5 mutineries en 4 jours… c’est pas les vacances pour tout le monde !

Alors que comme chaque année au mois d’aout tout semble au ralenti, en taule ce ne sont pas les vacances et ca ne le sera jamais. Cette semaine, des prisonniers l’ont fait savoir. 5 mutineries en 4 jours dans 3 taules et 1 CRA (centre de rétention administrative) !

Lundi (19 aout) à Blois (Loir et Cher), une soixantaine de prisonniers ont réussi à saccager tout un secteur de la maison d’arrêt. Ils ont pu forcer des serrures pour faire sortir des gens de cellule et ont réussi à atteindre le secteur administratif (moins sécurisé) avant que les ERIS (flics spécialisés dans les interventions musclées en taule) ne les arrêtent. Il y a eu le jour-même 35 à 40 transferts, mais la taule serait à ce point saccagée qu’un syndicat de maton.nes demande le transfert de l’ensemble des prisonniers pour « raisons de sécurité » (celles des maton.nes…).

Mardi c’est à Châteaudun (Eure et Loire) qu’une vingtaine de prisonniers se sont rebellés. Ils ont tenté d’incendier le centre de contrôle informatique avant de monter sur les toits d’où ils ont balancé des dalles et casser des vitres. 5 personnes seraient parties en garde à vue (GAV).

Rebelote mercredi dans le même centre de détention où 36 prisonniers ont pris d’assaut le chemin de ronde. Malgré la présence des ERIS restés sur place du fait de la mutinerie de la veille, il faudra 3 heures et des renforts de Paris et Dijon pour « ramener le calme » dans la taule. Une vingtaine de personnes ont été transférées pour essayer d’éviter que le mouvement reprenne.

Jeudi, au CRA du Mesnil Amelot (Seine et Marne) une intervention musclée des flics provoque la colère de l’ensemble des personnes enfermées qui se mettent à crier et à taper contre les grilles, jusqu’à ce qu’un grillage du CRA 2 cède. Les flics se déploient en nombre, armés de lacrymos et de matraques. Dans l’après-midi, des départs de feux dans deux cellules simultanément mettront encore plus la panique dans les rangs des flics. Une personne envoyée en GAV devrait passer au tribunal correctionnel mardi.

Le même jour à la taule de Bois d’Arcy (Yvelines), ce sont 22 prisonniers qui se révoltent et refusent de remonter de promenade.

Pour rappel, le 1er août au centre de détention de Bourg en Bresse (Ain) avait déjà eu lieu une mutinerie d’une trentaine de prisonniers. Ils avaient réussi à détruire lumières, canalisations d’eau et caméras de surveillance de tout un secteur de la taule.

On se prend à rêver… Et si, comme à Blois, quelques taules et CRA étaient suffisamment mises à sac pour que cela nécessite le transfert de l’ensemble des prisonnier.es… ???

En attendant, on espère fort que les transferts auront été l’occasion de transmettre ces nouvelles de taule en taule, que ce n’est que le début d’une longue série de rébellions, et que dehors elles trouveront un écho au travers d’actions de solidarité et la diffusion large des informations.

Un grand salut, force et courage aux personnes qui ont participé à ces mutineries.

Feu à toutes les prisons !

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[Publié sur Indymedia Nantes le 25 août 2013]

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[Mesnil-Amelot] Mutinerie au centre de rétention – 22 août 2013

Jeudi [le 22 août] la tension est montée dans le cra 3 du Mesnil Amelot entre flics et retenus, après qu’un retenu ait escaladé une grille pour aller chercher le ballon de foot qui avait atterri dans une partie inutilisée du centre. La réaction violente des flics qui se comportent comme s’il s’agissait d’une tentative d’évasion provoque la colère de l’ensemble des personnes enfermées qui se mettent à crier et à taper contre les grilles, jusqu’à ce qu’un grillage du cra 2 cède. Les flics se déploient en nombre, armés de lacrymos et de matraques. Peu après les retenus mettent le feu à deux cellules.

Lors de la journée deux retenus ont été arrêtés par les flics. L’un est retourné dans le cra 3 après quelques heures d’isolement, l’autre après une journée en garde-à-vue et avec une convocation au tribunal, sûrement pour outrage et rébellion.

Les escortes aux TGI de Meaux ont été annulées et toutes les personnes qui devaient passer devant le JLD ce jour-là ont ainsi vu leur détention prolongée.

Solidarité avec les mutin-e-s !

Info reçue par mail

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[Lu sur sans papiers ni frontieres le 24 août 2013]

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Sur la mutinerie au centre de détention de Bourg-en-Bresse

Précisions sur la mutinerie au centre de détention de Bourg en Bresse le 1er aout.

D’après des infos données par des personnes détenues au CD de Bourg en Bresse

Il y a eu plusieurs choses qui ont fait que c’est parti, des gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase et un ras le bol général.

Il y a un juge, le juge d’application des peines, tout le monde s’en plaint depuis des mois. Le juge SANTOURIAN. (Il a aussi des collègues, mesdames PERRIN et BERTETTOT).

Il n’accorde jamais ni aménagement de peines ni conditionnelle, ni permission de sortie.

Il y a environ deux mois il y a une pétition signée par pas mal de détenus qui a été remise à la direction par rapport à ça. Il y a un détenu qui a pris la haine parce que ce jour là sa permission de sortie a été refusée. Comme elles le sont régulièrement pour d’autres. Par exemple, il y a un détenu qui devait sortir dans un mois, et lors de sa dernière permission il est arrivé en retard. L’administration pénitentiaire a décidé, avec le juge, sans même le faire passer en commission disciplinaire, de retarder d’un mois supplémentaire sa date de sortie. Comme ça.

Autre exemple, dans les journaux ils ont parlé au printemps d’un prisonnier de bourg qui a pris 6 mois fermes parce qu’il avait menacé de prendre en otage sa SPIP, Madame GBA DAMASSI qui ne foutait rien et bloquait ses possibilités de sortie. Les nerfs contre elle il a menacé de la prendre en otage, en demandant s’il fallait aller jusque là pour qu’elle se bouge. Il est passé en jugement au tribunal pour ça et il a pris 6 mois supplémentaires.

Bref, plein de gens sont remontés contre les services sociaux et les juges qui les laissent croupir ici à des moments où il y aurait des possibilités de sortie.

Et ce jour là encore en plus il y a eu cette histoire. La surveillante monitrice de sport, une vraie teigne, elle se fait appeler DIAMS son prénom c’est Marine. Elle cherche toujours les problèmes avec les détenus, personne peut la voir. Pourtant elle s’est déjà fait éclater par un prisonnier là où elle était avant.

Elle vient chercher des détenus pour partir au sport, et refuse qu’on sorte avec nos short, malgré la chaleur étouffante qu’il a fait. C’était la goutte de trop, et ça a été le bordel dans l’étage. Il y a eu des graffitis et des tags sur les murs, avec le nom du juge et l’inscription « hitler » à côté. Il y avait aussi le nom d’une surveillante. Des machines à laver ont été arrachées ce qui a provoqué des inondations jusqu’à l’étage du dessous. Des caméras de vidéo surveillance ont été détruite, des lampes arrachées… il y a eu pas mal de casse.

Puis ils ont fait intervenir les ERIS Il y a plusieurs personnes qui ont été mises au mitard, mais ils sont ressortis deux jours après. Trois personnes qui ont été transférés. Là ils n’ont toujours pas fini de tout réparer.

On a entendu dire qu’il y avait eu un blocage en solidarité à la maison d’arrêt de la Talaudière, ça fait plaisir.

……………….détruisons toutes les prisons

[Publié sur Indymedia Grenoble le 15 août 2013]

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Mouvement de protestation des prisonniers de Bourg en Bresse…des nouvelles ?

Divers médias rapportent que le jeudi 1er août, de 20 à 30 prisonniers du centre de détention de Bourg-En-Bresse se seraient retranchés dans une aile du bâtiment et auraient détruit du mobilier, des appareils de vidéo-surveillance, etc. Comme la plupart du temps, les syndicats, la préfecture et l’administration pénitentiaire ont eu le monopole de la parole dans les médias.
Selon eux, le motif de cette révolte serait l’interdiction du port du short en sport, malgré les fortes chaleurs. « Une bricole » selon la préfecture, un « malentendu » selon des surveillants. Europe 1 rapporte vite fait cependant que « les détenus protestaient essentiellement contre les décisions d’un juge d’application des peines, qu’ils estiment trop « sévère » ou « restrictif « . » D’autres sources affirment que le climat était tendu dans la prison depuis quelques jours.

Evidemment, les autorités tentent de minimiser les raisons de la révolte et sa portée. Ce que nous savons, c’est qu’il y a de nombreuses raisons d’être à bout de nerf en détention. Souvent, les motifs de colère s’accumulent et un jour, une goutte d’eau fait déborder le vase. Ce que nous savons, c’est qu’au CD de Bourg-En-Bresse, comme dans toutes les prisons, l’enfermement est insupportable au quotidien, et que les surveillants et l’administration peuvent user de leur pouvoir pour vous pourrir la vie. Un prisonnier de Bourg-En-Bresse le racontait déjà en mars sur divers sites internet. Voir par exemple : http://rebellyon.info/recit d-un-prisonnier-du-centre-de.html).

Nous pensons qu’il serait très important de rendre publique la version de prisonniers protestataires eux-mêmes.

Ce que nous savons aussi, c’est que toute protestation est difficile et risquée en prison, la répression est extrêmement sévère. Suite à ce mouvement à Bourg-En-Bresse, un représentant syndical déclare que quatre prisonniers ont été placés au mitard (quartier disciplinaire) et que d’autres devraient être transférés.

Alors… Nous saluons cette révolte même si nous n’en savons pas grand chose. Nous envoyons un message de solidarité aux prisonniers concernés, en espérant que ce message leur parviendra. Et pour ne pas se contenter de ce message, nous proposons que toute personne ayant des infos provenant des prisonniers eux-mêmes les relaient. Et que ceux-ci puissent écrire pour raconter ce qu’il s’est passé, ce qu’il se passe, et trouver un peu de soutien, ne pas rester seuls face à la vengeance de l’AP et des surveillants… Faites tourner ce message !

[…]

[Publié sur L’envolée le 9 août 2013]

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Pression des keufs au centre de rétention du Canet …

Comme tous les ans en période estivale, les flics foutent la pression au centre de rétention… Cette fois-ci, c’est sur les parloirs qu’ils foutent la pression. Depuis le 6 aôut, les parloirs sont interdits le matin. L’après midi, une seule salle est disponible, et il faut attendre une demi-heure entre chaque parloir. Le prétexte c’est le manque d’effectif. Rappelons-nous que l’année dernière, c’est aussi ce prétexte qui leur servait à déroger aux règles de leur propre règlement intérieur, pour durcir les conditions de rétention, à tabasser les retenus plus que de coutume et à refuser d’appeler médecins ou pompiers quand ces derniers demandaient des soins.

Interdire les parloirs le matin, c’est aussi un bon moyen pour expulser les retenus en toute tranquillité…

Le 6 août, une personne qui venait voir un retenu (notamment pour s’organiser par rapport à son expulsion prochaine) s’est vue refuser l’accès au parloir. En rentrant chez elle, cette personne reçoit un coup de fil du retenu qu’elle allait voir. Celui-ci avait été conduit à l’aéroport en toute discrétion dans la matinée. Malgré l’absence de soutien, le retenu a refusé d’embarquer et il semblerait qu’il a depuis été libéré…

Affaires à suivre…

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[Reçu par mail le 10 août 2013]

Pour mémoire :
[Marseille] Propos d’un ex-retenu du CRA du Canet
Témoignages audio du CRA du Canet à Marseille
[Marseille] Lutte de CRAsse (brochure)
Solidarité Active contre les expulsions !
Marseille l’été… son soleil, ses plages… et son centre de rétention ! [brochure mise à jour]

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Égypte : la révolution se heurte à la politique et à l’armée

Les événements récents de la révolution égyptienne soulèvent des questions, importantes à réfléchir et à discuter, et qui nous mettent face une fois de plus devant la même interrogation : qu’est-ce que tout cela peut bien signifier pour nous, non comme quelque chose qui se déroulerait loin d’ici, mais comme quelque chose qui ne connaît pas de frontières et nous concerne aussi donc directement.

Mais mettons d’abord au clair que la « révolution » n’est pas un « moment » dans l’histoire qu’on pourrait séparer pour en dire : ce jour-là, c’était la révolution. La révolution, c’est un long processus, se développant à travers une série d’insurrections, une série de violents moments de rupture où le pouvoir est attaqué ; à une grande ou une petite échelle, plus individuellement ou plus collectivement. Ces insurrections déstabilisent l’ordre établi, aussi bien l’ordre politique qu’économique et social. Elles créent une ouverture pour de nouvelles pensées, de nouvelles façons de se concevoir soi-même et sa vie. L’agir libre tout comme la pensée libre sont stimulés. Les expériences insurrectionnelles transforment l’homme, car elles font qu’il apprend à avoir confiance en ses propres forces et en ses propres pensées. Et tout cela, c’est l’oxygène nécessaire pour que le combat continue à s’embraser.

La révolution égyptienne pour le pain, la liberté et la justice sociale cherche depuis deux ans et demi son chemin. Elle a commencé avec le soulèvement contre le dictateur Moubarak, qui a été chassé après 40 ans de dictature par une nécessaire violence, elle a ensuite continué à se battre contre l’armée qui avait pris le pouvoir. Après un an et demi de lutte contre le régime militaire, la rage des opprimés et des révolutionnaires s’est dirigée pendant 12 mois contre les nouveaux puissants : l’ex-président Morsi et les Frères Musulmans.

On pourrait publier ici une liste de toutes les protestations depuis 2011 et l’on resterait alors bouche bée d’admiration et de respect pour le courage acharné de tous ces gens qui s’aventurent sur la voie de la révolte. Les faits sont évidemment importants, mais bien en premier lieu pour les individus qui les ont vécus. Comme on l’a déjà dit, la révolte transforme l’homme. Et ce n’est qu’en considérant ces faits comme des expériences vécues par des individus qu’aussi nous, ici, dans ce contexte pacifié, on peut y prendre goût. Cela nous explique que nous ne devrions pas attendre que des masses descendent peut-être dans les rues, mais que nous pouvons, ici et maintenant, nous insurger contre ce qui nous opprime.

On ne dressera pas le panorama de tous les blocages (de routes, de chemins de fer, de métros…), de tous les pillages, grèves, affrontements, manifestations, attaques (mentionnons juste au passage les attaques contre le palais présidentiel)… Nous préférons diriger notre regard vers la profondeur et nous arrêter encore un peu sur les questions d’insurrection et de révolution. Si on ne se pose pas de telles interrogations, on risque de tomber dans le piège que le pouvoir nous a préparé. On risque de lire la révolution égyptienne comme un spectacle politique, comme une « opposition » face à un pouvoir politique, par exemple les Frères Musulmans, tandis que des choses bien plus profondes sont en cours. On risque de ne pas comprendre que ce qui s’est passé le 30 juin 2013 était tout sauf dans les mains de l’armée ou d’une opposition politique, mais que ces salauds ont arraché le soulèvement des mains des opprimés en révolte.

Dépasser le spectacle que les médias nous présentent signifie dépasser les morceaux prémâchés qu’ils nous débitent. Cela implique de partir soi-même à la recherche de ce qui s’est en train de se passer, d’utiliser notre propre cerveau et surtout de ne pas s’en remettre aux mots dont le pouvoir nous bombarde. Celui qui écoute le langage du pouvoir croira que le 30 juin des millions d’Egyptiens sont descendus dans la rue pour exiger des « élections présidentielles anticipées », et que l’intervention de l’armée a mis fin au pouvoir politique des Frères Musulmans. Mais il s’agit là d’une tromperie, une grande duperie nationaliste et politique, propagée et préparée depuis quelque temps.

L’armée n’est pas l’ami du peuple, c’est une institution vouée à la défense de l’État et qui prend donc la défense de l’ordre social. Et la chose tragique, c’est que cette armée, celle-là même qui est à l’origine de plusieurs bains de sang lorsqu’elle était au pouvoir de 2011 à 2012, a réussi à faire croire à une grande partie des gens qu’elle est aussi l’ami du peuple. Ils ont fait croire que c’étaient des généraux qui avaient chassé les Frères Musulmans, tandis que ce n’était qu’un grand show. C’est le mouvement révolutionnaire dans la rue, ce mouvement qui a combattu cette dernière année comme un lion tellement sauvage et des dents tellement acérées, c’est ce mouvement qui a provoqué la chute des Frères Musulmans. Le courage et la ténacité des révolutionnaires et des opprimés en révolte ont fait croître quelque chose de grand. C’était dans l’air depuis longtemps : le pouvoir tomberait à nouveau. La campagne politique Tamarod(une coalition de partis politiques à l’origine de l’appel du 30 juin) est lancée au moment propice pour arracher la révolution des mains de la rue et pour la transformer en spectacle politique. Un spectacle entre partis politiques, entre présidents, entre élections et parlements. L’armée, d’ailleurs propriétaire de 40% de l’économie égyptienne, est a pris le train en marche dans un seul but : sauver l’État et l’ordre de la révolution sociale.

Le 30 juin a marqué une nouvelle phase. Il est important de s’y pencher, car la révolution est menacée de toute part et de façon sérieuse. Tout d’abord par une des plus puissantes armée du monde qui appelle à une guerre civile, uniquement pour détourner l’attention de la révolution et de protéger ainsi les richesses et les privilèges de la rage dévorante de la rue. La révolution se trouve ensuite devant les tirs de barrage d’une des plus puissantes idéologies du monde : celle de la démocratie. La démocratie, qui a comme seul but de préserver la paix entre oppresseurs et opprimés. Qui appelle les gens à aller voter, à choisir leurs oppresseurs, qui stipule qu’on peut manifester pacifiquement, qui transforme tout le monde en mouton. Et donc : aiguisons nos dents de lion, faisons feu de tout bois de cette nation égyptienne qui admire l’armée, faisons feu de tout bois de tous les partis politiques et idéologies, de tous les leaders, religieux ou laïques. Et trouvons des réponses aux exigences de la révolution sociale. Poussons-la en avant, audacieusement, avec du culot, convaincus. Car c’est uniquement la révolution sociale qui pourrait nous approcher de la fin de l’oppression.

Il y a aussi des gens qui descendent dans la rue pour s’opposer à l’armée tout comme aux Frères Musulmans, qui se battent pour la poursuite de la révolution, pour ses revendications : pain, liberté et justice sociale. Que chacun cherche les façons qu’il considère comme opportunes pour exprimer sa solidarité avec ce mouvement. A bas l’armée, à bas les Frères Musulmans, à bas l’état et tout pouvoir ! ERHAL !

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[Lu dans Hors service n°39, feuille anarchiste, 9 août 2013]

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Hors service n°39

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Les textes du n°39 sont lisibles un à un ici.

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Renvoi du procès de Christine à Arras et retour au mitard

Le jeudi 4 juillet, Christine devait être jugée au tribunal d’Arras pour violences et menaces sur matons, dégradations et refus de prise d’empreintes. À sa demande, un renvoi de l’audience a été accordé pour le 19 septembre à 13h30. Délai durant lequel d’autres auditions de matons devront avoir lieu et des témoignages de certaines codétenues de Christine devraient être joints. Ainsi le juge n’a pas voulu juger le dossier « sur le fond » mais a tout de même dû écouter le long récit de Christine récapitulant les faits ainsi que leurs contextes. Elle comparaîtra donc à nouveau au tribunal d’Arras le 19 septembre à 13h30.

Dès le vendredi 5 au soir, Christine est de nouveau placée en préventive au Quartier Disciplinaire (mitard). En régime « portes ouvertes », la gamelle est distribuée à 18h les détenues doivent réintégrer les cellules à 19h. Avec une autre codétenue, elle profite de ce laps de temps pour manger dans la cours de promenade. L’AP, ayant décidé de ne pas voir cela d’un très bon œil, leur a signifié qu’elle n’autorise pas ces repas en « extérieur ». Depuis plusieurs jours Christine se livre alors à une etite bataille pour continuer à manger sa gamelle du soir à « l’air libre ». Elle leur demande les textes qui stipulent cette interdiction, i n’en existe pas, mais on lui rétorque qu’il n’en existe pas non plus qui autorise cette pratique… Vendredi soir, comme tous les autres soirs, Christine mangeait sa gamelle en cours de promenade, quatre matons et le dirlo sont venus la trouver pour lui poser un ultimatum : le retour en cellule ou le mitard. Elle est partie au mitard. Lundi 7, il était déjà prévu qu’elle passe au prétoire pour être jugée sur les mêmes « incidents » qui seront jugés au pénal le 19 septembre. Pour cela elle écope de 14 jours de mitard, pour les repas dans la cours de promenade elle en prend 30. Elle y est donc jusqu’à mi-août. Ensuite, y-aura-t-il un nouveau transfert disciplinaire ou est-ce qu’ils la garderont à Bapaume, au moins jusqu’au procès du 19 septembre ? À suivre…

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Le 4 juillet, Christine en procès à Arras

Jeudi 4 juillet à 15h, Christine sera extraite du Centre de Détention (CD) de Bapaume pour être jugée au tribunal d’Arras pour violences sur matons.

Incarcérée depuis novembre 2012, Christine est au CD de Bapaume depuis début avril 2013. [Voir les événements précédents ici.]
Fin mai, elle est envoyée au mitard après avoir refusé de signer les modalités d’un contrat de formation. Rapidement la situation se corse avec les matons. Face aux provocations, violences et humiliations, Christine ne se laisse pas faire, la tension monte et peine à redescendre.
A chaque ouverture de portes, ils attendent Christine équipés de casques et de boucliers.
Le 27 mai, elle passe au prétoire et prend 30 jours de mitard.
Durant ces trente jours, on lui refuse tout appel à son avocat et elle ne verra un médecin que tardivement. Face à cela ainsi qu’aux pressions et provocations quotidiennes des matons, Christine proteste par tous les moyens : œilleton bouché, feux de poubelles, etc… Aux retours des promenades elle fait le forcing pour accéder à la cabine téléphonique puis se débat pour ne pour ne pas être réintégrée en cellule. Dans les derniers jours de mitard, un des matons (Mikael Bocquet) la prend au cou par une clé de bras, la circulation du sang coupée elle perd connaissance et se réveille allongée dans sa cellule. Quelques jours plus tôt ce même Bocquet et deux de ses collègues portaient plainte contre Christine pour violence et menace !!!

Parce qu’en taule, ne pas se laisser piétiner et tabasser signifie outrager, violenter et menacer la matonnerie, Christine passera en procès le 4 juillet pour essuyer quatre chefs d’inculpations :
– refus de donner ses empreintes (digitales et photo)
– violence pour s’être débattue sous les coups
– menace pour avoir crié à un mastodonte qu’elle lui péterai sa gueule
– dégradations pour avoir foutu le feu dans ses cellules et avoir gravé dans les murs de la cour : « MURS PAR MURS, PIERRE PAR PIERRE, NOUS DÉTRUIRONS TOUTES LES PRISONS ! »

Soyons nombreux jeudi 4 juillet dès 14h devant le tribunal d’Arras (13 Rue Roger Salengro), pour soutenir Christine et ne pas la laisser seule face à la justice et sa matonnerie.

Mise à jour : Rendez-vous en sou­tien devant le TGI place des États d’Artois (et non place Roger Salengro)

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[Reçu par mail]

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Communiqué et appel à solidarité de prisonniers du centre de détention de neuvic sur l’isle

Voici un communiqué sorti du centre de détention de Neuvic, par des prisonniers qui y sont en isolement. Malgré les conditions difficiles auxquelles ils font face, ils sont solidaires, et restent en lutte au quotidien face à l’administration pénitentiaire (AP). Ils souhaitent que ces informations circulent, et appellent à la solidarité à l’extérieur.

Centre de détention de Neuvic ( Dordogne)

Nous sommes 4 actuellement à l’isolement, tous ici pour les mêmes raisons : demande de transfert pour rapprochement familial.
Le motif de cet isolement est sécuritaire, c’est l’excuse de l’AP pour nous isoler du reste de la détention, les prétextes trouvés sont les suivants ; avoir bouché un œilleton, avoir insulté un maton, refus de rentrer en cellule ou tout simplement grande gueule.
A l’isolement les surveillants sont en toute puissance, pour un rien un rapport tombe, tu as tapé dans la porte : rapport, tu as parlé avec un autre détenu : rapport, tu râles : rapport, etc, etc…
Pour bien nous faire comprendre que nous ne sommes rien et que eux sont tout ils n’hésitent pas à utiliser la force physique, des menaces, ils détournent le courrier des cantines pour qu’on en ait pas, nous privent de téléphone, de sport ou de promenade à leur guise.
Ils justifient que le mercredi, jour du prétoire on ne peut pas sortir de cellule parce que l’on pourrait croiser d’autres détenus en détention.
Le lundi c’est la réunion avec la direction, donc pas de chef ou de gradés aux isolés, ce qui inclut qu’il n’y a aucun mouvement aux isolés. Si l’un de nous est au sport ou à la douche, les autres ne peuvent pas sortir de cellule, justement pour aller à la douche, ou au sport ou au téléphone.
Des fois on appelle les surveillants pendant des heures et pour seule réponse on a le droit « on peut pas ouvrir seul la cellule question sécurité, alors vous attendez qu’on soit plus nombreux »et cette réponse est dite d’une façon très agressive et parfois même insultante ( tu vas la fermer ta putain de gueule sale merde ? )
L’agression des surveillants sur les détenus est routinière et surtout pour nous aux isolés et au mitard, si tu râles c’est intervention des robocops, qui te demandent de te coucher sur ton lit, sur le ventre et les mains dans le dos, la tête tournée vers le mur, si tu refuses ils referment la porte et reviennent pas de la journée, ils te donnent pas ton repas et te collent un nouveau rapport, histoire de prolonger ton mitard ou t’envoyer à l’isolement.
Aussi parfois si on se rebelle, ils nous punissent en bloquant le téléphone ce qui nous permet plus de téléphoner, et ça peut durer plusieurs jours de suite.
Certains détenus aux isolés sont là depuis 2 ans alors qu’ils sont à 800 kilomètres de chez eux et réclament leur transfert.
Le directeur Monsieur Laurent ne transmet pas les dossiers de demande de transfert des isolés et sûrement d’autres, mais ça nous on peut pas le savoir en étant isolés du reste de la détention.
Il n’y a pas un jour où il n’y a pas d’altercation avec un ou plusieurs surveillants. Pour les parloirs c’est pareil, on a toujours des soucis, fouilles avant d’y aller, et la tentative de nous mettre en hygiaphone, alors que les hygiaphones n’existent plus, sauf pour des raisons exceptionnelles dont nous ne faisons pas partie.
Aussi les parloirs commencent régulièrement 10 minutes après le début et on vient nous chercher 10 minutes avant la fin.
Dans les cellules il nous est interdit de faire à manger, pas de plaque chauffante, pas de chauffe à l’huile sous peine de rapport, on est obligés de manger la bouffe dégueulasse de Sodexo, nous perdons tous du poids à vitesse grand V. On a fait une demande pour avoir du pain en plus, ce qui nous a été refusé, malgré nos demandes réitérées, on a essuyé que des retours négatifs.
On a pas de fenêtres dans les cellules, ce qui nous est fort désagréable, on ne peut jamais voir l’extérieur, on regarde que des murs chaque jour, le seul moment où on peut voir le ciel c’est lorsqu’on nous conduit au parloir.
Mais ça dure le temps de traverser un couloir, quelques secondes.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, nous réclamons nos transferts, mais aussi la fermeture du quartier d’isolement / quartier disciplinaire / quartier strict régime fermé, la démission de l’ensemble de la direction. Pour cela il nous faut un soutien massif de l’extérieur pour rendre public et créer un rapport de force. Nous, nous restons en lutte malgré les coups portés par les porcs de la pénitentiaire, pour qu’enfin on danse sur les ruines de cette porcherie.

Nous vous espérons nombreux et actifs afin de briser la répression carcérale.

Des détenus du quartier d’isolement de Neuvic sur l’Isle.

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[Publié sur Indy Nantes le 30 juin 2013]

Pour mémoire :
Centre de détention de neuvic (dordogne) : ça chauffe au mitard mi-juin 2013

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[Perpignan] Deux mois fermes suite à un départ d’incendie dans le centre – 19 juin 2013

Un Tunisien retenu au centre de rétention de Perpignan a été condamné à deux mois de prison ferme, à 1 000 euros d’amende et à 900 euros de dommages et intérêts pour “outrage et menaces” à l’encontre de trois flics du centre qui se sont portés parties civiles. Il était en grève de la faim depuis 5 jours avec d’autres retenus pour protester contre les violences subies et les conditions d’enfermement et les flics l’ont désigné comme responsable d’un départ d’incendie sur le terrain de sport.
Solidarité avec la révolte, feu aux centres de rétention !

 [Lu sur sanspapiersnifrontieres le 23 juin 2013]

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