Ni justice ni paix !

Une semaine après l’assassinat d’un camarade à Paris par des fascistes, une semaine après la très démocratique rafle policière de Barbès

…le distributeur de billets d’une banque a cramé à Montreuil (93), la vitre de la section PS du Pré-St Gervais (93) a été transpercée sous les coups, le QG du Front de Gauche situé aux Lilas (93) a été entièrement recouvert de tags. Sur les deux locaux et les murs du quartier, on pouvait notamment lire : « Charognards », « ni 6e République, ni fascisme : révolution ! ».

(to be continued…)

Ni démocratie, ni fascisme !
A bas l’Etat et le capital !

________________________________

[Publié sur Indy Nantes le 15 juin 2013]
[Traduit en anglais sur War On Society]

Publié dans general, guerre sociale, illusions démocratiques | Commentaires fermés sur Ni justice ni paix !

Ni oubli ni cérémonie : Contre le culte de la charogne

A propos de la mort de notre compagnon Mauricio Morales, et quelques pensées à propos de la vague de commémorations du mouvement anarchiste autour du monde depuis sa mort, il y a quatre ans.

[Texte disponible en anglais, espagnol, français, italien et serbo-croate], [En grec]

______________________________

Ni oubli ni cérémonie : Contre le culte de la charogne

« Il me semblerait plus satisfaisant, pour ma part, puisqu’il s’agit d’hommes qui se sont illustrés par des actes, qu’on ne les honorât qu’avec des actes. »
Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, 411 avant l’ère chrétienne.

Il est dangereux de déclarer la guerre à l’Etat et à ce monde, car il ne sait faire que deux choses : progresser, et combattre tout ce qui pourrait détruire, affaiblir ou empêcher sa progression. En tant qu’anarchistes, et nous entendons par là révolutionnaires, nous sommes conscients de nos choix et des responsabilités qui en découlent. Lorsque nous disons révolutionnaires, nous ne parlons pas d’une quelconque croyance en un monde parfait et serein, ni à la chimérique croyance en la possibilité de voir advenir une quelconque révolution anti-autoritaire totale telle que nous pouvons la rêver dans nos envolées masturbatoires, de notre vivant ou non. Nous parlons d’une tension permanente vers l’approfondissent d’un processus de rupture avec le pouvoir et ses institutions, par le biais de la critique radicale et de la destruction.

Le 22 mai 2009, Mauricio Morales, un compagnon respecté de Santiago du Chili est tombé au combat dans cette guerre sociale à laquelle nous essayons de contribuer, lui comme tant d’autres anarchistes à travers le monde, avec nos moyens et notre éthique, notre intensité et nos désirs propres. L’explosion de la bombe artisanale qu’il portait sur son dos a causé sa mort brutale, elle était destinée à l’Ecole de Gendarmerie qui ne se trouvait pas loin. Aussi loin que nous étions à ce moment-là, au cœur de cette vieille Europe, la nouvelle de sa mort nous a bouleversés pour ce qu’elle était : la mort d’un frère. Nous ne connaissions pas directement Mauricio, mais était-ce bien important ? Nous nous sommes reconnus en lui, comme nous nous reconnaissons chaque jour dans toutes les attaques contre la domination, et cela nous a suffit. Comme beaucoup d’autres nous avons enflammé la nuit en guise de commémoration. Car c’est bien la seule forme de commémoration qui nous convienne pour saluer la mémoire du compagnon : continuer le combat dans la solidarité, oui, mais bien plus encore : propager la critique en actes de ce monde, et encourager sa diffusion.

En effet, nos attaques contre l’existant n’ont pas pour but premier d’honorer la mémoire des compagnons tombés, d’envoyer une dédicace à tel ou tel autre compagnon incarcéré ni de dialoguer avec le pouvoir dans un corps à corps frontal. L’attaque est pour nous une nécessité, parce que les mots ont un sens et que nos idées ne sont pas que des concepts. Et nous trouvons tout à fait secondaire, voire tout à fait dispensable ce besoin de faire des clins d’œil ou de s’auto-référencer en permanence. Les destinataires des clins d’œil n’ont pas besoin qu’on les nomme s’ils se reconnaissent dans ce que porte l’acte. Et offrir une attaque à un compagnon, c’est éloigner pour d’autres la possibilité de se la réapproprier, et se couper nous-mêmes des possibilités infinies de la réappropriation et de la reproductibilité, et aussi de l’anonymat qui caractérisent pour nous l’intervention anarchiste dans toute son humilité. Pour préciser ce que nous nommons humilité, c’est que nos attaques s’inscrivent comme de modestes contributions à la guerre sociale en cours depuis toujours, et non comme des actes héroïques, car comme nous le disons toujours, il est facile d’attaquer et n’importe quel enragé peut le faire. Voilà pourquoi nos compagnons tombés au combat ne sont pas des héros.

Nos attaques sont quotidiennes, elles n’attendent et n’ont besoin d’aucun appel à la solidarité. C’est là notre seule forme de commémoration : dans la conflictualité permanente. Car les autres formes de commémorations ne sont d’aucun remède pour nos cœurs insurgés, car pleurer n’a jamais fait tomber un mur. Qu’ils soient de la religion divine ou terrestre, les apôtres de ce monde n’offrent aucune solution à nos malheurs. Les veillées funèbres, les cérémonies, les éloges, les marches, les anniversaires, les beaux discours et le lyrisme de pacotille, nous leur laissons volontiers et continuons de tracer notre route. Nous ne sommes pas intéressés par la gloire et l’honneur, mais par la dignité, l’amour et la haine. C’est avec ces trois sœurs que nous marchons chaque jour. Nous aurions préféré ne pas ressentir le besoin d’écrire ces quelques lignes, mais nous avons peur de voir des valeurs d’origine religieuse et militaire qui ne sont pas les nôtres se mélanger aux nôtres.

« Le culte des morts n’est qu’un outrage à la douleur vraie. Le fait d’entretenir un petit jardin, de se vêtir de noir, de porter un crêpe ne prouve pas la sincérité du chagrin. Ce dernier doit d’ailleurs disparaître, les individus doivent réagir devant l’irrévocabilité et la fatalité de la mort. On doit lutter contre la souffrance au lieu de l’exhiber, de la promener dans des cavalcades grotesques et des congratulations mensongères […] Il faut jeter bas les pyramides, les tumulus, les tombeaux ; il faut passer la charrue dans le clos des cimetières afin de débarrasser l’humanité de ce que l’on appelle le respect des morts, de ce qui est le culte de la charogne. »
Albert Libertad in L’anarchie, 31 octobre 1907.

Il n’y a aucune gloire dans le fait de mourir au combat. Le pouvoir réserve des conséquences morbides à nos choix de combattants, qu’il s’agisse du cachot, de la torture ou de la mort. Toutes ces mauvaises nouvelles font partie du contrat que nous avons signé avec nous-mêmes, dans le choix de la guerre à l’existant. Nous savons à quoi nous attendre, du plus beau au plus tragique, et nous sommes prêts, quelle que soit l’issue. Cette fois-ci elle fut fatale, mais cela ne fait pas de Mauricio un compagnon plus impliqué ou plus valeureux que n’importe quel autre combattant/te. Cette nuit-là, il a pris des risques comme tant d’autres chaque nuit, et le hasard nous l’a volé. Cela aurait pu être toi, moi, lui, elle ou n’importe quel autre individu pour qui l’anarchie n’est pas qu’une question de mots ou de postures.
Beaucoup de nos compagnons sont morts au combat. Les Ravachol, Filippi et Morales de notre histoire sont nombreux, de mémoire plus ou moins vive, à exister encore dans chaque coup rendu, dans chaque assaut porté contre la domination. Et ce ne sont pas des martyrs, ils ne sont pas morts pour une cause, ils ne se sont pas sacrifiés. Ils sont morts en essayant de réaliser un rêve, ils ne se sont pas rendus et ils ont été tués. C’est tout. Rien ne les ramènera, ni une chanson, ni un poème, ni un discours, car il n’y a pas d’au-delà, il n’y a pas de héros, il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.

Compagnon/nes, ne cédons pas aux sirènes de l’admiration, du charisme et de la valeur sociale. Les anarchistes ne doivent pas être canonisés. Laissons cela au star-system et à l’idolâtrie religieuse. Que chaque individu soit son propre héros plutôt que d’aller chercher la grandeur chez l’autre. Mauricio n’est pas une statuette, un poster ou une icône. Il est une source d’inspiration, un frère.

Contre le culte de la charogne.

Juin 2013.

Publié dans dans le texte, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Ni oubli ni cérémonie : Contre le culte de la charogne

Maxi-sommet des procureurs de Gênes, Naples, Milan et Turin contre les anarchistes

Depuis la presse bourgeoise italienne, nous apprenons que les magistrats enquêtant actuellement sur les attaques de la FAI se réuniront ce jeudi 13 juin à Gênes pour se coordonner dans le but d’en finir avec les attaques de la FAI/FRI [1]. Nous pouvons donc supposer qu’ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, et que c’est pour régler leur compte à tous les anarchistes pour qui l’attaque n’est pas un concept philosophique que ces charognes en toge se réuniront bientôt.

Les magistrats spécialistes des activités subversives qui interviendront se nomment :

- Nicola Piacente, Federico Manotti et Silvio Franz (de Gênes)
- Fausto Zuccarelli, Luigi Alberto Cannavale, Giovanni Corona et Alessandro Milita (de Naples)
- Sandro Ausiello et Roberto Sparagna (de Turin) - Maurizio Romanelli (de Milan.)

Qui se souvient, il y a un peu plus de cent ans, que c’est en Italie qu’ont été posées les prémisses d’Europol, l’union intergouvernementale actuelle des polices européennes, qui facilite l’échange de renseignements entre polices nationales en matière de stups, de « terrorisme », de « criminalité internationale » et de pédophilie au sein de l’Union européenne ? En effet, c’est du 24 novembre au 21 décembre 1898 que s’était tenue la première conférence internationale des polices, la première expérience d’une union intergouvernementale de répression.Pompeusement nommée Conférence internationale de Rome pour la défense sociale contre les anarchistes, elle faisait suite à l’assassinat le 10 septembre 1898 d’Élisabeth de Wittelsbach, alias Sissi l’impératrice d’Autriche, par l’anarchiste Luigi Luccheni. Assassinat qui comme souvent -notamment lors de la jambisation dernière de la crapule nucléocrate Adinolfi– apporta dans son sillage son lot de dissociation de la part des libertaires plus intéressés par les louanges de l’opinion publique que par la volonté de relier aux mots les actes, et son lot de solidarité de la part des compagnons qui ne se soucient guère de politique [2]. Il y a cent ans tout juste qui séparent cette première conférence de la création d’Europol. Pas étonnant donc, que ce qui avait commencé dans le but de traquer les anarchistes, remplisse aujourd’hui le même rôle [3]. Pas étonnant non plus qu’aujourd’hui comme hier, nous œuvrions à leur déroute, en 1898, 1998 et en 2013 comme toujours.

Pour en finir avec les larbins de l’ordre public.

Solidarité avec les anarchistes incarcérés partout dans le monde.
Feu à toutes les prisons et liberté pour tous/tes les prisonnier/es.

________________________________

Notes

[1] Fédération anarchiste informelle / Front révolutionnaire international

[2] On pourra relire pour l’occasion les textes de Giuseppe Ciancabilla réédité récemment par les éditions Gratis en italien, Un colpo de lima (en référence au coup de lime fatal de Luccheni sur Sissi), et dont l’introduction a été traduite dans le dernier numéro de la revue anarchiste Subversions à Paris.

[3] Voir ici et .

________________________________

[Publié sur la Base de données anarchistes le 11 juin 2013]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur Maxi-sommet des procureurs de Gênes, Naples, Milan et Turin contre les anarchistes

[Belgique] Brûlons les prisons – incendie à la prison de Saint-Gilles

Dans la nuit de lundi 10 juin 2013, des prisonniers ont tenté de mettre le feu à la prison de Saint-Gilles. L’intervention rapide de nombreux pompiers et de la police a pu, malheureusement, prévenir que le feu se propage. Au moins une cellule a été détruite.
Cinq matons ont été intoxiqués par les fumées, deux prisonniers ont été transférés à l’hôpital.

Force et courage à ceux qui se battent contre la prison, dedans comme dehors.

[Publié sur lacavale le 11 juin 2013]

___________________________________

nouvelleprison4

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Belgique] Brûlons les prisons – incendie à la prison de Saint-Gilles

Paris, le 6 juin 2013 dans l’après-midi

tract6juinmod

Paris, le 6 juin 2013 dans l’après-midi

14h : Plusieurs dizaines de cars de flics en tout genre prennent position tout autour de Barbès et de sa fameuse ZSP (zone de sécurité prioritaire). Ils ferment les rues avec les camions et raflent au faciès des vendeurs à la sauvette, sans papiers et pauvres en tout genre.

16h25 : Certaines rues sont débloquées pour laisser l’accès aux sorties d’école ce qui laisse croire que l’opération est terminée. Mais plusieurs personnes sont prises au piège par des groupes de flics en civils réussissant à se fondre dans la population et à continuer les interpellations. Les personnes arrêtées sont ramenées menottées dans les bus d’embarquement stationnés sous le métro.

17h : Passage du Havre un rassemblement appelé par des proches et des camarades de Clément Méric est organisé. Il regroupe plusieurs milliers de personnes venues se recueillir à l’endroit de son assassinat par des fascistes
la veille au soir.

18h : Toute la journée les politiciens de tout bord se sont succédés dans les médias. Certains se retrouvent au micro place Saint Michel, pour le rassemblement appelé par le parti de gauche rejoint par toute une clique politicienne allant des centristes à l’extrême gauche.
Heureusement certains ne parviendront pas à intervenir, hués par une foule pas dupe. En effet, ceux là même qui planifient et organisent la chasse aux sans papiers veulent aussi récupérer la mort d’une personne qui de part ses engagements luttait contre le racisme. C’est le grand jeu de la récupération politicienne où l’on nous explique que pour lutter contre le fascisme il faut constituer un front commun et défendre la démocratie. Fascisme et démocratie sont les deux faces d’une même pièce, deux modes de gestion de l’État qui font prospérer le capitalisme.

20h : Plusieurs centaines de personnes partent en manif sauvage et traversent la capitale criant « d’Istanbul à Paris, à bas l’État, les flics et les fachos » en direction du local de l’œuvre française, groupuscule fasciste. Le cortège laisse des traces de son passage : poubelles renversées, tags, autocollants, vitrines de banque martelées…

20h30 : Des personnes se retrouvent devant le commissariat de Clignancourt pour visibiliser le départ des personnes raflés vers le centre de rétention. Les coups de matraques et leur petit nombre ne les empêcheront pas d’exprimer leur solidarité.

Face aux rafles, aux violences d’État, aux violences fascistes, aux charognards et à la résignation exprimons notre colère dans la rue ! Faisons en sorte d’entraver concrètement le travail des flics, opposons-nous aux expulsions et ne laissons pas les fascistes et leurs idées envahir l’espace et pourrir nos vies. Organisons-nous pour s’attaquer à toutes les formes de dominations et tendre vers la liberté.
Contre les flics et les fascistes, mort à l’état et au capitalisme.

______________________________

Voir aussi : [Paris – Récit de la rafle policière à Barbès du 6 juin 2013] “Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès”

Publié dans contrôle social, contrôle policier, gauchisme, citoyennisme, autres impasses, faux-amis, guerre sociale, illusions démocratiques, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur Paris, le 6 juin 2013 dans l’après-midi

L’Etat et la démocratie ne seront jamais des remparts face au fascisme

Jeudi soir [note de cestdejatoutdesuite : il s’agit de mercredi, le 5 juin 2013], Clément Méric, militant syndicaliste et antifasciste a été assassiné par des néo-nazis à Paris. Nombreux sont celles et ceux qui, se reconnaissant dans son engagement, ont été saisi d’effroi par cette tragédie d’une vie brisée en quelques secondes. L’expression de la colère et de la douleur suscitée par sa mort ont du mal à se frayer un chemin au milieu du vacarme médiatique et des commentaires autorisés de toutes les crapules politiciennes. Les charognards sont de sortie qui se ruent sur le cadavre pour promouvoir la défense de leur sainte trinité : l’Etat, la République, la Démocratie.

Pour autant, la gauche de pouvoir est dans son rôle quand elle s’appuie sur une vision purement morale de l’antifascisme. Pour donner en exemple les temps bénis du présent, rien de mieux que d’agiter la menace du retour à un passé obscur et barbare. En désignant le fascisme comme ennemi principal, on aboutit logiquement à une conséquence : regrouper contre lui toutes les bonnes volontés à partir du plus petit dénominateur commun, sa contradiction fantasmée, la démocratie. On peut donc, comme Jean-Luc Mélenchon, faire de l’antifascisme tout en soutenant un programme social-patriote. On peut aussi, par exemple, vouloir comme Manuel Valls « éradiquer la violence d’extrême droite » le matin et faire rafler 150 sans-papiers à Barbès l’après-midi…

Alors bien sûr la mort de Clément Méric s’inscrit dans un contexte marqué par la résurgence de l’agitation des groupuscules nationalistes, par la campagne homophobe conduite ces derniers mois par les catholiques intégristes, par la stabilisation électorale du FN à un niveau élevé. Faits d’actualité face auxquels le « mouvement social » (feu la lutte des classes) s’est montré impuissant. Pour autant, le fascisme demeure en France une idéologie ultra minoritaire sans véritable impact. Il lui manque pour devenir une véritable force politique deux choses essentielles : une capacité à mobiliser autour de son projet par la violence et l’encadrement social et une fragilisation du consensus telle qu’il apparaisse à l’état et au capital comme le dernier recours pour leur sauvegarde. Le fascisme n’a jamais vaincu la démocratie dans une lutte à mort, il a toujours prospéré sur son épuisement.

La réaction unanime de la classe politique pour condamner le meurtre illustre d’ailleurs la marginalité de leurs auteurs. Arrêtés très vite, il y a fort à parier qu’ils seront condamnés de manière « exemplaire » et que quelques organisations de l’ultra droite seront dissoutes dans la foulée. Du point de vue de la riposte, nous n’avons rien à attendre de la justice et du ministère de l’intérieur. La demande pathologique formulée par les partis et syndicats d’une réponse ferme du pouvoir témoigne de leur faillite sur le terrain social à l’heure où partout en Europe l’état et le capitalisme approfondissent la guerre aux prolétaires.

Il y a en France des fascistes qui tuent au nom de leur idéologie fanatique. Face à eux, nous devons rendre coup pour coup et les empêcher de parader dans les rues afin de ne plus avoir à pleurer la mort d’un camarade de 19 ans. Mais n’oublions pas que ce que redoutent les immigrés, d’avantage que quelques crânes rasés, c’est la police républicaine. Que les roms ces derniers temps ont plus à craindre de leurs voisins citoyens à peine moins pauvres qu’eux et gagnés à l’idéologie sécuritaire et raciste que des partisans d’Adolf Hitler. Que même sans néo-nazis cette société révèle quotidiennement son visage de domination et d’exploitation.

L’état et la démocratie ne seront jamais des remparts face au fascisme

Pas de quartiers pour les nazis, pas de quartiers pour l’état, pas de quartiers pour le capitalisme

Contre la barbarie de ce monde-ci, et pour que le meurtre de Clément Méric ne trouve pas son ultime dénouement dans un tribunal, ranimons dans les luttes et dans la rue la lueur vacillante d’un futur révolutionnaire.

____________________________

[Publié sur Indymedia Paris le 7 juin]

Publié dans gauchisme, citoyennisme, autres impasses, faux-amis, general, guerre sociale, illusions démocratiques | Commentaires fermés sur L’Etat et la démocratie ne seront jamais des remparts face au fascisme

[Tours – Solidarité avec F.] Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[Rappel de cestdejatoutdesuite sur cette affaire :

Le 21 mai 2011 à Tours, la GayPride s’est déroulée sous tension entre flics et groupe d’extrême-droite.
La préfecture a menacé jusqu’au dernier moment d’interdire le défilé. Et un groupe de contre-manifestants d’extrême-droite s’est rassemblé derrière une banderole ouvertement homophobe sur le chemin du cortège autorisé par les flics.
Aux abords d’un bar très fréquenté par le groupe d’extrême-droite, une personne du cortège de la GayPride exige qu’un journaliste cesse de le photographier, créant une altercation banale.
Mais deux autres manifestants se font projeter par terre par des BACeux déguisés en civils.
F. tente de relever un des deux copains et reste accrochée à lui. Un flic de la BAC (non identifiable) lui assène des coups de matraque sur la cuisse, puis un flic en bleu la jette par terre en lui mettant un coup de canon de flash ball au visage et la traîne à terre.
La fin de cortège se fera bousculer, frapper, menacer, gazer de lacrymogène, certain-e-s brûlé-e-s par les gaz. Un participant se fera plaquer à terre sous les coups, et emmener au commissariat avec les deux premiers.
F., elle, n’est pas arrêtée, ni contrôlée, rien. Elle rejoint le cortège, la cuisse explosée d’ecchymoses et la bouche en sang (elle a eu 8 jours d’ITT)
Mais un mois après les faits, F. est convoquée au commissariat de Tours. Elle est accusée de …“violence sur agent”.

F. est passée en procès au tribunal de Tours le jeudi 8 mars 2012.

Le jeudi 15 Mars 2012, le tribunal rendait son jugement.

F. a été condamnée pour « violences sur agent » et les juges ont ajouté « la rébellion » (demande du Procureur en cours d’audience du 8 mars) à propos de 2 supposés « coups de tête ». Les peines ont été de 3 mois de prison avec sursis, auxquels se sont ajoutés 800€ à verser à Cédric Darchy le flic civil matraqueur au front immaculé, plus 500€ en remboursement de l’avocate de celui-ci.

7 mois après cette condamnation, F. a été convoquée le 30 Octobre 2012 pour « prélèvement de matériel biologique ». Le Procureur de la République « l’invitait » à donner son ADN à la police pour l’intégrer au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).
F. a refusé le prélèvement Adn.
Ce choix la conduira devant le tribunal de Tours le 17 juin 2013.

Le procès de F. pour refus de prélèvement ADN est à 13h30 le lundi 17 juin 2013  au TGI de Tours.

Solidarité avec F.]

arton718

____________________________________

Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[…]*

Écrire sur le refus

Ce texte est écrit en soutien à notre compagnonne qui passe en procès pour refus de prélèvement ADN. Ce refus fait suite à un premier procès, perdu, pour violences et rébellion, vis à vis d’un flic de la BAC de Tours.

Nous aurions pu écrire sur les dangers du fichage, sur le business et le lien entre la société de contrôle et le capitalisme, sur cette pseudo certitude scientifique qu’est la « preuve par l’ADN » et sur la sacralisation de la science et de la biotechnologie en général… Mais nous avons choisi d’écrire sur le sens du refus de se soumettre au pouvoir, parce qu’il nous paraît être un des fondements de notre participation à
différentes luttes.

Une insoumission ponctuelle peut paraître banale, pourtant elle peut aussi déclencher des luttes et des révoltes qui amènent à se libérer. Dans tous les espaces, l’insoumission est un acte fort : en taule, en famille, dans la rue patriarcale, au travail, en centre de rétention administrative…

La répression est inhérente à nos luttes

Ne pas comprendre le refus du fichage comme une insoumission, nécessitant la solidarité, c’est avoir déjà intégré la répression au fond de soi, la trouver légitime. Se révolter tout le temps face à l’oppression permet de ne pas laisser s’installer la répression dans nos têtes, même si nous savons le prix à payer : encore plus de répression…

Refuser de donner son ADN peut paraître un acte individuel

Lorsqu’on nous demande notre ADN, on est seul face à un ou plusieurs flics dans un commissariat. Pourtant nous pensons que ce refus a forcément une dimension, un sens collectif.

Refuser de donner son ADN, c’est refuser le fichage de notre famille, si on a décidé d’en avoir une [!?!]*, puisque les empruntes génétiques sont gardées plusieurs dizaines d’années.

Refuser de donner son ADN, c’est ne pas permettre à la police et à la justice de mettre une pression supplémentaire sur les personnes qui refuseront à leur tour : les flics et les juges ne se gênent pas pour dire « si les autres l’ont fait, alors pourquoi pas toi ? »…

Refuser de donner son ADN, c’est être solidaire de ceux qui ont refusé, de celles qui refusent et refuseront.

Dans la solitude d’un commissariat et sous la pression qui s’y exerce, des copains et des copines ont donné leurs empruntes génétiques : il ne s’agira jamais de les culpabiliser ou de les moraliser, la culpabilité et la morale sont les armes du pouvoir.

« elle est pas là F. ? dommage, elle aurait dégusté ! »

La police-justice nous harcèle à travers cette affaire jusque dans nos quotidiens. Être reconnue coupable lors d’un premier procès ne suffit pas, il faut s’acharner pour nous faire taire. Des menaces constantes envers la même camarade, ont été constatées, lors de contrôles d’identité d’autres compagnons encore, contrôles au cours desquels le même flic de la BAC de Tours déclare : «  elle est pas là F ? dommage, elle aurait dégusté ! »

Ce genre de personnage se croit protégé par son uniforme, que ce soit le képi ou la robe noire : il se trompe. Que notre Amie soit quand à elle soit certaine de notre soutien et de notre solidarité irrépressible.

Nous appelons à être présent.e.s le 17 juin à 12h30 place Jean Jaurès à Tours, pour exprimer cette solidarité avec F. d’une façon ou d’une autre, cette solidarité avec tous les copains et les copines Insoumis.e.s.

Les AmiEs du mardi

[Diffusé sur Indymedia Nantes le 10 juin 2013]

Note de cestdejatoutdesuite :

[…]* nous n’avons pas repris le début du texte

[!?!]* rajouté par nous

____________________________________

Pour mémoire :

[Tours 8 mars] Procès d’une camarade

[Tours] Refus ADN

[Tours] Contre le fichage ADN. Solidarité avec une camarade

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Tours – Solidarité avec F.] Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[Paris – Récit de la rafle policière à Barbès du 6 juin 2013] « Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès »

A Paris, pendant que partis de gauche et politiques de tous bord tentaient de récupérer la mort de notre camarade Clément ce jeudi 6 juin 2013, la police de Valls a organisé une rafle de sans-papiers au cours de l’après-midi dans le quartier de Barbès : des centaines de flics ont encerclé le quartier pendant plus de deux heures et des cars d’embarquement repartaient remplis de migrants. Des copains étaient sur place.

[Brève parue Indymedia Paris le 6 juin 2013]

________________________

Jeudi 6 juin dans l’après-midi, une rafle comme on n’en voyait plus depuis la guerre d’Algérie ou depuis les grandes vagues d’expulsions de squats au début des années 1980, a eu lieu à Barbès. Pendant presque deux heures tout un quartier a été bouclé, les gens ne pouvant plus ni entrer ni sortir, bloqués par des centaines de flics de toute sorte arrivés à bord de dizaines de véhicules, quadrillant la zone jusqu’à la Gare du Nord, La Chapelle, Château Rouge et Anvers. A l’intérieur du périmètre qui comprenait la rue de la Goutte d’Or, la rue des Islettes et une autre rue parallèle à la rue des Islettes, les flics se déploient. A l’extérieur du périmètre ils sont apparemment aussi extrêmement nombreux. Divers contrôles sont effectués : papiers et ventes à la sauvette, hygiène dans les établissements (d’après ce que disent certains commerçants mais ça je n’ai pas vu).

Des gens commencent à s’entasser aux différents check-points. Protestations molles, entre résignation et agacement. Très vite, à l’intérieur du quartier bouclé, beaucoup moins de « vrais gens » que d’habitude et une multitude de patrouilles de robocops qui interpellent au faciès. Comme souvent, délit d’extranéité et de classe sociale sont de mise, à savoir que les cibles principales du contrôle sont les Africains qui ressemblent à des mecs qui viennent d’arriver du bled.

A chaque fois qu’ils en capturent, les bleus appellent victorieusement leur central avec leur talkie pour annoncer combien ils en ont attrapé. Puis ils les ramènent vers des bus d’embarquement sur le boulevard Barbès. Apparemment tout un staff technique et bureaucratique était installé dans les cars.

A un moment, une vieille dame juive a attrapé un jeune sans papier qui était capturé et elle a dit que c’était son fils. Les flics voulaient quand même l’emmener car évidemment ils ne la croyaient pas mais elle criait et s’accrochait au jeune homme et ils ont finalement du le lâcher.

Quand les flics bouclent un quartier ils sont plus ou moins obligés de relâcher les barrages qui empêchent de sortir et entrer dans le quartier pour la sortie de l’école. Du coup ils ont ouvert les barrages à 16h25.

Mais attention, ouvrir les barrages et laisser les gens circuler dans le quartier ne signifie pas que les contrôles vont s’arrêter… Au contraire, et de fait plein de gens se sont fait attraper comme ça. Voyant que certains flics en uniforme partaient et que les camionnettes de CRS qui barraient les rues se poussaient, pas mal de personnes, sans doute réfugiées dans des halls, sont sorties de leur cachette… Mais c’était sans compter avec des groupes de civils qui par quatre ou cinq ou six sillonnaient le quartier, pour certains avec des camouflages assez réussis (le rasta, le gars qui ressemble à un sans papier, la fille déguisée en jeune de quartier), et contrôlaient et arrêtaient les gens. Les personnes arrêtées étaient alors conduites menottées dans des bus stationnés à ce moment-là sous le métro au carrefour Barbès. Le dernier bus rempli est parti vers 16h30.

Dans cette apathie déprimante où on a l’impression que les gens sont menés à l’abattoir dans la passivité la plus totale, si ce n’est quelques ronchonnements individuels (Mais on est prisonniers dans notre quartier) ou désabusés (Ah ici c’est comme ça ils cherchent les cigarettes, les sans papiers, pff). Ca finit toujours par entraîner des personnes qui n’osaient pas se lancer pour protester et par se transformer en petit rassemblement, ce qui permet de discuter de ce qui se passe. Ca met un rapport de solidarité minimal mais essentiel entre les gens arrêtés et les autres qui y ont échappé.

Plus tard, au rassemblement pour l’assassinat de Clément Méric nous avons appris qu’une partie des gens emmenés dans les bus avaient été conduits au commissariat de la rue de Clignancourt, ce qui a provoqué des cris de « Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès ».

Un appel à se rendre au commissariat de la rue de Clignancourt pour 20h30 a donc circulé. La rue était bloquée à la circulation par plusieurs camionnettes et un bus de la police qui sert à transporter les gens arrêtés dans les manifs. Les premières personnes arrivées ont constaté que dans ce bus posté juste devant le commissariat étaient parqués plusieurs sans-papiers. Quelques autres sortaient libres. Ils nous ont dit que dans le commissariat ils avaient été triés : certains comme eux pouvaient sortir et d’autres qui allaient être conduits au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes étaient montés dans le bus.

Cela faisait plusieurs heures que ces derniers étaient enfermés là sous une chaleur écrasante, sans pouvoir boire ; manger, aller aux toilettes. Sans attendre l’heure du rassemblement, des slogans ont commencé à fuser « Liberté », « Solidarité avec les sans-papiers » auxquels les dizaines de personnes emprisonnées dans le bus ont répondu chaleureusement en criant eux aussi et en tapant sur les vitres.

Très vite les flics ont violemment repoussé les quelques personnes présentes en bas de la rue à grand renfort de coups de tonfas, coups de pieds, insultes, … Très vite, alors qu’en bas de la rue quelques autres personnes commençaient à arriver, le bus a démarré, protégé par un grand renfort de flics dont certains étaient flashball à la main. Nous n’avons pu qu’unir nos slogans à ceux des gens qui étaient enfermés à l’intérieur.

Le lendemain nous avons su qu’une quarantaine de personnes étaient enfermées au centre de rétention de Vincennes. D’autres sont peut-être dans d’autres centres de rétention. Les gens arrêtés devraient passer devant un JLD mardi ou mercredi s’ils ne sont pas expulsés d’ici là.

Nb : Les sans papiers arrêtés [ce 6 juin] devraient passer mercredi prochain (12 juin 2013) au JLD de Paris.

[Publié par lechatnoiremeutier le 9 juin 2013]

affiche_rafles

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Paris – Récit de la rafle policière à Barbès du 6 juin 2013] « Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès »

[Vendredi 7 juin 2013 – Bagnolet] Repas de soutien à Lucioles

fly

Repas de soutien à Lucioles, bulletin anarchiste de Paris et de sa région
Vendredi 7 juin à 20h au Transfo, 57 avenue de la République, Bagnolet (métro Gallieni ou Robespierre)

Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde. Lucioles étant distribué gratuitement dans la rue et ailleurs, il faut de l’argent pour financer son impression.

lucioles@riseup.net
http://luciolesdanslanuit.blogspot.fr/

Publié dans general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Vendredi 7 juin 2013 – Bagnolet] Repas de soutien à Lucioles

Foutons le feu au monde autoritaire…

fr

Foutons le feu au monde autoritaire…

… nous danserons sur ses cendres !

Ces dernières années, la Belgique a connu de plus en plus de révoltes et d’attaques contre la société carcérale dans laquelle nous vivons tous.

Entre les murs des prisons, contre les matons et les bâtiments ; comme à l’extérieur contre cette grande prison à ciel ouvert avec ces milliers de caméras, ses systèmes de surveillance et de transport qui ne servent qu’à nous conduire et nous observer du boulot aux temples de la consommation. Les flics, chiens de garde de l’État, qui prennent bien garde à ce que tout reste pareil. Les écoles qui nous éduquent au principe d’autorité dès l’enfance. Les agences pour l’emploi, qui nous humilient quand l’idée de travailler ne nous enchante guère ou que nous ne pouvons trouver un job. Les partis politiques, qui prétendent nous représenter mais finissent toujours par nous gouverner. La machine à expulser dans laquelle nous atterrissons si nous ne sommes pas nés ici ou n’avons pas de passeport.

Qu’avec un tel développement en temps de crise et de mécontentement général grandissant, l’État s’en prenne aux anarchistes n’est vraiment pas une surprise. Cela fait des années qu’ils ont choisi leur camp dans le conflit social. Ils ont agi en faveur de la révolte, de l’attaque contre les structures de domination, pour l’auto-organisation des exploités, l’insurrection et la révolution sociale.

Ce qui distingue ces attaques et révoltes en Belgique des soulèvements en Afrique du Nord, c’est la peur qui s’empare des dominants – tous ceux qui profitent et maintiennent activement ce système. À savoir que de plus en plus d’exploités, d’enfermés, d’indésirables – nous tous qui ne bénéficions pas de ce système – se rendent compte que la beauté de la vie réside dans le niveau de notre propre insoumission, que la colère qui nous prend aux tripes pourrait s’étendre et mener à la révolte et peut-être à l’insurrection contre l’ordre en place. En Belgique, ici et partout. Une insurrection qui nous rapprocherait de la liberté réelle – la liberté sans autorité ni domination.

Solidarité avec les compagnons en Belgique !

_______________________________

[Disponible en anglais, en allemand]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Foutons le feu au monde autoritaire…