[Chili] Appel à la solidarité active avec Luciano

[Pour mémoire : juin 2011 un compagnon anarchiste gravement blessé par l’explosion d’un engin explosif]

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Solidarité active avec le camarade Luciano Pitronello, Tortuga
Pour l’expansion de la mémoire et de l’action

Au Chili, depuis 2004 environ, la dissidence anarchique et antiautoritaire a augmenté de manière explosive. La présence dans les rues, les quartiers et universités a plus que grandi, exprimant le rejet de l’autorité, de l’État et du capital.

C’est dans ce contexte que divers groupes décident de passer à l’offensive illégaliste contre l’État. Ainsi,  sont attaquées, avec des artefacts explosifs, différentes institutions bancaires, commissariat de police, églises et centres d’amusement de la bourgeoisie ou des déclassés.

Chaque attaque est revendiquée à travers des communiqués dont les noms rappellent les guerriErs qui sont morts les années passées. Une attention particulière est portée, lors de chaque action, à ne blesser ni faire de mal à toute personne n’ayant rien à voir avec l’institution choisie pour être attaquée.

Ce fait n’est pas neutre, en effet, il est évident, en pratique, que l’on reconnaît qui est et où se cache l’ennemi, il n’est pas confondu  avec n’importe qui.

Cela démontre, dans le temps, une projection de lutte et non le simple de désir de figurer, comme il se passe parfois avec les dérives militaristes et le fétichisme adrenalitique ou bien « l’action pour l’égo ».

Ainsi les attaques se succèdent, augmentant avec les années leur « culot » et leur complexité. Le pouvoir se trouve blagué depuis l’intérieur même de la ville panoptique, ce qui explique la rage hystérique qui se fit sentir depuis les salons ministériels.

Commence alors la chasse, se déchaîne la persécution, non seulement judiciaire mais aussi médiatique. On menace et persécute, à travers les médias officialistes, des anarchistes reconnuEs, anciens prisonniers politiques et qui ont transformé la solidarité en une pratique revendiquée et continue.

Après des années de recherches, interruptions téléphoniques, suivis, filmassions etc, les divers organismes policiers sont incapables de trouver les responsables des attaques.

Mais, une aube gelée du mois de mai aiguillera les pas policiers. Le 22 mai 2009, meurt le camarade anarchiste Mauricio Morales (27 ans). La charge explosive qu’il portait, explose dans ses mains, le tuant sur le fait.

Il se trouvait à seulement quelques pas de l’école de gendarmerie, institution qui a à sa charge les prisons du pays, responsable directe de l’enfermement de centaines de milliers de personnes.

La mort du camarade Mauri oriente immédiatement les dards policières vers son environnement et noyau de camarades. Ainsi, les espaces contre-cultures que Mauri visitait sont visés et attaqués, aussi bien ce même jour comme avec le devenir des mois.

Des maisons sont fouillées, ils séquestrent des camarades, des squatts sont évacués et les cercles se rétrécissent. Au-delà des certitudes ou fausseries des conjectures du pouvoir, ce qui est certain c’est qu’on chasse et accuse en fonction des relations d’affect et de compagnerisme.

Toute personne ayant partagé des moments avec le camarade Mauri et qui n’accepte pas de rester muet, comme une forme de souvenir, passera immédiatement à grossir la liste des présupposés coupables.

Malgré la difficulté du contexte, il reste encore des poings en l’air, des camarades qui ne se taisent pas, qui ne se résignent pas… il reste encore ceu/elles qui sourient avec chaque débordement et acte d’insoumission. La douleur est terrible, mais beaucoup se lèvent, transformant la douleur en rage. La cicatrice permanente leur rappellera chaque jour, la perte de leur camarade.

Les attaques continuent et le visage de honte de ceu/elles qui sont au pouvoir, se promène, exaspéré, en effet, les actions directes arrivent même à deux rues de la maison du président. Les anarchistes rigolent… et en faisant du bruit.

Le pouvoir fera payer son incapacité à découvrir les responsables des actions, en attaquant à 14 camarades, les enfermant sous la bourde et factice accusation de former une association illicite terroriste. Ce groupe serait le supposé responsable d’au moins 30 des attaques produites dans la capitale du Chili.

Le processus de recherche, nominé par la presse comme  « caso bombas », regroupe goulument 14 personnes qui ne se connaissaient pas, qui, dans certains cas, ne se côtoyaient même pas politiquement parlant.

Les charges mêmes qui pèsent sur les camarades sont un coup stupide et ignorant, en effet, historiquement, les anarchistes, jamais se sont regroupés autour d’un leader ou d’une organisation. L’association illicite, comme concept va contre les bases mêmes de l’organisation anarchique et horizontale, mais la seule chose que persécute cette application c’est de faire valoir ces possibles peines.

Le pouvoir sourit à travers la presse, il a en effet, défoulé sa vengeance sur un environnement diffus qui se questionne l’existence même de l’autorité. Il pleut des insultes et la peur s’étend, faisant replier à beaucoup qui, pour unique réponse, se taisent et se cachent.

Malgré cela, tout n’est pas silence et ceu/elles qui utilisent tous les outils possibles pour lutter contre l’infamie du pouvoir continuent d’exister.

Lamentablement, le 1er juin 2011, un terrible accident marque avec du sang une nouvelle date sur le calendrier. Ce matin-là, le camarade Luciano Pitronello, Tortuga (22 ans) reçoit l’impact terrible de l’onde expansive d’une bombe faite maison, colloquée dans une institution bancaire.

Le camarade Tortuga avance blessé et en choc, pendant que les caméras de sécurité filment ces minutes cruciales. Le feu dévore ses vêtements pendant que ses pas se trouvent désorientés par la douleur.

La presse arrive sur le lieu presque immédiatement. Comme de bons mercenaires, ils pointent leurs caméras avec les intentions répugnantes d’affaiblir les sentiments de Tortuga et de ses proches.

Ainsi notre camarade est filmé, blessé et nu, dans un bain de poudre noir et criant la douleur. Ces images seront répétées de manière continue comme la pire propagande de la misère du capital et de sa culture de l’orgueil.

« Un camarade est blessé et se trouve entre les mains de la police, c’est une raison suffisante pour solidariser »…

Tortuga est transféré à un hôpital dans lequel on lui amputera la main droite et trois doigts de la main gauche. Ses yeux présentent de graves dommages suite aux étincelles, il ne peut pour le moment seulement distinguer des formes diffuses. Son ouïe présente aussi des dommages et il est soumis à des douzaines de greffes de sa propre peau.

Il est plein de blessures et sa condition est grave. Mais même dans cette situation, il réussit à avancer malgré la situation complexe qui l’attend, autant en terme de santé, de moral comme de conséquences judiciaires.

À presque 4 mois de l’accident de Tortuga, le camarade a abandonné la clinique où il se trouvait reclus. Il a été transféré chez sa mère, où il reste sous vigilance policière et familiale.

Lamentablement, pendant ces mois-ci, sa famille nucléaire, a non seulement  collaboré avec les organismes policiers, confiant les noms et prénoms du cercle d’amiEs de Tortuga, mais elle a aussi méprisé publiquement ses idées et formes de vie.

Ce fait tant lamentable nous rappelle des expériences d’autres latitudes, où les propres frères ou concubinEs décident de collaborer avec la police, que ce soit par peur ou bien dans l’optique d’une récompense économique.

Bien différente de l’attitude combative et solidaire d’autres pères/mères et familles qui ont eu les pieds plantés dans les rues pendant des années, exigeant la liberté de leurs êtres aiméEs ou bien sauvant leurs noms de l’oubli.

Le respect des idées et décisions de leurs fil/les est nécessaire afin de ne pas se convertir précisément en collabo des ennemiEs de leurs fil/les proches.

La compagne de Tortuga, avec qui elle a une petite fille de 3 ans, fut l’appui le plus fort du camarade et de la même manière a été la cible de la vengeance de la presse comme de la justice. Sa maison fut fouillée et des données intimes furent exposées afin de faire fondre son moral.

Face à face avec l’ennemi

Ce 22 septembre, le camarade Tortuga devra se confronter à la formalisation de charges face aux juges chiliens.

Ce jour-là, le capital, l’État chilien et ses pouvoirs, feront tomber la vengeance sur notre camarade. Une vengeance qui a été préparée minutieusement afin que chaque détail le frappe de manière sûre et certaine.

Le camarade Luciano, encore convalescent de ses blessures et vêtu d’un costume spécial pour brûlures, devra se présenter devant une salle pleine, non seulement de juges, avocats et gendarmes, mais aussi de mercenaires journalistes qui ne douteront pas un seul instant à le photographier ainsi que chacune de ses blessures, et filmer chaque difficulté pour se déplacer que notre camarade pourrait avoir.

Au final, la vengeance qu’il recevra se compose de deux facteurs, un nettement judiciaire, en effet, le camarade se confrontera à un tribunal qui représente l’ordre social démocratique/bourgeois. Tribunal qui ne doutera pas une seconde à le condamner à une longue peine dans un de ces centres d’extermination moderne ; cherchant avec cela à donner un signal clair pour toutEs ceu/elles qui décident de faire déborder la soumise routine quotidienne citoyenne, la paix de cimetière imposée comme normalité.

Mais aussi un second aspect, pas moins important, de la vengeance administrée par le Pouvoir contre Luciano qui va de pair avec son niveau d’exposition médiatique.

Le répugnant spectacle qui se montera dans cette salle du tribunal, a pour fin de détruire notre camarade, le faire tomber à la fois politiquement et affectivement, attaquer son moral et le soumettre. Pour cela, également, frapper ses proches et ceu/elles qui fraternisent et/ou solidarisent avec lui.

Le pouvoir anhèle à convertir la vie du camarade Tortuga en l’exemplaire punition, qui infuse la peur et l’immobilité au sein de tous les secteurs dissidents du théâtre démocratique…

En punissant à Tortuga, ils prétendent au passage, punir à tou/tes ceu/elles qui nient l’incorporation du pacte social ; que ce soit les groupes anarchistes, qui s’assument en offensive ouverte contre l’État/capital, avec ses symboles et formes organisatrices, comme aussi tous les groupes et individuEs d’étudiantEs qui, de forme insurrectionnelle gagnent les rues et laissent sur elles la sueur et le sang, au travers de longues journées d’émeutes avec la police.

Tout le contexte vécu, ces derniers temps sur ces terres que l’on appelle Chili, constitue une scène de plus à l’intérieur de la guerre sociale qui se livre dans différentes parties du « globe ».

Le débordement de la « manifestation citoyenne » pour part des incontrôlables supère une fois encore, avec les faits et les mots, le contrôle social et le sens de la normalité installé à travers des médias massifs.

C’est sur ce même sentier de lutte et d’action, de persistance et persévérance, que Tortuga avait pris les paroles et les rêves, les transformant en armes, en attaquant, malgré les possibles conséquence que tou/tes nous connaissons.

L’État/capital au travers de ses appareils juridiques/policiers/médiatiques prétend que son autorité ne se mette pas en question. La diffamation publique, la répression, la prison et les balles seront quelques-uns des divers outils qui seront utilisés ayant pour objectif la destruction des volontés et actions des irréductibles qui ne cherchent pas le dialogue car ils s’assument en guerre contre toute autorité.

Dans ce sens, la peur, la paralysie, la passivité ou le silence devant la situation à laquelle se confronte Luciano revient à céder, en pratique, le terrain face à l’ennemi. Notre résignation face à ce qu’il se passe avec notre camarade laissera la victoire au pouvoir et à ses mécanismes de contrôle.

Le rôle des journalistes/policiers à l’apogée des conflits

L’État, ayant honte du manque de résultats concrets vis-à-vis de la criminalisation des responsables des attaques à l’explosif qu’il a reçu, élabore des théories ridicules qui cherchent du support au sein de la stupidité policière, des médias et l’indifférence massive.

Lamentablement, l’accident de Tortuga leur donne l’occasion parfaite pour exécuter un immense appareillage à la mode de l’ancien cirque romain afin d’appliquer leurs lois.

Dans ce processus de lynchage publique, non seulement se sont impliqués la police et les juges, mais aussi les médias massifs qui jouent un rôle fondamental. Complices, collabos et participants des relations de pouvoir.

Ils ne travaillent pas seulement ouvertement avec la police, en plus de cela ils ne relâchent pas d’efforts pour exposer publiquement et avec répugnance les corps des camarades, que ce soit avec leurs blessures exposées, leur corps mort ou bien sur le banc des accuséEs.

Ils ont exposé notre frère Mauri, montrant son corps mort, provoquant une douleur profonde chez ses proches et camarades. Ils ont inventé une supposée interview avec de faux camarades de Mauri, seulement avec l’envie de le mépriser et ils ont systématiquement attaqué son environnement d’affects et de compromis. Ils ont validé leurs reportages infâmes, tout ce mauvais tour répressif du « caso bombas ».

La claque que nous avons reçu de la part des journalistes ne peut pas s’oublier, ne peut pas se normaliser et ingénument croire que ce sont seulement quelques excès de personnes ponctuelles. Ils nous ont attaqué, ils ont touché et vulnérabilisé l’honneur de nos frères et sœurs et ce coup-là, nous devons leur faire payer, pas à pas, jusqu’à les faire reculer.

C’est le travail de la presse, à chaque fois plus compromise dans la lutte directe contre ceu/elles qui passent à l’offensive, qui a généré des stéréotypes burlesques de ceu/elles qui luttent. Leurs reportages provoquent une paranoïa et une satanisation, cela générant des concepts tel que « vandales », « sans âme » et « violentistes » pour en citer quelques exemples.

Ils installent en ces jours le premium du bon citoyen, ils décrètent la minute de la célébrité pour les imbéciles qui collaborent avec les organismes de contrôle, qui assument des positions réactionnaires et délatrices dans les mobilisations étudiantes.

Mais les pions journalistes n’en sont pas restés là et ont donné un pas en avant, persécutant, dénonçant et diffamant de manière burlesque nos camarades. Ils sont arrivés à un point tel que des journalistes tel que Max Frick et F.A.V.P se présentent comme témoins protégés pour le procès du « caso bombas ».

Leurs témoignages, tissus de mensonges et reflets de revanches personnelles cherchent à condamner nos camarades dans un des cas les plus médiatiques des derniers temps. Pour leurs déclarations ces idiots reçoivent la protection et l’argent de l’État… leurs vies grossissent confortables, pendant que nos frères souffrent l’enfermement.

Notre réponse : solidarité

C’est face à ce genre de faits que nous devons clarifier que la solidarité révolutionnaire, l’internationalisme et la mémoire active sont des éléments substantiels et indissolubles dans tout  processus de lutte.

Aux camarades qui sont en première ligne de tir, recevant les coups du pouvoir, nous, depuis ce petit geste écrit, nous crions à pleins poumons : solidarité, mémoire et action !!!!

Nous nous fraternisons avec tou/tes ceu/lles qui se confrontent directement au capitalisme et notre cri se déchaîne pour ceu/elles qui aujourd’hui, ne sont plus physiquement avec nous. Nous ne les oublions pas, nous sommes avec vous tout le temps et dans toutes les formes possibles, toujours là, éternellement présents.

C’est celui-ci le moment où la consigne « personne n’est seulE dans la guerre sociale » doit prendre forme dans une signification pratique bien spéciale. Cela dépend seulement de nous, c’est évident et de nos réelles volontés pour concrétiser l’effort solidaire.

Toutes les actions sont extrêmement importantes et urgentes, les lettres, les tracts, la discussion, l’agitation, les bombes et le feu alimentent l’esprit sauvage de nos camarades.

Pour celà, l’appel se réfère à l’organisation de la solidarité ce 22 septembre. Nous devons faire sentir au travers de tout type de geste, à notre frère et camarade, que les guerrierEs de tous les coins du monde l’accompagnent pendant ces moments difficiles. Car la lutte est une, à l’intérieur et à l’extérieur, pour la Liberté. L’oubli et le silence… sont seulement une des caractéristiques des traîtres.

Débattre, informer, attaquer, ni un pas en arrière face à l’ennemi.

Du feu et encore du feu pour le capitalisme, ses défenseurs et ses faux critiques.

Un salut fraternel et un soutien total pour notre camarade Luciano lors de ce moment difficile et pour ceux qui arrivent.

Esprits insurrectionnels : ne vous contentez pas de vous émouvoir face à ce qui arrive à Luciano… des paroles aux actes, les actions nous fraternisent, même s’il se peut que la nuit soit bien noire.

Solidarité active avec nos camarades au Chili, en Grèce, en Suisse, au Mexique, aux États-Unis et tou/tes les complices de la révolte dans chaque recoin du monde.

Liberté pour tou/tes les prisonnierEs politiques ! Feu à la prison, et la fugue pour tou/tes les rebelles !

Dans la rue pour tous les jeunes assassinées pendant les manifs étudiantes : Manuel Gutierrez et Mario Parraguéz… nous ne voulons pas de justice bourgeoise, nous cherchons l’ajusticement révolutionnaire…

En mémoire de notre chère camarade Claudia Lopez, jeune anarchiste assassinée par les flics le 11 septembre 1998 dans la población La Pincoya, Santagio du Chili.

Septiembre Negro 2011.


[Synthèse de Contra Info, plusieurs sources : , ici, aussi, et enfin]

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[G20 à Cannes] Les journaflics spéculent…

« (…)

15 000 manifestants attendus

Les anti-G20 estiment pour l’heure aux environs de 15 000 le nombre de manifestants attendus à Nice. L’une des questions qui préoccupe les autorités est de savoir si des membres du « black bloc » tenteront de s’infiltrer dans leurs rangs. C’est sous ce nom de guerre qu’une sorte d’internationale libertaire, prônant l’usage de la violence contre les symboles du capitalisme, s’est déjà illustrée au sommet de Nice en 2000, à Gênes, au sommet de l’Otan de Strasbourg et dans une moindre mesure au G8 de Deauville au printemps dernier.

Stations-service et frontières fermées ?

Difficile de dire si le « black bloc » fera le déplacement sur la Côte en novembre. Aucun appel en ce sens n’aurait été délivré par le réseau libertaire cet été, à Notre-Dame-des-Landes où l’ultra gauche avait rendez-vous. Toutefois, les autorités se préparent à une telle éventualité. L’accès aux stations-service pourrait ainsi être neutralisé aux abords du parcours de la manifestation du 1er novembre. Il est même envisagé de fermer la frontière italienne pour éviter un afflux de militants transalpins.

(…) »

[extraits du quotidien bourgeois Nice-Matin 25 septembre 2011]

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Sonja et Christian ont été extradés…

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Mise à jour du 20 octobre 2011 :
Christian est en  « liberté provisoire » depuis ce jour.
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Pour écrire à Sonja et Christian  :

Christian Gauger
JVA I
Obere Kreuzäckerstr. 6-8
60435 Frankfurt a.M.
Allemagne

Sonja Suder
JVA III
Obere Kreuzäckerstr. 4
60435 Frankfurt a.M.
Allemagne

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Mercredi 14 septembre, la police française a enlevé nos camarades Sonja Suder et Christian Gauger et les a directement livrés à la justice allemande.

Sonja, 79 ans, et Christian, 70 ans, étaient réclamés par l’Allemagne pour des faits remontant à plus de 35 ans. Arrêtés une première fois en France en 2000, puis relâchés pour prescription selon le droit français, ils ont finalement pu être extradés mercredi par le biais du nouveau dispositif de mandat d’arrêt européen.

Il leur est reproché d’avoir participé à des actions des Cellules Révolutionnaires contre la gentrification et contre des entreprises allemandes impliquées dans l’armement nucléaire du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Sonja a été placée en détention à la prison de Francfort-Preungesheim et Christian, dont l’état de santé est très précaire, a été placé à l’hôpital pénitentiaire de Kassel. Aucunes nouvelles de nos camarades ne nous sont parvenues depuis leur arrestation et extradition immédiate.

Compte tenu de leurs âges et de leur état de santé, nous sommes particulièrement inquiets quant aux conséquences de cet emprisonnement.

Que notre rage et notre détermination s’entendent jusqu’à Francfort.

LIBÉREZ SONJA ET CHRISTIAN !

http://non-fides.fr/?Sonja-et-Christian-ont-ete

 

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Occupation des arbres de la ZAD

Un nouveau son de Radio ZAD, radio pirate sur le territoire prévu pour la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Des jingles, du Louise Mitchels (attention Guy Debord inside) et Tom & Jerry, deux anglophones qui nous racontent pourquoi ils ont choisi de s’installer ici et en haut des arbres… c’est radio ZAD, la radio qui n’aime pas vraiment les avions…

[Trouvé sur sonsenluttes]

 

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Sur quelques pratiques altermondaines…

[Rappels de cestdejatoutdesuite sur Attac : une taupe étudiante qui a de l’ambition, d’omniprésents militants s’accommodant de pratiques patronales, de crapuleux citoyennistes altermondains altermondains regrettant la « complaisance » (sic) des flics contre des manifestants-tes*(*extrait de cette semaine n°83)]

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Le 28 août 2011, à la fin des rencontres de Lézan (« Convergence citoyenne pour une transition énergétique » rien qu’avec l’intitulé on voit qu’on est déjà en eaux troubles) un texte de déclaration est mis au vote, et à la grande surprise des militants antinucléaires dit radicaux (car pour l’arrêt immédiat du nucléaire) la salle vote pour : « L’arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire ».

Mais cet arrêt « immédiat » est visiblement intolérable à un militant d’Attac qui (alors que le vote vient d’être effectué selon une procédure habituelle) prend le micro pour expliquer à ceux-celles qui ont voté, qu’ils-elles ont mal voté, qu’ils-elles n’ont pas compris les enjeux de leur vote, qu’il ne faut pas mettre « immédiat » car cela menace « l’union », « la convergence »… voir la vidéo :  http://www.youtube.com/watch?v=xG3j6am56d4

Enfin cela menace surtout la possibilité de réaliser pour leurs prochaines élections de 2012 une grande « union de la gauche », et une déclaration trop ferme heurterait les grands partenaires très pronucléaires de l’ex-future gauche poubelle.

Ainsi, après avoir dit aux participants-tes (ces idiots), qu’ils-elles n’avaient pas compris les enjeux de ce qu’ils-elles faisaient, et bien, les idiots en question confirment en acceptant de revenir sur leur vote et de revoter cette fois « Arrêter le nucléaire civil et militaire » une formulation bien plus neutre et beaucoup moins dangereuse pour les apparatchiks et arrivistes d’Attac…

A voter, on perd à tous les coups.

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Procès en appel de l’incendie du centre de rétention de vincennes

Le 21 juin 2008, Salem Souli, un sans-papiers enfermé au centre de rétention de Vincennes, meurt faute de soin. Le lendemain une révolte éclate qui réduit en cendres la plus grande prison pour sans-papiers de France. Cette révolte fait suite à plusieurs mois de lutte à l’intérieur (grèves de la faim, refus d’être comptés, manifestations, départs de feu…). Par la suite, 10 personnes parmi les 270 retenues dans le centre au moment de l’incendie sont arrêtées et emprisonnées pendant plusieurs mois avant d’être jugées. Elles sont condamnées en mars 2010 à des peines allant de 8 mois à 3 ans de prison ferme. Elles font alors appel de cette décision. Un nouveau procès aura lieu à partir du jeudi 6 octobre 2011. En attendant, leur liberté est à la merci de la machine judiciaire.

En première instance, le procès s’est déroulé entre personnes de connivence, juges, avocats de l’État, procureur. Toutes les demandes d’informations complémentaires ayant été rejetées, les avocats des mis en examen ont estimé que les droits de la défense n’étaient pas garantis et se sont retirés. Là encore, lors des audiences préliminaires du procès en appel, la majeure partie de ces demandes, telles celle concernant la mort de Salem Souli, ont été refusées.

Sans doute s’agit-il de faire payer cette petite bouffée d’air grâce à laquelle, durant l’été 2008, plusieurs centaines de personnes sans-papiers ont échappé à l’expulsion et à l’enfermement. En effet 280 places de rétention en moins c’est concrètement moins de rafles et d’arrestations.

Pour expulser toujours plus, l’État a besoin de toujours plus de places en centre de rétention : au début des années 2000, un programme de construction de nouveaux centres partout en France a permis de multiplier le nombre de places. Ainsi, le 1er août dernier a ouvert au Mesnil-Amelot le plus grand centre de rétention de France, où 240 personnes pourront être enfermées. Avec ce programme de construction, l’État s’est donné les moyens d’allonger la durée d’enfermement : avec la loi Besson entrée en vigueur en juillet 2011, le temps de rétention est passé de 32 à 45 jours, ce qui laisse plus de temps aux préfectures pour organiser les expulsions; plus de temps à attendre, enfermé, puni pour ne pas avoir les bons papiers.

Mais l’incendie du centre de Vincennes n’est pas un cas isolé ni exceptionnel. Entre les murs de ces centres ont lieu chaque jour des actes de résistances individuels ou collectifs, des révoltes, qui parviennent parfois à entraver la bonne marche des expulsions. Ainsi, en mars 2011, le centre de rétention du Canet à Marseille a partiellement brûlé et est resté fermé pendant plusieurs mois. En juillet dernier, 5 départs de feu simultanés se sont déclarés au centre de Lyon Saint-Exupéry, entraînant sa fermeture.

Pour chacune des révoltes nuisant à l’un des rouages de la machine à expulser, l’État doit trouver des coupables. Ainsi à Bordeaux, 2 personnes purgent une peine de 3 et 5 ans, à Marseille, 4 personnes ont été incarcérées et à Lyon, 4 personnes sont actuellement en attente de leurs procès derrière les barreaux.
Pour tenter d’endiguer ces révoltes, l’architecture des nouveaux centres a été conçue pour faciliter l’isolement et la surveillance des personnes enfermées (petites unités, nombreuses caméras…). Mais quelle que soit la forme que prend la prison, la volonté de ceux et celles qui y sont enfermés sera toujours d’en sortir.
Le procès en appel de l’incendie du centre de rétention de Vincennes aura donc lieu tous les jeudis et vendredis après-midi du 6 octobre au 4 novembre 2011. Cour d’appel de Paris, Pôle 2, chambre 9, 13h30.

Ce procès sera sans doute anodin pour la justice mais, les personnes qui comparaîtront y risqueront, elles, leur liberté. Pour nous, ce doit être l’occasion de montrer notre solidarité, mais aussi de rappeler le rôle des centres de rétention, des frontières, des prisons, et la nécessité de les faire disparaître.

Relaxe des inculpés !
Fermeture des centres de rétention !
Liberté pour tous et toutes !

Collectif de solidarité avec les inculpés de Vincennes
liberte-sans-retenue@riseup.net

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Centre de rétention de migrants à Lampedusa en feu

[Traduit d’Indymedia Linksunten par Le Réveil]

Haute tension à Lampedusa. Peu après 17h [ce mardi 20 septembre 2011],  le camp de déportation dans l’île Lampedusa a pris feu lorsque des migrants y ont à nouveau protesté. Les protestations et révoltes durent depuis des jours, contre les conditions inhumaines dans le camp extrêmement surpeuplé et les expulsions forcées vers la Tunisie.

Les autorités se taisent à cet égard, on dit pourtant que jusqu’à 800 migrants auraient fui le camp, 400 ont déjà été arrêtés. Ceux qui n’ont pas fui ont apparemment été amenés au stade de Lampedusa et il semble aussi que ce soit le cas pour ceux ayant été arrêtés après leur fuite. Tous les flics actuellement présents sur l’île sont en service en tenue anti-émeutes. De nombreux migrants et aussi une partie du personnel ont subi une intoxication par la fumée. Étant donné l’ampleur de l’incendie, une grande partie de l’établissement est détruite, le centre est provisoirement inutilisable. Les pompiers sont toujours en train d’éteindre l’incendie du centre. Tout le monde est à bout de nerfs. Les migrants sont énervés et en colère tandis qu’au moins une partie des habitants de l’île se montrent extrêmement agressifs et intransigeants.

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La reproduction de la vie quotidienne

Brochure diffusée par Ravage Editions, lisible et téléchargeable aussi ici.

Avec ce texte de Fredy Perlman, nous vous proposons une analyse de qualité de l’aliénation et de la reproduction sociale de l’économie dans la vie quotidienne à travers le travail et la marchandise.

«L’activité quotidienne des esclaves reproduit l’esclavage. Par leur activité quotidienne, les esclaves ne se reproduisent pas seulement physiquement eux-mêmes et leurs maîtres, ils reproduisent également les instruments par lesquels leurs maîtres les oppriment, ainsi que leurs propres habitudes de soumission à l’autorité du maître. Pour les hommes vivant dans une société fondée sur l’esclavage, le rapport maître-esclave semble à la fois naturel et éternel. Pourtant, les hommes ne naissent pas maîtres ou esclaves. L’esclavage est une forme sociale spécifique à laquelle les hommes sont soumis exclusivement dans des conditions matérielles et historiques déterminées. L’activité quotidienne concrète des salariés reproduit le salariat et le capital. Par leurs activités quotidiennes, les hommes « modernes », comme les membres d’une tribu ou les esclaves, reproduisent les habitudes, les relations sociales et les idées de leur société, ils reproduisent la forme sociale de la vie quotidienne. De même que le système tribal et l’esclavage, le système capitaliste n’est ni la forme naturelle, ni la forme définitive de la société humaine. Comme les formes sociales précédentes, le capitalisme est la réponse spécifique à des conditions matérielles et historiques données. […] Les conditions matérielles et historiques expliquent l’origine de la forme capitaliste, mais pas la raison pour laquelle cette forme perdure alors que la situation initiale a disparu.»

 

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Costa transferé

Costa a été transféré de la prison de Berne à celle de Regensdorf dans le Canton de Zurich.

Nouvelle adresse :

Costantino Ragusa

PF 3143

8105 Regensdorf

(brève traduite et adaptée d’informa-azione )

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[Pour mémoire] Comment devenir un bon dirigeant politique en dix leçons ?

[Un texte de 1996 retrouvé ici et ]

La méthode Assimil-vite-la-politique nous permet de publier en exclusivité quelques extraits de sa méthode éprouvée pour devenir un dirigeant politique puissant. Ceci donne des résultats efficaces pour un investissement raisonnable. Nous vous la conseillons donc.

1/ Etre un humain blanc « occidental » de sexe mâle est une condition favorable sous nos climats. L’instruction et la culture peuvent être moyenne, l’habileté politique n’est pas liée aux diplômes, ni à la sagesse ou au fait d’être cultivé. On peut commencer jeune, mais la moyenne la plus courante est de 35 à 60 ans.

2/ Il est indispensable d’avoir une structure organisationnelle stable, où l’importance numérique des troupes peut être une donnée importante. La durée de l’organisation est en soi un enjeu de taille.

3/ Il sait faire fonctionner et utiliser les mythes sur l’origine ou l’avenir, la puissance et la valorisation. Il remplace aisément le prêtre d’antan comme intercesseur face aux puissances spirituelles. La promesse est un horizon de sens primordial.

C’est un bon connaisseur de l’âme humaine et tire profit des passions tristes des humains, qui préfèrent se soumettre en ayant un petit rôle, plutôt que de prendre le risque de la liberté éphémère.

Il sait que l’existentiel et l’identitaire sont des points clés de l’humanitude, alors il en joue à souhait.

4/ Il s’entoure d’un cercle amical, où l’affectif et la reconnaissance conforteront l’engagement des personnes proches. L’aspect « tribal » de l’économie familiale n’a pas de secret pour lui, même s’il affirme à dessein que la politique prime.

Il s’efface pour distribuer des valorisations symboliques aux personnes dont il a besoin.

5/ Il profite des forces neuves des personnes qui débutent en politique en leur montrant l’énorme besoin que l’on a d’elles. La justification doit bien sûr avoir une haute valeur morale et viser au bien de l’humanité pour compenser le sacrifice militant. Comme l’usure humaine est parfois rapide, il faut toujours de la chair fraîche.

Les technocrates, eux, parlent maintenant de turn-over, mais le dirigeant politique sait qu’il s’agit de tout autre chose : du merveilleux que procure l’instance symbolique collective, car le monde politique est triste et froid s’il est désenchanté.

6/ Il a toujours raison, si besoin il met « les principes » en avant, il ne reconnaît jamais qu’il a tort. Au mieux, c’est une erreur d’appréciation.
En cas de désaccord sur une initiative que il n’a pas prise lui-même le dirigeant ne dit pas qu’il est contre. Non il crée une ambiance défavorable ou critique en sous-main et n’encourage pas à y participer.

A l’inverse si il se sent en minorité il jouera de son « aura » personnelle en disant : « vous pensez ce que vous voulez, personnellement je pense que … ». Cette tactique fonctionne à merveille. L’instinct grégaire vient au secours de la soumission.

7/ Il fait des compromis quand c’est inévitable, c’est à dire quand il ne peut diriger seul, et s’empresse de dénoncer la compromission chez les autres. Mais il connaît la valeur du rapport de force avec ses pairs en politique, car la règle c’est de se soumettre plutôt que de se démettre, comme chez les grand singes.

La « fin justifie les moyens » est une méthode éprouvée ; autre précepte de base bien connu : « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », il est ancien mais encore très efficace. En désespoir de cause, il aura recours au sempiternel « diviser pour régner ».

8/ Avec l’âge vient le contrôle des instances, là il faut souvent verrouiller pour se maintenir en place et garder son pouvoir. On peut le faire de multiples façons : la maîtrise des statuts, la dramatisation émotionnelle, le recours au danger externe pour rendre plus forte la cohésion interne, l’instrumentalisation des personnes proches donc dévouées, la mise en scène du pouvoir, etc…

Evidemment le contrôle des finances et de l’information sera acquis discrètement. Comme de bien entendu on réclame la transparence pour les autres et on pratique l’opacité pour soi.

Le meilleur moyen étant de se rendre indispensable et incontournable par sa présence active.

9 / L’essentiel est de continuer, d’occuper l’espace, de marquer la situation, donc de faire parler de soi, on peut utiliser l’humour et même aller jusqu’à se plaindre ou se faire plaindre pour son dévouement à la cause.

Au besoin on se fait rassurant devant les inquiétudes des personnes que l’on instrumentalise.

De ce point de vue, le dirigeant politique est un bon cadre gestionnaire, il excelle dans les ressources humaines : la bonne personne à la bonne place, la culture « maison », la valorisation de la réussite, l’évacuation des difficultés sur une victime expiatoire ou un bouc émissaire, être celui qui « sait », la pratique de la convivialité bien comprise, qui en fait un humain accessible malgré son pouvoir « supérieur ».

10 / La haute idée de soi-même c’est fondamental.

Partager cela avec les autres ou leur donner un motif d’exister, de se sentir libre et utile, de vibrer pour un « idéal » donne la clé du pouvoir symbolique. Partager et transmettre l’illusion sont de bonnes garanties pour que les autres se soumettent et s’en remettent à vous en politique.

Face au vide du spectacle et de la marchandise proposer du sens c’est un excellent moyen de réussir en politique.

Allez bonne chance les petits loups, ayez les dents longues, l’époque est aux faux-semblants, n’hésitez pas les humains sont méprisables et adorent la soumission pourvu qu’on les caresse ou qu’il aient peur.

Pour rire avant d’en mourir !

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