Appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression (17-24 mars 2014)

modelo-playera1Appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression (17-24 mars 2014)

Ceci est un appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression, qu’ils soient enfermés derrière les barreaux des cellules de prison ou en clandestinité pour rester à l’air libre.

L’État du Mexique concentre son attention sur le milieu anarchiste florissant qui a attaqué activement les appareils de défense de l’État, c’est-à-dire le fondement sur lequel il repose. C’est le meilleur moment pour nous inspirer de ce milieu anarchiste, et montrer notre amour pour les compagnons emprisonnés. L’histoire du Mexique est très riche, et ne peut être résumé dans un texte comme celui-ci. Ce qui peut être mentionné, cependant, ce sont les efforts qui ont été réalisés pour vivre en conflit avec l’État. Cet appel vient à un moment où le milieu anarchiste du Mexique a activement contribué à la lutte contre le pouvoir et la domination. Attaques de véhicules de polices, attaque de banques, de bâtiments gouvernementaux, et d’autres symboles du pouvoir ; ces attaques ont poussé l’État mexicain à pourchasser ceux qui ont effectivement affaibli son fondement qu’est la paix sociale.

Il y a eu récemment divers épisodes de répression ciblées contre les anarchistes au Mexique : l’arrestation de Mario Tripa en 2012 et sa récente ré-arrestation en janvier 2014, la détention en cours de Mario Gonzalez, l’enlèvement et l’incarcération de nombreux compagnons anarchistes, la déportation d’Alfredo Bonanno qui s’est vu refusé l’entrée sur le territoire mexicain, l’interrogatoire et la déportation de Gustavo Rodriguez.

Il y a eu une réponse forte à cette répression de la part des anarchistes du Mexique, qui ont célébré et montré le courage des compagnons à travers la poursuite d’attaques en solidarité active. La semaine du 17 au 24 mars, nous en appelons à la force internationale et à la solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression. Maintenant, à un moment où les yeux de l’État et de ses sbires sont tournés vers nos camarades, il est urgent que notre réponse soit claire.

« Néanmoins, malgré l’imminente situation de contrôle gouvernementale, il y a en a encore qui ne sont pas effrayés, ceux qui de jour ou de nuit, seuls ou en groupe, par le feu, les explosifs, les blocus ou les armes à feu, montrent que ce n’est pas la vie que nous voulons, que- du moins dans notre perspective- ce système doit être totalement détruit. Leur maudite paix sociale est un mythe qu’ils tentent de nous imposer. Seuls les conflits existent. Il est clair que nous devons reprendre le contrôle de nos vies et de nos espaces ; pour cela il n’y a pas d’autres moyens que la guerre sociale. » —Mario « Tripa » Lopez

___________________________________

[Publié par fuegoalascarceles, traduit par Contrainfo]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression (17-24 mars 2014)

Italie : Solidarité avec les compagnon-ne-s perquisitionné-e-s le 25 février 2014

Pendant que les politiciens se partagent directement le pouvoir sans même plus besoin de l’escroquerie démocratique des élections, au nez et à la barbe de ceux qui croient encore à la démocratrie et au détriment de ceux qui sont contraints chaque jour de faire face à l’aggravation continue des conditions de vie, les stratégies répressives du pouvoir et de ses institutions pour faire taire la voix de la rébellion et du désaccord ne changent pas.

À l’aube du mardi 25 février, dans diverses localités de Ligurie, Toscane et Emilie-Romagne, la police a fait irruption dans les maisons de dix compagnon-ne-s anarchistes qu’ils ont perquisitionnées sous le prétexte d’une énième association subversive terroriste.Dans une période où, pour faire encore fonctionner les engrenages de ce système capitaliste rouillé mais assassin et basé sur l’exploitation, ils doivent faire marcher toute la société au pas militaire, sous le contrôle étroit et la surveillance de flics et de caméras, il n’est pas étonnant que la répression frappe ceux qui se rebellent… La répression est intrinsèque à chaque régime. Même s’ils utilisent le fouet de la répression, notre volonté de liberté ne peut être domestiquée. On ne peut faire taire le désaccord. Celui qui terrorise, c’est l’Etat, l’Etat est le terroriste.Solidarité avec les compagnonnes et compagnons inculpés.

Des anarchistes.
dadada
Gênes, 28 février 2014

[Traduit de l’italien par La Base de données anarchistes de Informa-azione.]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Italie : Solidarité avec les compagnon-ne-s perquisitionné-e-s le 25 février 2014

[Mise à jour et précisions] Révolte à Vincennes, dedans et dehors : 2 compagnon-ne-s libéré-e-s

14 février 2014. Au centre de rétention de Vincennes une révolte a éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi. Ces enfoirés de flics ont débarqué à 4 heures du mat’ pour expulser l’un des enfermés. Les accès aux chambres ont été barricadés, les caméras obstruées et des extincteurs, des portes, des meubles ont été balancés sur les flics. La réponse de ces derniers ne s’est pas faite pas attendre et 23 camions débarquent pour mater la mutinerie. Pas de flics blessés mais 13800 euros de dégâts TTC. Du coup, 48h de GAV pour deux révoltés présents qui se reconnaissent sur la vidéo d’une caméra mal obstruée. Au poste, les flics sont agressifs et les montent l’un contre l’autre pour qu’ils s’accusent mutuellement dans leur déclaration . Déferés à paris, ils prennent deux mois de taule pour avoir jeté une porte et l’un d’entre eux prend deux mois de sursis supplémentaires pour refus ADN…

Le soir même un feu d’artifice a salué la rage des détenus de la prison pour étrangers. Les flics s’étaient préparés et les renseignements généraux avaient demandé à la brigade cynophile de faire des rondes et à quelques effectifs de se disposer à differents endroits autour du  centre. Cinq personnes sont interpellé-e-s peu après dans le bois de Vincennes en voiture. S’en suit une comparution devant le juge et deux mandats de depôt ! Les trois autres sont sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact et de quitter l’île de France.

Les  chefs d’inculpation sont attroupement armé et masqué, refus empreintes, photos et ADN. Le juge a reporté le  procès au 24 mars au  motif de doutes sur l’identité des accusé-e-s qui avaient refusé de donner leurs empreintes. Durant la garde à vue, rien à déclarer. Des noms fantaisistes sont  donnés aux flics, mais certain-e-s ont des papiers qui traînent dans leurs affaires. Deux d’entre elleux, qui ont changé de nom au moment de l’audience en plus de déclarer plusieurs domiciles, sont incarceré-e-s à Fleury Merogis au prétexte de manque de garanties de représentation. Ils sont sortis mardi 25 février, après dix jours d’enfermement suite à une audience de remise en liberté.

Au lendemain de l’incarceration, un rassemblement de solidarité s’est tenu à Barbès, des tracts racontant l’histoire et appelant à la solidarité ont été  distribués et deux banderoles accrochées : « Sabotons la machine à  expulser. Liberté pour toutes et tous » et « Feu aux centres de  rétention. Détruisons toutes les prisons ».

Plus tôt dans la journée, les flics avaient une nouvelle fois raflé des sans papiers dans ce même quartier, arrêtant plus de 60 personnes.

Ils enferment pour faire peur à tou-te-s les révolté-e-s, faire taire la solidarité et isoler les un-e-s des autres. Ils fichent pour optimiser leur pouvoir sur nos vies, et condamnent parce que l’on se rebelle contre l’autorité et que l’on ne se soumet pas sans broncher à leurs  sbires.

Les  frontières sont partout, au centre de  rétention, dans la rue, dans les  transports, dans les murs des prisons comme derrière les murs du  tribunal, jusque dans les têtes. Des  dispositifs concrets de contrôle  et de répression existent, des institutions, des entreprises, des larbins, font fonctionner la machine à  expulser. S’y attaquer, mettre un grain de sable dans les rouages c’est arracher des espaces de liberté et infliger quelques dégâts à ces collabos. Entraver l’action des flics lors d’une expulsion, comme  refuser de donner ses empreintes et  son ADN, participe à saboter la  bonne marche de la répression.

Solidarité complice avec les révolté-e-s, chacun-e selon ses envies, contre toute autorité ! 

Pour la liberté vive la révolte des deux côtés du mur !

Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers!

__________________________________

[Reçu par mail]

 

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur [Mise à jour et précisions] Révolte à Vincennes, dedans et dehors : 2 compagnon-ne-s libéré-e-s

Christine : Procès au TGI de Melun le 5 mars + transfert disciplinaire à Rennes

Mi-octobre 2013, Christine se fait incarcérer au Centre de Détention de Réau en banlieue parisienne (voir ici sur les événements précédents). Dès son arrivée, elle refuse de prendre la carte de circulation nécessaire aux passages des multiples sas de sécurité au sein de la taule. Elle est alors maintenue en « régime de portes fermées ». Pour les détenues placées sous ce régime, une seule pièce, la « salle de convivialité », permet de passer des moments ensemble. Début décembre, l’Administration Pénitentiaire (AP) décide de fermer cette salle sans donner de motif à cette décision.

Immédiatement, Christine demande des explications. L’AP n’apprécie pas trop cette insolence et lui colle au total 21 jours de mitard en faisant tomber des Comptes Rendus d’Incidents gardés sous le coude. Au mitard, elle continue de protester, mais cette fois-ci pour obtenir un poste radio (obligatoire au mitard depuis la loi pénitentiaire de 2009). à sa sortie du mitard, elle rédige avec ses co-détenues un courrier destiné à l’AP, revendiquant la ré-ouverture de la « salle de convivialité » ainsi qu’une ouverture exceptionnelle de cette même salle le 1er janvier pour prendre ensemble le repas de midi. L’AP tarde à répondre, et le 31 décembre le chef de détention Ha-o-kwie convoque Christine pour lui rendre, à elle seule, la réponse négative. Elle proteste et refuse de devoir annoncer elle-même cette réponse à ses co-détenues. Ha-o-kwie insinue alors que c’est elle la meneuse et qu’elle aurait manipulé ses co-détenues pour rédiger la lettre de revendications. Elle fait un pas de défiance en avant. Là, trois autres matons restés à proximité l’agrippent par les bras pendant qu’Ha-o-kwie la menace en agitant son index sous le nez de Christine. Pour stopper cette humiliation, elle lui pince le doigt avec les dents. Menottée, les matons la collent au sol pendant qu’Ha-o-kwie lui envoie des coups de poing au visage.

Suite à cette altercation, Christine prend 30 jours de mitard. Ne voulant pas rater l’occasion de se faire un treizième mois, Ha-o-kwie porte plainte pour violence. Le dernier jour de mitard (le 28/01/14), Christine est placée en garde à vue et présentée au TGI de Melun pour être jugée sur cette plainte. Elle refuse cette comparution immédiate et reçoit une convocation en correctionnelle pour le 5 mars à 13h30 au même TGI de Melun. Dès le lendemain matin, elle est transférée pour raison disciplinaire au Centre Pénitentiaire de Rennes.

En 14 mois de détention, il s’agit de son sixième transfert disciplinaire et donc de sa septième taule. En 14 mois elle en aura passés 205 jours au mitard et 70 jours en quartiers d’isolement. Après avoir écopé de 6 mois fermes et plusieurs centaines d’euros à verser à différents matons de Bapaume au Tribunal d’Arras, c’est maintenant le Tribunal de Melun qui veut venir en rajouter une couche. (Voir ici à propos du procès d’Arras).

N’appréciant pas les réfractaires, l’Administration Pénitentiaire, avec l’appui de la Justice, joue la carte de l’acharnement pour tenter de détruire Christine. Même si nos marges de manœuvre sont étroites, ne laissons pas Christine seule face à la machine à broyer.


Soyons nombreux mercredi 5 mars 2014 dès 12h30 devant le Tribunal de Melun (2, avenue du Général-Leclerc).

 

D’ici là et après, pour lui écrire, voici sa nouvelle adresse à Rennes :
Christine RIBAILLY, écrou 7993, CP-CD de Rennes, 18 bis rue de Chatillon, 35000 RENNES

Suite au procès du 13 février 2013 à lyon, le parquet avait jugé la peine (3 mois fermes) trop clémente et avait donc fait appel. La date de cette nouvelle audience est tombée. Ce sera le lundi 14 avril 2014 à 13h30 à la Cour d’Appel de Lyon. D’autres infos à ce propos suivront bientôt. (Voir ici à propos de ce procès en première instance).

 

Ci-dessous, deux lettres Christine sur les derniers événements :

CD de Réau, mercredi 11 décembre 2013

Depuis mercredi dernier, je suis de nouveau au mitard. Avec l’AP, chassez le naturel il revient au galop ! L’ « équilibre des nuisances » dont je parlais dans ma lettre précédente [12 novembre] a été rompu par un officier qui remplace celui du CDF pendant ses congés, et qui a préféré jouer les gros bras plutôt que de se renseigner sur la relation qu’on avait mise en place.
Au prétoire (où, comme à Joux, il n’y avait pas d’avocat car c’était hors des jours habituels), j’ai vu qu’il avait salement chargé le CRI, inventant (mais là non plus ce n’est pas original) que j’avais essayé de le mordre. J’ai pris 18 jours jusqu’au 21 décembre, mais là il reste encore des CRI en suspens. Pourtant, depuis le 25 novembre, et ma demande de prolongation de parloirs pour voir mes parents le WE du 21 et 22 décembre, j’avais repris ma carte de circulation et il n’y avait plus eu de rapport.
Au mitard ici, on a la douche dedans. D’ailleurs, elle déclenche l’alarme incendie avec la buée quand elle est bien chaude ! Par contre, malgré la loi de 2009, la pénitentiaire ne fournit pas de radio au prétexte que les ondes FM ne passent pas les murs de cette foutue taule. Heureusement, mes voisines basques m’ont dégoté un petit transistor avec lequel je chope « France Bleue » en ondes courtes. Quand mon corps fait antenne près de la fenêtre (position assez sportive), je chope même « France Musique » en FM.
À propos de musique classique, il y a eu un concert avec les cuivres de l’orchestre de Chambre de Paris le 15 novembre au gymnase. Pour la première fois à Réau, les gars du CD1 et CD2 et nous du CDF avons pu y aller en même temps. Quand nous sommes arrivées, avec près d’1/2h de retard, une trentaine de gars étaient assis sur leurs chaises groupés au fond du gymnase. Nous, on était une quinzaine de filles. Toutes se sont assises sur les chaises groupées. Entre les gars et nous, il y avait un « no mans land » de 4m de large. Moi, bien-sûr, puisqu’on ne nous avait pas donné d’ordre, je suis allée m’asseoir sur une chaise libre de l’autre côté. Les filles, qui avaient intégré la norme avant même qu’elle soit formulée, me regardaient effarées.
Les gars avec qui j’essayais péniblement d’engager la conversation me regardaient aussi comme un extraterrestre. Ça a quand même duré 2 bonnes minutes. Puis un maton est venu me dire de changer de côté. « Pourquoi ? » « Là c’est les hommes » « Et alors ? » »Vous ne vous mélangez pas ». Alors je me suis levée en lançant à la cantonade « Désolée les mecs, il paraît que je vais choper des maladies si je reste à côté de vous ! ». Ça n’a fait rire personne mais le maton n’a rien dit. Quand j’ai pris ma place parmi les femmes, il s’est assis au milieu de la travée.
Puis le concert a commencé. Il était de bonne qualité et les musiciens prenaient le temps entre les morceaux de nous les situer dans leur contexte historique, de nous présenter leurs instruments. Après un bonne heure, le chef d’orchestre a dit « Mesdames, messieurs, nous vous remercions pour la qualité de votre écoute » et les matonnes ont dit « Mesdames, on y va ». Alors je me suis levée et j’ai dit aux musiciens « Messieurs, j’espère ne pas me tromper en disant que c’est nous qui vous remercions pour ce beau concert. D’entendre comme ça des musiques qu’on connaissait dehors c’est presque comme recevoir du courrier. Quand je suis venue, je dois dire c’était surtout pour sortir de cellule et croiser nos voisins, mais là, en plus, on a eu un concert de grande qualité. Merci. ». Je crois que ça les a émus, alors j’ai continué « Messieurs, si vous voulez continuer à nous faire plaisir, s’il-vous-plaît, offrez-nous une valse qu’on puisse inviter nos voisins ». Là, l’orchestre, pris au dépourvu, interroge la nombreuse matonnerie du regard, qui s’interroge entre elle sans un mot, mais avec une lueur de panique amusée. Devant cette absence de refus, ils entament aussitôt une valse. Je franchis alors l’espace de « sécurité » et invite le premier gars en face. Il refuse en secouant la tête. Je tend la main vers un voisin qui bredouille un « Je sais pas danser ». Je regarde alors l’ensemble de ces 30 gars et tous font un signe de refus. Dépitée, je retourne chez les filles et leur demande à voix basse : « Mais pourquoi vous en profitez pas ? ». La réponse : « Faut pas brusquer les bleus, c’est déjà une belle victoire. Et puis on sait pas danser ».
Devant cette déconfiture, le morceau s’achève assez vite. On ne demande pas de bis. Mais au moment de partir, les quelques filles qui avaient un compagnon de l’autre côté vont lui faire une bise furtive, de quelques secondes. Puis on part toutes sagement, sans un mot.
Moi, j’ai été stupéfaite que personne ne pense à sortir de la norme. Je n’ai rien fait de contraire au règlement ou la loi, mais j’ai choqué tout le monde. Au bout de quelques années de taule, homme ou femme chacun(e) a intégré des limitations dans l’espace et dans la relation à l’autre. J’ai du mal à rire quand j’entends parler de culture comme élément de re-socialisation … C’est désespérant.
Pour la petite histoire, la directrice a demandé après au matons du CDF de me coller un CRI pour un geste d’impatience, ni dangereux pour qui que ce soit, ni abîmant du matériel de l’AP, ni insultant ou vulgaire que j’avais eu à l’attente (1h quand même !) dans le sas avant l’entrée au gymnase. J’ai pris 3 jours de mitard pour avoir fait des tractions sur une grille, 20 jours après les faits…

CD de Rennes, jeudi 6 février 2014

Au Centre de Détention Femmes de Réau, les filles qui n’ont plus le droit au « régime de responsabilité »1 (donc que l’AP maintient en irresponsabilité avec la complicité de l’UCSA) ont quand même la possibilité de faire les deux premières heures de promenade de l’après-midi au chaud. Ils appellent ça « la salle de convivialité » et on peut y avoir accès à quelques jeux de société.
Le 2 décembre, j’y étais juste avec Kaoutar (qui cartonne au scrabble !). Dans le couloir on a entendu du grabuge car une fille voulait y venir alors que la matonnerie le lui refusait (depuis, selon son souhait, elle a été transférée, elle devrait même être dehors à l’heure qu’il est).
Le 3 décembre, on n’a pas eu accès à cette salle car elle sert aussi de vestiaire quand il y a des arrivantes. Et le 4 au matin, une affiche la déclarait fermée, sans explication et sur ordre de la direction.

J’ai demandé aux surveillantes puis aux gradés pourquoi, aucun n’a voulu me répondre, tant il était évident que c’était juste une crise d’autorité injustifiée. Je suis alors allée demander à l’officier, dans son bureau. Il a encore forcé la dose sur l’autoritarisme et le mépris, m’envoyant, grâce à un CRI mensonger, au mitard pour 18 jours. Au prétoire du 6, la directrice a dit qu’elle ré-ouvrirait la salle « dans une semaine ».

Mais quand je suis sortie du QD le 21 décembre, la salle était toujours fermée, sans plus de raison. On en a parlé en salle de muscu avec les filles du RDC et on a décidé de demander la ré-ouverture mais aussi une ouverture exceptionnelle le 1er janvier à midi « pour commencer l’année sous le signe de la bonne camaraderie », selon les termes de notre courrier signé par 11 d’entre nous (sur 13 au rez-de-chaussée !). Les chefs ont eu cette lettre collective le 24 au soir. Le vendredi 27, on n’avait toujours pas de réponse. J’ai insisté auprès des chefs qui m’ont refusé une audience mais ont pris 5 filles à part pour leur dire « Ne suivez pas Ribailly dans ses conneries. On peut très bien vous mettre un CRI car les pétitions sont interdites. C’est nous, et nous seuls, qui décidons si la salle sera ré-ouverte et quand ». Elles sont rentrées à fond dans la menace et m’ont dit qu’elles feraient rien qui risquerait de déplaire à la pénit’. Moi, j’ai chopé la directrice dans le couloir dès que j’ai pu, c’est à dire le lundi 30. Elle m’a dit, une fois qu’elle a compris que je lui collerai aux basques jusqu’à avoir une réponse, que la salle serait ré-ouverte le lundi 6 (c’est à dire à la fin des vacances scolaires, quand les activités reprendrons, logique,…) et qu’ils allaient décider en équipe pour l’ouverture de mercredi, qu’on en serait informées le lendemain en fin d’AM.

Donc le mardi 31, à 15h, juste à la sortie du gymnase, je suis appelée au bureau des chefs. Il y avait 2 bricards, Ho-a-Kwie et Borde, une nouvelle. Il m’a dit : « Je t’ai appelé pour te donner la réponse pour la salle demain ». J’étais convaincue que c’était refusé et j’ai dit : « pourquoi juste moi ? On est 11 à l’avoir signé cette lettre, il y a une semaine ! » Il a essayé d’expliquer que j’étais la seule à avoir mis une affiche (c’est vrai et ça m’a valu un CRI de plus, à mettre sur la pile), à avoir alpagué la dirlo, donc que j’étais la porte-parole. J’ai refusé ce terme et il m’a dit qu’il préviendrait chacune des filles individuellement. Après, ils m’ont passé des documents administratifs, en partie périmés que j’ai bâclé, et je suis partie. Une dizaine de minutes plus tard, j’étais de retour, un peu calmée et j’ai demandé un imprimé pour répondre aux papiers que j’avais jetés. Et (et c’est juste à ce moment-là que j’ai eu tort car je savais qu’ Ha-o-kwie est un sale menteur), avant de partir, je me suis retournée vers lui :
Tu préviens les filles une par une, hein ? Parce que depuis 10 min, tu n’as rien fait, alors que la moitié sont à la biblio où tu pourrais nous parler à toutes en même temps.
Je fais ce que je veux !
Non, foutu psychopathe, tu ne fais pas ce que tu veux ! Tu as pris un engagement, tu le tiens ! Si t’as un problème avec la « toute puissance », vas donc voir le psychiatre que vous m’avez balancé dans les pattes alors que je réclamais la radio au mitard !
Tu t’en vas de ce bureau !
Et pourquoi ? Pour te laisser le temps de rédiger un CRI pour l’affiche, alors que tu dois nous répondre ?
J’ai dis que je te répondrais. Je le ferai si je veux, c’est ça la liberté d’expression !
Sale menteur ! Vous passez votre temps à ça : mentir et menacer. Comme quand vous avez dit aux filles de se méfier de moi…
On sait bien que c’est toi qui a écrit cette lettre. Et il n’y a que toi qui fait chier…
Quoi ? J’ai pas écrit cette lettre ! Je l’ai rédigée, c’est tout ! On est 11 à l’avoir signée !
Ouais, t’as même fait signer les filles qui savent pas écrire !
Qu’est ce que tu dis là ? C’est vous qui menacez les filles, pas moi ! Y a des filles qui t’ont dit qu’elles avaient signé alors qu’elles ne voulaient pas manger ensemble, peut être ?
On m’a dit que tu leur faisais peur…
Là, ça a été trop ! J’ai fait un pas en avant, bien vif, dans sa direction, mais sans le toucher. Borde et deux matonnes qui s’étaient approchées à cause du bruit de l’engueulade, m’ont saisie par le bras, lui a bondi de son siège, effrayé. Je n’ai pas bougé, j’ai juste ricané : « C’est toi qu’a peur, minable menteur ! ». Alors qu’elles étaient trois à me tenir sans que je me débatte, il a pointé son index sur moi pour me menacer : « c’est une agression sur personne ! Tu vas manger ! ». Je l’ai laissé délirer trente secondes puis, lassée, j’ai fait mine de le lui happer le doigt. Je sais que je n’ai pas serré les dents, mais il est aussi douillet que lâche et l’alarme a été lancée. Ils m’ont foutue au sol et menottée dans le dos pendant que ce salaud m’envoyait des coups de poing au visage.

Au mitard, ils m’ont arraché mon survêt’ (avec lacet) et m’ont laissée à poil et menottée pendant près d’une heure. Je n’ai eu l’ensemble de mes affaires que 36h plus tard. Je n’ai vu le toubib que 72h après, c’est à dire après le prétoire qui a eu lieu le 2 janvier.

Le prétoire a été dégueulasse. Il y avait un vice de procédure énorme (je n’ai pas eu le dossier 24h avant ) mais mon commis d’office était minable. Il n’y avait pas non plus les images de la caméra qui donne sur le bureau des chefs et qui devaient montrer les coups de poing au visage (confirmés par le certificat médical, 3 jours après). Il n’y a même pas le Compte Rendu Professionnel (CRP) d’une matonne qui dit que j’ai crié au chinois « c’est toi qui a peur ! » et qu’elles me tenaient quand je l’ai « mordu », mais la dirlo n’en a pas tenu compte. Il n’y avait aucun certificat médical constatant cette « grave blessure » que je lui avais infligé. Bref, sans originalité, j’ai pris 30 jours avec une promesse de dépôt de plainte et de transfert disciplinaire à la clef.

Le lendemain, le mitard étant très proche de la cour du RDC, les filles m’ont saluée et m’ont dit qu’on leur avait proposé à 11h d’aller à la salle de convivialité. À sept, elles ont partagé le sac que j’avais préparé pour ça (soda, gâteaux, bonbons, saucisson). Elles n’y sont pas restées à midi parce que c’est interdit d’y fumer. Depuis, je ne les ai pas ré-entendues dans la cour mais l’aumônière m’a dit qu’elles me saluaient bien.
Une autre bonne nouvelle : mercredi, bien sûr, quand j’ai pu aller en promenade, j’ai dit : « je rentrerai quand il y aura un transistor ». Ils sont venus, comme d’habitude, avec casques et boucliers. Jeudi, ils m’ont laissée en promenade de 11h à 14h30 ! Mais quand je suis rentrée en cellule, en plus de la gamelle froide, il y avait un petit poste de radio FM. On ne capte que Radio Autoroute, ce qui n’a rien d’exaltant, mais c’est quand même une victoire. Ma voisine de QD qui était là depuis 12 jours, a eu aussi le sien. Elle n’a pas compris l’ironie quand j’ai lancé « El pueblo unido jamás será vencido » en guise de chant de victoire. […]

Les 30 jours sont passés, lentement bien sûr, mais sans trop de provo, à part le refus de courrier interne, commun à tout le CPSF (Centre Pénitencier Sud Francilien), de leur part. J’avais la radio et j’ai eu un parloir de 2h30 avec ma mère. J’appréciais les visites des aumônières ou autre pour le break, pour voir des gens sans uniforme. J’attendais aussi la GAV. Elle n’a eu lieu que le 28, à la toute fin. Contrairement aux gendarmes de Bapaume, les flics de Moissy on été bien cons durant la GAV, singeant la paranoïa des matons, même après 2 heures d’audition. J’ai appris, quand j’ai pu lire le dossier avec l’avocat de la comparution immédiate, que ce pauvre maton violenté, qui a récupéré 1 jour d’ITT (alors qu’il était au boulot le lendemain), n’a été déposer plainte au comico de Moissy Cramayel que le 22. Au tribunal, à 20h30, j’ai refusé d’être jugée sans un avocat correct et avec plein de pièces manquantes (notamment le témoignage de la matonne du 31 décembre, mon certificat médical du 3 janvier et les images de la caméra de la coursive). Bref, je repasse le 5 mars à 13h30 au TGI de Melun et Ha-o-Kwi sera partie civile (pour avoir un 13ème mois).

Le lendemain, j’étais, après 30 jours de QD, transférée à Rennes. Là, je suis au quartier arrivante du CD. L’architecture ici est très différente des prisons Bouygues. Il y a moins de caméras et pas de sas. Les matons ne sont pas cachés dans leurs aquariums à déclencher des portes à distance. Donc ils sont moins paranos, donc ils sont moins dangereux, donc ça va mieux. Bon, je ne me fais quand même pas d’illusion, j’attends de voir où se niche leur perversité… en profitant de l’herbe dans la cour de promenade et en retournant au sport.

_________________________________________

[Reçu par mail]

Pour mémoire :

Délibéré d’Arras et d’autres nouvelles de Christine

Christine – quelques bribes choisies de l’audience du 19 septembre à arras

Le 19 septembre, Christine en procès à Arras (62) pour ne pas avoir baisser la tête sous les coups des matons

[Des nouvelles de Christine] Transfert à Lille-Sequedin pour « menaces de prise d’otage » et grève de la faim

Renvoi du procès de Christine à Arras et retour au mitard

Le 4 juillet, Christine en procès à Arras

Christine au mitard – Procès en juillet à Arras

[Lyon] Procès de Christine le mercredi 13 février à 13h30

[Lyon] Procès de Christine reporté

 

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Christine : Procès au TGI de Melun le 5 mars + transfert disciplinaire à Rennes

[Brochure] L’informatique : se défendre et attaquer

Cliquer sur la couverture pour télécharger la brochure  "Informatique : se défendre et attaquer" (86p A5 page par page)

Cliquer sur la couverture pour télécharger la brochure « L’informatique : se défendre et attaquer »  (86p A5 page par page)

L’informatique : se défendre et attaquer (décembre 2013)

Cette brochure a été faite par désir de rassembler les connaissances théoriques et les outils pratiques actuellement les plus efficaces à nos yeux, pour utiliser l’informatique pour des activités sensibles, sans se faire avoir. Concrètement, ça implique d’être en mesure d’agir de manière anonyme, confidentielle et en laissant le moins de traces possible derrière nous. Sans ces précautions, inutile d’espérer déjouer longtemps la surveillance et la répression employées par les États et leurs classes dirigeantes pour continuer à exercer tranquillement leur domination.

Se réapproprier les outils informatiques, c’est comprendre pour mieux se défendre et… attaquer, mais c’est aussi se donner les moyens de pouvoir choisir en connaissance de cause, quand ne pas utiliser l’informatique.

La brochure mise en page A5 format cahier

Le texte de la brochure sur infokiosques.net

Publié dans contrôle social, contrôle policier, dans le texte, general, guerre sociale | Commentaires fermés sur [Brochure] L’informatique : se défendre et attaquer

Mexique, 5E : Fin de l’arraigo, le montage d’une affaire de terrorsisme tombe, les compagnon-ne-s sont maintenant détenu-e-s pour dommages et attaques à l’ordre public

Hier, le 17 Février, marquait la fin des 40 jours de l’arraigo* décrété par le Procureur Général de la République contre nos compagnon.ne.s Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson.

Pendant ces quarante jours, ils ont essayé de mettre sur pied des accusations de terrorisme et de criminalité organisée. Cependant, et en dépit de méthodes intimidantes et inquisitoriales ils ont été incapables de monter leur affaire, de sorte qu’à la fin de l’arraigo nos compagnon.ne.s ont été relâché.e.s faute de preuves, par contre, la Police Locale du District Fédéral les a ensuite remis.es en détention pour des accusations de dommages et attaques à la paix publique.

Les compagnonnes se trouvent dans la prison pour femmes Reclusorio Femenil de Santa Martha et ont déjà reçues la visite de leurs avocat.e.s, tandis que Carlos a appelé pour dire qu’il se trouve dans le Reclusorio Oriente, mais que les visites ne lui seront permises qu’à partir de demain.

Les crimes dont illes sont accusé.e.s n’étant pas majeurs, il leur est donc possible d’accéder à la caution, mais n’oublions pas que c’est la même situation à laquelle Mario González fait face et il s’est fait refuser systématiquement la caution à partir de l’argument qu’il est un danger pour la société.

Continuons la solidarité avec nos sœurs et frères séquestré.e.s par l’État!

Liberté pour Carlos, Amélie et Fallon!

Liberté pour Mario, Salvador et Fernando !

La liberté pour tou.te.s !

À bas les murs des prisons !

(*détention préventive arbitraire dans le système de justice mexicain)

____________________________________________

[Repris de fuegoalascarceles, traduit de l’espagnol par sabotagemedia]

detenidosmexicos

Pour mémoire plusieurs textes et lettres traduits en français :
Solidarité avec Amélie, Carlos et Fallon

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur Mexique, 5E : Fin de l’arraigo, le montage d’une affaire de terrorsisme tombe, les compagnon-ne-s sont maintenant détenu-e-s pour dommages et attaques à l’ordre public

[Révolte à Vincennes, dedans et dehors] [Tract] Révolte et solidarité

Cliquer sur le tract pour le télécharger.

Cliquer sur le tract pour le télécharger.

Révolte et solidarité

Le 14 février 2014 une révolte a éclaté au centre de rétention de Vincennes. Les flics ont voulu expulser un retenu, qui avait déjà résisté à une tentative d’expulsion le jour d’avant, et sont venus le chercher à trois heures du matin. Des expulsions il y en a quotidiennement dans les prisons pour étrangers. Seulement cette fois-ci ça ne s’est pas passé comme prévu pour les flics : toutes les personnes enfermées se sont révoltées pour empêcher cette expulsion : des caméras de vidéosurveillance ont été bouchée avec du beurre, des portes dégondées ont servi de barricade ou de projectiles, des extincteurs vidés et balancés, des vitres brisées. Des renforts de flics ont été appelés : 23 compagnies et des coups de matraque pour mater la révolte. Plusieurs personnes sont blessées et deux arrêtées et placées en garde-à-vue.

Le lendemain, le 15, des feux d’artifice sont lancés depuis l’extérieur sous les murs du centre pour saluer la révolte et exprimer la solidarité. Quelques minutes plus tard, cinq personnes sont arrêtées dans le bois de Vincennes et mises également en garde-à-vue.

Après 48 heures, les sept sont déférés au dépôt du tribunal et présentés en comparution immédiate. Les deux retenus du centre de rétention ont été jugés pour destruction en réunion et condamnés à deux mois de prison avec mandat de dépôt. L’un d’eux a aussi pris deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN lors de la garde-à-vue. Pour les cinq autres personnes, inculpées d’attroupement armé et masqué et d’avoir refusé de donner leurs empreintes, photos et adn, le procès a été reporté au 24 mars. En attendant trois sont sous contrôle judiciaire et deux en détention préventive. Une audience de remise en liberté est prévue le 25 février. Le soir les quatre ont passé la nuit à la prison de Fleury-Mérogis.

Mardi 18 au soir, un rassemblement de solidarité s’est tenu à Barbès, des tracts racontant l’histoire et appelant à la solidarité ont été distribués et deux banderoles accrochées : « Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous » et «  Feu aux centres de rétention. Détruisons toutes les prisons ».

Plus tôt dans la journée, les flics ont une nouvelle fois raflé des sans papiers dans le quartier, arrêtant plus de 60 personnes. À Barbès la pression policière est quotidienne pour chasser vendeurs à la sauvette, sans papiers, et tou.te.s celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre voulu par les politiciens et les investisseurs : un quartier attractif, branché où les pauvres rasent les murs et les bourgeois occupent la rue.

De Barbès à la prison ou au centre de rétention il n’y a qu’un pas, chacun.e le sait bien. Un contrôle peut très vite aboutir à l’enfermement : pas de papiers, un outrage, un refus de donner ses empreintes, un truc illégal sur soi, etc.

S’opposer à la pression policière, empêcher une expulsion, faire péter des feux d’artifice devant une prison, c’est refuser de devoir toujours baisser la tête dans cette société faite de contrôle et d’exploitation qui tente de briser les individus jusqu’à ce qu’ils se soumettent à leurs règles et à leurs normes.

La lutte continue

Solidarité avec les 4 incarcérés

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers

______________________________________

[Repris de Sans papiers ni frontières]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur [Révolte à Vincennes, dedans et dehors] [Tract] Révolte et solidarité

[Bagnolet] Concert le 15 mars en solidarité avec les inculpé.e.s du 9 décembre de la lutte no tav

Cliquer sur l'affiche pour la télécharger

Cliquer sur l’affiche pour la télécharger

Concert en solidarité avec les inculpé-e-s du 9 décembre de la lutte No TAV

LE SAMEDI 15 MARS 2014, au squat Le Transfo, 57 avenue de la république, Bagnolet (métro Galliéni)

18h discussion

20h Concert Bouffe Tombola

Prix Libre

Serpe in Seno – Pugni in Tasca – Ultima colonna crew (rap, Roma)

Cerna (rap, Ariège)

Ab-Horigen – La Gorgi (hardcore, Torino)

Klunk (yiddish klezmer punk, Paris)

_______________________________________

Le 9 décembre dernier quatre compagnons ont été arrêtés à Turin et à Milan. Ils sont accusés d’avoir participé à une attaque incendiaire du chantier de la TAV (TGV italien) en Val Susa. Ils ont été incarcérés pour acte terroriste avec des engins mortels ou explosifs, détention d’armes de guerre et destruction. Sous de telles accusations la détention préventive peut être longue. Ils passeront en procès le 14 mai. L’argent récolté au concert servira à leur envoyer des mandats et à les soutenir financièrement face à une procédure coûteuse. La discussion avant le concert sera l’occasion de revenir sur les derniers événements et sur des années de lutte contre la TAV en Val Susa et ailleurs, à laquelle beaucoup de personnes de ce côté-ci des Alpes se sont intéressées et ont participé.

Le terroriste c’est l’Etat !

Liberté pour Chiara, Claudio, Niccolò, Mattia !

Liberté pour tou-te-s !

_______________________________________

[Reçu par mail]

Publié dans general, guerre sociale, solidarité | Commentaires fermés sur [Bagnolet] Concert le 15 mars en solidarité avec les inculpé.e.s du 9 décembre de la lutte no tav

Contre la machine à expulser et à enfermer, Que la rage explose comme un feu d’artifice

Cliquer sur le tract pour le télécharger.

Cliquer sur le tract pour le télécharger.

Contre la machine à expulser et à enfermer
Que la rage explose comme un feu d’artifice

Dans la nuit du 13 février, une révolte éclate à la prison pour étrangers de Vincennes pour empêcher l’expulsion d’un retenu. Des caméras, des portes, du mobilier et des extincteurs sont détruits ou balancés sur les flics. Deux retenus sont condamnés à deux mois de prison. Le lendemain, des compagnon/nes viennent exprimer leur solidarité devant les murs du CRA avec des feux d’artifice et des cris de liberté, cinq personnes sont arrêtées dans la foulée. Trois sont placées sous contrôle judiciaire et deux sont incarcérées à Fleury-Mérogis (leur procès est prévu pour le 24 mars), tou/tes sont accusé-e-s d’« attroupement armé et masqué » et de refus de fichage (ADN, empreintes, photos), certaines également d’avoir fourni une fausse identité pour ralentir le travail des flics.

Cette répression ne sort pas de nulle part. Depuis qu’ils existent, les centres de rétention ne laissent pas tout le monde indifférent, puisqu’ils sont souvent le théâtre de révoltes à l’intérieur et de réponses à l’extérieur (manifs, attaques directes contre les profiteurs et gestionnaires de la machine à expulser, etc). Cette affaire n’est qu’une énième vengeance de l’Etat contre celles et ceux qui tentent de rendre ces prisons ingérables en luttant sans médiation.

Une chose est sûre, il ne nous intéresse absolument pas de savoir si ces révolté-e-s de l’intérieur comme de l’extérieur sont innocents ou coupables, car nous ne réfléchissons pas avec leur code pénal mais avec la rage dans nos cœurs. Aujourd’hui, rien ne sert de s’indigner, être solidaires c’est contribuer à la destruction de la machine à expulser et à enfermer.

Si la répression a pour but de paralyser les volontés en instillant la peur d’agir, elle ne fait qu’attiser notre haine de cet existant fait de fric, de flics et de barbelés.

La liberté, c’est faire la guerre à ce monde-là.

Politiciens, juges, flics, capitalistes, vous ne dormirez plus en paix, tas de charognes !

18 février 2014,
Des anarchistes.

[Tract trouvé dans les rues de Paris, 18 février 2014, et repris sur la Base de données anarchistes]

 

 

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur Contre la machine à expulser et à enfermer, Que la rage explose comme un feu d’artifice

Révolte à Vincennes, dedans et dehors : 4 incarcerations. Rassemblement ce mardi soir.

14 février 2014. Au centre de rétention de Vincennes une révolte éclate dans la nuit de jeudi à vendredi. Les accès aux chambres ont été barricadés, les caméras défoncées et des extincteurs, des portes, des meubles ont été balancés sur les flics. Ces enfoirés étaient venus expulser à 4 heures du mat’ l’un des enfermés. Du coup, la justice condamne deux personnes à deux mois de taule pour avoir dégondé une porte et l’une d’entre elle à deux mois supplémentaires pour refus ADN…

Le vendredi soir un feu d’artifice a salué la rage des détenus de la prison pour étrangers. Cinq personnes ont été interpellé-e-s dans le bois de Vincennes en voiture. S’en suit une comparution devant le juge et deux mandats de depôts ! Les trois autres sont sous contrôle judiciaire avec interdiction de se voir et de quitter l’île de France.

Les chefs d’inculpation sont attroupement armé et masqué, refus empreintes, photos et ADN. Le juge a reporté le procès au 24 mars au motif de doutes sur l’identité des prévenu-e-s. Durant la garde à vue, rien à déclarer. Des noms fantaisistes sont donnés aux flics, mais certain-e-s ont des papiers qui traînent sur elleux. Deux d’entre elleux, qui ont changé de nom au moment de l’audience et qui ont déclaré deux domiciles, sont incarceré-e-s à Fleury Merogis au prétexte de manque de garanties de représentation. Ils enferment pour faire peur à tou-te-s les révolté-e-s, faire taire la solidarité et isoler les un-e-s des autres. Ils fichent pour optimiser leur pouvoir sur nos vies, et condamnent parce que l’on se rebelle contre l’autorité et que l’on ne se soumet pas sans broncher à leurs sbires.

Les frontières sont partout, au centre de rétention, dans la rue, dans les transports, dans les murs des prisons comme derrière les murs du tribunal, jusque dans les têtes. Des dispositifs concrets de contrôle et de répression existent, des institutions, des entreprises, des larbins, font fonctionner la machine à expulser. S’y attaquer, mettre un grain de sable dans les rouages c’est arracher des espaces de liberté et infliger quelques dégâts à ces collabos. Entraver l’action des flics lors d’une expulsion, comme refuser de donner ses empreintes et son ADN, participe à saboter la bonne marche de la répression.

Solidarité complice avec les révolté-e-s, chacun-e selon ses envies, contre toute autorité !

Rassemblement ce soir 20 heures (mardi 18 février) à Barbès sortie de métro coté la chapelle !

Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers!

pour leur écrire et le soutien matériel : fouldega@riseup.net

______________________________________

[Repris de Sans papiers ni frontières]

Publié dans contrôle social, contrôle policier, general, guerre sociale, les papiers on s'en fout on n'en veut plus du tout, solidarité | Commentaires fermés sur Révolte à Vincennes, dedans et dehors : 4 incarcerations. Rassemblement ce mardi soir.