Marseille l’été… son soleil, ses plages… et son centre de rétention ! [brochure mise à jour]

[Brochure 12 pages]

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Marseille : Lutte de CRAsse !

Les migrations – et les politiques migratoires – sont une question de travail autant que le travail est une question de migrations .

Pour les patrons, l’exploitation des travailleurs migrants est une réponse efficace (et pas chère) aux exigences actuelles du mode de production de la marchandise, de la valeur et du profit .

En effet, le capitalisme tire en partie sa dynamique de la circulation. Plus la circulation de la marchandise s’intensifie, plus elle prend de la valeur et plus elle rapporte de l’argent. Par circulation de la marchandise, il faut entendre aussi bien circulation financière, de l’information, des biens de production et de consommation … mais aussi des travailleurs ! La mobilité s’impose aujourd’hui comme faisant partie intégrante de la condition du travailleur. Autrement dit, pour survivre, il va falloir se rendre mobile. « Ici », d’un petit boulot de merde à l’autre ; « là-bas », d’un continent de merde à l’autre.

Les travailleurs migrants sont une main-d’œuvre flexible que les patrons peuvent employer au coup par coup, pour des missions précises (une saison, un chantier), au même titre que les intérimaires, ceux qu’on fait travailler au black ou à coup de contrats précaires . Les sans-papiers forment ainsi les régiments de prolos qui permettent pour nombre de secteurs d’effectuer une confortable « délocalisation-sur-place » (BTP, restauration, services, agriculture…). Cela permet aux patrons d’exercer une pression sur le marché du travail et de niveler les salaires vers le bas pour l’ensemble des travailleurs.

Ainsi, le but des politiques migratoires, ce n’est pas que le territoire devienne un bunker ni même une « forteresse », mais bien de se doter des moyens de trier les migrants en fonction de leurs profils et des besoins spécifiques du marché du travail (l’immigration choisie : tout est là!).

Dans ce monde de la mobilité obligatoire, dans cette société à grande vitesse, c’est par la multiplication des frontières dans notre quotidien que les dominants entendent nous tenir à l’œil et au boulot!

Plus la mobilité des personnes et des marchandises s’accroît, moins leur contrôle est évident. Et qui dit moins de contrôle dit moins d’argent. Pour y remédier, il faut disséminer la frontière dans l’espace, afin de créer les conditions d’un contrôle omniprésent et permanent.

De ce point de vue, le contrôle des migrants est un terrain d’expérimentation autant qu’un bon révélateur des pratiques de contrôle généralisé de la population. La traque quotidienne des sans-papiers accompagne la banalisation des pratiques de contrôle policier. Le contrôle de papier sert aussi de prétexte au contrôle tout court, le fichage administratif précède l’extension du fichage policier et les dispositifs d’arrestation de sans-papiers, en particulier les rafles, renforcent l’occupation policière de nos quartiers. La frontière est bel et bien un mode généralisé de gestion de la population, et pas seulement une conséquence de l’ordre économique de ce monde. Des grilles du centre de rétention aux bornes biométriques des cantines scolaires, des portiques du supermarché aux caméras « intelligentes » dans les gares, les aéroports et la rue, du fichage ADN au fichage Base-élèves pour les mineurs scolarisés, les dispositifs de contrôle sont devenus notre quotidien. On sent que la frontière est diffuse tout autour de nous, et qu’elle peut se matérialiser à tout moment pour nous radier, nous arrêter, nous enfermer…

Les migrants, avec ou sans papiers, nous rappellent sans cesse que ce ne sont pas nous qui traversons les frontières, mais bel et bien les frontières qui nous traversent, nous isolent et nous divisent…

Alors que la précarité devient la condition sociale la plus généralisée et tandis que nos marges de débrouilles pour survivre individuellement se réduisent, la tendance est plutôt au replis identitaire et à l’atomisation. Le climat de peur et de solitude face à la répression est le meilleur effet de l’éclatement de la frontière.

Aussi, nous ne pouvons que saluer les tentatives qui battent en brèche la résignation quotidienne et nous solidariser de ces résistances .

Lorsque les habitants d’un quartier résistent contre les expulsions locatives, lorsque des passants dans la rue s’opposent à des interpellations, lorsque des révoltes éclatent dans les centres de rétention, nous pensons qu’il est important de ne pas les laisser isolées. Agir en solidarité est aussi un moyen de renforcer le rapport de force. La solidarité est une arme pour briser certaines de nos frontières.

Nous ne sommes pas solidaires de la misère, mais de la vigueur avec laquelle les hommes et les femmes ne la supportent pas.

Nous ne nous battons pas seulement contre les frontières et les centres de rétention mais contre le système qui les produit.

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[Reçu par mail, publié aussi sur Sans Papiers Ni Frontières et Indymedia Paris le 19 août 2012]
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[Paris] Nous nous sommes dégonflés

Dans la nuit du 15 au 16 août, des pneus se sont rebellés contre leur existence et ont préféré se dégonfler que d’exécuter la tâche qui leur était imposée:

– un utilitaire Orange (exploite les prisonniers)
– une voiture Veolia (nucléaire)
– une camionnette de la Croix-Rouge (gère la zone d’attente de Roissy et des CRA dans plusieurs pays)
– un utilitaire Sunland Energies d’Avenir
– deux voitures de Vinci (construit des taules)
– une voiture de la préfecture
– une voiture SPIE (nucléaire et vidéosurveillance)
Les pneus de 17 vélib’ se sont également suicidés, fatigués de transporter bobo du travail à la maison. De même pour quelques 4×4 et une Porsche.

Cette petite action est une modeste contribution à la solidarité avec les anarchistes incarcéré-e-s dans le Nord-Ouest américain suite à des attaques contre la domination; en tout cas à celles et ceux qui restent silencieux-ses face aux Grand-Jurys. Une dédicace aussi aux incarcéré-e-s des opérations « Ardire » et « Mangiafuoco ».

En espérant que s’ensuive une épidémie de suicides de pneus.

Des pneus dégonflés mais pas résignés.

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 16 août 2012]

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[Marseille vendredi 7 septembre 2012] Solidarité face à la répression

• Le procès est reporté au 16 Novembre 2012.

Dans la soirée du mercredi 8 août,  des pétards sont lancés devant le Centre de Rétention Administrative du Canet à Marseille (voir chronologie). Deux personnes sont arrêtées.

Après 40h de garde à vue, ils ont été déférés devant le procureur et le juge des libertés et de la détention. Ils en sortent avec un contrôle judiciaire hebdomadaire et une interdiction de s’approcher des centres de rétention.
Ils passent en procès le 7 septembre 2012 à 8h30, ils sont accusés de «mise en danger d’autrui (risque immédiat de mort ou d’infirmité) par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence», alors que les sans-papiers sont quotidiennement mis en danger par les politiques migratoires : des milliers de morts lors de franchissement de frontières, harcèlement policier, rafles, ratonnades, exploitation, enfermement, etc.
Ce procès a lieu dans un contexte d’extrême tension au centre de rétention: tabassages réguliers, camisoles chimiques, refus d’embarquements, actes de résistance individuels et collectifs, rassemblements, etc. Une retenue a frôlé la mort, laissée à l’isolement, elle a du subir une greffe du foie suite à une intoxication. Elle avait déjà refusé deux embarquements. A son arrivée à l’hôpital, son corps était couvert d’hématomes et ses poignets portaient des marques de menotte. (voir la brochure : Marseille, l’été… Son soleil, ses plages, et son centre de rétention)

Les parloirs sauvages (parler, crier, faire du bruit, pétards, feux d’artifices,…) sont une pratique courante de solidarité avec les enfermés. Si aujourd’hui le chef d’inculpation est aussi lourd, c’est par volonté de stopper la mobilisation et de mettre la pression sur tous ceux qui agissent contre ce centre.

Soutenons les deux inculpés
Poursuivons cette lutte

Rassemblement devant le tribunal le vendredi 7 septembre 2012 à 8h30.

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[Reçu par mail, voir aussi sur Sans Papiers Ni Frontières]

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[Marseille] Chronologie des derniers jours au CRA du Canet

[mis à jour le 16 août]

Jeudi 16 août
Un retenu refuse l’expulsion vers l’Afghanistan, c’est son quatrième refus !

Mercredi 15 août
Un des deux retenus qui a refusé l’embarquement le veille se plaint de maux de ventre. Il tombe dans les pommes. Il demande à voir le médecin, une infirmière lui propose des cachets pour la tête, il les refuse sachant bien qu’il s’agit de tranquillisant. Les flics le ramène dans sa cellule. Il demande à aller à l’hôpital, pour seul réponse les flics lui donnent une « patate dans la tête ».
En réaction, tous les retenus du bloc entassent leurs matelas et menacent de les faire cramer. Un autre bloc fait de même. La police n’intervient pas et attend un retour au calme.
« ils font les gentils pour qu’on se calme, pour les flics les sans-papiers c’est comme les moustiques, ils nous écrasent »

Mardi 14 août
Un retenu qui était sorti après vingt-cinq jours est de retour au centre deux semaines après. À son arrivée, les flics l’amènent dans un bureau. Ils l’accusent d’être le lien vers l’extérieur. Ils lui montrent des photos du rassemblement  et lui disent qu’ils savent tout.

Deux refus d’embarquement vers l’Algérie par avion. Les retenus se sont opposés physiquement au keufs, ils ont été ramené au centre.

Lundi 13 août
Le retenu qui a avalé une pile 10 jours auparavant n’a toujours pas reçu de soin. Il est pourtant malade et alité.
Un autre retenu est malade, il doit suivre un traitement 2 fois par jour, mais le matin comme le soir il doit batailler pour qu’on lui donne ses médicaments. Pour protester, il boit des produits ménagers (eau de javel et détergeant). Les flics le tabassent , lui donnent des vomitifs et l’enferment en cellule d’isolement pendant 8h.

Samedi 11 août
Un tunisien qui avait déjà refusé l’embarquement est expulsé. Pour ce faire, les flics le baillonent et l’attachent avec du scotch.
La retenue qui était entre la vie et la mort vient de recevoir une greffe du foie, elle est toujours à l’hôpital.

Vendredi 10 août
Les briquets sont interdits dans le centre. Pour allumer leurs cigarettes, les retenus doivent sonner à l’interphone afin que les flics viennent l’allumer. Les flics se rendent compte qu’un retenu cache un briquet, ils lui confisquent et le tabassent. Le retenu n’en reste pas là, il sonne à l’interphone sans discontinuer pendant une demi heure, jusqu’à se qu’un flic vienne, le maîtrise au sol, l’écrase et lui dit qu’il ne lui donnera pas de feu.

Mercredi 8 août
Un retenu, qui a fait 1 mois de taule aux Baumettes suite à deux refus d’embarquement, est de retour au centre.
Le soir des personnes se rendent au centre et tirent un feu d’artifice en solidarité avec les retenus.

Mardi 7 août
18h, rassemblement devant le centre de rétention.
Cette nuit là, fouille générale, les flics ont empêché toute la nuit les retenus de dormir.
Depuis se jour il est interdit aux visiteurs de ramener de la nourriture pour les retenus.

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[Mexique] Matériel autour du compagon Mario (« Tripa »), blessé dans une explosion accidentelle

Reprise intégrale de l’article publié le 13 août 2012 par Les Brèves du désordre.

[Nous faisons ici un point complet sur la situation du compagnon anarchiste mexicain Mario Antonio López Hernandez, blessé lors de l’explosion le 26 juin dernier d’un engin qu’il s’apprêtait à déposer contre un parti de gôche (c’était les élections au Mexique). Suite à cet accident, Mario a été interrogé par des militaires et n’a bien sûr rien lâché sur d’autres individus, malgré son état et ses blessures. Immédiatement le pouvoir et ses porte-parole, c’est-à-dire la presse, ont accusé une compagnonne australienne d’être sa complice, vu qu’un de ses papiers d’identité a été retrouvé dans un sac sur place, faisant même croire qu’elle avait été arrêtée et parlé. Bien vite, cependant, Felicity Rider a fait sortir une lettre expliquant qu’elle était toujours libre, et avait réussi à se mettre au vert.

Pour suivre le déroulé de l’affaire depuis deux mois, nous avons traduit différents textes, lettres et communiqués parus au fur et à mesure depuis le Mexique. En espérant, comme d’autres textes publiés sur ce site, qu’ils permettront aux compagnons d’ici de s’approprier un peu cette histoire, et d’exprimer leur solidarité de ce côté-ci de l’océan.]


Coyoacán, México : un compagnon blessé après une explosion

Le mardi 26 juin 2012, deux explosions se produisent successivement à différents endroits du sud de Mexico. La première a lieu au 501 de la carretera Picacho Ajusco, à l’angle Cartos (colonia Ampliación Miguel Hidalgo)vers 23h37. L’engin explosif artisanal, placé contre un centre de paiement de la CFE ( Comisión Federal de Electricidad) a détruit les plafonds, du mobilier et des vitres et endommage un distributeur automatique.
Vers 00H40, à l’angle de Vicente Guerrero et Londres, dans La colonia del Carmen, le compagnon Mario Antonio López Hernandez (27 ans), est blessé par l’explosion accidentelle d’un engin incendiaire [qu’il s’apprêtait à déposer contre un immeuble du PRD, parti de gauche mené par Obrador]. Il est gravement brûlé à l’estomac et aux bras.

Selon des versions « officielles » qui sortent juste après, les engins se sont enflammés dans son sac à dos. Il a reçu les premiers soins sur place, puis a été transféré en ambulance sous surveillance policière à l’hôpital Rubén Leñero. Dans le sac à dos de Mario a été retrouvé un autre engin explosif qui a été amené à la « Base Piraña » pour être désactivé.

Nous continuerons d’actualiser la situation du compagnon au fur et à mesure que nous connaîtrons les nouveaux éléments.

Toujours avec Mauri ! Toujours avec Tortuga ! Toujours avec les rebelles ! Solidarité avec Mario López !


Communiqué du compagnon Mario « Tripa »

Salut, cherEs compagnonNEs, comme vous le savez sûrement déjà (à l’intérieur et en dehors de Mexico), je suis hospitalisé pour des blessures au tibia, à la jambe et au bras droit. Pour le moment, je vais « bien » dans la mesure du possible. Je suis préoccupé par ma santé et par quelques autres choses, que je vais exposer en quelques points.
D’abord, sur le fait d’écrire maintenant et pas plus tard. Et bien, cela ne m’est pas difficile, puisque je suis physiquement en capacité de le faire. Par ailleurs, il y aura plus de contrôle et la communication sera plus compliquée lorsqu’ils fixeront les charges définitives contre moi ou la condamnation.

Sur la santé : Eh bien, j’ai trois blessures moyennement graves, la principale est à la jambe droite, la deuxième est un trou qui traverse le bras, et la dernière au tibia droit. C’est pas bon, si un jour je reprends le Muay Thai ! A l’hôpital, les infirmières et les docteurs sont terrifiants, ils m’ont surnommé le « bombiux ». J’ai l’espoir de sauver ma jambe.

Du point de vue légal : C’est là que le problème se pose, puisqu’une autre personne est impliquée [Felicity Ryder]. En effet, nous avons commis l’erreur d’emmener son papier d’identité dans le sac à dos qui est resté sur place. Cela leur a permis de l’identifier et de la mettre en relation avec une vidéo du lieu. Hier (le 28 juin), ils m’ont dit qu’ils l’avaient arrêtée, ou mieux encore avec leur mots : « nous avons déjà ta meuf »… Ils ont prétendu qu’elle avait fait des déclarations contre moi, enfin, toujours la même histoire. D’abord, ils voulaient (et ils veulent) que je prenne sur moi l’attaque d’une banque à Tlalpan, ce que j’ai refusé. Ils ont ensuite essayé de me faire dire que l’auteur était ma compagnonne (puisqu’elle avait été identifiée), ce que j’ai aussi refusé. Enfin, ils voulaient que je balance d’autres gens et bien sûr, j’ai encore refusé. Sur ma compagnonne, ils sont venus pour corroborer son identification physique en utilisant un avocat commis d’office.

Sur moi : J’ai déclaré que j’avais tout fait du début à la fin, pour prendre la responsabilité individuelle de cet acte (ou du moins le tenter). Cette déclaration a clairement été faite sous pression, sous la menace de l’armée et de la marine, présentes au camp militaire n°1. De plus, je me trouvais dans un état de faiblesse physique et psychologique, à cause des analgésiques et de l’opération chirurgicale à la jambe. Mais y compris dans ces conditions, j’ai maintenu à tout prix cette déclaration, afin que d’autres compagnons ne se retrouvent pas impliqués dans mon bordel.
En tant qu’anarchiste, j’assume (dans la mesure du possible) les conséquences et responsabilités qui découlent de mon acte individuel. Je m’en suis donc déclaré responsable avec tous ses tenants et aboutissants. Ma compagne était seulement là quand l’engin a explosé, et l’erreur la plus grave a été d’avoir son document d’identité avec nous.

Sur les compagnonNEs solidaires : Hier, j’ai presque pleuré (et aujourd’hui encore en écrivant cette lettre), quand l’avocate m’a dit que toutes et tous étaient présents devant l’hôpital. Cela m’a donné la chair de poule, car je me rends compte qu’indépendamment des manières dont nous voyons les choses, les chemins à suivre, les formes etc., les relations sont aussi construites sur la connaissance mutuelle. Nous sommes sûrs de choisir un chemin, d’autres en prennent d’autres, mais à la fin du chemin se trouve la liberté absolue.

Sur la manière de me revendiquer : Dès le moment où la bombe a explosé, j’ai revendiqué le fait d’être anarchiste, avec les « conséquences » que cela peut avoir pour ma manière de vivre, mes luttes et mes idées. Les fédéraux sont venus pour essayer de me corrompre, et bien sûr j’ai refusé. Trois ans de prison de moins pour être une balance, cela ne vaut pas le coup, trente non plus d’ailleurs !

Quant aux raisons qui m’ont amené à réaliser cette attaque, elles sont bien plus importants que mes déclarations initiales banales et contradictoires obtenues par les procureurs sous la pression. Pour faire court, en tant qu’anarchiste, je ne considère pas que ce genre de conjonctures ou d’échéances politiques [le Mexique était alors en pleine période électorale] doivent être un point de départ pour projeter notre lutte. En effet, la construction-destruction est un fait quotidien pour nous, pour celles et ceux avec qui nous sommes en affinité. Pourtant, je pense aussi qu’il reste nécessaire de marquer une ligne claire sur la question des partis politiques, sans que cela ne soit en contradiction avec ce que j’ai dit précédemment. Plus encore en ce moment, où les discours populistes (de la gauche ou de la droite démocratique) pourraient même être confondus par certains avec nos propres propositions et nos idées anarchistes de liberté.

Le IFE [Institut Fédéral Electoral], le PRD [Parti de la Révolution Démocratique] sont quelques institutions de plus, comme le sont une banque ou les commissariats et tous les rouages du système.

Ma déclaration s’adresse aux compagnonNEs et non aux questions piégeuses et manipulatoires de la police qui, en l’absence de soutien légal, m’ont fait tomber dans des réponses guère favorables pour mon procès… mais vous êtes le plus important.

Je me revendique comme anarchiste, c’est-à-dire ennemi de tout type d’Etat et du capital. A chacunE de choisir les méthodes et les moyens selon ses propres critères, mais la lutte est quotidienne, à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons.

Aux compagnonNEs et à l’ABC, une forte accolade combative et merci pour être aux côtés de ma mère, elle assure.
Salut au compagnon Luciano Pitronello !
Solidarité avec touTEs les prisonnierEs en guerre et politiques en lutte !
Solidarité avec les compagnonNEs emprisonnéEs en Italie !
Pour la destruction des prisons !
Guerre sociale sur tous les fronts !
Vive l’Anarchie !
Commençons à la revendiquer !

Mario, Tripa Juin 2012


Lettre de la compagne Felicity Ryder quelque part en dehors des cages

CompagnonNEs, amiEs,

J’aurai aimé pouvoir écrire avant, mais pour différentes circonstances, je n’avais pas pu le faire jusqu’à présent. Je veux envoyer un grand salut et dire merci à toutes celles et ceux qui se sont préoccupés de moi et de ma situation, à celles et ceux qui ont fait preuve de solidarité avec Mario et moi. Dans ces moment difficiles, ça compte beaucoup d’avoir des gens qui se solidarisent de près ou de loin, même sans me connaître. Je leur envoie une grande accolade acrate à tous.

Je veux expliquer que, contrairement à tous les mensonges des forces policières du District Fédéral et des médias, ils n’ont jamais réussi à m’arrêter et jamais ils ne m’ont retenue prisonnière dans une de leurs prisons. Ça m’a demandé du travail de comprendre pourquoi ils ont dit ça et ont diffusé cette fausse information à travers tout le Mexique ainsi qu’en Australie [Felicity est de nationalité australienne]. Mais en tant que personne libre, je ne pourrai jamais le comprendre, vu que je ne peux pas penser comme un policier. Si c’était pour essayer en vain de corrompre ou manipuler Mario, ma famille, ou pour se montrer compétents dans leur travail, je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que je suis fière d’être anarchiste, d’être ennemie du pouvoir, de l’autorité et de l’État.

A mon frère Mario, j’envoie une énorme accolade, beaucoup de force et de santé. Je sais qu’il maintiendra toujours ses convictions fortes, de même que ses envies d’arriver à la Libération Totale. Je serai toujours à tes côtés, compagnon.

Souviens-toi, toujours face à face avec l’ennemi !

J’envoie également un grand salut solidaire aux compagnons fugitifs chiliens Diego Rios et Gabriela Curilem… Une accolade aux compagnons prisonniers des CCF et de Lutte Révolutionnaire en Grèce, aux compagnons anarchistes prisonniers en Italie, à Braulio Duran, à Luciano Pitronello, à Gabriel Pombo da Silva, et à tous les compagnons anarchistes prisonniers et fugitifs du monde.

Que vive l’anarchie !

Felicity


Lettre de prison du compagnon Mario López « Tripa »

CompagnonNEs, je vais essayer d’être le plus bref possible. En effet, j’aurai à l’avenir plus de temps que nécessaire pour clarifier encore ma position et mes réflexions. Je reste sur la même position : ma revendication absolue comme anarchiste et comme unique responsable de mes actes. Pour l’heure, je me limiterai à remercier toute la solidarité des compagnonNEs afines et à « dénoncer » quelques faits de ce procès médiatique entièrement vicié, qui a commencé à partir du moment où je me suis revendiqué anarchiste, ce dont je ne me repens pas. Repenti, jamais !

1. Je voudrais pointer la totale complicité des médecins de l’hôpital Rubén Leñero de la ville de Mexico avec le parquet, pour leur façon de rédiger leurs rapports médicaux afin qu’ils coïncident avec l’accusation. Je fais particulièrement référence à l’interrogatoire même, qui n’a eu lieu que deux ou trois heures après l’intervention chirurgicale, alors que j’étais encore anesthésié, avec de forts vomissements et vertiges. Pour compléter le cadre de cette lâche complicité, il faut ajouter les agissements du médecin légiste, qui affirme que j’étais apte à faire des déclarations, sans même m’avoir vraiment examiné, ni posé aucune question pour connaître mon état physique et mental.

2. Comme je l’ai dit dès le début, j’ai d’une certaine façon assumé ma responsabilité absolue. Comme individu, je suis responsable de mes actes vis-à-vis et seulement vis-à-vis de moi même. Je me suis donc revendiqué anarchiste dès mon arrestation, mais en étudiant avec attention les déclarations, j’y ai trouvé énormément de choses que je n’avais pas dites. Vue la situation, ils allaient évidemment truquer ce compte rendu. C’est là qu’entre en ligne de compte la complicité de l’avocat commis d’office, clairement en faveur du parquet en se prêtant à tout ce montage.

3. De même, j’accuse le juge en charge de mon affaire d’être clairement en collusion avec le parquet. En effet, à partir du moment où j’ai changé d’avocates et refusé la « défense » publique, ils nous ont mis beaucoup de bâtons dans les roues dans l’intention manifeste d’éviter à tout prix qu’elles puissent se charger de mon cas. La plus cynique de ces basses manoeuvres a été le refus de la part du juge d’accepter les éléments qu’elles lui ont présentés, démontrant que la première déclaration n’a pas été écrite de ma main – comme l’affirment par contre le juge et le procureur. De fait, à cause des effets de l’anesthésie, je me trouvais dans l’impossibilité de lire (j’avais à peine lu deux lignes de leur déclaration que j’ai vomi, pris de vertige) et encore moins d’écrire. Ils m’ont ainsi obligé à signer l’interrogatoire. Il faut souligner que le juge a notamment refusé des éléments basés sur l’analyse graphologique, qui montrent clairement que cette déclaration ne correspond pas à mon écriture.

4. Depuis mon arrivée à la prison Reclusio Sur, et tout au long de mon séjour à l’hôpital, le procureur a tenté de m’isoler par tous les moyens, interdisant la plupart des visites et ne laissant ma mère me voir qu’une fois par semaine. De la même manière, ils ont tout fait pour que je ne me trouve pas dans un endroit aseptisé nécessaire à ma guérison [notamment lié à des greffes de peau], même si cela n’a pas marché, grâce au fait que les docteurs de la prison me gardent dans un endroit relativement propre.
Lors de mon séjour à hôpital Général Rubén Leñero, avec le concours du directeur et des médecins de service, ils m’ont maintenu dans un espace totalement inapproprié pour soigner mes blessures, sous surveillance permanente autour de mon lit et à la merci des interrogatoires. A souligner que les flics eux-mêmes me l’ont signalé cyniquement, en menaçant de me contaminer avec de sévères infections, vu le manque d’hygiène.

5. Je veux aussi rendre public le harcèlement constant que subissent mes avocates pour avoir accepté de se charger de mon procès. Cela inclut des visites policières à leur domicile et l’intimidation de leurs proches, des sales blagues et des commentaires menaçants, notamment. Cela vient s’ajouter à la longue liste des actes qui vont à l’encontre de mon procès.

6. Je souhaite remercier publiquement les autres prisonniers qui se trouvent avec moi, car ils m’ont soutenu avec des médicaments, de la nourriture, un toilette personnel, ainsi qu’en m’aidant à maintenir l’endroit relativement propre pour favoriser une prompte guérison.

CompagnonNEs, j’aimerais pour finir expliquer que je ne fais pas ces déclarations dans le but de me victimiser, pas plus pour que les juges, policiers et autres mercenaires du système de domination aient pitié de moi. A eux, je ne demande rien. Je ne mendierai jamais ma liberté. Je m’occupe du « procès juridique » comme d’une simple stratégie, rien de plus.

J’écris uniquement ces quelques lignes pour faire connaître la situation dans laquelle je me trouve aux compagnonNEs afines, à mes amis, à la famille et à toute cette confrérie complice de compagnonNEs solidaires qui se tisse jour après jour tout autour du monde. Après avoir mûrement réfléchi au cours de tous ces jours, il est fort possible qu’à partir de maintenant je refuse de participer aux interrogatoires et aux analyses de la partie accusatoire, chose que j’aurais dû faire dès le début. Même si ce n’est pas une bonne stratégie légale, comme me le déconseillent certaines personnes, cette décision est plus liée à mes convictions et est la conséquence de ma position face à l’autorité et à quelconque Pouvoir. Cette expérience a été difficile, mais avec de la force, du courage et la complicité de celles et ceux avec qui je suis en affinité, j’ai pu m’en sortir. Merci au soutien de vous touTEs !

Si, depuis le début, j’ai pris la responsabilité de mes actes, cela a aussi été pour que d’autres CompagnonNEs d’idées ne soient pas impliqués dans mes actions individuelles.

Je vous remercie à nouveau de toute votre solidarité et je salue toutes les actions pour me soutenir moi et Felicity, sans en sous-évaluer aucune, puisque toutes ont leur propre poids et l’importance qui leur revient. Merci beaucoup aux CompagnonNEs des CCF en Grèce pour leur lettre, leurs mots me donnent de la force pour aller de l’avant.

La solidarité est notre meilleure arme.
Jamais vaincuEs, jamais repentiEs !!!
Vive l’anarchie !!!

Mario López, « Tripa »,
anarchiste emprisonné par le Gouvernement du District Fédéral, Mexico
Juillet 2012


Sur le nouveau montage, nouvelle lettre du Compagnon Mario López depuis la prison Reclusio Sur

A la lecture de la revue de presse en date du 11 juillet dernier, j’ai pu percevoir la préoccupation du « mouvement » anarchiste face à une probable vague répressive du type « montage policier ».

Ce genre de coups offensifs sont déjà « notoirement » connus dans les trois pays méditerranéens comptant la plus grande présence anarchiste [Espagne, Italie, Grèce], tout comme au sud du continent américain, où le réveil de l’action acrate est frappant, particulièrement au Chili.

En 1996, une opération répressive anti-anarchiste a eu lieu simultanément dans diverses régions d’Italie, avec l’arrestation d’une cinquantaine d’anarchistes. Finalement, 8 compagnons ont été condamnés à des peines allant de 6 à 50 années de prison. Les compagnonNEs accuséEs n’ont cessé, avec des convictions claires, de signaler que le « procès juridique » mis en marche contre les anarchistes était un montage, puisqu’on les accusait d’appartenance à une fantasmagorique « organisation criminelle » (O.R.A.I « Organisation Révolutionnaire Anarchiste Insurrectionaliste »), qu’ils n’auraient de toute façon jamais intégrée pour une question de principes éthiques et de par les méthodes d’organisation et d’action qu’ils défendaient. Parmi les compagnons arrêtés les plus connus, il y avait Alfredo Bonanno, Pipo Stasi, Massimo Passamani et le compagnon Constantino. Pour se renseigner sur ce fait particulier, je recommande un texte de Bonanno intitulé « Montage », qui analyse d’un point de vue anarchiste, hors médiation édulcorante et dialogue, ce type de stratégies répressives élaborées par le système de domination. Ce montage particulier par les forces répressives de l’Etat italien est connu dans nos milieux comme le « procès Marini », une allusion claire au procureur (Antonio Marini) qui sortira de sa manche une fiction conspirative tordue, digne d’un scénario à la Hollywood.

Le 28 juillet 2004, une autre manoeuvre de ce type se reproduira en Italie, connue sous le nom d’ « opération Cervantès », où ils ont élaboré un « montage » si grossier qu’il finira par tomber de son propre poids [en cassation]. A cette occasion, ils auront séquestré derrière les barreaux les compagnons Simone del Moro, Davide Santini, Marco Ferruzi et Sergio Maria Stefani. Récemment, les compagnonNEs italienNEs ont de nouveau été frappés par ladite « opération Ardire », qui finira sûrement par être reconnue comme un montage supplémentaire de l’Etat italien contre l’agitation anarchiste.

Au Chili, après la triste mort du compagnon Mauricio Morales, l’Etat chilien a mené une gigantesque opération répressive, connue sous le nom de « Caso Bombas », dans laquelle ont été impliquées 14 compagnonNEs anarchistes et afines dans un montage clair et plutôt bien ficelé, qui vient pourtant de tomber en poussière. Le signe distinctif et le dénominateur commun de ces pays, c’est la forte activité des groupes anarchistes et l’action individuelle d’anarchistes de praxis.

Il se passe la même chose dans le cas du Mexique, où le réveil de l’Anarchie se fait toujours plus évident. C’est pourquoi, des organisations ou des collectifs libertaires qui ont toujours travaillé ouvertement se voient « criminalisés », avec des complicités, des alliances et des liens criminels, qui pour nous se traduisent dans le fait d’être amies et compagnonNEs sur la base d’affinités d’idées. Tout ce « thriller » version mexicaine est en train de se mettre en marche à partir de mon arrestation, dans la prétendue intention de « démanteler » une organisation « criminelle-radicale » évidemment inexistante.

Je n’ai pas le moindre doute sur le fait qu’ils m’utilisent comme point de départ pour lancer une chasse aux anarchistes. Sur la base de mes relations affectives, de mes liens de compagnonnage et d’amitié, ils tentent de monter tout un cirque médiatique très semblable à ce qu’ils ont lancé juste après l’accident tragique du compagnon Mauri ou de Tortuga au Chili, un vulgaire montage à partir de mes relations d’amitié, d’affinité et de solidarité.

Dans ma conception de l’idéal anarchiste et dans ma pratique anarchiste insurrectionnelle, il n’y a rien de plus éloigné de l’idée acrate que la formation d’une organisation formelle bien structurée qui pèse sur la liberté et l’autonomie individuelle et réduit la capacité d’intervention dans d’autres luttes particulières, et dans la lutte anarchiste même. Je n’ai jamais eu de leader et ne peux absolument pas m’imaginer accepter les dictats de quiconque ; et je n’ai encore moins jamais prétendu être chef moi-même. En tant qu’anarchistes, nous les détestons tous de fait. Acrates, nous pensons par nous-mêmes et nous agissons en conséquence.
Me solidariser avec mes compagnonNEs emprisonnées au Mexique et dans le monde répond seulement à mon éthique anarchiste et à une condition nécessaire et indispensable dans la lutte – pas à une connexion organico-structurelle qui dénoterait l’existence de leur prétendue « organisation criminelle ».

Tout ce qui est en train de se passer est prévisible, parce que nous l’avons déjà vécu dans le passé et que nous savons à quoi nous en tenir en les chemins tortueux du pouvoir.
Nous nous trouvons une fois de plus face à face avec l’ennemi. Un montage ou une opération répressive est un coup calculé et bien planifié depuis les entrailles de la domination, destiné à empêcher voire à éliminer l’activité anarchiste et à démoraliser ses différentes individualités. Face à cette nouvelle attaque, la lutte doit continuer, car la solidarité est beaucoup plus qu’un mot, c’est notre meilleure arme pour les affronter et pour étendre l’insurrection acrate.

CompagnonNEs, en s’appuyant sur mon irréductible position, sur mon intransigeante praxis anarchiste, sur les « délits » dont ils m’accusent et sur mes déclarations, ils prétendent éradiquer l’agir anarchiste et fracturer plus encore un « mouvement » anarchiste déjà divisé, en aggravant les différences et en approfondissant les séparations entre les « bons » et les « méchants » ; les « adaptés » et les « inadaptés » ; les « violents » et les « non violents » ; les « légalistes » et les « illégalistes », et tant d’autres dichotomies qui peuvent s’établir à partir de ma manière d’agir.

Ferme et conséquent
Face à face avec l’ennemi !
Solidarité avec les prisonnierEs anarchistes dans le monde.
Solidarité avec Billy, Eat, Gabriel, Marco, Stella Antoniu, avec les acrates bolivienNes incarcéréEs : mon esprit et mon coeur sont avec vous.
L’insurrection anarchiste est inévitable.
Guerre sociale sur tous les fronts.
Salut et Anarchie !

Mario López, « Tripa »
Reclusio Sur, México D.F
7 août 2012


Introduction de Cercanx [Proche],
« publication mexicaine de tendance anarco-insurrectionaliste »

« Cercanx », nouvelle publication imprimée (et aussi digitale) est née dans l’intention de propager l’idée [anarchiste], la solidarité active et les attaques directes contre les structures de l’état-capital à partir d’une vision insurrectionaliste. Pour le moment, cette propagande écrite aura comme objectif de donner une brève analyse de la situation de l’anarchisme et des prisonnierEs de la guerre sociale. Ce projet révolutionnaire d’agitation et de propagation surgit d’un endroit de la géographie mexicaine et tentera de rassembler sur un simple papier des idées de différents endroits.

Le long sentier de l’action se tend en ce moment plutôt difficile ; le 27 juin dernier, un compagnon a été blessé par un dispositif explosif qu’il voulait poser contre un symbole de plus de l’état-capital. Au sein de la lutte réfractaire et antagoniste, notre projectualité doit se tourner de manière solidaire avec le compagnon et vers ce qu’aurait pu représenter, d’une certaine manière, son action inaboutie. Chaque réalité est différente, de même que les luttes que mènent des compagnonNEs un peu partout, là où prolifèrent une infinité de méthodes et de stratégies pour propager l’idée et répandre l’agitation. C’est pourquoi tout geste de lutte, aussi minime qu’il soit, pourra servir de contribution solidaire dans cette situation. En effet, ce genre d’accidents ou ces façons de tomber dans la lutte ne doivent pas nous effrayer, mais tout au contraire nous donner les énergies et les perspectives pour tenter de trouver et de perfectionner nos propres méthodes d’attaque afin qu’elles soient plus sûres, et de passer à l’action, et tout ce va avec. Mais d’y passer, maintenant, au présent, avant qu’il ne soit trop tard.

Nous vous laissons, lecteurs, avec une brève information et quelques analyses afin que chacun, chacune, prépare depuis sa tranchée la créativité qui naît des coeurs ardents libertaires et que vole l’imagination destructrice-créatrice tout le long de la sphère.
Que le virus de la rage s’étende de toutes parts et que montent les tensions insurrectionnelles !!!
Vive l’anarchie !!!

Cette petite contribution (publication) est pour toi, compagnon tripa !
Toujours combattantEs, toujours insurgéEs !


Pour plus d’informations :
solidaridadmario.espivblogs.net

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[Besançon] Propageons nos Mauvaises Intentions

Besançon 8 août 2012

D’autres affiches contre la répression sur Le Chat Noir Emeutier.

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Marseille l’été… son soleil, ses plages… et son centre de rétention !

[Brochure augmentée le 21 août 2012]

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[Lyon] Balade en solidarité avec les prisonniers en lutte et SPIP trashé

Lundi 30 juillet en début d´après midi, un groupe d´une quinzaine de personne a traversé le quartier de la Guillotière à Lyon, en distribuant des tract et collant des affiches en solidarité avec les détenus qui luttent actuellement dans différentes prisons. (plus particulièrement par rapport aux différentes formes de révoltes qui ont eu lieu récemment à Roanne – 42 -, mais aussi à Toulouse.)

Des tags ont été faits dans le quar­tier, « pen­dons les matons », « feu aux pri­sons », « ACAB » ( all cops are bas­tards), etc. Tout ça dans une ambiance tran­quille et avec la sym­pa­thie ou l´inté­rêt de nom­breu­ses per­son­nes croi­sées.

Ensuite les per­son­nes se sont retrou­vées devant le bâti­ment du SPIP (ser­vice péni­ten­tiaire d’inser­tion et de pro­ba­tion) situé quai Claude Bernard. Ces ser­vi­ces s´occu­pent entre autres de la partie « sociale »de ce qui se passe en taule, et aussi de tout ce qui touche à l´inser­tion et au contrôle social lors de la sortie. Là, une ban­de­role a été dérou­lée, qui disait « soli­da­rité avec les pri­son­niers en lutte ». Le hall d´entrée exté­rieur de ce grand bâti­ment a été aspergé de liqui­des malo­do­rants et tachants, et des fruits et légu­mes pour­ris ont été déver­sés au sol. Puis des pétards ont explosé, on a entendu des slo­gans qui disaient « ni fric, ni flics, ni SPIP, ni matons », « soli­da­rité avec les pri­son­niers en lutte », « nique la taule ». La devan­ture du bâti­ment a ensuite été recou­verte de pein­ture, et de tags disant entre autres « mort aux porcs », « boyer dégage » ( Boyer est le direc­teur du centre de déten­tion de Roanne), « crève, col­labo », de la pein­ture a aussi été pro­je­tée à tra­vers les fenê­tres des bureaux.

La petite troupe est repar­tie sans pro­blème, lais­sant la devan­ture dans un état moins sale que le boulot que font ceux qui y tra­vaillent, mais quand même bien tra­shée.

Des révol­tes en prison, à Roanne et ailleurs

***Depuis des mois, des pri­son­niers du centre de déten­tion à Roanne (42) se sont mon­trés com­ba­tifs et déter­mi­nés à ne plus subir les humi­lia­tions quo­ti­dien­nes liées à l’enfer­me­ment en prison. Ils ont publié des témoi­gna­ges, des reven­di­ca­tions (pour la fer­me­ture du mitard, la fin des quar­tiers d´iso­le­ment, de l´exploi­ta­tion dans les ate­liers de tra­vail…). Il y a eu des révol­tes, allant des insou­mis­sions du quo­ti­dien à des départs de feux en cel­lule ou alter­ca­tions contre les matons. Face à cela, la jus­tice dis­tri­bue aux pri­son­niers des peines de prison sup­plé­men­tai­res, et des indem­ni­tés pour leurs geo­liers. Le 4 juillet, 4 pri­son­niers refu­sent de remon­ter de pro­me­nade. Les sur­veillants inter­vien­nent en les matra­quant et les envoient au mitard. Des pri­son­niers jet­tent des pro­jec­ti­les en soli­da­rité, et fil­ment la scène. La vidéo cir­cule au dehors et fait du bruit. Quelques jours après, des affi­ches recou­vrent la ville, expli­quant ce qui s´est passé en nom­mant les matons qui tabas­sent. Le 14 juillet, les pri­son­niers sont blo­qués en cel­lule (pas de pro­me­nade, repas et par­loirs retar­dés de plu­sieurs heures…), les ERIS vien­nent en ren­fort des sur­veillants. Le climat est tendu, des déte­nus blo­quent un étage, il y a des insul­tes et des départs de feux. Si ces évènements ont permis aux pri­son­niers d´ins­tau­rer un rap­port de force plus favo­ra­ble, rien n´est acquis, et leur colère a tou­jours autant de rai­sons d´exis­ter. Articles sur Roanne : Violences péni­ten­tiai­res au Centre de Détention de Roanne et Communiqué du col­lec­tif Papillon .

***A Toulouse le 16 juillet, 40 pri­son­niers refu­sent de remon­ter en cel­lule à la fin de la pro­me­nade. Ils le font savoir à l´exté­rieur et font connai­tre leurs reven­di­ca­tions, notam­ment au sujet de la bouffe dégueu­lasse et des condi­tions dans les­quel­les se dérou­lent les par­loirs. C´est au bout de 4 heures, sous la menace des ERIS qu´ils remon­tent en cel­lule .

***Ces der­niers temps, à Villefranche sur Saone, à la Talaudière, à Varces, à Bourg en Bresse, dans de nom­breu­ses pri­sons les matons font grève, récla­mant plus de moyens pour faire leur sale boulot. Ils disent qu´ils se sen­tent en insé­cu­rité, si cela veut dire que les pri­son­niers ne se lais­sent pas faire, tant mieux ! Article sur Villefranche : Des pri­son­niers bas­ques tabas­sés à la prison de Villefranche

Nous sommes soli­dai­res des pri­son­niers qui lut­tent en prison, parce que nous vou­lons un monde sans prison. Dehors non plus nous ne sommes pas libres. Enfermé-es à l´école, au tra­vail, sur­veillé-es par des camé­ras, controlé-es et réprimé-es par des conseillers d´inser­tion et des flics…

Si on enfreint, par choix ou par néces­sité, les lois hypo­cri­tes de ce monde, qui ser­vent avant tout à pro­té­ger les puis­sants, leur pou­voir et leur fric, leur morale et leurs valeurs on peut vite se retrou­ver en prison.

Parce que la prison est aussi une admi­nis­tra­tion, une entre­prise ren­ta­ble, gérée quo­ti­dien­ne­ment par des gens qui ne font « que » leur boulot. A Lyon comme ailleurs, dans leurs bureaux, ils admi­nis­trent en toute bonne cons­cience´enfer­me­ment des pri­son­nierè-res.

Exprimons notre colère contre eux, qu´ils sachent bien à quel point ils sont détes­tés… et mon­trons notre soli­da­rité aux pri­son­niers qui lut­tent !

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[Diffusé sur Rebellyon et Indymedia Grenoble le 31 juillet 2012]

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Hors service n°28

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Les textes du n°28 sont lisibles un à un ici.

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