Maxi-sommet des procureurs de Gênes, Naples, Milan et Turin contre les anarchistes

Depuis la presse bourgeoise italienne, nous apprenons que les magistrats enquêtant actuellement sur les attaques de la FAI se réuniront ce jeudi 13 juin à Gênes pour se coordonner dans le but d’en finir avec les attaques de la FAI/FRI [1]. Nous pouvons donc supposer qu’ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, et que c’est pour régler leur compte à tous les anarchistes pour qui l’attaque n’est pas un concept philosophique que ces charognes en toge se réuniront bientôt.

Les magistrats spécialistes des activités subversives qui interviendront se nomment :

- Nicola Piacente, Federico Manotti et Silvio Franz (de Gênes)
- Fausto Zuccarelli, Luigi Alberto Cannavale, Giovanni Corona et Alessandro Milita (de Naples)
- Sandro Ausiello et Roberto Sparagna (de Turin) - Maurizio Romanelli (de Milan.)

Qui se souvient, il y a un peu plus de cent ans, que c’est en Italie qu’ont été posées les prémisses d’Europol, l’union intergouvernementale actuelle des polices européennes, qui facilite l’échange de renseignements entre polices nationales en matière de stups, de « terrorisme », de « criminalité internationale » et de pédophilie au sein de l’Union européenne ? En effet, c’est du 24 novembre au 21 décembre 1898 que s’était tenue la première conférence internationale des polices, la première expérience d’une union intergouvernementale de répression.Pompeusement nommée Conférence internationale de Rome pour la défense sociale contre les anarchistes, elle faisait suite à l’assassinat le 10 septembre 1898 d’Élisabeth de Wittelsbach, alias Sissi l’impératrice d’Autriche, par l’anarchiste Luigi Luccheni. Assassinat qui comme souvent -notamment lors de la jambisation dernière de la crapule nucléocrate Adinolfi– apporta dans son sillage son lot de dissociation de la part des libertaires plus intéressés par les louanges de l’opinion publique que par la volonté de relier aux mots les actes, et son lot de solidarité de la part des compagnons qui ne se soucient guère de politique [2]. Il y a cent ans tout juste qui séparent cette première conférence de la création d’Europol. Pas étonnant donc, que ce qui avait commencé dans le but de traquer les anarchistes, remplisse aujourd’hui le même rôle [3]. Pas étonnant non plus qu’aujourd’hui comme hier, nous œuvrions à leur déroute, en 1898, 1998 et en 2013 comme toujours.

Pour en finir avec les larbins de l’ordre public.

Solidarité avec les anarchistes incarcérés partout dans le monde.
Feu à toutes les prisons et liberté pour tous/tes les prisonnier/es.

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Notes

[1] Fédération anarchiste informelle / Front révolutionnaire international

[2] On pourra relire pour l’occasion les textes de Giuseppe Ciancabilla réédité récemment par les éditions Gratis en italien, Un colpo de lima (en référence au coup de lime fatal de Luccheni sur Sissi), et dont l’introduction a été traduite dans le dernier numéro de la revue anarchiste Subversions à Paris.

[3] Voir ici et .

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[Publié sur la Base de données anarchistes le 11 juin 2013]

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