement à ce qu’ont globalement indiqué les mis en examen, il ne leur est donc pas reproché des idées ou des choix politiques mais des projets et actions concertés non pas dans le but de faire valoir des idées démocratiques ou des revendications politiques en contradiction éventuelle avec la politique mise en œuvre par le gouvernement mais en nourrissant une .peur collective, en commettant ou ayant pour projet de commettre des dégradations visant les pouvoirs régaliens de l’État et conduisant à sa désorganisation ou sa déstabilisation ce qui caractérise justement le mobile terroriste.

Si l’infraction terroriste ne saurait, en effet, être constituée contre des personnes associées par une communauté de mentalités, d’idées, de buts, avec des revendications politiques ayant même dégénérées, elle est avérée lorsque ces mêmes personnes se sont mises d’accord pour extérioriser ces idées en passant à l’action par des moyens violents et coordonnés, dans le cadre d’une stratégie collective avec un personnel spécialement formé pour commettre des actions violentes.

C’est donc dans le cadre de cet engagement que les mis en cause de ce dossier ont tous participé, à des niveaux différents mais volontairement, aux faits intéressant la présente procédure et notamment à cette association de malfaiteurs terroriste.

Car pour que l’infraction terroriste soit constituée, il suffit en effet que l’affilié à l’entente connaisse, même dans ses grandes lignes, le dessein du groupe litigieux et qu’il y ait adhéré volontairement, en connaissance de ses buts et en se munissant de moyens lui permettant d’y apporter ultérieurement son concours, quelle que soit sa fonction occupée ou son rôle, permanent ou occasionnel, et même si au moment de son arrestation, il n’avait encore été mêlé à aucune des infractions commises par les autres membres de l’association.

L’ensemble de ces éléments justifiera ainsi le renvoi des prévenus devant le tribunal correctionnel dans les conditions suivantes.

[1] Indymedia est un site né en 1999 d’un collectif de mouvements indépendants qui se sont regroupés à l’occasion de manifestations organisées à SEATTLE. Il s’agit d’un média alternatif à publications ouvertes et anonymes dont l’objectif déclaré est de créer et de diffuser 1’ information libertaire. Il existe 167 centres indépendants dans 60 pays différents. Chaque centre possède un modérateur. Il existe sept sites régionaux en Ile de France, en Auvergne, à Toulouse, à Grenoble, à Lille, à Nantes et à Nice. 4 sites francophones existent à l’étranger au Québec, en Belgique, à Liège et en Suisse. Depuis Indymedia, il est possible d’accéder à divers autres sites contestataires, révolutionnaires ou anti-capitalistes. (D668)

[2] Le recueil « Mauvaises Intentions » est un recueil de textes publics ayant pour point commun de traiter des idées sus développées et plus spécifiquement de rendre compte des développements des procédures judiciaires en cours diligentées en France à l’égard des personnes interpellées, de traiter de trois thématiques récurrentes en l’occurrence le fichage ADN,la situation des étrangers notamment au sein des centres de rétention administrative et du sabotage, de relater les techniques prétendument utilisées aux cours des gardes à vue par les services de police et lors des interrogatoires par les magistrats instructeurs, de relater les actions de soutien aux personnes mises en examen (manifestations, rassemblements mais aussi commission d’actions violentes). (D794)

[3] Par exemple semaine de solidarité sans frontières du 9 au 16 juin 2008 faisant référence à toutes les personnes mises en examen dans le présent dossier et à l’incarcération de certain. d’entre elles désignées comme prisonniers politiques. Au cours de cette semaine, de nombreuses actions plus ou moins violentes se sont déroulées en France mais aussi à l’étranger en soutien des mis en examen mettant en évidence, leur implication dans une entente commune capable de déclencher des actions simultanées sur un thème identique et de centraliser les revendications, ayant même tissé des relations étroites avec des personnes partageant les mêmes idées et la nécessité de les faire connaître par la violence à l’étranger. 19 autres dégradations commises en France selon le même mot d’ordre étaient aussi constatées en janvier 2009 et faisaient l’objet d’un versement de pièces dans la présente procédure.(D711, D715, D790, D669, D716, D844, D846)

Extrait de l’ordonnance de renvoi du juge Edmond BRUNAUD

- Cette tentative de destruction s’inscrivait dans une campagne de fait de même nature menée vraisemblablement par des groupuscules de l’ultra gauche hostiles à la candidature de l’actuel Président de la République Française et ayant pour but l’atteinte aux intérêts de l’Etat, de troubler les élections présidentielles en embrasant les cités sensibles de Paris et de sa banlieue par un effet de contagion.

Conclusions de l’ordonnance de renvoi du juge Edmond BRUNAUD

- RENVOI DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL :

Attendu qu’il résulte de l’information charges suffisantes contre :

  • In.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 23 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5,422-3, 422-6, 422- 7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-1 du code pénal, 203, 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en participant à la détention des éléments entrant dans la composition, à la fabrication de 1’ engin incendiaire et à sa pose, au vu de la découverte de son cheveu sur le fagot d’allumettes alimentant le dispositif d’allumage, en compagnie de son frère J., ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment J. et D. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 121-4, 121-5, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment en mai 2007, courant 2008 et notamment le 23 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, les éléments entrant dans la composition de l’engin incendiaire posé sous le véhicule de police, le 2 mai 2007, sur lequel son empreinte génétique a été découverte et en 2008, du chlorate de sodium, du chlorate de potassium, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale,

  • F.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, 2008 et ce jusqu’au 23 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1,421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 23 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, notamment du chlorate de sodium, du chlorate de potassium, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

  • J.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 20 juin 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la teneur,

Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, 203,706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en détenant, transportant l’engin incendiaire et en procédant à sa pose et sa mise à feu à l’aide d’une cigarette sur laquelle son empreinte génétique était découverte, ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment In. et D. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 121-4,121-5, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2006 et notamment le 12 avril 2006, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce, une armoire électrique de la SNCF située sur le tronçon de chemin de fer entre la gare de Pantin et la Gare de l’Est, 54 rue de l’Evangile à Paris, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en ayant transporté l’engin et étant présent sur les lieux des faits au moment de la tentative dans la mesure où son empreinte génétique était découverte sur un gant en latex découvert à proximité de la cible et sur une bouteille dans l’armoire électrique qui venait d’être fracturée pour déposer l’engin, ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment une personne non identifiée dont l’ADN était également découvert sur le dispositif d’allumage de l’engin et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 121-4,121-5, 322-1,322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale,

  • D.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Fontenay sous Bois, Bagnolet depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, 2008 et ce jusqu’au 19 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421- 1 et suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422- 7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, 203, 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, été complice de J. et In. lesquels ont tenté, le 2 mai 2007 de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, en les aidant ou les assistant sciemment dans la préparation ou la consommation du délit, en l’espèce en détenant des éléments sur lesquels son ADN était retrouvé, composant l’engin utilisé pour cette tentative, en participant à sa fabrication et à sa remise, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment J. et In. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 121-4, 121-5, 121-6, 121-7, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008 , alors qu’il existait des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait commis l’une des infractions visées à l’article 706-55 du code de procédure pénale, refusé de se soumettre au prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son profil génétique, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,422-6 du code pénal, les articles 706-54 à 706-56 du code de procédure pénale.

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment le 19 janvier 2008, refusé de se prêter aux prises d’empreintes digitales ou de photographies autorisées par le procureur de la République, conformément aux dispositions de l’article 78-3 du code de procédure pénale, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 78-3 et 78-5 du code de procédure pénale.

  • Iv.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Fontenay sous Bois, Bagnolet, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 19 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, notamment un mélange de sucre et de chlorate de soude, de l’allume-feu, des pétards à mèche, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, alors qu’il existait des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait commis l’une des infractions visées à l’article 706-55 du code de procédure pénale, refusé de se soumettre au prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son profil génétique, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,422-6 du code pénal, les articles 706-54 à 706-56 du code de procédure pénale.

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, refusé de se prêter aux prises d’empreints digitales ou de photographies autorisées par le procureur de la République, conformément aux dispositions de l’article 78-3 du code de procédure pénale, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,322-6 du code pénal, les articles 78-3 et 78-5 du code de procédure pénale.

  • B.

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Fontenay sous Bois, Bagnolet, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, 2008 et ce jusqu’au 19 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421- 1 et suivants du code pénal,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422- 7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir, sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, notamment un mélange de sucre et de chlorate de soude, de l’allume-feu, des pétards à mèche, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale,

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008 , alors qu’il existait des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait commis l’une des infractions visées à l’article 706-55 du code de procédure pénale, refusé de se soumettre au prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son profil génétique, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,422-6 du code pénal, les articles 706-54 à 706-56 du code de procédure pénale.

- d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, refusé de se prêter aux prises d’empreints digitales ou de photographies autorisées par le procureur de la République, conformément aux dispositions de l’article 78-3 du code de procédure pénale, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,

Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,422-6 du code pénal, les articles 78-3 et 78-5 du code de procédure pénale.

PAR CES MOTIFS

ORDONNONS LE RENVOI DE L’AFFAIRE DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL pour être jugée conformément à la loi, ORDONNONS par ordonnance séparée le maintien sous Contrôle Judiciaire de F. , In. , B. , Iv. , D. , J. .

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Publié sur Indymedia Paris

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Paris : en vue du procès de mai prochain] Extraits de la procédure antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF)

A Labège comme ailleurs…

“Les prisons existent pour que ceux qui sont dehors croient être libres”

“Dedans ou dehors, c’est juste une histoire de décor”

Avec le pouvoir, c’est finalement toujours les mêmes options qui sont proposées contre les marginaux, les déviants, les jeunes, les vieux, et tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent prendre part à la machine productiviste: quand leur sort n’est pas la prison, c’est l’hôpital, l’école, les centres de rétention, les maisons de retraite, les Établissements Pénitentiaire pour Mineurs, les foyers, l’internat… Et finalement, peu importe le nom que portent les murs qui nous enferment! Ils formeront toujours des cages dont les barreaux servent à la fois à cacher ce que le monde ne saurait voir et à dresser, formater, rendre plus dociles ceux pour qui il reste encore un espoir d’en tirer quelque chose. .. Faire de chaque individu un soldat du système et de la chaire humaine courbant l’échine sous les logiques économiques… un mouton que pourra tondre la machine étatique!

Et le bon citoyen que l’on effraie au JT de TF1 n’a pas de soucis à se faire! Les outils sont nombreux pour mater la moindre révolte et le moindre instant d’émancipation. Ces dangereux criminels ne sont pas prêts de venir gambader près de chez vous: conseil de discipline, camisole, mitard, coups, médicaments, bracelets électroniques, castration chimique… File dans ta cage, tu es privé de dessert!

Et pourtant, ici et là, la colère gronde et les chaines se brisent peu à peu. A l’intérieur, les incarcérés se mutinent et mettent le feu à leur propre (infecte) cellule. A l’extérieur, les actions de solidarité se multiplient: manifestations, entraide, ateliers d’écriture… Et le nouvel an 2012 sera même fêté dignement à Montréal, Toulouse, Varces, Neuvic, Vincennes, Nantes, Montpellier, Angers, Bordeaux, Bruxelles, Pittsburgh, Sydney, Hambourg, Athènes, Londres, ….

A Labège, des camarades sont toujours incarcérés, accusés d’une action contre les locaux de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse); ces mêmes locaux qui, à Nantes, avaient vu leurs murs se décorer d’un: l’EPM tue. Car oui: les prisons, en plus d’ôter la liberté aux individus qu’elles enferment, les privent également bien souvent de droits et les poussent au suicide quand elles ne les assassinent pas elles-mêmes!

Récemment, une personne inculpée dans l’affaire de Labège a été libérée. Mais une libération c’est bien, maintenant on attend les autres! Et d’ici là, on ne restera pas les bras croisés: les actions de solidarité se poursuivent et à Lyon c’est un concert qui s’organise au Rock’n’roll Vengeance le 4 février.

Another brick in the wallS!

Feu à toutes les prisons!

Solidarités avec les inculpés de Labège et d’ailleurs!

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[Publié sur les jardins de caz le 28 janvier 2012]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011, solidarité | Commentaires fermés sur A Labège comme ailleurs…

[Pour mémoire] On voudrait nous apprendre à marcher en nous coupant les pieds

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[Texte diffusé en 2004]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, tu te rappelles ?! | Commentaires fermés sur [Pour mémoire] On voudrait nous apprendre à marcher en nous coupant les pieds

[Nantes samedi 4 février 2012] Concert contre la nouvelle prison de Carquefou


Depuis quelques années,nous assistons au déménagement des anciennes prisons du centre de grandes villes françaises vers leurs périphéries, voire les campagnes. Tout est mis en œuvre pour que ces transferts passent inaperçus. A Nantes, ou plutôt à Carquefou, la 21ème prison commandée depuis 2002 par l’État, dont la quasi- totalité de la conception et de la gestion est confiée à de grands groupes privés, est fin prête. Les prisonniers de la maison d’arrêt de la rue Descartes seront transférés en mai prochain et l’ancienne prison retrouvera toute sa valeur spéculative, immobilière et commerciale.

19h: cette discussion peut être l’occasion d’échanger sur les enjeux de ces nouvelles prisons soit-disant plus propres et plus humaines, ainsi que sur l’enfermement de manière générale. Nous refusons que la nouvelle prison de Carquefou s’ouvre dans le silence, comme si construire une nouvelle prison pouvait être une banalité.

Concert contre la nouvelle prison de Carquefou et en soutien au collectif « au pied du mur »

samedi 4 février 2012 à Bitche : 3 rue de Bitche, Nantes
rdv à 19h pour manger, discuter…et à 21h, concerts!

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Nantes samedi 4 février 2012] Concert contre la nouvelle prison de Carquefou

[Rennes] Tous avec Mickey : feu aux CRA !

Feu au CRA de Rennes !

Procès de 4 retenus accusés d’avoir provoqué un incendie au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Après une première révolte collective en octobre, voici le premier incendie du centre de rétention de Saint-Jacques (à proximité de Rennes). 4 personnes étaient accusées, cette fois-ci, d’avoir mis le feu à une chambre.

[voir brève policière sur le site du Mensuel de Rennes]

Un procureur, un avocat, trois juges, quatre prévenus, sept membres éminents de la PAF (en civil) et un dizaine de soutiens militants s’étaient donnés rendez-vous cet après-midi pour une audience de folie : était jugé le premier incendie au centre de rétention de Rennes, qui a eu lien vendredi soir vers 22h50. Deux retenus sont jugés pour avoir tenté de s’évader, en plus d’avoir participé à la mise en route de l’incendie.

L’avocat des commence par demander à voir le film de vidéo-surveillance, seul élément de preuve dans ce dossier. Le président indique que ça n’est pas possible, que la salle est trop petite et pas équipée. Il propose de renvoyer l’audience, mais les prévenus ne semblent pas spécialement d’accord (ils craignent d’être envoyés en prison d’ici là). Suspension, le temps de permettre à l’avocat de garder les prévenus.

Reprise de l’audience : on va statuer aujourd’hui, conformément à la volonté des prévenus. L’instruction permet de faire apparaître :
– L’ampleur des dégâts : 6 500 € (on serait presque déçus).
– Le ton méprisant du président lorsqu’il s’adresse aux prévenus.
– La méconnaissance du même président des conditions de vie en rétention. Il ignore l’existence des téléphones portables : « vous dites avoir reçu un appel vous annonçant le décès de votre mère, ce qui vous a mis hors de vous, comment expliquez-vous alors que vous ne soyez pas sortis de votre chambre entre 22h22 et 22h44, heure à laquelle vous partez en courant ? » Il ignore l’existence de machines à laver : « Et dans l’espace pour laver vos vêtements, y a-t-il une bassine pour cela ? » Il pense que les conditions y sont dignes d’un hôtel 4 étoiles : « Et dans les sanitaires, avec les lavabos et les douches, n’y a-t-il pas de verre, seau ou tout autre récipient permettant de transporter de l’eau ? »
– La faiblesse du dossier. « Alors là on vous voit sortir de la pièce à 22h44, puis on voit des fumées émanant de cette même pièce à 22h47. Comment expliquez-vous cela ? – … ? – C’est étrange, tout de même, vous ne trouvez pas ? »
– L’improvisation totale dans laquelle s’est déroulée l’enquête. « – Qui a pu mettre le feu, selon vous ? – Je sais pas ce qui s’est passé, j’y étais pas. Quand j’ai quitté la chambre, 5-6 personnes jouaient aux cartes, j’ai rien vu. Et là, on est que nous 4, je comprends pas. » L’explication viendra plus tard : ayant tardé à démarrer l’enquête (garde à vue lancées lundi et mardi), plusieurs des protagonistes avaient été relâchés, transférés ailleurs ou expulsés. On a pas pris la peine d’aller les rechercher ou de recueillir leur avis sur cette histoire.
– Une seule certitude : c’est Mickey qui a foutu le feu à la chambre. Le rapport de la police scientifique indique (pour unique conclusion), que ce sont les pages d’un Mickey Magazine qui ont brûlé en premier…

Le réquisitoire du procureur lui permet d’avancer sa thèse : les retenus se seraient concertés pour mettre le feu et faire diversion, tandis que deux d’entre eux tenteraient de s’évader. Cette thèse s’appuie sur de hautes considérations : le feu, en plus d’être un manifeste « trouble à l’ordre public », c’est dangereux et ça peut blesser des gens. Il ne s’est bizarrement pas dit qu’une institution au sein de laquelle il y avait eu 3 tentatives de suicide et quelques bras cassés (dans des altercations avec la police) en quelques mois, pouvait aussi être dangereuse, et qu’on devrait peut-être songer à fermer ce genre de choses.

L’avocat insiste sur le vide du dossier : aucune preuve du fait que l’un ou l’autre des prévenus ait tenté d’allumer ou d’attiser l’incendie. Des pièces partiales (compte-rendu de la vidéo de surveillance fait par des policiers, et le parti-pris se sent dans les termes utilisés). Une enquête bâclée (la piste du mégot mal éteint n’a jamais été explorée). Concernant la tentative d’évasion (qui, pour être poursuivie aujourd’hui, est qualifiée de « tentative de soustraction à une mesure de reconduite »), elle ajoute que poursuite ne sert qu’à aider le procureur dans sa tentative de trouver un récit cohérent et accusateur contre les 4 prévenus.
L’affaire est mise en délibéré.

Un prévenu est condamné à 5 mois de prison ferme pour avoir alimenté l’incendie. Deux autres prévenus sont condamnés à 2 mois de prison ferme pour la tentative d’évasion. Ces trois retenus écopent, en plus, d’une peine d’interdiction de territoire français (donc dans tout l’espace Schengen) de 5 ans. Le dernier est relaxé.

Tous avec Mickey : feu aux CRA !

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[Texte publié sur Indymedia Nantes]

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[Toulouse] Une libération c’est bien ! Maintenant on attend les autres.

Après deux mois de détention une des quatre personnes écrouées dans l’affaire de Labège a été libérée vendredi. Cette libération, inattendue, prouve encore la vacuité des charges qui pèsent sur les personnes mise en cause dans cette affaire.

« Affaire » qui consiste en une action de protestation ayant visé la direction départementale de la protection judiciaire de la jeunesse à Labège, cette institution qui sert de justification éducative à l’enfermement des mineurs dès l’âge de 13 ans. Depuis l’ouverture de 7 de ces établissements en 2007, suicides, mutineries, automutilations n’ont cessé de rappeler qu’il s’agit avant tout d’une prison avec son cortège de vexations. En mai 2011 l’établissement pénitentiaire pour mineur de Lavaur avait été agité par une émeute promptement matée par une équipe régionale d’intervention et de sécurité. Le 15 novembre 2011, armes au poing et cagoulés, une centaine de pandores avaient fait irruption dans 7 domiciles à Toulouse et ce de manière simultanée. C’était l’aboutissement de 4 mois d’enquête où tous les moyens techniques avaient été mis en œuvre pour identifier les coupables. Très vite il devient évident que le dossier est plus que vide, l’essentiel tenant à une présomption de culpabilité. Les mis en cause sont contre l’enfermement des mineurs, voire même ils et elles chercheraient à faire en sorte que ce monde change de bases. La machine répressive est bien rodée, elle fonctionne au quotidien sur diverses cibles qui toutes ont en commun d’appartenir au prolétariat. La surpopulation carcérale, que la construction régulière de nouvelles places ne résout (et ne résoudra) jamais, et les récents meurtres policiers sont là pour le démontrer. Cette incarcération est un épisode de plus dans cette logique. La dégradation programmée des conditions sociales d’exploitation de notre force de travail ne va pas arranger nos affaires.

La solidarité qui s’est déployée depuis deux mois tant financière que politique, a permis dans un premier temps que la détention soit plus vivable et nous rend plus fortEs. Elle n’est sans doute pas pour rien dans cette première libération et elle doit perdurer jusqu’à la libération des trois autres et l’arrêt total des poursuites. Des procès sont à venir, en mai pour refus d’ADN et à une date indéterminé sur le fond. Ce sont 6 personnes qui se trouvent mise en cause dans le cadre d’une instruction, qui n’étant toujours pas close, pourrait impliquer d’autres personnes. La machine répressive n’est pas une fatalité, nous pouvons l’enrayer aussi souvent qu’elle nous attaque.

Leurs matraques ne nous ont toujours pas fait taire… Ni marcher d’un seul pas et ce n’est pas prêt d’arriver, con.

http://pourlaliberte.noblogs.org/

nonalepm [a] riseup

CAJ c/o Canal Sud 40 rue Alfred Dumeril 31400 Toulouse

chèque à l’ordre de Maria

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[Texte repris d’Indymedia Paris]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011, solidarité | Commentaires fermés sur [Toulouse] Une libération c’est bien ! Maintenant on attend les autres.

[Toulouse] « Soit ils sont coupables et on doit le savoir avec l’ADN… »

Pour Catherine Grèze, l’eurodéputée Verte-EELV qui écrit au ministre sur la détention provisoire des inculpé-e-s de Toulouse, le prélèvement ADN prouve … la culpabilité… :

« Je ne me prononce pas sur le fait qu’ils soient coupables ou innocents.
Je dis simplement que les chefs d’accusation qui sont dans l’ordonnance de placement et qui font état d' »ultragauche », mais qu’est ce que cela signifie ? on n’a rien d’autres dans cette enquête à ce jour.
Donc soit ils sont coupables et on doit le savoir avec l’ADN, soit ils ne le sont pas et qu’est-ce qu’ils font en détention provisoire ? »

Avec des « soutiens » pareils …

[extrait sonore d’une video de France 3 midi-pyrénées  21 janvier 2012]
Publié dans general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011 | Commentaires fermés sur [Toulouse] « Soit ils sont coupables et on doit le savoir avec l’ADN… »

[Toulouse] Libération d’un des inculpé-e-s !

Vendredi 20 janvier 2012, l’un des quatre incarcéré-e-s est sorti de la prison de Toulouse-Seysses, avec un contrôle judiciaire.

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  • [Un texte publié sur le site de Non-Fides]

Bonne et mauvaise nouvelle dans l’affaire du saccage de la PJJ de Labège

Exceptionnellement encore, nous publions sur ce site des articles des médias. Voila ce qui arrive lorsque la communication publique autour d’une situation répressive frappant des camarades de lutte se cantonne à être inefficace [1], effrayée  [2] et hésitante. On finit par apprendre les nouvelles, bonnes ou mauvaises à travers la presse policière et bourgeoise.

Un des quatre camarades incarcérés dans le cadre de l’affaire du saccage de la PJJ de Labège a été libéré il y a quelques jours. Nous ne savons pas si lien de cause à effet il y a, même si nous nous doutons bien que oui, et nous ne savons pas qui en porte la responsabilité, mais de bien sombres arcanes se révèlent au même moment que cette bonne nouvelle. Une députée européenne d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’est lancée dans une campagne publicitaire en « soutien » aux camarades incarcérés sous la bannière de la liberté d’expression si chère à la bourgeoisie, avec le vocabulaire habituel de ce genre de crapules citoyennes : dérive, délit d’opinion, droits de l’homme, lettre au Garde des Sceaux etc. Elle n’oublie pas de condamner, « bien entendu », le saccage. On peut se questionner sur le moyen utilisé par cette eurodéputée pour accéder au dossier et pouvoir ainsi l’instrumentaliser pour sa carrière politique. Rappelons qu’un dossier n’est théoriquement accessible qu’à la justice et la police (qui en sont les auteurs) et aux inculpés et leurs avocats (tenus de respecter les choix de leurs clients).

Nous espérons donc, que l’affaire de Labège ne se dirige donc pas, comme s’en inquiètent avec raison les compagnons des Brèves du Désordre, vers un nouveau Tarnac. La balle est maintenant dans le camp des inculpés et de leurs proches soutiens de s’exprimer contre ces faux-amis politiciens, car qui ne dit mot consent, et parce que lorsque des défenseurs de l’existant se métamorphosent opportunément en défenseurs des révolutionnaires réprimés, l’expérience nous a toujours montré qu’il fallait vite couper la tête de l’anguille sous la roche.

Rappelons-nous que la solidarité révolutionnaire s’exprime d’abord contre l’existant et avec la lutte (individuelle ou collective) de ceux qui sont tombés qu’avec les cas individuels de chaque inculpés et en dépit de la question de leur innocence ou de leur culpabilité que nous laissons au pouvoir ; encore moins contre d’hypothétiques mesures d’« exception », car combattre l’exception c’est valider le reste du système judiciaire qui dans toute sa quotidienne banalité ne cessera jamais de broyer, tuer, mutiler et humilier au service de la société.

Solidarité donc avec tous ceux qui luttent contre la prison à l’intérieur et à l’extérieur, et mort au pouvoir !


Lettre au Garde des Sceaux au sujet des 4 jeunes en détention provisoire à Seysses

Toulouse, le 18 janvier 2012

Monsieur le Garde des Sceaux,

En tant que Députée européenne du Sud-Ouest, je souhaite vous alerter au sujet d’une situation rencontrée dans ma circonscription.

Depuis le 14 novembre 2011, quatre jeunes de 21 à 22 ans se trouvent en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Seysses en Haute-Garonne. Ils sont accusés d’avoir participé à une action de vandalisme de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Labège le 5 juillet dernier. Condamnant bien entendu tout saccage d’un lieu public (saccage qui n’a d’ailleurs à ce jour n’a pas été revendiqué), je m’interroge cependant sur le déroulement de cette enquête.

Tout d’abord, une détention provisoire longue de maintenant deux mois est-elle justifiée ? Comme le rappelle fréquemment la Cour Européenne des Droits de l’Homme à la France, une privation de liberté ne peut être justifiée que si elle est indispensable pour la poursuite de l’enquête. Or, des prélèvements d’ADN ont été effectués (contre le gré de ces personnes pendant leur garde à vue). Normalement, les résultats de l’analyse devraient être connus dans les trois jours suivant les prélèvements. Huit semaines après qu’ils aient été effectués, ils n’ont toujours pas été communiqués : ils permettraient pourtant de savoir si ces personnes ont été impliquées –ou non- dans l’événement du 5 juillet. Non seulement les prélevés de force d’ADN sont choquants, mais de surcroît refuser aux “propriétaires” d’accéder aux résultats est totalement contraire aux droits de l’homme.

Par ailleurs, je ne comprends pas qu’il soit fait mention dans le dossier de ces quatre jeunes gens d’une supposée appartenance à l’« ultra-gauche ». Si elles ont reconnu un engagement militant (remontant au mouvement d’opposition au Contrat Première Embauche), elles disent n’appartenir à aucune organisation. Qu’entend-on alors par l’expression « ultra-gauche » ? Est-il justifié de placer cette appartenance au même niveau que celle à des réseaux terroristes ? Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant.

Comptant sur une réponse diligente de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Garde des Sceaux, l’expression de mes salutations distinguées.

Catherine Grèze

catherinegreze.eu/blog/ ?p=2131

L’eurodéputée C. Grèze demande un recours

Sur son blog, la députée européenne Catherine Grèze écrit au Garde des Sceaux au sujet de quatre jeunes.

La députée européenne écologiste a écrit au ministre de la Justice. Elle s’interroge à propos de quatre jeunes placés trop longtemps en détention provisoire. Leur ADN aurait été prélevé sans leur consentement. Les résultats ne seraient toujours pas connus.

Au départ, les faits remontent au 5 juillet 2011, en fin de matinée dans le quartier de Labège à Toulouse. Un groupe d’une dizaine de personnes cagoulées s’en est pris violemment aux locaux de la Direction inter-régionale sud de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Les médias locaux les ont même qualifiés de commando. Les assaillants, vraisemblablement organisés, se sont dispersés dans chaque bureau. Ils ont bousculé les salariés et ont déversé des liquides nauséabonds sur les ordinateurs et dans les locaux. Un salarié a reçu une projection de gaz lacrymogène. Ensuite, ils ont tagué des slogans hostiles au durcissement des lois sur les mineurs délinquants.

Le Procureur de la République de la Haute-Garonne avait alors souligné que « les agents de la PJJ n’ont pas l’objet de violence physique mais cet acte les a profondément choqués ». La PJJ s’occupe notamment du suivi des jeunes détenus.

A la suite de l’enquête sur ces dégradations et des perquisitions de deux squats toulousains, quatre personnes, deux hommes et deux femmes d’après nos confrères de La Dépêche, ont été écrouées mi-novembre 2011.

Actuellement, l’eurodéputée écologiste Catherine Grèze soulève des questions sur les conditions de détention de ces quatre prévenus de sa circonscription. Elle pose le problème du déroulement de l’enquête. Les détenus s’opposaient à un prélèvement ADN. Il aurait été effectué contre leur gré ce qui, dit l’eurodéputée, « est contraire aux Droits de l’Homme ». Elle dénonce aussi le fait que les résultats de ces prélèvements ADN effectués il y a huit semaines auraient dû être communiqués trois jours après aux quatre personnes concernées. En outre, elle relève dans leur dossier judiciaire la mention écrite « appartenance à l’ultra-gauche » en notant qu’il s’agit d’un délit d’opinion. Pour ces raisons, elle s’est adressée au Garde des Sceaux.

midi-pyrenees.france3.fr/info/l-eurodeputee-c-greze-demande-un-recours-72119399.html

Catherine Grèze soutient 4 jeunes en détention provisoire

Catherine Grèze, eurodéputée du Sud-Ouest, s’insurge contre la détention provisoire de 4 jeunes à la prison de Seysses. Accusés de vandalisme sur un bâtiment de la protection judiciaire des jeunes à Labège, le 5 juillet 2011, la députée s’interroge sur leur sort.

Interpelés depuis huit semaines, ils sont toujours en détention provisoire. Catherine Grèze rappelle que la Cour européenne des droits de l’homme n’autorise la détention que si elle est nécessaire à l’enquête. Les résultats des prélèvements ADN effectués pendant la garde à vue des 4 jeunes ne sont toujours pas connus, selon l’eurodéputée. Elle estime que ces prélèvements ont été réalisés « contre le gré de ces personnes ».

Catherine Grèze interpelle le Garde des sceaux sur cette question. Et sur la mention, dans le rapport de ces jeunes de l’expression « ultragauche ». Elle se demande s’il est « justifié de placer cette appartenance au même niveau que celle à des réseaux terroristes ? Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant. »

Pour défendre sa cause, elle s’exprimera ce soir, au journal de France 3 Midi-Pyrénées.

toulouseinfos.fr/index.php/dossiers/breves/3671-catherine-greze-soutient-4-jeunes-en-detention-provisoire.html

Un détenu étiqueté « ultra-gauchiste » à la prison de Seysses

Dérive autoritaire inquiétante, en tremble la députée européenne EE-LV Catherine Grèze. J’en ai la chair de poule ». « C’est ahurissant », s’insurge M° Christian Etelin. L’appartenance supposée à « l’ultra gauche » d’un délinquant présumé défendu par cet avocat est mentionnée en toutes lettres sur l’ordonnance qui le place en détention provisoire à la maison d’arrêt toulousaine de Seysses.

Là n’est toutefois pas le motif de la détention dudit présumé délinquant. Ce garçon est d’abord soupçonné d’avoir mis à sac les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Labège le 5 juillet dernier avec trois autres jeunes gens. Ce que tous les quatre nient. L’un de ces jeunes gens vient d’ailleurs d’être libéré.

Condamnant « fermement » l’acte de vandalisme en lui-même, l’élue écologiste se garde bien de se prononcer sur le fond quant à la culpabilité réelle ou supposée du détenu étiqueté gauchiste. Elle dit juste ne pas comprendre qu’un engagement militant figure sur un document signé par un juge.

En fait, la mise-à-sac de Labège ayant été considérée à l’instruction comme un acte militant, l’appartenance supposée à cette mouvance a été entendue comme un facteur de « risque de réitération » justifiant la détention du gauchiste en question.

« Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant », reprend Catherine Grèze. Avant d’en saisir éventuellement la Cour européenne des droits de l’homme, elle a adressé mercredi 18 janvier une lettre pleine d’interrogations au Garde des Sceaux.

libetoulouse.fr/2007/2012/01/quand-lultra-gauchisme-conduit-en-prison.html

A suivre donc…

Notes

[1] Les points techniques importants du dossier -importants dans le sens ou ils peuvent servir à tous ceux qui luttent contre l’Etat en cas de mésaventures- n’ont jamais été révélées publiquement, laissant place aux rumeurs et autres on-dits contradictoires.

[2] Pourquoi couper des passages de la lettre d’une des camarades destinée à être publique (donc écrite comme telle) sinon par peur. Il s’agit d’une infantilisation de la camarade en question, et la considération dégradante que celle-ci ne serait pas en état de savoir ce qui est bon ou mauvais pour elle. Une façon de brider ses mots d’une manière indirectement autoritaire.

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Toulouse : un des quatre incarcérés de Labège vient de sortir sur fond de racket politicien

[Tandis que s’allonge la liste toujours plus merdique des nouveaux amis des inculpés de Labège publiée sur le blog de leurs souteneurs officiels (« pourlaliberté ») -qui va des curés espagnols aux syndicats (FSE) et aux organisations autoritaires (ah, ces jeunes du PCML)-, il ne manquait plus que l’intervention de députés de gôche pour qu’il flotte comme un air de Tarnac à Toulouse.
C’est désormais chose faite avec une crapule députée européenne des Verts (on ne nous fera pas croire que personne ne l’a sollicitée et qu’elle a découvert cette histoire toute seule pour se faire mousser au JT de France 3) qui vient de faire son entrée en scène. On se souvient en passant que la sénatrice-maire Vert de Montreuil et ex-ministre (Voynet) avait déjà fait le coup de récupérer une histoire d’ « ultra-gauche » en allant rendre visite à Coupat à la prison de La Santé. Qui aurait pu penser qu’en balançant de la merde contre la PJJ, elle nous reviendrait en plus grande quantité dans la gueule ?
Heureusement, une bonne nouvelle vient d’arriver avec la sortie d’un des quatre incarcérés… bonne nouvelle qu’on a pourtant bien du mal à trouver écrite quelque part ailleurs que dans La Dépêche ou le Libé du coin.]

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Vendredi 20 janvier, l’un des quatre incarcérés est sorti de la prison de Toulouse-Seysses, avec un contrôle judiciaire !!
Cette excellente nouvelle est évidemment accompagnée de l’amertume que nous laisse le maintien en détention des trois autres.

Le relatif retard avec lequel nous publions cette nouvelle a de bonnes et de moins bonnes excuses. Il n’est pas dans nos habitudes de rendre des comptes, à qui que ce soit… Nous aspirons à consacrer notre temps et notre énergie autrement qu’en réponse à des attaques portées à notre encontre à propos de ce que nous n’avons ni fait, ni écrit.
Le soutien local n’est pas homogène, il est porté par un certain nombre de personnes dont les avis divergent sur tels et tels points mais que l’envie de réagir amène à se rassembler régulièrement afin de discuter, débattre et imaginer des initiatives.

L’impossibilité de mettre tout le monde d’accord sur le tri à effectuer sur les informations relayées par ce blog nous a par exemple poussé-es à décider bon gré, mal gré, de publier tout ce qui pouvait toucher à cette affaire.

Par ailleurs, il nous semble bon de rappeler que nous ne sommes pas responsables de la nature des soutiens qui nous sont portés, et que le discours du collectif a quant à lui été clair depuis le début.

Nous saisissons les vives et (un tantinet) moralisatrices réactions ainsi que les suppositions douteuses suscitées par notre silence pour soulever à la fois la pertinence de la critique politique (que nous sommes quelques un-es à partager et que nous relayons ci-dessous), et le caractère aussi méprisant que déplacé de sa forme.

Quelques membres du collectif

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, inculpé-e-s toulouse 15 novembre 2011, solidarité | Commentaires fermés sur [Toulouse] Libération d’un des inculpé-e-s !