Lucioles n°10 – juin 2013

Lucioles est un bulletin apériodique, on pourra y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. Nous y parlerons des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

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Assez de chantiers, semons la liberté !

Le désir de liberté s’enflamme en Turquie. Le pouvoir s’est heurté à des gens déterminés à ne pas laisser le béton manger un parc, celui de Taksim à Istanbul. La solidarité s’est répandue de ville en ville, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers tout le pays. Elles ont affronté les forces de l’ordre, érigé des barricades, exproprié des supermarchés, détruit des banques, saboté des chantiers. Là, il ne s’agit plus uniquement d’un parc, mais du refus d’un monde qui ne laisse de place qu’aux intérêts du pouvoir. Sur la place du parc, ils veulent construire un centre commercial, une méga-mosquée et une réplique d’une ancienne caserne militaire ; trois symboles du pouvoir actuel en Turquie. Mais là encore, il s’agit aussi de la destruction de dizaines d’hectares de forêts pour construire un nouveau pont, autant que de quartiers populaires qui sont mangés par le capital, que du bannissement de l’alcool pour les pauvres, que d’une possible interdiction légale de l’avortement. Bref, il s’agit du pouvoir qui veut prendre le contrôle sur l’espace, la vie, sur tout.
Eh oui… ceux qui ont du fric et du pouvoir en veulent toujours plus, et la loi est comme toujours de leur côté. Les cravateux bâtissent un monde en fonction de leurs besoins, leurs envies, leurs folies. Tout ce qui est écrasé en cours de route n’a dans leur logique aucune valeur, n’est même pas considéré comme un accident de parcours.

Ici à Bruxelles, on se heurte un peu partout à des chantiers, lorsqu’on se balade avec la tête trop dans les nuages. Hier encore il y avait un morceau de quartier, maintenant on ne reconnaît même plus ses rues, les maisons ont été avalées les unes après les autres par des machines. Centre ville « bobo-isé », quartier européen « mallette-cravate », gare du Midi « SDF à côté du TGV », zone du canal « toujours négligée et maintenant revalorisée pour les branchés », gare du Nord « gare de la Mort ». Le monstre du fric a eu beaucoup d’appétit, et n’a vomi que des cadavres de métal, de verre et de béton. On se croirait dans un cimetière où se trouve enterrée toute trace de vie que le pouvoir a jugée inutile ou nuisible à son existence.

Parfois, ces projets mégalomanes se heurtent à la dignité de gens qui ne se laissent plus humilier, comme en Turquie. Qui disent « non! », « assez! », « vous ne passerez pas! ». En Grèce, près du village de Skouries, la grande entreprise TVX Gold veut ouvrir une énième mine d’or, avec toute la destruction et pollution que cela engendrerait. Après des dizaines de manifestations et de petits sabotages, tout le chantier a été dévasté en février dernier lors d’une attaque nocturne de quelques dizaines de personnes, armées de bâtons et de cocktails molotov. En Val Susa (une vallée des Alpes italiennes), le chantier du TGV contesté et combattu depuis des années, a été attaqué en mai dernier par des dizaines de personnes à coups de cocktails molotov et de fusées artisanales. A Nantes (France), une lutte contre la construction d’un aéroport (et le reste) est en cours depuis quelques années, accompagnée de nombreux sabotages contre les chantiers des entreprises qui veulent construire cet aéroport, et d’affrontements sur le site prévu. A Bruxelles même, il y a aussi des rebelles qui se retrouvent pour lutter contre la maxi-prison que l’Etat veut construire au nord de la ville.

Opposons-nous de toutes nos forces et avec créativité aux projets du pouvoir. Que notre opposition puisse grandir et s’approfondir, jusqu’à ce qu’elle explose sur tous les terrains de la ville et de nos vies. Jusqu’à ce qu’elle devienne l’expression d’un cri ardent et destructeur, un cri pour la liberté. Nous n’avons pas peur des ruines, car ce seront les ruines du monde du pouvoir.

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[Paru dans Hors service n°38]

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Hors service n°38

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Les textes du n°38 sont lisibles un à un ici.

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Centre de détention de neuvic (dordogne) : ça chauffe au mitard mi-juin 2013

Voilà quelques infos qui nous sont parvenues du centre de détention de Neuvic sur l’Isle (Dordogne) et témoignent du climat tendu qui y règne au mitard (QD ou quartier disciplinaire) et au QI (quartier d’isolement).

Selon plusieurs prisonniers, comme des observateurs associatifs extérieurs, les prisonniers de Neuvic seraient en grande partie cachetonnés et défoncés. C’est une manière bien pratique de gérer une détention et d’y avoir la paix. De plus, la plupart des détenus y ayant des peines relativement « courtes » (même si évidemment une peine d’enfermement sera toujours trop longue), ils attendent pour la plupart leur sortie prochaine, sans faire de vague. La direction semble donc n’avoir que peu l’habitude de faire face à des conflits avec des prisonniers.
Ceci dit, il y a aussi à Neuvic quelques prisonniers qui y sont envoyés de loin. Voilà leur punition : perdus au milieu d’une population carcérale avec laquelle ils ne partagent pas la même situation, éloignés de leurs proches et de prisonniers avec qui ils partageaient leurs expériences, notamment leurs insoumissions régulières.

Face aux quelques détenus qui ouvrent leur gueule, réclament, ne se laissent pas faire, pètent parfois les plombs par désespoir, la direction emploie la manière forte et met de l’huile sur le feu. Pour une broutille à la base, les conflits entre détenus et surveillants et/ou AP s’enflamment. Cercle vicieux : la stratégie de la direction face aux tensions semble être de taper toujours plus fort.

Ainsi, parallèlement à une détention « normale » tenue au calme en grande partie par les cachetons, le mitard et le QI sont peuplés des détenus considérés comme problématiques, et matés par la manière forte. Avec grand mépris pour ce qu’ils ont à dire et aucune considération pour les situations qui les font monter en pression, des situations désespérées qui font qu’ils s’énervent contre l’AP.

Quelques exemples…

Ainsi, un détenu « longue peine », arrivé à Neuvic il y a quelques mois, a tout de suite compris que ce serait l’enfer pour lui ici : il a immédiatement demandé un transfert en maison centrale, et demandé lui même à être placé au mitard pour accélérer son transfert, il a « bloqué » le mitard pendant des semaines, jusqu’à être placé au quartier d’isolement, avec la « promesse » néanmoins qu’il allait obtenir son transfert en centrale.

Ainsi, Benjamin Darcos, détenu au mitard depuis trente jours, à bout, multiplie les altercations avec des surveillants et personnels de direction. Nous ne savons pas ce qui en est à l’origine. Mais nous savons qu’il a été jugé en comparution immédiate mi-juin pour avoir craché sur le directeur, et a écopé de 8 mois de prison supplémentaires dont 4 fermes.
Nous savons surtout que maintenant, les surveillants, notamment une équipe, interviennent dans sa cellule avec l ’équipement « anti-émeute » (boucliers…), et lui ordonnent de se coucher sur le lit à plat ventre, mains dans le dos et en regardant le mur, pour obtenir son repas. Il refuse : « je ne suis pas un chien », et réclame qu’on lui apporte la gamelle normalement. Ces gardiens déclarent alors qu’il a refusé le repas et s’en vont sans le lui servir. Ainsi, tant que cette équipe est en place, il ne mange pas. Pourtant, Benjamin semble ne pas se laisser abattre. Ce qu’il réclame, c’est d’être transféré.

Ainsi, Nabil Chakik, arrivé suite à un transfert disciplinaire avec la volonté délibérée de l’éloigner au maximum de ses proches, a immédiatement demandé à être transféré. Le ton ayant monté entre lui et la direction suite à un conflit à la base anodin avec un surveillant, il a été puni de 20 jours de mitard en tout. Puis il a été placé au quartier d’isolement à cause d’une lettre véhémente écrite au directeur et d’une lettre adressée à un collectif de soutien aux prisonniers dans laquelle il raconte ses conflits.

Rappelons que les mitards sont dénoncés partout comme des lieux de punitions lugubres et très durs, et que l’isolement est dénoncé comme une mesure de destruction psychique des personnes incarcérées.

Le ton monte entre certains détenus de Neuvic et la matonnerie, qui ne répond que par l’intensification de la répression. Mais ces détenus poussés à bout ne se laissent pas faire. Ils réclament leur transfert afin de poursuivre leur peine dans d’autres conditions.
Nous les soutenons.
Faire sortir les infos de prisons n’est pas facile, mais très important.
Nous transmettrons des informations plus précises dès que possible. Faites tourner le mot !

C’est possible entre autres d’ écrire à ces prisonniers pour les soutenir, ou interpeller l’administration pénitentiaire locale et régionale.

Monsieur le directeur
Centre de détention
BP01
24190 Neuvic sur l’isle

Direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux
188 rue de Pessac
CS-21509
33 062 Bordeaux Cedex

[Publié sur Indy Nantes le 19 juin 2013]

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Christine au mitard – Procès en juillet à Arras

Voici quelques nouvelles succinctes de la situation de Christine.

Des infos plus détaillées sur la situation actuelle suivront prochainement.

Christine est incarcérée depuis novembre 2012. Elle y purge plusieurs peines écopées ces dernières années suites à de multiples insoumissions à l’autorité de différentes institutions (flics, administration pénitentiaire, institution psychiatrique,…). Bref, tous ceux qui, quotidiennement, ont pour rôle de réguler et réprimer nos vies, d’assurer le contrôle social.

D’abord incarcérée à la Maison d’Arrêt (MA) de la Talaudière à St Étienne, en janvier, elle est transférée à la MA de Lyon-Corbas pour purger une peine de mitard (la Talau n’a pas de mitard dans son quartier femmes). Le 13 février elle passe en procès à Lyon avec sept chefs d’inculpations (violence et outrage sur matons, évasion de garde à vue, refus ADN, …). Voir ici et ici à propos de ce procès. Elle écope de 4 mois fermes. Le parquet a fait appel de cette peine pour demander plus. La date de passage en cour d’appel n’est pas encore tombée.
Le lendemain de son procès, elle est transférée au Centre de Détention (CD) de Joux-la-ville, près d’Auxerre. Elle y reste deux mois. Deux mois durant lesquels l’Administration Pénitentiaire (AP) tente de la briser par la manière forte (mitard, quartier d’isolement, suppressions de permis de visite, violences, humiliations,…). Pendant ces deux mois elle s’est notamment battue pour avoir du chauffage en cellule (entre 13 et 16°C pendant la grosse vague de froid de la fin de l’hiver).
Plusieurs extraits de ses lettres relatant cette période sont publiés ici.

Puis début avril, elles est de nouveau transférée, au CD de Bapaume ce coup-ci, dans le Nord-Pas de Calais. Le premier mois est plus calme. Elle intègre rapidement le quartier femmes en régime de « portes ouvertes ». Les contacts avec les matons sont réduits. Elle n’a plus de fouille à chaque entrée et sortie de cellule. Ses permis de visite lui sont restitués…
Mais cela ne dure pas longtemps.
Après deux passages de moins d’une semaine, fin mai, elle écope de 30 jours de mitard. La situation se corse avec les matons durant la première semaine. Provocations, violences, humiliations incessantes de leur part, Christine ne se laisse pas faire, la tension monte et peine à redescendre.

Le 13 juin, elle est extraite de détention pour être emmenée en garde à vue à la gendarmerie de Bapaume. Des matons ont portés plainte contre elle. De là, le parquet veut la faire passer en comparution immédiate. Ce qu’elle refuse. Elle est alors renvoyée en détention avec une date de procès pour le 4 juillet au tribunal d’Arras.

Au jour d’aujourd’hui, nous avons peu d’informations précises ni sur ce qu’il s’est passé durant cette première partie de mitard ni sur les chef d’inculpations précis. En théorie elle devrait sortir du mitard le 19 juin.

D’ici là on peut lui écrire à cette adresse :

Christine RIBAILLY- écrou 5629 – Centre de détention – Chemin des Anzacs – 62451 Bapaume Cedex

A suivre…

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[Reçu par mail]

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Dortmund/Berlin (Allemagne) : manifs sauvages solidaires avec la révolte en Turquie

Dortmund : manif sauvage en solidarité avec la révolte en Turquie

Le 4 juin, une nouvelle manif anarchiste non autorisée est partie du Katharinentreppen, juste en face de la gare centrale de Dortmund pour prendre ensuite la rue commerçante du centre, Westenhellweg.

Environ 80 personnes ont participé à la manif sauvage qui a commencé comme prévu à 19h. Trois textes ont été lus : un tract distribué à des milliers d’exemplaires avec le parcours de la manif, un texte revenant sur la révolte et les violences policières en Turquie, mais faisant aussi référence à la répression au cours du mouvement de protestation Blockupy à Francfort (quelques jours auparavant) ; la dernière contribution portait, en général, sur la révolte et les possibilités d’activité anarchiste, posant clairement que la violence provient d’abord de la domination et pas des révolté-es. Nous avons consciemment décidé de mener cette action sans sono pour pouvoir être plus mobiles en cas d’attaque policière, et afin de créer un esprit combatif différent.

Il est aussi motivant pour nous que seuls un drapeau turc et deux du Parti Piraten soient apparus lors du rassemblement pour ensuite disparaitre au cours de la manif. Après la lecture des textes, celle-ci a bruyamment porté sa solidarité dans les rues du centre jusqu’à la Reinolidkirche.

A part les tacts distribués, les slogans étaient par exemple : “İsyan, Devrim, Anarşi (Révolte, Revolution, Anarchie)”, “Amore, Anarchia, Autonomia (Amour, Anarchie, Autonomie)”, “Istanbul, c’était un meurtre ; résistance partout”, “No Justice, No Peace, Fight the Police » et “Taksim est partout, Taksim est ici”.

Ne serait-ce que pour un moment,la manif a brisé la normalité capitaliste dans le centre ville commercialisé de Dortmund et les réactions positives ont été nombreuses. Les compagnon-nes se sont dispersés alors que les gyrophares des voitures de police apparaissaient au loin, à Westenhellweg. Quelques minutes après, des dizaines de patrouilles sont arrivées à la recherche de personnes suspectes. A notre connaissance les flics n’ont procédé qu’à quelques contrôles d’identité dans le parc près de la gare.

Nous considérons que cette manif est un succès. Particulièrement à Dortmund (où tout ce qui est vu comme ne serait-ce que proche de la « gauche radicale” est supprimé par tous les moyens) nous avons “fait ce que nous avions à faire ” ; avec autodétermination y sans flics autour. Il y a longtemps qu’une manifestation anarchiste ou même de la gauche radicale n’avait pas eu lieu sans qu’on la fasse chier. Espérons que nous avons posé un signal, non seulement de solidarité avec celles et ceux qui luttent en Turquie, mais aussi au niveau local, à Dortmund. Nous sommes conscients que ce succès est dû à défaillance de la police. Quoi qu’il en soit, nous pensons qu’à l’avenir il peut y avoir une culture de manifestations plus confiante et que le mouvement anarchiste de la région de la Ruhr gagnera en force.

¡Pour davantage d’actions autodéterminées ! Soyons imprévisibles pour les organes répressifs !
¡Liberté pour tou-tes les prisonnier-es en Turquie !
¡Qu’ils continuent avec la révolte !

İsyan, Devrim, Anarşi ! ¡Revolte, Revolution, Anarchie !

Des anarchistes de la région de la Ruhr

[Traduit de l’espagnol de contrainfo, 10 June 2013]


Berlin : Kreuzberg salue les insurgé-es en Turquie

[Traduit de l’allemand de linksunten, 08.06.2013 – 13:23]

Depuis la fin de la semaine dernière, des personnes descendent tous les jours dans les rues de Berlin pour exprimer leur solidarité avec les combats qui se poursuivent en Turquie. Hier soir, il y a de nouveau eu une brève manif sauvage dans le centre du quartier de Kreuzberg. A 22h30, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées devant la porte de Kottbuss en gueulant des slogans accompagnés de feux d’artifices. En peu de temps, la circulation a été bloquée par du matériel de chantier dans presque toutes les directions. Les flics qui, à ce moment là étaient en train de procéder à des contrôles de drogue, ont été attaqués à coups de pierres et d’engins incendiaires. Ensuite la manif s’est éparpillée.

Juste auparavant, des tracts sur la révolte en Turquie, circulant depuis quelques jours déjà en Allemand et en Turc, avaient été distribués dans le quartier. Des banderoles avec « Berlin salue Istanbul – pour la révolte sociale partout dans le monde » et « Özgürlük için omuz omuza ! (côte à côte pour la Liberté) » avaient aussi été accrochées. Selon la presse, les flics qui se trouvaient alentours avec plusieurs camionnettes auraient arrêté deux personnes. Notre solidarité va aussi vers elles, qui se voient maintenant exposées à l’arbitraire de la police et de la justice berlinoises.

Nous reviendrons au moment, à l’endroit et de la manière que nous choisirons. Pour participer aux manifs, faire des actions et montrer aux insurgé-es que nous luttons à leurs côtés, ici aussi à Berlin.

Nos pensées vont aux ami-es et aux proches de Mehmet Ayvalıtaş, Abdullah Cömert et Ethem Sarısülük, qui sont morts au cours de la révolte.
Liberté pour les prisonniers !

Le tract :

Solidarité avec les insurgé-es

Les gens se précipitent dans les rues, érigent des barricades, brûlent des voitures, balancent tout ce qui n’est pas fixé au sol sur la police. Le ciel est rempli de gaz lacrymogènes, un cri de liberté se fraie son chemin à travers le brouillard.

Alors qu’il y a quelques jours, un des derniers espaces verts publics d’Istanbul devait être dévasté au profit d’un centre commercial, cela a été l’étincelle qui a fait descendre des milliers de personnes dans la rue pour opposer une résistance. Cette révolte s’est entre-temps répandue comme une trainée de poudre dans tout le pays.
Même si les motivations et les raisons de se bouger peuvent être différentes selon les individus, ce sont de nouveaux espaces qui s’ouvrent dans cette rupture avec l’existant, des espaces où l’auto-organisation, la solidarité et la confrontation deviennent possibles.

Autant de choses qui ne trouvent que rarement leur place dans le monde que nous connaissons. Entre l’école, le travail, le loyer à payer, la famille à nourrir etc., il semble qu’il n’y ait plus guère de temps pour s’intéresser à la destruction de ce qui nous entoure.

Nous nous réjouissons que partout dans le monde il reste des gens qui, malgré tout, continuent de le faire. Comme on peut le voir, les petites luttes du quotidien peuvent parfois déclencher une révolte généralisée.

Nous pouvons reconnaître les signaux de fumée provenant des villes et y retrouver les luttes que nous menons ici – contre la gentrification, l’humiliation et la violence policière. C’est pourquoi nous appelons à la solidarité avec les insurgé-es, afin que jusqu’au Bosphore, ils puissent voir qu’ils ne sont pas seul-es…

Côte à côte pour la Liberté !

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[Repris des Brèves du désordre le 17 juin 2013]

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[Tours – 17 juin 2013] Procès pour refus de prélèvement ADN

Rappel :

Le procès de F. pour refus de prélèvement ADN est à 13h30 ce lundi 17 juin 2013  au TGI de Tours (place J. Jaurès).

Solidarité avec F.

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[Rappel de cestdejatoutdesuite sur cette affaire :

Le 21 mai 2011 à Tours, la GayPride s’est déroulée sous tension entre flics et groupe d’extrême-droite.
La préfecture a menacé jusqu’au dernier moment d’interdire le défilé. Et un groupe de contre-manifestants d’extrême-droite s’est rassemblé derrière une banderole ouvertement homophobe sur le chemin du cortège autorisé par les flics.
Aux abords d’un bar très fréquenté par le groupe d’extrême-droite, une personne du cortège de la GayPride exige qu’un journaliste cesse de le photographier, créant une altercation banale.
Mais deux autres manifestants se font projeter par terre par des BACeux déguisés en civils.
F. tente de relever un des deux copains et reste accrochée à lui. Un flic de la BAC (non identifiable) lui assène des coups de matraque sur la cuisse, puis un flic en bleu la jette par terre en lui mettant un coup de canon de flash ball au visage et la traîne à terre.
La fin de cortège se fera bousculer, frapper, menacer, gazer de lacrymogène, certain-e-s brûlé-e-s par les gaz. Un participant se fera plaquer à terre sous les coups, et emmener au commissariat avec les deux premiers.
F., elle, n’est pas arrêtée, ni contrôlée, rien. Elle rejoint le cortège, la cuisse explosée d’ecchymoses et la bouche en sang (elle a eu 8 jours d’ITT)
Mais un mois après les faits, F. est convoquée au commissariat de Tours. Elle est accusée de …“violence sur agent”.

F. est passée en procès au tribunal de Tours le jeudi 8 mars 2012.

Le jeudi 15 Mars 2012, le tribunal rendait son jugement.

F. a été condamnée pour « violences sur agent » et les juges ont ajouté « la rébellion » (demande du Procureur en cours d’audience du 8 mars) à propos de 2 supposés « coups de tête ». Les peines ont été de 3 mois de prison avec sursis, auxquels se sont ajoutés 800€ à verser à Cédric Darchy le flic civil matraqueur au front immaculé, plus 500€ en remboursement de l’avocate de celui-ci.

7 mois après cette condamnation, F. a été convoquée le 30 Octobre 2012 pour « prélèvement de matériel biologique ». Le Procureur de la République « l’invitait » à donner son ADN à la police pour l’intégrer au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).
F. a refusé le prélèvement ADN.
Ce choix la conduira devant le tribunal de Tours le 17 juin 2013.]

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Pour mémoire :

[Tours – Solidarité avec F.] Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage.

[Tours 8 mars] Procès d’une camarade

[Tours] Refus ADN

[Tours] Contre le fichage ADN. Solidarité avec une camarade

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(Tract) Contre la construction de la maxi-prison à Bruxelles

Tract distribué mi-juin 2013 à deux milles exemplaires sur Anderlecht.

Cliquer sur la première page pour télécharger le tract.

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Contre la construction de la maxi-prison

La ruina à la prison de Saint-Gilles
Nous profitons de l’occasion pour saluer la révolte incendiaire du 10 juin dernier, quand plusieurs prisonniers à Saint-Gilles se sont mis d’accord pour tenter d’incendier la prison. Quelques cellules ont été détruites. Solidarité avec ceux qui se battent contre l’enfer carcéral !

D’une maxi-taule…
A Haren, au nord de Bruxelles, l’Etat prévoit la construction de la plus grande prison de l’histoire belge. Elle viendra s’ajouter au plan de douze autres nouvelles prisons. Cette nouvelle prison devra permettre à l’Etat d’enfermer d’avantage de personnes, dans des conditions plus sécurisées et plus répressives. Si les nombreuses révoltes, mutineries et évasions des dernières années ont donné corps et âme à un désir de liberté, cette nouvelle couche de construction de prisons cherchera à l’étouffer.
Il n’y a pas à tourner autour du pot : la prison sert à maintenir la société en place. Et cette société, c’est une société divisée en riches et en pauvres, en dominants et dominés, entre maîtres et esclaves. Celui qui porte atteinte à la propriété privée, qui enfreigne les lois, qui sort du « droit chemin » de la résignation pour se lancer dans la révolte, sait que la prison pourrait l’attendre.
La maxi-prison prévue à Bruxelles ne sera donc rien d’autre qu’une énième arme du pouvoir pour mater le désir de la liberté et enfermer toujours plus de récalcitrants. Et qu’on se trouve dedans ou dehors, son ombre sera une chaîne autour du cou de nous tous.

… à une ville-prison
La maxi-prison prévue à Haren est à l’image de ce que le pouvoir veut faire de Bruxelles : transformer la ville en grande prison à ciel ouvert. Réaménagements des quartiers pour nous chasser via la construction d’appartements de luxe (comme l’ancien école des Vétérinaires à Cureghem), d’hôtels et de commerces branchées (comme à la porte de Ninove), de tours de bureaux (le tour Victor sur la place Bara), d’immeubles pour bourges (comme la transformation en cours de la zone du Canal). Quadrillage de la ville par la vidéosurveillance et la présence des uniformes de toute sorte. Militarisation des transports en commun. Sécurisation des quartiers d’affaires et des institutions européennes. L’ordre doit régner, tout le monde est appelé à marcher au pas de l’économie et du pouvoir. L’Etat cherche ainsi à écraser la rage contre ce monde, à freiner la remise en question d’une société qui vit sur l’exploitation et l’oppression.

Collabos
L’Etat vient de désigner les entreprises qui veulent se faire du fric en construisant la maxi-prison Leurs chantiers, leurs bureaux, leurs véhicules,… se trouvent partout et sont nullement à l’abri de celles et de ceux qui prennent leur courage rebelles à deux mains. Débusquons les constructeurs des cellules et des barreaux partout.
Il s’agit des entreprises de contruction DENYS et FCC Construction ; les architectes Buro II & Archi+I, EGM et Dervaux Ingénieurs ; les promoteurs Marcq & Roba, Aracadis Aqumen, Ares, MOO Con Adviseurs.

Alors, vive la mutinerie !
Tout plan peut être gâché, toute construction peut être sabotée, tout pouvoir peut être attaqué. La lutte contre la consTract distribué à deux milles exemplaires sur Anderlechttruction de cette maxi-prison doit être une lutte directe et offensive, c’est la seule manière de l’empêcher. On ne peut confier cette lutte à qui que ce soit (partis, syndicats,…), elle doit partir de nous-mêmes. Ce que nous proposons, c’est d’un côté une lutte qui rende la vie compliquée à ceux qui veulent construire cette atrocité et en faire du fric (entreprises de construction, architectes, responsables politiques,…). De l’autre, une lutte qui tende à intervenir directement dans nos rues contre tout ce qui nous emprisonne au quotidien autant que la nouvelle prison le fera.
Le pouvoir veut nous faire croire qu’on ne peut rien faire. Il se veut invulnérable. Mais les choses ne sont pas comme ça. Le pouvoir peut être attaqué partout où il se concrétise : dans ses bureaux, dans ses institutions, dans ses uniformes. Et cela, cette révolte, ne dépend que de nous-mêmes.
Commençons par répandre le mot qu’un « non » radicale s’oppose à la nouvelle prison, que c’est un « non » qui prend racines dans le refus de vivre une existence misérable et d’assister comme des moutons à la transformation de Bruxelles en grande prison à ciel ouvert.
Retrouvons ceux qui se disent prêts à lutter, trouvons les manières pour s’auto-organiser, à petite échelle, sans chefs ni politiciens.
Entamons dès maintenant les premières hostilités. Le monstre étatique et la bête carcérale ne sont pas invulnérables, ils se trouvent à découvert au coin de la rue.

Que tout cela fasse tâche d’huile…
et notre « non » deviendra aussi incontournable que notre soif de liberté.

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[Argentine] Force ! Felicity

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Pour mémoire :

Quelques mots pour Felicity Ryder, anarchiste en cavale, et quelques réflexions autour de la clandestinité
[Buenos Aires] Solidarité avec Felicity
Appel à deux semaines d’action en solidarité avec la compagnonne anarchiste en cavale Felicity Ryder, du 21 février au 7 mars.

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Italie : Opération Ardire – Alessandro et Giuseppe sortis de prison, Paola et Giulia libérées

Ce matin du 12 juin, Alessandro et Giuseppe ont été relâchés de la prison de Ferrera, avec une obligation de domicilier respectivement à Montegabbione (province de Terni) et Catania (Sicile), d’aller pointer chez les flics et avec un avertissement oral [1]. Alessandro doit aller pointer deux fois par jour.

 La libération a fait suite au refus de la part du juge d’un délai de six mois supplémentaires proposés par le Parquet de Milan, qui s’occupe de l’enquête depuis l’automne 2012.

Suite à la constatation de l’incompétence du parquet de Pérouse à assurer la procédure judiciaire, Alessandro et Giuseppe ont été relâchés, pour eux deux en réalité c’est le parquet de Pérouse lui-même qui s’est déclaré incompétent, pour les autres au contraire la désignation de l’incompétence a été décidée par le décret d’un juge. Cette simple différence bureaucratique a déterminé que les termes de la libération de Sergio, Elisa et Stefano ont pris effet à partir du moment où le parquet de Milan a pris en charge l’enquête.

Paola et Giulia ont aussi été libérées de leur arrêt domiciliaire et n’ont plus aucune restriction.

En l’attente de mises à jour ultérieures.

Caisse de solidarité Aracnide

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 Notes

[1] avviso orale : « mesure de prévention » qui consiste en une mise en garde où le préfet de police conseille de se tenir tranquille sous peine de surveillance spéciale. (NdT)

[Publié sur Informa-azione le 12 juin 2013, et traduit de l’italien par la Base de Données Anarchistes]

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Pour mémoire :

[Italie, opération Ardire] Libération immédiate des 5 prisonnier-e-s anarchistes !

Grande vague de perquisitions et d’arrestations dans toute l’Italie

Italie : Quelques nouvelles sur l’”Opération Ardire”

[Opération Ardire] Une lettre de Giulia depuis la prison de Rebibbia

Italie : Dernières nouvelles des compagnons inculpés dans les opérations “Ardire”, “Ixodidae” et l’attaque d’Adinolfi

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