Solidarité Active contre les expulsions !

Le 5 septembre 2012,une dizaine de personnes se donnent rendez-vous à l’aéroport de Marignane pour s’opposer à l’expulsion de A. détenu au centre de rétention du Canet. Il avait manifesté son intention de résister et son envie de soutien lorsque nous étions allés le voir au parloir

ArrivéEs à l’aéroport, nous repérons le vol et les guichets d’enregistrement et commençons à parler aux passagers. Nous nous adressons à tous, familles, jeunes et vieux, pour leur expliquer la situation de A., ce qu’il laisse ici, qu’il ne trouvera rien ni personne en Algérie. Nous leur expliquons aussi ce qu’il se passe au centre du Canet et les informons des conditions de rétentions. Les personnes abordées sont, à quelques exceptions près, plutôt réceptive au message. Certaines mêmes nous assurent qu’elles vont réagir. L’une d’entre elle a déjà été témoin de trois refus d’expulsions. Fort de son expérience il réussira à
encourager d’autres passagers.

Fin de l’enregistrement, une longue attente commence derrière les vitre qui donne sur le tarmac. Nous sommes en contact irrégulier avec des passagers en salle d’embarquement et avec A. qui avait gardé son téléphone dans les locaux de la PAF. Les flics amènent dans l’avion deux détenus menottés avant que les passagers n’embarquent. A. refuse l’expulsion, les flics en prennent acte puisqu’il s’agit du premier refus et le débarque.
L’autre retenu reste dans l’avion où les passagers qui ont pu s’organiser dans la salle d’embarquement s’opposent à l’expulsion. Le détenu redescend donc aussi de l’avion sans qu’il n’ait eu besoin de manifester son refus (ce qui peut entraîner parfois une Interdiction du Territoire fRançais). Retour au centre de rétention…

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Communiqués sur les suites de l’incendie du CRA du Canet à Marseille

Suite à l’incendie du samedi 1er septembre au centre de rétention du Canet, un retenu est embarqué en garde à vue. Il est jugé en comparution immédiate, le mardi 4 septembre dans l’après-midi. Il prend 8 mois ferme et 1600 euros d’amende. Lors du verdict, le juge précise que le détenu effectuera la totalité de sa peine avant de se faire expulser.
Un autre retenu avait été mis à l’isolement dans le centre au moment des faits. Il est libéré le lendemain. Il porte des traces de coups sur tout le corps, sauf le visage.

L’enquête et la procédure auront été mené rapidement. 48 heures seulement après les faits, le détenu se retrouve derrière les barreaux des Baumettes, sans qu’aucune information n’ait circulé à l’extérieur. Une avocate, qui tentait de se renseigner sur cet incendie, s’est vue répondre par Forum Réfugiés que cela n’avait jamais eu lieu. Quand elle a tenté de s’informer auprès du Tribunal sur la personne déférée par rapport à cet
incendie, on lui a certifié qu’il n’y avait aucun dossier sur une affaire d’incendie au centre de rétention.
Encore une fois, cet incendie s’inscrit dans une série d’évènements et de luttes dans le centre de rétention et à l’extérieur. Dans ce contexte, si les pouvoirs publics tentent d’étouffer l’affaire, c’est sans doute pour éviter toute solidarité autour de cet acte et du principal accusé et essayer d’éteindre les révoltes à l’intérieur du centre.

Continuons à être solidaires des inculpés des incendies du Centre de rétention du Canet.
Continuons à être solidaires avec les retenus en lutte.

Manifestons notre solidarité lors du rassemblement devant le CRA du Canet, samedi 8 septembre à 18 heures. 

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Lucioles n°7 – juillet/août 2012

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Lucioles n°7 – juillet/août 2012

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[Marseille] Incendie au CRA du Canet

Samedi 1er septembre, à 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage du centre de rétention. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée. Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement. Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Cet incendie s’inscrit dans un contexte de tension au sein du centre.
Depuis cet été, les incidents s’enchaînent : refus d’embarquement, destructions de matériel, résistances individuelles et collectives. Le centre est surpeuplé, la police insulte et tabasse quotidiennement, les retenus qui résistent aux expulsions sont ligotés et bâillonnés au scotch, la bouffe est périmée, les retenus sont gavés d’anxiolytiques, etc. Depuis cet été, la lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur : prises de contacts avec les retenus, relais de l’information, parloirs sauvages, rassemblements…

D’incidents en incendie, les retenus manifestent une nouvelle fois leur refus de l’enfermement.
Malgré ça le centre n’est toujours pas fermé et continue de se remplir.
Continuons à l’extérieur à relayer la lutte à l’intérieur et à exprimer notre solidarité par tous les moyens possibles….

Rassemblement devant le centre de rétention du Canet à Marseille (boulevard des peintures, métro Bougainville) le 8 Septembre à 18H !

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Chronologie 28 août au 3 septembre au CRA du Canet

Mardi 28 août
Pendant le repas du soir, les retenus énervés de manger toujours la même merde (nourriture périmée et non hallal) décident de foutre le bordel dans le réfectoire. Ils jettent la nourriture par terre et dans la gueule des quelques flics présents lors du repas. Très vite d’autres flics arrivent, armés de matraques électriques qu’ils utilisent sur au moins un retenu. Les retenus n’ont pas le choix et, à contre cœur, ils nettoient.

Mercredi 29 août
à 3h du matin un retenu est réveillé par les flics  qui lui ordonnent de faire son sac et l’embraquent pour une expulsion vers la Tunisie.
Un retenu tente de se pendre après avoir appris la décision de son expulsion. Il est conduit à l’hôpital et ramené au CRA quelques heures plus tard.

Samedi 1 septembre
Tentative d’expulsion vers la Turquie. Arrivé dans l’avion le retenu refuse d’embarquer. Il est ramené au centre.
Pendant le repas de midi, les retenus s’aperçoivent que sur l’emballage des barquettes,  il y a une étiquette collé sur la première qui est déjà périmé de quelques jours, du 28/08/2012, la seconde indique une péremption le 02/09/2012. Les retenus en colère refusent de manger et jettent toute la nourriture par terre et dans la gueule des flics. Sous la menace, ils sont encore contraints de ramasser.
À 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée.  Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement.  Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Dimanche 2 septembre
Audience du JLD.
Des personnes sont présentes en soutien à un retenu.
Quatre retenus passent devant le juge. Pour tous le juge ordonne la prolongation de la rétention pour vingt jours. L’avocat commis d’office est catastrophique, il menace les personnes en soutien de faire appel aux keufs s’ils lui parlent mal !
Les flics tentent de nouveau d’expulser le retenu qui a résisté samedi à son expulsion vers la Turquie. Il résiste encore une fois et est encore une fois reconduit au centre.

Lundi 3 septembre
Arrivés de renforts policiers dans le centre, les effectifs sont doublés.
Les flics procèdent à des interrogatoires de tous les retenus du premier étage ainsi que de quelques retenus du rez-de-chaussée.
À 10h, des personnes vont visiter un retenu au parloir. À leur arrivé au centre, elles constatent une forte présence policière. Elles sont minutieusement fouillées.
À 15h, ces mêmes personnes retournent au centre pour visiter le même retenu. À l’entrée, un flic affirme qu’un autre retenu, « ami » du retenu que ces personnes sont venues voir, les attend pour un parloir. Les personnes répondent qu’elles ne comprennent pas de quoi il s’agit, et insistent pour voir la personne qu’elles sont venues visiter. Contrairement au matin même elles ne sont pas du tout fouillées. Par contre, à la sortie du parloir, on leur demande de patienter le temps d’une « vérification » sur le retenu visité. Une sorte de piège, quoi !

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[Alès] L’ADN à fond la forme

B., précaire, est convoquée au tribunal d’Alès le vendredi 31 août 2012. Décathlon a porté plainte contre elle. Elle devra répondre des chefs d’inculpation de vol de matériel de camping et de tenta- tive d’émission de chèque sans provisions. Elle passe également en procès pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement ADN à l’issue de son audition.
Dans ce cas comme à quasi chaque interpellation et passage chez les flics, ces derniers tentent, par la pression et la menace, d’imposer le prélèvement ADN aux personnes auditionnées afin d’alimenter le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Comme beaucoup de pauvres, B. est confrontée à la logique du contrôle et du fichage. à l’occasion d’une audition ou dès l’inscription en école maternelle, nous sommes fichés, profilés, contrôlés… Pour les exploités, ces fichiers et ces moyens de contrôle ne représentent qu’un accroissement de la domination qu’ils subissent.
La nécessité de vivre malgré un pouvoir d’achat extrêmement limité, conduit logiquement les pauvres à violer les lois des riches. La classe dominante déploie un arsenal d’outils (fichage, bio- métrie, vidéosurveillance, incitation à la délation, etc.), qui lui permet de défendre ses intérêts. Les flics et les magistrats utilisent ces moyens pour réprimer, isoler et individualiser les actes cri- minels et délictuels, qui sont l’expression des tensions sociales que génèrent le capital et la morale.
Grâce à la banalisation de ces fichiers, la justice condamne un nombre croissant de personnes. Il est donc important de créer des solidarités pour sortir de l’isolement et du cloisonnement. Se solidariser aussi, pour développer des rapports de force collectifs et rendre possibles des résis- tances à la soumission imposée par le système.

Soyons nombreux à manifester notre soutien et notre opposition au fichage.

Rassemblement devant le tribunal d’Alès, ce vendredi 31 août à 14 heures,
pour refuser le fichage et la justice de classe !

[Pour mémoire] : [Vendredi 6 avril à Alès] Solidarité avec B. et I. contre le fichage et la justice de classe

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[Marseille] Chronologie 17 au 20 août au CRA du Canet

Vendredi 17 août
Un retenu se pend dans la salle commune du centre de rétention. Ce sont les autres retenus qui l’aident : le portent, le décrochent et crient pour que les secours viennent. Les flics n’interviennent qu’une fois les pompiers arrivés.
Le retenu est amené sur brancard jusqu’à l’ambulance et part pour l’hôpital.
Une semaine plus tard il n’y a toujours pas de nouvelle…

Samedi 18 août
Audience du JLD. Deux retenus sortent

Dimanche 19 août
Audience du JLD. Neuf retenus. Le premier est relâché pour des vices de procédure, son permis de conduire a disparu aux mains des flics !
Une dizaine de personnes étaient présentes pour soutenir un retenu, celui-ci passe en deuxième à la demande des flics. Dès le début de l’audience la juge se montre arrogante. Une fois les vices de forme et la nullité de la garde à vue rejetés, les personnes présentent en soutien manifestent leur colère. D’autant plus que dans la salle se trouve un flic clairement identifié comme étant un des tabasseurs. Une altercation a lieu avec les flics, la salle est vidée non sans heurt .
Le retenu est ramené dans le bureau de la commandante du centre. Là comme à son arrivée il subit des pressions. Les parloirs lui sont refusés dans l’après-midi, les flics vont jusqu’à lui refuser l’accès au greffe afin de faire appel, l’avocat présent aux audiences devra intervenir à l’intérieur du centre.

Lundi 20 août
Deux retenus qui avaient déjà refusé l’expulsion vers l’Algérie, sont ligotés au Scotch, ballonnés et expulsés de force.
A 14h, les flics fouillent toutes les cellules et tabassent les retenus au passage.

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[Reçu par mail]

[Pour mémoire : Chronologie 7 au 16 août]

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Gare aux politicards

Une chose, ce sont les élections qui s’approchent. Les sales têtes de politiciens partout sur des affiches, des appels au vote, le clientélisme, l’arnaque. Celui qui vote coud sa propre bouche. La démocratie, ce n’est pas « le peuple » qui envoie les siens dans l’Etat, c’est l’Etat qui rentre dans le tissu social pour le modeler, le reconfigurer, le diriger pour mieux servir les intérêts des puissants de ce monde.

Une autre chose, ce sont les politicards de tout genre qui s’efforcent d’infester les luttes et les révoltes. Quand il y a des émeutes en prison, ceux-là n’appellent pas à la solidarité avec les détenus en lutte, ils ne proposent pas d’aller saccager ce qui nous enferme. Ils vont rencontrer les ministres ou les responsables pour négocier une cage moins grise. Quand il y a des attaques contre la police dans les quartiers, comme récemment à Anderlecht, ils ne se demandent pas comment ils peuvent contribuer à l’hostilité, comment multiplier les attaques contre la police. Ils rédigent des communiqués de presse pour demander une police plus correcte, plus contrôlée, une police qui respecterait « nos droits ». Quand il y a des moments d’effervescence sociale, quand la température monte, ils ne se demandent pas comment encourager tout le monde à rompre sa cage. Ils vous demandent d’adhérer à leur organisation et ils parleront en votre nom aux médias. Et quand ça pète, quand sur une manif la rage se déchaîne, quand des inconnus passent à l’attaque plutôt que de bavarder, ils appellent au calme, à rester dans les rangs, à ne pas donner une mauvaise image. Et, au besoin, ils n’hésitent pas à vous menacer de vous balancer aux flics.

Ne laissons pas le champ libre à ces parasites de la révolte. Ils ne veulent pas la révolte, ils veulent sucer le sang de révoltés.

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[Publié dans Hors service n°29]

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Hors service n°29

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Les textes du n°29 sont lisibles un à un ici.

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Publié le par cestdejatoutdesuite | Commentaires fermés sur [Marseille samedi 8 septembre à 18h] Rassemblement devant le centre de rétention

[Paris] L’épidémie de suicides se propage chez les pneus de collabos

Dans la nuit du 21 au 22 août, inspirés par nos camarades d’infortune qui se sont dégonflés la semaine dernière, nous avons nous aussi refusé d’accomplir notre tâche avilissante.

Demain, nous n’irons pas au travail :

– 4 camionnettes, une voiture et un camion de la Mairie de Paris
– une voiture et une camionnette Vinci (construit des taules, centrales nucléaires, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’autoroute de Khimki…)
– une voiture EDF (principal producteur d’énergie nucléaire)
– une camionnette SNCF (transport de déchets nucléaires, déportation de sans-papiers, TAV/TGV…)
– un utilitaire, une voiture et un camion GDF Suez (s’engraisse sur les centres de rétention et participe à l’industrie nucléaire)
– une voiture Securitas (raclures de vigiles)
– une voiture Autolib et 5 Vélib’ (transportent des bobos)
– plusieurs voitures de bourges : une Audi TT, une Mercedes SLK, deux 4×4 (Mercedes et BMW)

Demain nous ne construirons pas de prisons, nous ne déporterons pas de sans-papiers, nous ne servirons pas de faire-valoir à des abrutis, nous ne participerons pas à la nucléocratie, nous serons les maillons faibles de la gentrification… En espérant inspirer de notre geste nos conducteurs.
On ne fait pas d’omelette sans casser des pneus !
Que crève le pneu-monde !

cellule Ni pneu ni maître de la Conspiration des Cellules de Pneus

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 22 août 2012]

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